East Angus
East Angus (prononcĂ© /istΔÌgys/) est une ville situĂ©e dans la MRC du Haut-Saint-François, en Estrie, au QuĂ©bec (Canada)[1].
East Angus | |
Parc des Deux RiviĂšres | |
"Ma ville, ma vie" |
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Administration | |
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Pays | Canada |
Province | Québec |
RĂ©gion | Estrie |
Subdivision régionale | Le Haut-Saint-François |
Statut municipal | Ville |
Mairesse Mandat |
Lyne Boulanger 2017-2021 |
Code postal | J0B 1R0 |
Constitution | |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Angussien, ienne |
Population | 3 840 hab. () |
Densité | 490 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 45° 29âČ 00âł nord, 71° 40âČ 00âł ouest |
Superficie | 784 ha = 7,84 km2 |
Divers | |
Langue(s) | Français |
Fuseau horaire | Heure de l'Est |
Indicatif | +1 819, +1 873 |
Code géographique | 2441060 |
Devise | "Ma ville, ma vie" |
Localisation | |
Liens | |
Site web | https://eastangus.ca/ |
GĂ©ographie
Au confluent des riviÚres Saint-François et Eaton, East Angus est la deuxiÚme ville en importance de la MRC du Haut-Saint-François, aprÚs Cookshire-Eaton.
Histoire
East Angus a été érigée en municipalité distincte le . Si la population était majoritairement anglophone lors de l'arrivée des premiers colons, l'arrivée de Canadiens-français au cours du XXe siÚcle a fait d'East Angus une ville majoritairement francophone. Selon le recensement de 2006, seulement 4 % de la population est anglophone[2]. En 1914, la municipalité d'East Angus se développe considérablement avec la construction de la gare ferroviaire du Chemin de fer Québec Central et de la briqueterie Brick and Tile[3].
La ville doit son nom Ă William Angus, un industriel prospĂšre dâorigine Ă©cossaise qui dĂ©cida d'y faire construire un moulin Ă scie et une papeterie en 1881[4] aprĂšs un sĂ©jour dans la rĂ©gion, et d'y construire une usine de pĂątes et papiers aux abords de la riviĂšre Saint-François. Maintes fois transformĂ©e et modernisĂ©e depuis sa fondation, la compagnie Cascades lâacquiert en 1983 et ferme la papetiĂšre en septembre 2014, lâentreprise conclu une entente afin de vendre ses actifs de fabrication et de transformation de carton plat Ă Graphic Packaging. La cartonnerie de East Angus emploie aujourdâhui environ 90 travailleurs.
Ăpousant toujours les rives de la riviĂšre Saint-François Ă une vingtaine de kilomĂštres de la ville de Sherbrooke, au sud-ouest du QuĂ©bec, East Angus sâest toutefois Ă©tendue dans les terres pour englober un territoire plus vaste et plus riche que jamais.
Conflit de travail
L'usine de pùtes et papiers a été l'hÎte de plusieurs conflits de travail qui ont marqué l'histoire syndicale au Québec.
Le QuĂ©bec entame sa RĂ©volution tranquille au tournant des annĂ©es 1960 et la sociĂ©tĂ© quĂ©bĂ©coise se transforme rapidement. La montĂ©e du mouvement indĂ©pendantiste avec les bombes du FLQ, les manifestations violentes contre toute forme dâoppression et les nombreuses grĂšves deviennent rapidement la norme dans cette sociĂ©tĂ© en Ă©bullition. En 1968, plus de 160 grĂšves Ă©clatent au QuĂ©bec, dont celles des usines Domtar d'East Angus et de Windsor. Ce conflit de travail Ă East Angus va marquer profondĂ©ment l'histoire de la ville, normalement paisible.
