Accueil🇫🇷Chercher

Marche de Neustrie

En 861, Charles le Chauve crée deux marches en Neustrie[1], afin de défendre cette région contre une double menace représentée par les Bretons et par les Vikings[2].

Histoire

La marche de Neustrie (861-911)

La marche de Neustrie, créée pour la défense contre les Bretons est désignée par « marche bretonne » et celle contre les Normands par « marche normande ». Ces appellations ne sont en rien contemporaines, les deux marches ayant été désignées sous le terme générique de « marche de Neustrie ».

La « marche bretonne » confiée en 861 à Robert le Fort, comprenait la Touraine, l'Anjou et le Maine, ce dernier ayant à l'époque perdu sa capitale, Le Mans, et les territoires alentour, érigés en apanage, le duché du Mans[3].

La « marche normande », qui s'étendait depuis la région du Mans en Basse-Normandie jusqu'à la Seine, échoit à Adalard le Sénéchal et à ses parents Udo et Bérenger, fils du comte Gebhard[4].

Mais les Rorgonides, possessionnés du comté du Maine, s'opposèrent aux nouveaux marquis et intriguèrent à la cour, de sorte que Charles le Chauve retira la marche normande à Adalard et à ses parents, pour la confier aux Rorgonides, qui la tiennent jusqu'en 885[5]. Pendant ce temps, dans l'autre marche, Robert le Fort, brièvement écarté vers 865[6] est tué lors d'un engagement contre les Normands en 866, et est remplacé par un parent de sa femme, Hugues l'Abbé[7].

En 885, Charles le Gros devient roi de France et nomme Henri, un noble de Francie Orientale, comme marquis de la « marche normande », mais il est tué peu après, en 886[8]. Hugues l'Abbé meurt également en 886. Sont alors nommés Eudes pour la « marche bretonne » et Bérenger pour la « marche normande »[9].

En 911, le traité de Saint-Clair-sur-Epte donne à Rollon le comté de Rouen, base du futur duché de Normandie. La « marche normande » qui n'a plus lieu d'être, est alors fusionnée avec l'autre marche, et l'on voit le marquis Robert parfois qualifié de demarchus, soit maître des deux marches[10].

Liste des marquis de Neustrie

Marche contre les Normands Marche contre les Bretons
  • 886-896 : BĂ©renger II, comte de Bayeux
  • 896-911 : Il semble que qu'Ă  compte de cette date, Robert soit chargĂ© des deux Marches comme en tĂ©moigne l'appellation qu'il doit Ă  son frère, devenu roi, "illustris comes el marchio"
  • 886-888 : Eudes († 898), roi des Francs en 888
  • 888-922 : Robert, se voit confier la Marche par son frère, devenu roi, qualifiĂ© de demarchus en 911
Marquis des deux marches

Sources

  • Hubert Guillotel, « Une autre marche de Neustrie », dans Onomastique et ParentĂ© dans l'Occident mĂ©diĂ©val, Oxford, Linacre College, Unit for Prosopographical Research, coll. « Prosopographica et Genealogica / 3 », , 310 p. (ISBN 1-900934-01-9), p. 7-13

Références

  1. Guillotel 2000, p. 10.
  2. L'existence de deux marches est mentionnée par Hincmar de Reims qui raconte en 880 le partage du royaume entre Louis III et Carloman II en ces termes : « ... Louis aurait ce qui restait de la Francia dans le royaume de son père et aussi la Neustrie avec ses marches et Carloman aurait la Bourgogne et l'Aquitaine avec leurs marches ... » (Guillotel 2000, p. 7).
  3. Réginon de Prüm : « L'an de l'incarnation du Seigneur 861, Charles tint le plaid à Compiègne et là sur le conseil des grands il confia au comte Robert un commandement entre Loire et Seine contre les Bretons qu'il exerça un certain temps avec un grand zèle » (Guillotel 2000, p. 10).
  4. Guillotel 2000, p. 9-10 et 11-12.
  5. Guillotel 2000, p. 10 et 12-13.
  6. Il reçoit alors les comtés d'Auxerre et de Nevers, ce qui l'éloigne de la marche de Neustrie (Guillotel 2000, p. 10).
  7. Christian Settipani, La Préhistoire des Capétiens (Nouvelle histoire généalogique de l'auguste maison de France, vol. 1), Villeneuve-d'Ascq, éd. Patrick van Kerrebrouck, , 545 p. (ISBN 978-2-95015-093-6), p. 402.
  8. Christian Settipani place Henri comme successeur d'Hugues l'Abbé et prédécesseur d'Eudes, mais c'est probablement due à une confusion entre les deux marches (Settipani, op. cit., p. 403).
  9. Guillotel 2000, p. 8-9.
  10. Guillotel 2000, p. 11.

Voir aussi


Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.