Eau sulfureuse
Une eau sulfureuse, parfois eau sulfurée, est une eau contenant un composé du soufre, le sulfure d'hydrogène, qui lui confère une odeur caractéristique d'œuf pourri. Elle compte en raison de sa composition parmi les eaux utilisées dans le thermalisme notamment pour ses effets bénéfiques dans les maladies de la peau et des poumons. À faibles dosages, l'eau sulfureuse peut être employée comme eau minérale.
Historique
Les eaux sulfureuses et leurs propriétés sont connues dès l'Antiquité : selon Tite-Live, les vertus curatives des eaux thermales de Baïes sont connues depuis 176 av. J.-C. Ovide, dans L'Art d'aimer, loue les plages de cette station thermale[1].
Au XIXe siècle, en Europe, les ouvrages d'analyse sur les qualités et propriétés de ces eaux se multiplient.
Aspects géologiques
Interactions eau-roche
Les eaux sulfureuses entrent en réaction avec les roches qu'elles traversent ou arrosent. Dans le cas de granits, les réactions donnent lieu à la formation de composés géologiques tels que calcites, pyrites et montmorillonites[2].
Composition
Elle est très variable d'une source à l'autre. En France, Enghien-les-Bains affiche l'eau minérale la plus sulfurée, avec une teneur de 34,8 mg d'hydrogène sulfuré par litre[3]. L'une des sources de Challes-les-Eaux, avec 133 mg de soufre total par litre, revendique celle d'eau thermale la plus sulfurée d'Europe[4]. Cette teneur est d'ailleurs si élevée qu'elle n'est utilisée que diluée pour les soins gynécologiques. Quant à Allevard, elle indique avoir l'une des eaux les plus sulfurées au monde, avec 24,7 cm3·L-1 d'hydrogène sulfuré libre (H2S)[5].
Propriétés médicales
Toxiques à forte concentration, irritantes pour la peau, les yeux et les poumons, les eaux sulfureuses correctement dosées sont utilisées pour soigner différentes affections. Selon leur pH, elles peuvent ainsi être indiquées pour les affections des articulations et rhumatismes, les dermatoses prurigineuses, les inflammations allergiques ainsi que certaines maladies respiratoires telles que l’asthme[6].
Références
- La vie privée des Anciens François-Dominique Fournier, Méditerranée antique
- Étude minéralogique et géochimique de veines d’argile et de calcite dans une zone de cisaillement concernant une source sulfureuse Manuela Fonte Lima, Jorge Pamplona, Maria Amália Sequeira Braga, Centro de Investigação Geológica, février 2011
- Par comparaison, afin de préserver les qualités organoleptiques, le seuil de potabilité est fixé au Canada à 0,05 mg·L-1, selon Le sulfure (sous forme de H2S) Santé Canada, 1987
- [www.brgm.fr/Rapport?code=RR-38697-FR Challes-les-Eaux : synthèse des connaissances hydrogéologiques et avis sur le périmètre de protection de la source minérale] BRGM, 1995
- [PDF] Rando-Balnéo dans les Alpres dauphinoises 2012
- Traitements, soins et cures thermales Ligne Balnéo