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Dominique Simonnot

Dominique Simonnot, née le à Radolfzell (Bade-Wurtemberg), est une journaliste française, spécialiste des affaires judiciaires.

Dominique Simonnot
Dominique Simonnot en septembre 2020.
Autres informations
A travaillé pour

Le , elle est proposée par le président de la République Emmanuel Macron pour devenir contrÎleuse générale des lieux de privation de liberté[1] - [2]. Le 13 octobre 2020, les commissions des lois constitutionnelles des deux assemblées approuvent sa nomination[3] et le Conseil des ministres procÚde à sa nomination le 14 octobre 2020[4].

Biographie

Jeunesse et formation

Dominique Simonnot fait ses Ă©tudes secondaires au lycĂ©e Jean-de-La-Fontaine Ă  Paris oĂč elle obtient un baccalaurĂ©at A en 1971. Elle poursuit des Ă©tudes supĂ©rieures Ă  l’universitĂ© Paris I PanthĂ©on-Sorbonne jusqu'Ă  une licence de droit privĂ© en 1975, tout en travaillant, notamment au sein d’un cabinet d’avocats parisiens.

Éducatrice Ă  l’administration pĂ©nitentiaire

Elle est Ă©ducatrice[5] Ă  l’administration pĂ©nitentiaire. D’abord vacataire puis contractuelle au comitĂ© de probation de Nanterre (Hauts-de-Seine) de 1979 Ă  1991.

Elle assiste et contrĂŽle les ex-dĂ©tenus placĂ©s en libĂ©ration conditionnelle, les personnes condamnĂ©es Ă  de la prison avec sursis avec mise Ă  l’épreuve (sursis probatoire), les sortants de prisons, les « tigistes » (condamnĂ©s Ă  un travail d’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral ou TIG)


Libération

Elle intÚgre le quotidien Libération en 1991[5], comme reporter au service Informations générales (police/justice).

Elle se consacre aux grandes affaires judiciaires (Patrick Henry[6], Madame Cons[7]
), aux combats des sans-papiers (l’occupation de l’église Saint-Bernard[8]) et des sans-logis, et aux reportages et enquĂȘtes sur la vie carcĂ©rale : dĂ©nonciation du manque de CPIP (les travailleurs sociaux de l’administration pĂ©nitentiaire), de la surpopulation carcĂ©rale[9], des violences en dĂ©tention, tĂ©moignages d’ex-dĂ©tenus, compte-rendu de documentaires et livres sur la prison, dĂ©nonciation de l’isolement des dĂ©tenus politiques[10].

En 2005, elle publie l’interview du commissaire europĂ©en Álvaro Gil-Robles dans laquelle il dĂ©nonce les conditions indignes du « dĂ©pĂŽt des Ă©trangers » Ă  Paris (« Sauf en Moldavie, je n'ai vu de prison pire que ça »[11]).

En 1999, Dominique Simonnot est Ă©lue prĂ©sidente de la SociĂ©tĂ© des rĂ©dacteurs et du Conseil de surveillance de LibĂ©ration, fonction qu’elle occupe jusqu’en 2005. ParallĂšlement, elle dirige le service informations gĂ©nĂ©rales.

De 1998 à 2006, elle chronique le tribunal des comparutions immédiates, sous le titre Carnets de justice[12].

En 2003, elle publie un recueil de ces chroniques sous le titre Justice en France : une loterie nationale.

Le Canard enchaßné

En 2006, Dominique Simonnot intĂšgre la rĂ©daction de l’hebdomadaire satirique Le Canard enchaĂźnĂ©[5], oĂč elle s’occupe de la justice.

Elle enquĂȘte sur diffĂ©rents thĂšmes : immigration, sans-logis, prison, politique pĂ©nale et pĂ©nitentiaire. Et consacre de nombreux articles Ă  divers sujets : les malversations au sein des rĂ©sidences SĂ©nior-services, l’espionnage des employĂ©s et clients d’IkĂ©a, l’absence de contrĂŽle des interprĂštes judiciaires, les ratĂ©s de la justice dans la lutte contre les fĂ©minicides, les agressions sexuelles d’un haut fonctionnaire au ministĂšre de la Culture, les errances de l’Aide sociale Ă  l’enfance (ASE)


Elle poursuit, désormais sous le titre Coup de barre, une chronique des comparutions immédiates[12].

En 2019, un second recueil de ses chroniques parait sous le titre Coup de Barre. Justice et injustices en France[13].

Théùtre

En 2017, ses chroniques des comparutions immĂ©diates sont adaptĂ©es au thĂ©Ăątre de Nancy par le metteur en scĂšne Michel Didym, jouĂ©es par Bruno Ricci. La piĂšce est reprise au ThĂ©Ăątre du Rond-Point Ă  Paris la mĂȘme annĂ©e sous le titre : Comparution immĂ©diate, une justice sociale ?[14]

Fin 2019, une seconde adaptation de ses chroniques est mise en scÚne au théùtre de Nancy et également reprise en janvier 2020 au Rond-Point à Paris[15].

EnquĂȘtes

En 2014, Dominique Simonnot consacre un livre aux mineurs grĂ©vistes de 1948, brutalement licenciĂ©s des houillĂšres, injustement condamnĂ©s, et qui, soixante ans plus tard, s’évertuent en vain Ă  rĂ©clamer justice. Son enquĂȘte paraĂźt, sous le titre Plus noir dans la nuit, la Grande GrĂšve des mineurs de 1948[16] - [17]. Fin 2015, la Garde des sceaux, Christiane Taubira, fait inscrire dans la loi la rĂ©habilitation des mineurs et de leur famille, ainsi que leur indemnisation[18].

