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Dolmen des Trois Pierres (Saint-Nazaire)

Le dolmen des Trois Pierres, appelé aussi dolmen trilithe ou dolmen du Prieuré ou dolmen du Bois-Savary, est un dolmen situé sur la commune de Saint-Nazaire, dans le département de la Loire-Atlantique, en France. Bien que son existence soit mentionnée dès le XVIIe siècle, son authenticité a parfois, à tort, été remise en question.

Dolmen des Trois Pierres
Image illustrative de l’article Dolmen des Trois Pierres (Saint-Nazaire)
Vue générale de l'édifice
Présentation
Nom local Dolmen du Prieuré, dolmen Trilithe, dolmen du Bois-Savary
Type dolmen
PĂ©riode NĂ©olithique
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1889)
Caractéristiques
Matériaux gneiss
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 47° 16′ 46″ nord, 2° 12′ 22″ ouest
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Pays de la Loire
DĂ©partement Loire-Atlantique
Commune Saint-Nazaire
GĂ©olocalisation sur la carte : Saint-Nazaire
(Voir situation sur carte : Saint-Nazaire)
Dolmen des Trois Pierres
GĂ©olocalisation sur la carte : Loire-Atlantique
(Voir situation sur carte : Loire-Atlantique)
Dolmen des Trois Pierres
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Dolmen des Trois Pierres

Le site comporte aussi un menhir qui fut redressé sur place en 1928 dont l'emplacement d'origine n'est pas connu.

Localisation

L'ensemble mĂ©galithique est situĂ© dans le centre-ville de Saint-Nazaire. Il occupe la partie sud-ouest d'un petit square sur la place du Dolmen, formĂ©e Ă  l'intersection de la rue du Dolmen et de la rue du Menhir. Il est situĂ© environ 400 m Ă  l'ouest du port, et Ă  peu près km au sud-ouest de la gare.

Historique

La première mention connue du site est donnée dans la déclaration du seigneur de Marsaint de 1679 : le prieur de Saint-Nazaire devait dans la nuit de Noël, présenter sa redevance au seigneur de Marsaint « moitié sur une pierre se trouvant dans la cour de Marsaint et moitié sur d'autres pierres élevées dans l'île du Bois-Savary »[1]. Une description sommaire du seul dolmen figure dans le Dictionnaire de Bretagne d'Ogée de 1778[2]. En 1801, Jean-Baptiste Huet donne une description complète du dolmen et du menhir[3]. Dans la première moitié du XIXe siècle, le monument est signalé dans de nombreuses publications et il figure sur le plan cadastral de 1829[1].

À l'origine, l'édifice est inclus dans le domaine clos du prieuré Saint-Jean-Baptiste de Saint-Nazaire, ce qui explique sa dénomination de dolmen du Prieuré dans les documents antérieurs à la Révolution française. Au XIXe siècle, il est aussi connu sous le nom de dolmen de la Métairie ou du Bois Savary. C'est à Alain de Bizeul que l'on doit la première mention du nom de dolmen des Trois Pierres [4].

Le dolmen, sur une carte postale de 1903.

L'aspect actuel de l'édifice est le résultat de destructions et d'aménagements successifs, à tel point que certains auteurs ont mis en doute son authenticité. Les plus anciennes gravures et les plus anciens textes indiquent déjà la disposition des trois dalles du dolmen, en trilithe, bien avant l'extension de la ville dans ce secteur. Il est d'ailleurs décrit en 1851 comme l'un des trilithes les plus remarquables du pays[5]. Dans une compilation publiée en 1883[6], René Kerviler[7] décrit ainsi le dolmen :

« Dolmen du Prieuré, dans la nouvelle ville de Saint-Nazaire. C'est un immense trilithe, de deux mètres de hauteur et de 3,40 m de table, avec des débris de galerie couchés en arrière. On l'a conservé intact au milieu d'une petite place, au milieu d'un square ; et Saint-Nazaire est sans doute la seule ville de France qui possède un dolmen authentique dans ses murs. M. Carro en a donné deux lithographies assez exactes dans son Voyage chez les Celtes. (Paris, Durand, 1857, in-8o) »

La place des autres éléments mégalithiques disposés dans le square est plus récente. En particulier, le menhir situé à côté du dolmen à quelques mètres n'apparaît pas en position dressée ni sur les documents anciens du XIXe siècle, ni sur les cartes postales du début du XXe siècle, mais couché, derrière le dolmen. Il ne fut redressé qu'en 1928 par Marcel Baudouin.

Le dolmen est classé au titre des monuments historiques en 1889[8].

Selon Jean L'Helgouach, « il est surprenant et exaspérant de voir mettre en doute l'authenticité du monument de la ville de Saint-Nazaire quand on sait que ce vestige vénérable, dont on possède de remarquables dessins de Bachelot de la Pylaie en 1848 a été scrupuleusement respecté par tous les édiles de cette cité »[1].

