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End Conscription Campaign

End Conscription Campaign ou ECC (en français Campagne pour la fin de la conscription) est une organisation anti-apartheid portĂ©e par une partie de la population blanche en Afrique du Sud. CrĂ©Ă©e en 1983, elle s’opposait au service militaire obligatoire au sein de la Force de dĂ©fense nationale sud-africaine.  

Logo.
Autocollants de la campagne ECC.

Conscription sous le régime d'apartheid

Sous le rĂ©gime d’apartheid, tous les jeunes blancs Ă©taient contraints d’effectuer un service militaire pour leur pays, d’une durĂ©e d’un an puis de deux dès 1977. La militarisation de l’Afrique du Sud atteint son pic dans les annĂ©es 80[1], durant lesquelles un refus de conscription Ă©tait passible d’une peine allant jusqu’à 6 ans de prison.

Il faut attendre 1989 pour que durée de la conscription revienne à une durée d’un an. Elle est supprimée en 1993 avec la fin du régime[2].

Création de l'organisation

La campagne ECC a vu le jour en 1983 lors de la confĂ©rence du groupe de soutien des objecteurs de conscience. Elle Ă©tait initialement une simple structure de coordination appuyĂ©e par 50 organisations affiliĂ©es avant de se dĂ©velopper comme organisation Ă  part entière[2].

Au-delà du soutien apporté aux objecteurs de conscience, l’ECC servait principalement à diffuser l’information sur le service militaire et proposait des alternatives pacifistes et volontaires. De nombreuses campagnes ont été lancées, notamment concernant la présence de forces armées dans les townships[2].

Le mouvement est vĂ©ritablement devenu national en 1988 lorsqu'une augmentation significative du nombre de refus face Ă  la conscription pu ĂŞtre observĂ©e, atteignant plus de 770 personnes l’annĂ©e suivante[2].

Objection de conscience et antimilitarisme

D’abord pour des raisons religieuses et pacifistes, l’objection de conscience est devenue politique dans les années 1980. En effet, ceux qui exprimaient leur refus de la conscription s’opposaient par la même occasion au rôle joué par les forces militaires dans le maintien de l’apartheid, ainsi que leur implication dans les conflits en Afrique du Sud-Ouest (actuelle Namibie) et en Angola.

D’autres mouvements antimilitaristes ont été créés, comme le Congrès des résistants à la guerre en Afrique du Sud (Congress of South African War Resistors). Les femmes occupaient une place importante dans ces mouvements, apportant une nouvelle perspective sur le rapport au militarisme au sein de la population masculine blanche[1].

RĂ©pression

Dès 1983, une loi sur la défense (un amendement) a introduit une distinction entre les objecteurs selon leurs motivations, religieuses ou politiques[1].

Lorsque les objections ont commencé à augmenter fortement à la fin des années 1980, le gouvernement a estimé qu’il y avait un danger pour le maintien des forces de défenses nationales[1]. Il a alors usé de différentes stratégies pour limiter l'influence du mouvement. La campagne ECC a été décrite comme dangereuse pour l’État, son message politique a été discrédité, les convictions de ses membres ont été ignorées, ils ont été traités de lâches ou de déviants sexuels[1]. L’organisation est officiellement interdite en 1988, quand le gouvernement instaure des lois d’exception dans le pays.

A l’échelle individuelle, plusieurs objecteurs étaient victimes d’agressions, d’harcèlement voire de menace de mort. En 1986, une centaine d’entre eux étaient détenus[2].

Opposants

  • David Bruce
  • Dr Ivan Toms
  • Charles Bester
  • Janet Cherry
  • Saul Batzofin

Références

  1. (en-US) Daniel Conway, Masculinities, militarisation and the End Conscription Campaign : War resistance in apartheid South Africa, Manchester University Press, (ISBN 978-1-5261-2959-8, lire en ligne)
  2. « End Conscription Campaign (ECC) | South African History Online », sur www.sahistory.org.za (consulté le )

Liens externes

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