Eaux du Pré-Saint-Gervais
Les eaux du Pré-Saint-Gervais sont un ensemble d'aménagements hydrauliques situés à Paris et au Pré-Saint-Gervais, en France, permettant de conduire les eaux des sources des collines du Pré-Saint-Gervais vers les zones en contrebas[1].
Localisation
Les aménagements s'étendent sur la commune du Pré-Saint-Gervais et le 19e arrondissement de Paris.
Caractéristiques
Les eaux du Pré-Saint-Gervais sont un ensemble de rigoles acheminant les suintements du sol sablonneux de la colline vers des bassins, puis vers un aqueduc central permettant le transport de l'eau vers Paris, en contrebas.
Le parcours du réseau est jalonné de regards permettant de contrôler la qualité des eaux. Certains de ces regards ont disparu, mais subsistent encore les regards du Trou-Morin, des Maussins, du Bernage, ainsi que la fontaine du Pré-Saint-Gervais.
Historique
Selon Bournon (1903), le captage des eaux du coteau de Romainville et notamment celles du Pré-Saint-Gervais serait d’abord l’œuvre des religieux du prieuré Saint-Lazare afin d’alimenter leur monastère. En 1178, les moines de la léproserie de Saint-Lazare acquirent le droit de construire un aqueduc à travers les vignes d'un particulier et d'y envoyer des ouvriers y faire les réparations nécessaires. Les eaux d’une source voisine du village du Pré-Saint-Gervais auraient ainsi été conduite vers le regard de la fontaine du Pré-Saint-Gervais avant d’être dirigées vers le prieuré. Les sources du Pré-Saint-Gervais sont canalisées par les moines de la léproserie de Saint-Lazare, à qui appartiennent alors les terrains.
Vers 1182, le roi Philippe-Auguste négocie avec les religieux de Saint-Lazare pour que les eaux alimentent désormais les premières fontaines publiques parisiennes. Cette conduite en terre cuite desservait notamment, la fontaine des Halles, le couvent des Filles-Dieu, la Fontaine du Ponceau et la fontaine des Innocents[2].
Avec l’industrialisation de la commune ce sont des eaux polluées qui stagnent avant de s’infiltrer dans le sol. Bientôt, les eaux souterraines, dont le volume a énormément baissé, deviennent impropres à la consommation. Dès 1862, l’eau de source du Pré Saint-Gervais, pourtant courue deux cents ans auparavant, est décrite comme dure et plâtreuse et ne sert plus qu’au nettoyage des rues et des égouts.
Plusieurs sources, dont quatre regards sur l'aqueduc construit au XIIIe siècle par la léproserie de Saint-Lazare (située à l'emplacement de l'ancienne Prison Saint-Lazare à Paris) pour acheminer les eaux du Pré vers leurs établissements, constituaient le réseau des « anciennes eaux » de la ville.
Il subsiste quatre regards :
- La « fontaine du Pré-Saint-Gervais » (place du Général Leclerc, 48° 52′ 59″ nord, 2° 24′ 13″ est) est le regard le plus important ;
- Le « regard du Trou-Morin » (sente des Cornettes, 48° 52′ 53″ nord, 2° 24′ 37″ est) sans doute d'origine médiévale et restauré au XVIe siècle ainsi qu'en 2004. Elle drainait les eaux des coteaux de Romainville et des Lilas ;
- le « regard du Bernage » (rue Alexander-Fleming, Paris 19e), contre le mur de soutènement du boulevard Périphérique. Le regard a été rénové au XVIIIe siècle.
- la « fontaine Saint Pierre » située en haut de l'avenue Faidherbe fut démolie au XIXe siècle.
- La dernière fontaine regard a été transférée porte des Lilas à Paris, le « regard des Maussins » (boulevard Sérurier, 48° 52′ 39″ N, 2° 24′ 25″ E). Le regard, originellement sur la commune du Pré-Saint-Gervais, a été reconstruit au XVIIe siècle, puis déplacé à 350 mètres au sud-est de son emplacement primitif lors de la réalisation du réservoir des Lilas.
Ces ouvrages sont classés au titre des monuments historiques en 1899.
Annexes
Articles connexes
Références
- « Histoire d'eau dans le Pré », Ville du Pré-Saint-Gervais
- Philippe Lorentz et Dany Sandron, Atlas de Paris au Moyen-Ă‚ge, Parigramme, , 240 p. (ISBN 2 8409 6402 3), p. 219