à East Angus et à Windsor, les négociations entre la compagnie Domtar et les syndicats achoppent et provoque une grÚve violente. Les 1 200 employés des deux usines déclenchent une grÚve le . Celle-ci sera longue, violente et difficile. L'impasse dans les négociations est liée aux conditions salariales. Alors que Domtar offre une augmentation de 18 cents l'heure, le syndicat en demande 53 cents. à l'usine Kruger de Bromptonville, une nouvelle convention collective est signée dans laquelle les employés obtiennent 53 cents d'augmentation salariale l'heure.
La compagnie Domtar refuse de nĂ©gocier malgrĂ© la diminution des demandes syndicales syndicat Ă 35 cents. Le refus de sâasseoir Ă la table des nĂ©gociations provoque lâenlisement du conflit et la grĂšve sâĂ©ternise pendant plusieurs mois. Le dĂ©putĂ© de Compton, Claude Gosselin, alors ministre des Terres et des ForĂȘts, propose alors sa mĂ©diation pour rĂ©gler le conflit. Câest un Ă©chec. Devant la longueur des nĂ©gociations, Domtar menace de fermer les deux usines alors que le syndicat exige que le gouvernement mette au pas la compagnie. Lâaffrontement
Durant la grĂšve, de juillet 1968 Ă janvier 1969, les villes de Windsor et d'East Angus sont presque complĂštement paralysĂ©es, Domtar Ă©tant le plus important employeur. La tension se faisant grandissante, des Ă©pisodes violents deviennent inĂ©vitables. Ă la fin juillet, une injonction est Ă©mise pour empĂȘcher les syndiquĂ©s de bloquer lâentrĂ©e de lâusine aux mĂ©caniciens, contremaĂźtres et gardiens de sĂ©curitĂ©. Ă la mi-aoĂ»t, des voitures de contremaĂźtres sont vandalisĂ©es. Lors dâune manifestation, les grĂ©vistes pĂ©nĂ©trĂšrent Ă lâintĂ©rieur de lâusine dâEast-Angus et lâoccupent pendant quelques heures tout en Ă©tant armĂ©s. Le 16 septembre, deux gardiens de la Pinkerton sont blessĂ©s dans une violente manifestation parce quâils sont entrĂ©s dans lâusine. Les syndiquĂ©s en furie marchent alors sur la ville et sont accompagnĂ©s par des sympathisants.
Câest plus de 300 personnes armĂ©es de bĂątons qui se dirigent vers le poste de police et lâhĂŽtel de ville. On accuse les policiers municipaux dâĂȘtre Ă la solde de la Domtar et le maire dâEast Angus dâĂȘtre un scab. En effet, celui-ci est un contremaĂźtre de lâusine et nâa pas respectĂ© les lignes de piquetage. La foule tombe alors sur la brigade anti-Ă©meute de la SĂ»retĂ© du QuĂ©bec (78 policiers) qui protĂšgent la poste et lâhĂŽtel de ville. AprĂšs les nĂ©gociations, la brigade quitte les lieux et la foule se calme Ă©vitant de poser des actes regrettables. Le pont dâEast Angus fut mĂȘme bloquĂ© par les grĂ©vistes Ă un certain moment. Le gouvernement ordonne alors la tenue dâune enquĂȘte sur la situation de lâindustrie des pĂątes et papiers.
Le 21 janvier 1969, les travailleurs entĂ©rinent la convention collective Ă 70 %. De nombreux travailleurs sont nĂ©anmoins insatisfaits de lâentente finale. La promesse de ne pas ĂȘtre poursuivis au criminel pour les actes de vandalisme a Ă©tĂ© l'Ă©lĂ©ment central de l'entente. Domtar accorde finalement une augmentation de 30 cents lâheure. Le syndicat est condamnĂ© Ă 19 000 $ dâamende pour outrage au tribunal et versera 20 000 $ en compensation Ă Domtar pour les dommages causĂ©s Ă ses usines[5].
DĂ©mographie
Administration
Les Ă©lections municipales se font en bloc pour le maire et les six conseillers[8].
