Edwin H. Land
Edwin Herbert Land, né le à Bridgeport (Connecticut) et mort le à Cambridge (Massachusetts), est un inventeur et scientifique américain.
Naissance | |
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Décès |
(Ă 81 ans) Cambridge |
SĂ©pulture | |
Nom dans la langue maternelle |
Edwin Herbert Land |
Nationalité | |
Domicile |
Environ Brattle Street (en) (environ années 1960) |
Formation |
Université Harvard Norwich Free Academy (en) |
Activités |
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Membre de | |
Distinctions | Liste détaillée Médaille Elliott-Cresson () Prix Rumford () Médaille Holley () Médaille Howard N. Potts () Prix William-Procter () Médaille IRI () Médaille Frederic-Ives () National Medal of Science () Prix mémorial Richtmyer (en) () Médaille Perkin () Prix Harold-Pender () Membre étranger de la Royal Society () National Medal of Technology and Innovation () National Inventors Hall of Fame Médaille présidentielle de la Liberté Médaille d'or de la SPIE Prix Harvey |
RĂ©alisations industrielles
Ed Land est né à Bridgeport (Connecticut) de parents juifs d'Europe centrale : Martha (Goldfaden) et le ferrailleur Harry Land[1]. Il fréquente l’école Libre de Norwich jusqu'en 1927. Puis il étudie la chimie à Harvard, et enfin s'établit à New York.
Edwin H. Land met au point un film polariseur économique et fonde en 1932 une société, Poland Corp., rebaptisée Polaroid en 1937, afin d'en exploiter les applications aux filtres et aux lunettes de soleil.
Le [2], Land présente à l'Optical Society of America son appareil photographique instantané capable de produire une épreuve positive en moins de 60 s. Avant les fêtes de fin d'année 1948, une version est en vente dans le commerce ; les quarante-sept appareils produits sont vendus le jour de la démonstration.
Le procédé se base sur l'inversion transfert. L'halogénure d'argent non exposé de la surface sensible migre vers une autre couche de gélatine contenant des germes d'argent colloïdal en présence d'un solvant, qui contient une substance développatrice, qui agit sur les germes dispersés dans la deuxième couche[3].
Le procédé de photographie instantanée en couleurs Polacolor est commercialisé en 1963. Il se base sur une analyse trichrome, associée à l'hydrotypie : le produit développeur, enfermé dans un gel étalé après la prise de vue sur l'épreuve, contient des colorants capables de migrer pendant le traitement vers une couche réceptrice.
En 1972, Polaroïd lance le procédé SX-70, ne nécessitant pas la séparation de la couche sensible d'avec la couche réceptrice, et se développant, grâce à des colorants protégeant la couche sensible pendant le traitement, à la lumière.
Recherches
Edwin Land conçoit un modèle de la vision en couleur, appelé Retinex (en), un mot valise de rétine avec cortex pour indiquer que le modèle tient compte non seulement de l'analyse des radiations lumineuses par les cônes dans l'œil, mais aussi du traitement des influx nerveux jusque dans le cerveau[4]. Land inclut dans son système le phénomène de persistance perceptuelle des couleurs : une fois une teinte identifiée et associée à un objet visuel, même si l'éclairage change, les sujets contribuent à lui attribuer la même couleur, bien que celle de l'image qui se forme dans l'œil a changé[5]. Ce système inspire des logiciels d'amélioration du rendu visuel des images informatiques[6].
En 1959, il montre un système de photographie en couleurs basé sur la projection de seulement deux clichés couleurs, exploitant la loi du contraste simultané des couleurs pour la production des couleurs complémentaires[7].
Ce procédé, vigoureusement combattu par Deane B. Judd au nom de la colorimétrie établie, ne connut pas d'application industrielle.
Photographie en bichromie
L'un des 500 brevets déposés par Edwin H. Land concerne un procédé de restitution des couleurs à partir de seulement deux couleurs de base[8].
Deux vues sont prises de la même scène. La première, prise à travers un filtre laissant passer les longueurs d'onde inférieures à 590 nm (du violet au jaune-vert), est projetée en lumière blanche. La seconde, prise avec un filtre laissant passer les longueurs d'onde supérieures à la même limite, est projetée en lumière rouge. Tous les observateurs voient du vert, et certains même du jaune (sur des objets qu'ils savent jaunes). C'est une application de la loi du contraste simultané des couleurs[9]. Ce brevet, à la différence de beaucoup d'autres inventions de Land, n'a débouché en pratique sur aucune réalisation.
Publications
- (en) « Color Vision and the Natural Image: Part I », PNAS, vol. 45, no 1,‎ , p. 115-129 (lire en ligne)
- (en) « Color Vision and the Natural Image: Part II », PNAS, vol. 45, no 4,‎ (lire en ligne)
- (en) « Recent advances in retinex theory and some implications for cortical applications: Color vision and the natural image », PNAS, vol. 80, no 16,‎ (lire en ligne)
- (en) « An alternative technique for the computation of the designator in the retinex theory of color vision », PNAS, vol. 83, no 10,‎ (lire en ligne)
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « couleur » (voir la liste des auteurs).
- « Edwin Land – Entrepreneur's Hall of Fame », sur Ltbn.com (consulté le )
- Anne Cartier-Bresson, Le Vocabulaire technique de la photographie, Marval, , p. 140
- René Dennilauler, La photographie en couleurs, , p. 37sq. « La photographie instantanée ».
- « Retinex », sur TSI-télécoms Paristech.
- Land 1983, Land 1986.
- retinex, Documentation d'un greffon du GIMP.
- Land 1959a, Land 1959b.
- (en) Edwin H. Land, « Color Vision and the Natural Image: Part I », Proceedings of the National Academy of Sciences, vol. 45, no 1,‎ , p. 115-129 (lire en ligne) et (en) « Part II », ibid., no 4, avril 1959, p. 636-644.
- Le Grand 1972, p. 144.
Annexes
Article connexe
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- (en) Grove Art Online
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Mike Jahr, Stanford U. : présentation of Retinex