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Cidaroida

L'ordre des cidaroïdes (Cidaroida [′sid·ə′röi·də]) est un groupe d'oursins (échinodermes à symétrie radiale et corps subsphérique), le plus ancien encore existant.

Caractéristiques

Radioles extravagantes de différents cidaridés fossiles (MNHN).
Balanocidaris marginata, une espèce fossile.
Un oursin séché du genre Goniocidaris, aux radioles extravagantes.

Les Cidaroida sont des oursins réguliers, au test (coquille) globulaire et couvert de radioles (piquants) longues, épaisses et clairsemées. Le test est composé de 20 colonnes de plaques (4x5), les paires de colonnes ambulacraires alternant avec les paires d'interambulacres. Les plaques ambulacraires sont disposées en deux colonnes, avec chaque pour chaque plaque une paire de pores aquifères unique. Les interambulacres sont nettement plus larges que les ambulacres, chaque plaque portant un unique tubercule primaire élargi et protubérant supportant une radiole primaire robuste (sauf chez les Tetracidaris qui en ont deux). Les radioles secondaires sont courtes et plates, ressemblant à des écailles, et elles recouvrent le test et les tubercules pour les protéger.

Contrairement à la plupart des oursins, les radioles primaires des Cidaroida sont nues (leur squelette n'est pas recouvert d'un épiderme[2]), ce qui permet souvent à des algues, des éponges et d'autres organismes de s'y développer[2]. Ces radioles, épaisses et robustes, sont souvent en forme de gros tubes (faisant ressembler certaines espèces à des mines sous-marines[3]), mais peuvent prendre chez certaines espèces des formes spectaculaires (bâtons, lances, massues, boules, tourelles épineuses, conifère...), notamment chez les espèces fossiles[4] - [5].

La mâchoire (« Lanterne d'Aristote Â») porte cinq dents non carĂ©nĂ©es, en forme de gouttière (type aulodonte) ; les pyramides n'ont pas de foramen magnum. La membrane pĂ©ri-buccale est large et entièrement recouverte de petites plaques. Il n'y a pas de fentes branchiales ni de « spheridia Â». Les pĂ©dicellaires sont de forme globifère ou tridentĂ©e uniquement[6]. Ils sont aussi caractĂ©risĂ©s par la prĂ©sence d'un organe respiratoire primitif, appelĂ© Organe de Stewart[7], caractĂ©ristique des groupes d'oursins les plus primitifs (prĂ©sent aussi chez les Echinothurioida).


Origine

Les Cidaroida font leur apparition au Pridolien (il y a 423,0 ± 2,3 à 419,2 ± 3,2 millions d'années) : ils sont un des ordres d'oursins les plus vieux subsistant encore, et le plus dérivé[7]. Ils connurent d'importantes radiations évolutives dans leur histoire, mais peu de clades subsistent aujourd'hui, souvent confinés aux grandes profondeurs, supplantés ailleurs par les Euechinoidea (oursins « modernes »).

Taxinomie

Ce groupe comporte actuellement 156 espèces, réparties en 31 genres dans 4 familles contemporaines. Mais on en compte plusieurs centaines d'espèces fossiles.

Liste des sous-familles actuelles :

Selon World Register of Marine Species (10 septembre 2013)[1] : ...

  • famille Anisocidaridae Vadet, 1999 †
  • super-famille Cidaridea Gray, 1825
    • famille Cidaridae Gray, 1825 -- 24 genres actuels (116 espèces)
    • famille Ctenocidaridae Mortensen, 1928a -- 5 genres actuels (23 espèces)
    • famille Paurocidaridae Vadet, 1999a †
  • famille Diplocidaridae Gregory, 1900 †
  • famille Heterocidaridae Mortensen, 1934 †
  • super-famille Histocidaroidea Lambert, 1900
  • famille Miocidaridae Durham & Melville, 1957 †
  • famille Polycidaridae Vadet, 1988 †
  • famille Rhabdocidaridae Lambert, 1900 †
  • famille Serpianotiaridae Hagdorn, 1995 †
  • famille Triadocidaridae Smith, 1994c [Hagdorn, 1995 selon l'Echinoid Directory[6]] †

Selon ITIS (10 septembre 2013)[8] :

Cet ordre compte actuellement 146 espèces vivantes, et de très nombreux groupes éteints.


Références taxinomiques

Bibliographie

  • (en) Dr. Andrew B. Smith & Dr. Andreas Kroh, « Cidaroida », sur L'Echinoid Directory du Natural History Museum
  • (en) John M. Lawrence et Michel Jangoux, « Sea Urchins: Biology and Ecology - chap. "Cidaroids" », Devlopments in aquaculture and fisheries sciences, vol. 38,‎ (lire en ligne).

Notes et références

  1. World Register of Marine Species, consulté le 10 septembre 2013
  2. (en) Christopher Mah, « The Echinoderm Christmas Tree : Antarctic Cidaroid Sea Urchins », sur Echinoblog,
  3. (en) Andrea McCullagh, Mosman Daily, « Navy called in after snorkeller confuses sea urchins for deadly underwater mines », sur dailytelegraph.com, .
  4. (en) Christopher Mah, « Strange Urchin Spines ! Past and Present ! », sur Echinoblog, (consulté le )
  5. (en) Christopher Mah, « What is Going on with cidaroid sea urchins and their WEIRD spines? », sur Echinoblog, .
  6. (en) « Cidaroida », sur L'Echinoid Directory du Natural History Museum
  7. (en) John M. Lawrence et Michel Jangoux, « Sea Urchins: Biology and Ecology - chap. "Cidaroids" », Devlopments in aquaculture and fisheries sciences, vol. 38,‎ (lire en ligne).
  8. Integrated Taxonomic Information System (ITIS), www.itis.gov, CC0 https://doi.org/10.5066/F7KH0KBK, consulté le 10 septembre 2013
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