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Ekalte

Ekalte (aussi Yakaltum, site actuel de Tell Munbaqa) est une ancienne citĂ© de l’ñge du bronze, situĂ©e dans le nord de l'actuelle Syrie, sur la rive orientale de l’Euphrate dont il ne reste que des ruines. Les fouilles ont montrĂ© que l’histoire de cette ville fortifiĂ©e, possĂ©dant des temples et un palais, a commencĂ© au IIIe millĂ©naire av. J.-C. Elle fut la rĂ©sidence de princes de la rĂ©gion. La ville fut agrandie vers le milieu du IIe millĂ©naire av. J.-C. et a Ă©tĂ© dĂ©truite et, plus habitĂ©e par la suite, autour de 1200 av. J.-C.

Ekalte
Tall Munbāqa
Localisation
Pays Drapeau de la Syrie Syrie
CoordonnĂ©es 36° 13â€Č 01″ nord, 38° 07â€Č 44″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Syrie
(Voir situation sur carte : Syrie)
Ekalte
Ekalte

Localisation géographique

Les ruines sont situĂ©es sur la rive Est du cours supĂ©rieur de l’Euphrate, sur le versant abrupt de l’ancienne vallĂ©e. Au cours des IIIe et IIe millĂ©naires av. J.-C., la ville Ă©tait une citĂ© d’une importance capitale dans la rĂ©gion. Du fait de la rĂ©alisation du barrage de Tabqa Ă  Al-Thawrah, Ă  35 kilomĂštres Ă  l’ouest de Raqqa, les ruines de la ville ont Ă©tĂ© partiellement inondĂ©es. Aujourd’hui, la situation dans la zone du barrage a considĂ©rablement changĂ© au cours des annĂ©es qui se sont Ă©coulĂ©es depuis le commencement des fouilles en 1969. Dans la vallĂ©e de l’Euphrate, aujourd’hui marquĂ©e par le vert de la culture du coton et de la grande riviĂšre, un grand lac artificiel avait Ă©tĂ© crĂ©Ă©, inondant ainsi partiellement la ville en ruine. La zone la plus touchĂ©e fut la Cisjordanie, dont les terrasses fluviales plates ont Ă©tĂ© inondĂ©es les premiĂšres. La partie haute du tell Munbaqa, situĂ©e sur les contreforts de la rive orientale, a Ă©tĂ© prĂ©servĂ©e. La porte Nord Est, mise au jour lors de fouilles, est localisĂ©e aux coordonnĂ©es suivantes ♁ 36 ° 13 '9 " N , 38 ° 7 '54 " O36.219159 38.131635, la porte sud sur ♁ 36 ° 13 '1 " N , 38 ° 7 '44 " O36.217047 38,12891.

DĂ©veloppement de la ville

L’Euphrate Ă©tait l’une des principales voies de passage reliant l’Asie Ă  la MĂ©diterranĂ©e. La crĂ©ation de cette ville a Ă©tĂ© motivĂ©e d’une part par l’essor des Ă©changes commerciaux entre le centre de pouvoir des Babyloniens et les villes artisanales d’art des Sumer, et d’autre part, par le fait que cette voie fluviale navigable desservait les villes cĂŽtiĂšres syriennes et Ă©tait une porte d’accĂšs Ă  la mer MĂ©diterranĂ©e.

Ce sont les transactions commerciales qui rĂ©gissaient alors la planification du dĂ©veloppement urbain. L’expansion ou la destruction de villes sont caractĂ©ristiques de l’urbanisation des IIIe et IIe millĂ©naires av. J.-C. dans la Nord de la Syrie, rĂ©gion oĂč la riviĂšre des hautes terres armĂ©niennes coule vers le Sud Est, Ă  200 km de la MĂ©diterranĂ©e, toute proche, et dans laquelle se trouvaient les lieux principaux lieux d’échanges commerciaux.

De lĂ , la route passe sur le plateau Nord de la Syrie vers Alep.

Fouilles de tell Munbaqa

En 1907, l’exploratrice anglaise Gertrude Bell, a dĂ©couvert les ruines. Elle a Ă©laborĂ© un plan et a dĂ©crit les alentours fortifiĂ©s. « Mumbayah oĂč mes tentes furent dressĂ©es – et dont le nom arabe signifie littĂ©ralement lieu Ă  une altitude Ă©levĂ©e, Ă©tait probablement le « Bersiba » de la liste des noms Ă©tablie par PtolĂ©mĂ©e. Ce lieu se compose d’un double rempart, situĂ© sur la rive du fleuve ». Gertrude Bell a mal cernĂ© la localisation de Bersiba, mais a identifiĂ©, par la toponymie du lieu, la signification du terme de ce promontoire en ruine, participant Ă  la dĂ©couverte de cette ville orientale.

