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EL3

EL3 (eau lourde no 3) est le troisième réacteur nucléaire à eau lourde français. Il a été mis en service en 1957 à Saclay.

Données techniques

Mesurant près de 15 m, il entre en divergence en . SituĂ© au Centre CEA de Saclay, il est destinĂ© Ă  Ă©tudier la rĂ©sistance des matĂ©riaux (graphite, cartouche de combustible) Ă  l'effet du rayonnement. Le flux neutronique d'EL3 Ă©tant dix fois plus Ă©levĂ© que celui d'EL2, il permet de rĂ©duire les temps d'irradiation d'un facteur dix. La puissance d'EL3 est de 17,5 mĂ©gawatts tandis qu'EL2 atteint 2,5 mĂ©gawatts[1].

Il s'agit d'un réacteur de recherche de type pile-piscine[2], le combustible d'EL3 est de l'uranium naturel légèrement enrichi. L'eau lourde était à la fois le modérateur et le caloporteur de la pile EL3.

Incidents et accidents

En 1957, un élément combustible de la pile EL3 subit une fusion partielle. Le réacteur a été arrêté et le hall de la pile évacué en quelques minutes[3]. La cause de cet incident est l'utilisation, à des fins expérimentales, d'un élément combustible spécial ne pouvant être utilisé que pour des essais à faible puissance. Il fut oublié le jour de la première montée en puissance à 15 MW du réacteur[4].

Le , un accident se produisit lors d'une manipulation pour étudier la fusion à cœur d'une cartouche d'essai de dioxyde d'uranium (UO2) fritté enrichi à 4 %. La rupture brutale de la gaine et l'éjection d'UO2 liquide ont entraîné la contamination radioactive du circuit d'eau lourde. À la suite de l'accident, deux agents qui ont dépassé une dose cumulée de 5 rems ne peuvent plus travailler sur la pile[1].

Mise en route d'EL4 et arrĂŞt d'EL3

En 1961, le CEA engage la construction de EL4 Ă  Brennilis en Bretagne. D'une puissance de 70 MW, ce nouveau rĂ©acteur Ă  eau lourde mais refroidi au gaz est conçu sur les principes Ă©prouvĂ©s Ă  EL3[1].

En 1979, EL3 est définitivement arrêtée après 22 ans d'exploitation.

Démantèlement

En 2005, EL3 n’a encore fait l’objet que d’un dĂ©mantèlement partiel, en raison notamment de l’absence de solution de stockage des dĂ©chets de graphite radioactifs[5]. Les rĂ©flecteurs en graphite des rĂ©acteurs EL2 et EL3 de Saclay reprĂ©sentent une masse totale de 109 tonnes.

En 2009, ces matériaux se trouvent toujours dans les réacteurs, ils seront comptés comme déchets par l'ANDRA lors de leur déconstruction qui devrait être achevée fin 2030[6].

Références

  1. Histoire de la sureté de l'énergie nucléaire civile en France (1945-2000) par Cyrille Foasso - 2003 - Université Lumière Lyon 2
  2. « Les réacteurs de recherche en France », sur dissident-media.org (consulté le ).
  3. Fusion partielle d’un élément combustible à la pile EL3 (1957) - Henri JOFFRE - Société française de radioprotection
  4. Henry Joffre, « Des années passionnantes au service de la radioprotection des installations de physique du CEA », Radioprotection, no 45,‎ (lire en ligne Accès libre [PDF])
  5. Le déclassement-démantèlement : un des grands chantiers du CEA…, sur le site cea.fr
  6. [PDF] Inventaire national des matières et déchets radioactifs - Catalogue descriptif des familles - ANDRA 2009
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