Emma de France (894-934)
Emma (894-934), princesse franque de la famille des Robertiens, fut successivement duchesse de Bourgogne (921-923) et reine des Francs (923-934).
Emma de France | |
Emma de France (gravure du XIXe siècle). | |
Fonctions | |
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Reine des Francs | |
– | |
Prédécesseur | Béatrice de Vermandois |
Successeur | Gerberge de Saxe |
Duchesse de Bourgogne | |
– | |
Prédécesseur | Adélaïde de Bourgogne |
Biographie | |
Dynastie | Robertiens |
Date de naissance | |
Date de décès | |
Père | Robert Ier |
Mère | Béatrice de Vermandois |
Conjoint | Raoul, roi des Francs |
Enfants | Louis Judith |
Famille
Emma est la fille aînée de Robert Ier, comte de Paris, d'Auxerre, d'Orléans, d'Anjou et de Tours, marquis de Neustrie et futur roi des Francs, et de sa deuxième épouse, Béatrice de Vermandois, fille d'Herbert Ier et de Luitgarde. Elle est la sœur du duc Hugues le Grand. C'est une princesse robertienne mais également une carolingienne en tant que descendante de Charlemagne en ligne maternelle.
À sa naissance, Emma est la nièce du roi des Francs occidentaux Eudes mais à la mort de celui-ci, le , Robert, le père d'Emma, tout en conservant l'ensemble de ses domaines et de ses titres, se déclare vassal du nouveau roi, le Carolingien Charles III le Simple. Il prendra toutefois la tête de la révolte contre Charles et le , sera acclamé roi, avant d'être couronné à Reims.
Mariage et descendance
Emma était, d'après le moine et chroniqueur Rodolphe le Glabre, très belle et très intelligente. Elle fut donnée en mariage vers 910 (ou entre 911 et 919 selon d'autres sources) à l'héritier du duché de Bourgogne, Raoul, fils aîné de Richard le Justicier, de la famille des Bosonides, et d'Adélaïde, fille du comte de Bourgogne Transjurane, Conrad II, de la famille des Welf.
Emma et Raoul eurent deux enfants, morts tous deux sans unions ni descendance :
- Louis (?-décédé avant le ), n'est pas cité dans la donation de sa grand-mère Adélaïde et est mort avant son père ;
- Judith (?-décédée entre le et 935), morte après sa grand-mère Adélaïde, qui la cite dans sa donation, est également morte avant son père.
Règne
En 921, à la mort de Richard, Raoul devint duc. À la mort de son père Robert, le durant la bataille qui détermina la défaite du roi Charles, Emma s'employa auprès de son frère Hugues pour qu'il appuie la nomination de Raoul comme roi des Francs. Ce dernier fut sacré le [1] à l’abbaye Saint-Médard de Soissons.
Apprenant la nouvelle, Emma, d'après le moine Flodoard, contraignit l'archevêque Seulfe à la couronner reine à Reims, en l'absence de son mari encore occupé à combattre les troupes de Charles III et de son beau-frère Herbert II de Vermandois, époux d'Adèle, demi-sœur d'Emma. Cela fit d'elle la première reine franque couronnée.
Emma fit tomber Avalon en 931 et en 933, conduisit le siège de Château-Thierry contre Herbert II, à la tête de l'armée du roi Raoul.
Elle aida son époux à enrayer les révoltes des grands vassaux du royaume.
Sa mort survint le (la date est reportée dans le nécrologe de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés), à Auxerre, deux ans avant celle de son mari.
Références
- Christian Bouyer, Dictionnaire des Reines de France, Librairie Académique Perrin, 1992 (ISBN 2-262-00789-6).
Bibliographie
- Isabelle Rosé, « D'un réseau à l'autre ? Itinéraire de la reine Emma (+ 934) à travers les actes diplomatiques de son entourage familial », dans Laurent Jégou, Sylvie Joye, Thomas Lienhard et Jens Schneider, éd., Faire lien : Aristocratie, réseaux et échanges compétitifs, Publications de la Sorbonne, 2015 (ISBN 978-2-85944-890-5), p. 131-146. [lire en ligne] [lire en ligne].
- René Poupardin, « Les royaumes carolingiens (840-918) », in Histoire du monde médiéval, vol. II, 1979, pp. 583–635.
- (la) Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, tomus XV.2.
- (la) Chronique de l'abbaye de Saint-BĂ©nigne de Dijon.
- (la) Cartulaire de l'Abbaye de Saint-Bertin: Cartolarium Sithiense.
- (la) Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, tomus III.
- (la) Monumenta Germaniae Historica, Scriptores, tomus VII.
- (la) Recueil des Chartes de Cluny, tomus I.