Dans un rectangle de grande dimension (400 m×500 m) se trouvent les ruines d’une ville trĂšs fortifiĂ©e, Ă  laquelle, des documents et Ă©tudes Ă©laborĂ©s en 1964, font rĂ©fĂ©rence, Ă  l’occasion de l’inspection de cette zone rĂ©servoir.

En 1968, la sociĂ©tĂ© allemande Deutsche Orient a demandĂ© le permis d’excavation pour le monticule de ruines. De 1969 Ă  1970, M. Ernst Heinrich de l’universitĂ© de Berlin, a rĂ©ussi Ă  mesurer la partie Ă©mergente visible de ces restes de construction.

En 1971, la mise au jour du reste de ces ruines ont permis la découverte de ces constructions. En 1973 et 1974 M. Winfried Orthman a dirigé les fouilles.

À partir de 1979, M. Dittmar Machule, de l’universitĂ© technique de Hambourg-Harburg a poursuivi ce travail.

Au cours des campagnes de fouilles de 1973, 1974 et 1977, jusqu’à 16 scientifiques et 90 travailleurs locaux se sont investis dans les fouilles de ce chantier archĂ©ologique.

Le nom initial de cette citĂ© antique de l’ñge du bronze rĂ©cent (seconde moitiĂ© du IIe millĂ©naire av. J.-C.) a Ă©tĂ© identifiĂ©, grĂące Ă  la prĂ©sence de 15 tablettes d’argile dĂ©couvertes sur les lieux et mentionnant le nom de Ekalte. Durant la pĂ©riode prĂ©cĂ©dente, il est probable que cette ville soit nommĂ©e Yakaltum, nom qui apparaĂźt dans des tablettes de Mari (XVIIIe siĂšcle av. J.-C.) Ă©crites par Aplahanda de Karkemish et SamsĂź-Addu[1].

Histoire du peuplement de la ville.

Le promontoire de cette agglomĂ©ration se trouve sur la rive gauche de l’Euphrate et est entourĂ© d’un immense rempart qui descend abruptement vers la riviĂšre et vers l’Est, oĂč le sol devient plus plat.

C’est la topographie naturelle de la vallĂ©e du fleuve et des collines environnantes qui a dĂ©terminĂ© le schĂ©ma d’urbanisation de la ville. À l’origine, il n’y avait qu’un centre urbain fortifiĂ© entourĂ© d’un anneau de remparts. Elle a Ă©voluĂ©, Ă  l’époque historique syriaque (environ 1600 – 1400 av. J.-C.) en une sorte de banlieue qui s’est Ă©tendue vers l’Est.

Les anciens remparts du l’est du centre urbain ancien, le sĂ©pare dĂ©sormais de l’expansion urbaine. Les fortifications ont Ă©tĂ© Ă©tendues Ă  cette Ă©poque et renforcĂ©es, dans le versant nord, par un bĂąti de briques de boue sĂ©chĂ©es au soleil. Plus tard, un systĂšme de porte dans les remparts a Ă©tĂ© construit, elle Ă©tait flanquĂ©e de deux tours massives, pour Ă©viter sa destruction. Les mouvements de population se faisaient aussi par la porte Sud Ouest. La banlieue Ă©tait ainsi desservie par une autre porte (porte Sud-Ouest).

À proximitĂ© de la porte Ouest, dans la partie Sud est de la banlieue, le mur est de la ville intĂ©rieure prĂ©sentait un affaissement suggĂ©rant la prĂ©sence Ă  cet endroit d’un accĂšs au centre urbain. Dans une pĂ©riode plus rĂ©cente de l’époque historique syriaque (1600 – 1400 av. J.-C.) une partie des murs au centre de la ville a Ă©tĂ© partiellement reconstruite et renforcĂ©e.

À l’extĂ©rieur des remparts, dans la zone riveraine, un four Ă  poterie en briques de boue, trĂšs bien conservĂ©, prĂ©sentant un foyer (trou), surmontĂ© d’un dĂŽme, a Ă©tĂ© dĂ©couvert.

Environ Ă  250 m au sud de la ville, ont Ă©tĂ© dĂ©couvertes un certain nombre de chambres funĂ©raires, datant de la seconde moitiĂ© du IIIe millĂ©naire av. J.-C.

SituĂ©s Ă  l’extrĂ©mitĂ© Nord Ouest des monticules de ruines, sur le fleuve Euphrate, dans le centre urbain, le Temple I[2]. avec ses dĂ©pendances et le Temple II[2].datent de l’ancienne pĂ©riode syriaque (environ 2000 – 1600 av. J.-C.).