Culture et Ă©ducation
Il existe deux salles de spectacle dans la municipalité, lesquelles ont accueilli des artistes populaires du Québec tels que Patrick Norman, Maxim Martin et Jean-Michel Anctil. Le Centre culturel possÚde une salle pouvant accueillir un peu plus de cent personnes alors que l'auditorium de la Polyvalente Louis-Saint-Laurent peut accueillir plus de 400 personnes.
East Angus compte trois écoles (deux de niveau primaire et une de niveau secondaire). La Polyvalente Louis-Saint-Laurent accueille un peu plus de 800 élÚves, de 12 à 18 ans, provenant de toutes les municipalités de la MRC du Haut-Saint-François.
Ădifices religieux
- Ăglise Christ Church dâEast Angus, construite en 1886 et d'inspiration nĂ©ogothique[9]
- Ăglise Emmanuel United[10]
- Ăglise Saint-Louis-de-France dâEast Angus[11]
- Ăglise anglicane Christ Church dâEast Angus construite en 1886.
- Ăglise Emmanuel United d'East Angus (construction 1899).
- Ăglise Saint-Louis-de-France bĂątie entre 1921 et 1923 Ă East Angus.
Sports
Depuis plusieurs années, le hockey est l'un des principaux sports pratiqués dans cette municipalité vu de l'aréna Robert Fournier et de l'association du hockey mineur des hauts st-françois. Les sharks est le nom de leur équipe qui participe à tous les années au tournoi provincial atome pee-wee de East Angus. Il existe également des équipes de soccer pour la saison d'été. De plus, la ville compte également un parcours de golf de 18 trous, le Club de golf East Angus.
Loisirs et vie communautaire
Programme de jeunesse offert comme les cadets de l'air pour les jeunes de 12 Ă 18 ans[12].
Personnalités originaires d'East Angus
- Fernand Robidoux, chanteur (il compte parmi les premiers à enregistrer des chansons originales québécoises) et animateur de radio.
- Pierre Bourgault, homme politique, essayiste, professeur d'université et animateur de radio.
- Stéphane Dugal, joueur de hockey professionnel et propriétaire des Chevaliers d'East Angus
- Claude-Gilles Gosselin, homme politique, ancien ministre des Terres et ForĂȘts dans les cabinets Johnson et Bertrand
- Donald Thompson, Abbé et homme d'affaires
- Robin Doyon, Trompettiste solo de l'orchestre symphonique d'Edmonton.
- Jean Luc Gagnon, Trompettiste à l'OSM et Professeur de trompette à l'Université de Montréal.
- Bertrand Gosselin, auteur-compositeur-interprĂšte (duo Jim et Bertrand)
Notes et références
- Répertoire des municipalités: East Angus
- « Recensement de 2016 : East Angus », sur Statistique Canada (consulté le )
- « East Angus « Histoire du Québec », sur histoire-du-quebec.ca (consulté le )
- Toponymie : East Angus
- Pierre Brousseau, Si Domtar m'était conté ! 1968-1985, par l'auteur, East Angus, mars 2001, 351 pages
- « Statistique Canada - Profils des communautés de 2006 - East Angus, V » (consulté le )
- « Statistique Canada - Profils des communautés de 2016 - East Angus, V » (consulté le )
- « Liste des municipalités divisées en districts électoraux », sur DGEQ (consulté en )
- « Lieuxpatrimoniaux.ca - HistoricPlaces.ca », sur www.historicplaces.ca (consulté le )
- « Ancienne église Emmanuel United - Répertoire du patrimoine culturel du Québec », sur www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca (consulté le )
- « Ăglise de Saint-Louis-de-France - RĂ©pertoire du patrimoine culturel du QuĂ©bec », sur www.patrimoine-culturel.gouv.qc.ca (consultĂ© le )
- « East Angus Ma ville, ma vie »
Annexes
Articles connexes
- Haut-Saint-François, une MRC
- Estrie, une région administrative du Québec
- Liste des villes du Québec
Liens externes
- Site officiel
- MRC du Haut-Saint-François
- Quand ça brassait à East-Angus sur le site Histoire du Québec
- Ressources relatives à la géographie :