Le 28 septembre 2016, leurs reprĂ©sentants sont reçus Ă  l’ÉlysĂ©e par le PrĂ©sident François Hollande et par la ministre de la Justice, Christiane Taubira[19].

En 2018, paraüt, Amadora, Une Enfance Tzigane, ouvrage dans lequel Dominique Simonnot retrace le difficile parcours d’une famille Rom en France[20].

ContrÎleuse générale des lieux de privation de liberté

Le , elle est proposĂ©e par le prĂ©sident de la RĂ©publique Emmanuel Macron pour devenir la contrĂŽleuse gĂ©nĂ©rale des lieux de privation de libertĂ©, poste vacant depuis juillet 2020 et la fin du mandat de 6 ans non renouvelable de sa prĂ©dĂ©cesseure, Adeline Hazan. Sa nomination recueille l'avis favorable des commissions ad hoc de l'AssemblĂ©e nationale et du SĂ©nat par lesquelles elle est auditionnĂ©e[21]. En mai 2021, Dominique Simonnot dĂ©nonce des traitements « inhumains et dĂ©gradants » et une grave violation des droits dans le centre de dĂ©tention pour dĂ©tenus vieillissants de Bedenac[22] - [23].

Publications

Dominique Simonnot a Ă©galement Ă©crit l’introduction de plusieurs ouvrages :

  • Sur l’enfance dĂ©linquante  Aux Marches du palais – mĂ©moires d’un preneur d’otages, de Georges Courtois (2015) (Éd. Le Nouvel Attila)
  • Sur la prison : Du Droit Ă  l’évasion, par Jacques Colombat (2014) (Éd. Riveneuve)
  • Sur les mineurs : Les  Gueules noires, rĂ©Ă©dition du livre d’Émile Morel, illustration par Steinlen, 2020, Ă©ditions À Propos.

Notes et références

  1. « Dominique Simonnot, journaliste au « Canard enchaĂźnĂ© », nommĂ©e contrĂŽleuse gĂ©nĂ©rale des prisons par Emmanuel Macron », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  2. Décret du 14 octobre 2020 portant nomination de la ContrÎleuse générale des lieux de privation de liberté - Mme SIMONNOT (Dominique).
  3. « Feu vert à la nomination de Dominique Simonnot comme ContrÎleuse générale des prisons », sur BFMTV (consulté le ).
  4. « Compte rendu du Conseil des ministres du 14 octobre 2020 », sur Gouvernement.fr (consulté le ).
  5. Jean-Baptiste Jacquin, « Pourquoi Macron a choisi Dominique Simonnot, journaliste au « Canard enchaĂźnĂ© », comme contrĂŽleuse des prisons », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  6. Dominique Simonnot, « Le cas Patrick Henry La liberté gùchée de Patrick Henry », sur Libération.fr, (consulté le ).
  7. Dominique Simonnot, « La Cour de cassation rejette le pourvoi de Marie-Elisabeth Cons », sur Libération.fr, (consulté le ).
  8. Dominique Simonnot et David Dufresne, « Vendredi, l'expulsion des sans-papiers de Saint-Bernard semblait imminente Dix questions sur un bras de fer. «La loi sera appliquĂ©e», a rĂ©pĂ©tĂ© Jean-Louis DebrĂ©, tandis que les grĂ©vistes de la faim recevaient de nouveaux appuis, notamment de Danielle Mitterrand. Ils ont lancĂ© un appel «à un soutien national». GenĂšse d'un conflit oĂč s'affrontent deux logiques jusqu'au-boutistes. », sur LibĂ©ration.fr, (consultĂ© le ).
  9. Dominique Simonnot, « «Traitements inhumains» dans les prisons françaises », sur Libération.fr, (consulté le ).
  10. Dominique Simonnot, « Pas de quartier pour les filles d'Action directe. Aubron et Ménigon sont soumises à un régime carcéral anormalement strict. », sur Libération.fr, (consulté le ).
  11. Dominique Simonnot, «Sauf en Moldavie, je n'ai vu de prison pire que ça», sur Libération.fr, (consulté le ).
  12. « Dominique Simonnot de LibĂ© au Canard enchaĂźnĂ© », L'Obs,‎ (lire en ligne).
  13. « Comparutions immĂ©diates : antichambre d’une "justice de classe" ? », sur France Culture (consultĂ© le ).
  14. « Au nom du peuple français », La Croix,‎ (ISSN 0242-6056, lire en ligne, consultĂ© le ).
  15. Nicolas Bastuk, « ThĂ©Ăątre : la justice est-elle une loterie ? », Le Point,‎ (lire en ligne).
  16. Marianne Payot, « Germinal : la grande grĂšve des mineurs de 1948 », L'Express,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  17. Vanessa Schneider, « Histoire d’une grĂšve rouge charbon », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. « Les mineurs de 1948 enfin rĂ©habilitĂ©s », Le Parisien,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  19. « Le prĂ©sident, Taubira et les mineurs de 1948 », Le Monde,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  20. « La vie d’Amadora, petite fille tzigane arrivĂ©e en France Ă  quatre ans », sur Franceinfo, (consultĂ© le ).
  21. "La journaliste Dominique Simonnot nommée contrÎleuse générale des prisons" par Christian Losson, Libération, 5 octobre 2020.
  22. Mathilde Lemaire, « Centre de détention de Bédenac : la contrÎleure des prisons dénonce des traitements "inhumains et dégradants" », sur francetvinfo.fr, .
  23. Olivier Denis, « Un centre de détention accusé de "traitement inhumain et dégradant" sur des détenus vieillissants », sur franceinter.fr, .

Voir aussi

Liens externes

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