Description

Dolmen

L'Ă©difice est constituĂ© de deux orthostates sur lesquelles repose une troisième dalle horizontale, ce qui lui a valu son nom de dolmen trilithe. Le pilier nord mesure 1,94 m de haut pour une largeur maximum de 1,62 m; le pilier sud mesure 1,90 m de hauteur pour une largeur maximum de 2,60 m[9]. La table de couverture mesure 3,45 m de long pour 1,80 m de large[10], Marcel Baudouin estimait son poids Ă  7,5 t. Les dalles sont en gneiss Ă  tendance micaschisteuse[9].

Les dimensions impressionnantes des orthostates rappellent celles des dolmens angevins[1]. Il pourrait s'agir d'une ancienne allée couverte[9]. Dans la description donnée par Bizeul en 1856[4], il subsistait des vestiges du tumulus côté ouest, désormais disparus.

Menhir et autres blocs

Le menhir est en granulite. Il mesure un peu plus de m (dont 3,30 m hors-sol) pour 0,95 de large. Après ĂŞtre restĂ© longtemps couchĂ© au sol, il a Ă©tĂ© redressĂ© Ă  l'ouest du dolmen en mai 1928 par Marcel Baudouin qui estime son poids Ă  t[9]. Marcel Baudouin a signalĂ© la prĂ©sence de petites cupules et d'entailles sur la face actuellement exposĂ©e cĂ´tĂ© est du menhir[9].

Quatre autres blocs Ă©pars ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s lors des travaux menĂ©s par Baudouin dont un dans lequel il pensait avoir reconnu un lec'h. Initialement dĂ©posĂ©s près du dolmen, il n'en demeure aujourd’hui plus que deux. Un premier bloc placĂ© près du pilier nord du dolmen mesure approximativement 2,20 m de longueur sur 1,80 m de largeur et 0,50 m d'Ă©paisseur. Il pourrait s'agir d'un ancien pilier. Le second bloc, placĂ© près du pilier sud mesure 1,30 m de longueur sur m de largeur et 0,30 m d'Ă©paisseur[9]. Le troisième bloc fut rĂ©utilisĂ© par l'armĂ©e allemande dans des travaux de maçonnerie Ă  Villès-Martin durant la Deuxième Guerre mondiale. Quant au prĂ©sumĂ© lec'h, il a disparu[11].

Notes et références

  1. Gallais et al. 2013
  2. Jean-Baptiste Ogée, Dictionnaire historique et géographique de la province de Bretagne, Nantes,
  3. Jean-Baptiste Huet, Recherches Économiques et Statistiques sur le Département de la Loire-Inférieure,
  4. Alain de Bizeul, Des Nannètes aux époques celtique et romaine, Nantes, A. Guéraud,
  5. J. Corblet, Manuel élémentaire d'Archéologie Nationale,
  6. René Kerviler, Armorique et Bretagne, recueil d'études sur l'archéologie, l'histoire et la biographie bretonne, publiées de 1873 à 1882, , p. 164
  7. Archéologue et ingénieur qui a construit le bassin du port de Saint-Nazaire
  8. « Dolmen trilithe », notice no PA00108815, base Mérimée, ministère français de la Culture
  9. Pouzet 1958
  10. Polo et Santacreu 2010
  11. « Dolmen des Trois Pierres », Feuillets mensuels de la Section Nantaise de Préhistoire,‎ (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-François Polo et Élizabeth Santacreu, 100 menhirs & Dolmens en Presqu'Ă®le GuĂ©randaise & en Brière, GuĂ©rande, PresquĂ®le Éditions, , 63 p. (ISBN 2-906580-02-3)
  • Marcel Baudouin, « Le dolmen de Saint-Nazaire, son lech et son menhir satellite », Bulletin de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique et historique de Nantes et de la Loire-infĂ©rieure, vol. LXVII,‎ , p. 245-272 (lire en ligne)
  • Marcel Baudouin, « Restauration du menhir de Saint-Nazaire », Bulletin de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique et historique de Nantes et de la Loire-infĂ©rieure, vol. LXVIII,‎ , p. 107-120 (lire en ligne)
  • Paul Pouzet, « L'ensemble mĂ©galithique de Saint-Nazaire ville », Feuillets mensuels de la Section Nantaise de PrĂ©histoire,‎ (lire en ligne)
  • « Dolmen des Trois Pierres », Feuillets mensuels de la Section Nantaise de PrĂ©histoire,‎ (lire en ligne)
  • Claude Gallais, Jean-Yves Gallais, Mireille Gallais et Sylvie Pavageau, « Derniers tĂ©moins du mĂ©galithisme Ă  Saint-Nazaire », Feuillets mensuels de la SociĂ©tĂ© Nantaise de PrĂ©histoire,‎

Articles connexes

Liens externes

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