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Echinothurioida

Description et caractéristiques

Gros plan sur les radioles d'un Asthenosoma varium. On voit distinctement les capsules de venin qui les ornent.
Gros plan sur un oursin de cuir abyssal caractéristique.

Ces oursins se distinguent par leur test (la « coquille ») flexible, mou et aplati, et par leurs radioles (« piquants Â») creuses[2]. Ils sont gĂ©nĂ©ralement munis sur leur face orale de radioles particulières, longues, courbes et souvent terminĂ©es par une sorte de patin : celles-ci leur permettent d'Ă©voluer sur des fonds mous (sable, vase, sĂ©diments…) sans s'enfoncer. Seuls les Phormosomatidae ont des radioles orales simples, mais certaines espèces sont dĂ©pourvues de patins (comme les Kamptosomatidae).

De nombreuses espèces sont Ă©quipĂ©es sur leurs radioles primaires de glandes Ă  venin, prenant la forme de perles (chez Asthenosoma) ou mĂŞme de gros ballons (Phormosoma)[3]. Ils sont aussi caractĂ©risĂ©s par la prĂ©sence d'un organe respiratoire primitif, appelĂ© Organe de Stewart[4], absent chez tous les groupes plus rĂ©cents (mais Ă©galement prĂ©sent chez l'ordre des Cidaroida, encore plus basal). Cet organe et plusieurs autres spĂ©cificitĂ©s les font considĂ©rer comme le groupe le plus basal (donc le plus primitif) des oursins dits « modernes Â», les Euechinoidea.

La plupart sont des oursins d'eaux profondes voire abyssales[5]. Ce groupe était relativement abondant au Jurassique (à partir du Bajocien)[2], et fut d'abord connu en Europe par des fossiles (notamment du genre Echinothuria), et donc cru éteint pendant de nombreuses années, avant que des découvertes à la fin du XIXe siècle ne permettent de le réhabiliter comme ordre contemporain[3].

On les appelle souvent « oursins-cuir Â» (pancake urchins en anglais), car leur test est lĂ©gèrement mou, n'Ă©tant pas entièrement calcifiĂ© (les plaques ne sont pas totalement soudĂ©es) : un animal mort a ainsi tendance Ă  s'affaisser, la forme bombĂ©e de l'animal vivant Ă©tant maintenue par la pression hydrostatique interne (active) de l'oursin[3].

Du point de vue de la détermination scientifique, ces oursins se distinguent par leur disque apical monocyclique (chez les adultes), leur lanterne d'Aristote aux dents rainurées, leurs plaques ambulacraires pseudocomposées formant des séries régulières jusqu'au péristome (ce qui les distingue des proches Diadematoida), constituées d'un élément primaire large et de deux demi-plaques, leurs plaques coronales fines et pourvues de sutures imbriquées, leurs tubercules primaires perforés (et généralement non-crénulés), et leurs radioles creuses[2].

Cet ordre semble être apparu au Jurassique médian (Bajocien)[2].

Classification taxinomique

Selon World Register of Marine Species (21 décembre 2013)[1] :

  • famille Echinothuriidae Thomson, 1872a
    • sous-famille Echinothuriinae Thomson, 1872a
      • genre Araeosoma Mortensen, 1903b -- 19 espèces actuelles et 2 Ă©teintes
      • genre Asthenosoma Grube, 1868 -- 6 espèces actuelles et 1 Ă©teinte
      • genre Calveriosoma Mortensen, 1934 -- 2 espèces actuelles
      • genre Echinothuria Woodward, 1863 †
      • genre Hapalosoma Mortensen, 1903b -- 4 espèces actuelles
    • sous-famille Hygrosomatinae Smith & Wright, 1990
      • genre Hygrosoma Mortensen, 1903b -- 3 espèces actuelles
      • genre Retzneiosoma Kroh, 2005 †
    • sous-famille Sperosomatinae Smith & Wright, 1990
      • genre Sperosoma Koehler, 1897 -- 11 espèces actuelles
      • genre Tromikosoma Mortensen, 1903 -- 6 espèces actuelles
  • famille Kamptosomatidae Mortensen, 1934
    • genre Kamptosoma Mortensen, 1903b -- 2 espèces actuelles
  • famille Phormosomatidae Mortensen, 1934
    • genre Hemiphormosoma Mortensen, 1934 -- 1 espèce actuelle
    • sous-famille Paraphormosomatinae Smith & Wright, 1990
      • genre Paraphormosoma Mortensen, 1934 -- 1 espèce actuelle
    • genre Phormosoma Thomson, 1872b -- 4 espèces actuelles



Références taxinomiques

Notes et références

  1. World Register of Marine Species, consulté le 21 décembre 2013
  2. (en) « Echinothurioida », sur l'Echinoid Directory du Natural History Museum (consulté le )
  3. (en) Christopher Mah, « Echinothurioid Sea Urchins », sur Echinoblog, (consulté le )
  4. (en) John M. Lawrence et Michel Jangoux, « Sea Urchins: Biology and Ecology - chap. "Cidaroids" », Devlopments in aquaculture and fisheries sciences, vol. 38,‎ (lire en ligne).
  5. (en) Christopher Mah, « What are the Deepest known echinoderms ? », sur Echinoblog, .
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