Ces deux édifices religieux ont servi au culte de deux principales divinités.

Le temple situĂ© au Nord Ouest a comme dimensions extĂ©rieures (12,60 × 26,80 × 2,70 mĂštres). Il est constituĂ© d’un Ă©pais mur de pierres brutes et les fondations laissaient apparaĂźtre qu’il se composait de la chambre de la divinitĂ© (la cella), sorte de salle rectangulaire allongĂ©e, avec un vestibule donnant Ă  l’est, sur deux colonnes entre deux antennes. En 1973, au centre de cette piĂšce, il a Ă©tĂ© mis au jour des vestiges 4 jusqu’au parquet 4c. On a dĂ©couvert la plus ancienne couche, formĂ©e de pierre, intĂ©grĂ©e dans le mur (4d), un petit sanctuaire, la chambre du temple (cella) en briques d’argile sous la partie Nord et qui appartiennent vraisemblablement Ă  la pĂ©riode prĂ©-syriaque (environ 2600 – 2100 av. J.-C.).

Au nord du temple ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s les restes d’un bĂątiment en pierre.

À 2 mĂštres devant le mur Nord du temple, un Ă©difice de pierre de forme rectangulaire (m x m) (datant de la plus rĂ©cente couche de la phase a) a Ă©tĂ© mis au jour. L’accĂšs Ă  la salle se situait sur le cĂŽtĂ© le plus Ă©troit, Ă  l’est. À proximitĂ©, 13 tables de la foi, en argile, ont Ă©tĂ© retrouvĂ©es, elles servaient au prĂȘtre pour la divination. Tout prĂšs de lĂ , 3 fragments, gravĂ©s d’une Ă©criture cunĂ©iforme, ont Ă©tĂ© dĂ©couverts.

Au nord de ce bĂątiment, sĂ©parĂ© par une ruelle Ă©troite, se trouvait une maison en pierre composĂ©e d’un espace et d’une cour.

Les Ă©pais murs de pierre du plus grand temple ont comme dimensions extĂ©rieures 33,75 m × 15,00 m × 3,00 m.

On entrait dans le temple par un vestibule, Ă  l’Est, qui, du fait de la longueur du mur, a Ă©tĂ© soutenu par deux colonnes pour le renforcer.

Depuis le vestibule, on entrait dans la partie orientale de la piĂšce principale, par un escalier de pierre de m de large. De lĂ , un deuxiĂšme escalier desservait l’autel entourĂ© de bancs dĂ©diĂ©s aux saints.

Publications (sélection)

  • Winfried Orthmann : Der Alte Orient. PropylĂ€en Kunstgeschichte, Bd. 14 (1974), 475;
  • W. Orthmann, Hartmut KĂŒhne: Mumbaqat 1973, VorlĂ€ufiger Bericht ĂŒber die von der Deutschen Orient-Gesellschaft mit Mitteln der Stiftung Volkswagenwerk unternommenen Ausgrabungen, In: MDOG (1974) 53–97;
  • W. Orthmann: Mumbaqat 1974. VorlĂ€ufiger Bericht ĂŒber die von der Deutschen Orient-Gesellschaft mit Mitteln der Stiftung Volkswagenwerk unternommenen Ausgrabungen. MDOG 108(1976) 25–44;
  • W. Mayer: Tall Munbaqa - Ekalte II. Die Texte. DOG 102, Sarrebruck 2001;
  • Boese, W. Orthmann: Mumbaqat. Eine 5000 Jahre alte Stadt am Euphrat. Sarrebruck 1976;
  • Alfred Werner Maurer: Ausgrabungen 1977 in Mumbaqat am Syrischen Euphrat. Vortrag am 17. MĂ€rz 1 978 in Berlin Schloss Charlottenburg
  • P. Werner: Tall Munbaqa - Bronzezeit in Syrien. Katalog zur Wanderausstellung, NeumĂŒnster 1998; (ISBN 3-529-02008-7)
  • E. Kretz: Ein Töpferofen mit Lochtenne und Kuppel in Mumbaqat. In: Festschrift fĂŒr Martin Graßnick, ed. Fachbereich Architektur / Raum- und Umweltplanung / Bauingenieurwesen der UniversitĂ€t Kaiserslautern, 1987, 267–270;

Références

  1. W. Yuhong, N.A.B.U. 2/1991, D. Charpin, N.A.B.U. 1 /1993, 26.
  2. Alfred Werner Maurer, Tempelanlagen im 2. Jt. in Syrien und Palastina Philologus Verlag BĂąle (ch) 2013.

liens externes

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