Edmond Voinot
Edmond Voinot, né à Alger le et mort dans la même ville le , est un homme politique français.
Edmond Voinot | |
Fonctions | |
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Maire d'Alger | |
– | |
Prédécesseur | Max Régis |
Successeur | Max RĂ©gis |
Biographie | |
Nom de naissance | Eugène-Edmond Voinot |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Alger, Département d'Alger, Algérie |
Date de décès | |
Lieu de décès | Alger, Département d'Alger, Algérie |
Nationalité | Français |
Profession | Entrepreneur de travaux publics |
Liste antijuive | |
Biographie
Eugène-Edmond Voinot est le fils de l'architecte Auguste-Eugène Voinot et le frère de Henri-Louis « Jules » Voinot, également architecte. Edmond est quant à lui entrepreneur de travaux publics. Il habite à Alger, au no 3 de la rue Rolland-de-Bussy[1].
Le , une élection municipale partielle a lieu à Alger, à la suite de la démission de la municipalité sortante. À cette occasion, Edmond Voinot est élu conseiller municipal d'Alger sur la liste d'« Union antijuive » menée par Max Régis. Ce dernier, élu maire le , fait de Voinot son deuxième adjoint et lui délègue la direction du service des travaux communaux et des eaux[2].
Régis ayant été révoqué dès le , l’intérim est confié au premier adjoint, Louis Salières, jusqu'à la séance du , au cours de laquelle Voinot est élu maire de la ville d'Alger par ses colistiers[3].
Voinot est suspendu de ses fonctions une première fois le , en raison des troubles occasionnés par la réception d'Henri Rochefort, puis une seconde fois le , pour une durée de trois mois, à la suite d'une querelle de préséance qui a opposé le maire au préfet Charles Lutaud[4].
Le , Voinot est également condamné à vingt jours de prison avec sursis pour contravention à la loi sur les attroupements[5] après des incidents survenus le , lors de la venue du député d'Alger Édouard Drumont : au retour d'une visite à Régis, alors emprisonné au fort de Sidi-Ferruch, le cortège municipal avait forcé le barrage de troupes installé à l'entrée d'El Biar pour empêcher toute manifestation devant la villa Olivier, résidence du gouverneur Laferrière. La peine ayant été confirmée en appel, le maire se pourvoit en cassation et obtient finalement sa relaxe en [6].
Lors des élections municipales du 6 mai 1900, la liste de Voinot est triomphalement réélue, mais le maire sortant cède son fauteuil à Max Régis, dont il devient le premier adjoint. Il démissionne cependant de ce poste quelques mois plus tard.
Ayant rompu avec Régis, Edmond Voinot se présente même contre lui fin , à l'occasion de l'élection cantonale dans le 4e canton d'Alger[7]. Mis en ballotage par son ex-adjoint, Régis est élu au second tour après le désistement de Voinot[8]. Ayant été mis en difficulté dans son « fief » électoral par l'un de ses ancien alliés, Régis démissionne de ses fonctions municipales le [9].
La scission des antijuifs apparaît encore plus nettement lors des élections municipales partielles de 1902, consécutives à la constatation de fraudes électorales lors du scrutin précédent. Voinot et son ancien collègue, Louis Lionne, présentent alors une liste face à celle qui est patronnée par Régis et menée par le successeur de celui-ci à la mairie, Antonini[10]. Cette dissidence profite à la troisième liste, celle du comité central républicain, menée par Frédéric Altairac, qui passe en entier au premier tour[11].
Edmond Voinot meurt Ă Alger dans la nuit du 1er au [12].
Notes et références
- Bulletin municipal officiel de la ville d'Alger, 5 décembre 1898, p. 872.
- Bulletin municipal officiel de la ville d'Alger, 25 novembre 1898, p. 665.
- Bulletin municipal officiel de la ville d'Alger, 20 janvier 1899 (annexe), p. 742.
- La Lanterne, 20 mai 1899, p. 1.
- La Lanterne, 11 juin 1899, p. 2.
- La Lanterne, 13 février 1900, p. 2.
- La Lanterne, 2 juillet 1901, p. 2.
- La Lanterne, 9 juillet 1901, p. 2.
- Le Temps, 4 juillet 1901, p. 4.
- La Croix, 3 juin 1902, p. 3.
- L'Aurore, 3 juin 1902, p. 3.
- L'Avenir social, 5 avril 1903, p. 2.