Accueil🇫🇷Chercher

Dolmen de Pierre-Fade

Le dolmen de la Pierre-Fade (ou de Pierre Fade) est un dolmen situé sur la commune de Saint-Étienne-des-Champs, dans le département français du Puy-de-Dôme, en Auvergne.

Dolmen de Pierre-Fade
Image illustrative de l’article Dolmen de Pierre-Fade
Vue générale de l'édifice
Présentation
Type Dolmen
PĂ©riode NĂ©olithique final, Chalcolithique (vers 2 200 Ă  2 000 av. J.-C.)
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1989)
Caractéristiques
Matériaux Orthogneiss
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 45° 47′ 48″ nord, 2° 35′ 43″ est
Pays France
RĂ©gion Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
DĂ©partement Puy-de-DĂ´me
Commune Saint-Étienne-des-Champs
GĂ©olocalisation sur la carte : Puy-de-DĂ´me
(Voir situation sur carte : Puy-de-DĂ´me)
Dolmen de Pierre-Fade
GĂ©olocalisation sur la carte : Auvergne-RhĂ´ne-Alpes
(Voir situation sur carte : Auvergne-RhĂ´ne-Alpes)
Dolmen de Pierre-Fade
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Dolmen de Pierre-Fade

C'est le seul édifice mégalithique, parmi les trois exemples très bien conservés du département du Puy-de-Dôme, qui possède encore son tumulus.

Situation

Le dolmen de Pierre-Fade se dresse sur les flancs d'un coteau, plus précisément sur une rupture de pente, à 674 m d'altitude, au lieu-dit Les Brousses, sur la commune de Saint-Étienne-des-Champs (parcelle cadastrale AX n°131). En contrebas, coule la rivière du Sioulet, ce qui aurait pu être un facteur déterminant pour l'installation du monument. En effet de nombreux galets ont été retrouvés dans la structure du tumulus (galets en basalte) et dans la couche archéologique[1] de la chambre (petits galets de quartz et de micaschiste)[2].

Historique

Les premières mentions du dolmen sont le fait d'historiens du XIXe siècle comme Jean-Baptiste Bouillet et Louis Leguay[3]. En 1910, une fouille sommaire aurait été entreprise, mais les rares objets exhumés (une petite hache en pierre et un bol en terre cuite)[4]) ont désormais disparu.

Claire Gautrand-Moser y a conduit une fouille de sauvetage en juillet 1975 qui a permis d'en étudier précisément l'architecture. Le dolmen a été restauré par l'archéologue Jean-Pierre Lagasquie en avril 2001 car il menaçait de s'effondrer sur lui-même.

Le dolmen est classé au titre des Monuments historiques en 1989[5].

Architecture

C'est un dolmen de type simple, de type B[1], avec une base polygonale, lĂ©gèrement dĂ©centrĂ© vers le nord dans son tumulus. Il se compose de quatre orthostates et d'une dalle de chevet, l'ensemble Ă©tant recouvert par une unique table de couverture. Les blocs sont en orthogneiss local[6]. L'Ă©difice mesure m de long sur 1,65 m de large, pour une hauteur maximum de 2,40 m. Toutes les dalles sont en embrĂ©chyte sauf deux orthostates (quartzite et rhyolite)[2].

DalleLongueurLargeurÉpaisseur
Table2,60 m2,20 m0,60 m maximum
Orthostate no 11,14 m1,80 m0,48 m
Orthostate no 21,17 m1,74 m0,20 m
Orthostate no 31,23 m1,53 m0,30 m
Orthostate no 42,29 mm0,48 m
Chevet1,20 m1,77 m0,40 m
Données : Le dolmen de la pierre fade, Commune de Saint-Étienne-des-Champs (Puy-de-Dôme)[2]

La table de couverture est de forme ovoĂŻde, elle a Ă©tĂ© retaillĂ©e. Les orthostates sont disposĂ©s en Ă©cailles, inclinĂ©s vers l'intĂ©rieur de la chambre. Leur face interne est plane, leur face externe est irrĂ©gulière (hormis la dalle de chevet). Les interstices entre dalles supports ont Ă©tĂ© comblĂ©s par des empilements de pierres sèches. La chambre sĂ©pulcrale est Ă  peu près circulaire[1] et ouvre au sud-est[2] - [N 1]. Elle mesure 2,75 m de longueur sur 2,45 m de largeur pour une hauteur maximale de 1,94 m[2].

Le tumulus, de forme ovoĂŻde, mesure 8,50 m pour son grand axe et 6,60 m pour le petit. La construction sur un sol en pente s'est dĂ©roulĂ©e selon plusieurs Ă©tapes. Dans un premier temps, le sol a Ă©tĂ© nivelĂ© par l'apport de blocs grossiers, tout en laissant une dĂ©nivellation centrale correspondant au futur emplacement de la chambre. Dans un second temps, le tumulus proprement dit a Ă©tĂ© constituĂ© par apport de blocs de taille plus rĂ©duite autour des orthostates. Compte tenu de la pente, le tumulus s'est effondrĂ© sur son cĂ´tĂ© sud et a accru son emprise au sol[2]. La plus grande partie des blocs de remplissage sont d'origine locale mais n'ont pas Ă©tĂ© prĂ©levĂ©s sur le site mĂŞme oĂą le sol est trop dĂ©gradĂ© (arène) pour fournir de blocs exploitables. Quelques blocs de basalte ont une origine plus lointaine (affleurement Ă  environ km) et les galets retrouvĂ©s proviennent probablement du Sioulet en contrebas[2].

Mobilier archéologique

En raison des fouilles antérieures clandestines, la couche archéologique de l'intérieur de la chambre a été bouleversée sur m de profondeur[1] et n'a fourni aucun mobilier caractéristique. La fouille du tumulus a permis de découvrir un matériel lithique (devant l'entrée du dolmen)[7] et des tessons de poterie mais aucun ossement.

Les objets lithiques en silex se composent d'armatures de flèches de trois types diffĂ©rents (Ă  pĂ©doncule et ailerons, foliacĂ©e, tranchant transversal), de cinq lames entières et six fragments de lame, d'un grattoir double et d'un Ă©clat retouchĂ©. Ces silex ne sont pas d'origine locale, les terrains sĂ©dimentaires les plus proches se situant Ă  environ 200 km au nord-est[2]. Un galet de quartz retouchĂ© a aussi Ă©tĂ© retrouvĂ©.

La céramique correspond essentiellement à des tessons d'époque gallo-romaine retrouvés dispersés sur toute la surface du tumulus mais quelques petits fragments d'urnes funéraires datés du Bronze récent et du Bronze final ont été retrouvés au nord-est de l'entrée du dolmen[2].

L'ensemble de ce mobilier conduit à distinguer trois périodes d'occupations successives : une édification du dolmen au Néolithique final ou au Chalcolithique, puis une réutilisation à l'age du Bronze et à l'époque gallo-romaine[2].

Folklore

Bien qu'il n'existe aucune légende connue se rapportant à l'édifice[2], il est parfois appelé "la pierre des fées" (de l'occitan fada qui a donné « Fade »[8], c'est-à-dire « fée » en français).

Notes et références

Notes

  1. Soit face au soleil levant entre l'Ă©quinoxe de septembre et celui de mars.

Références

  1. Amblard 1983
  2. Gautrand-Moser, Moser et Amblard 1984
  3. « Inventaire des mégalithes de France », Bulletin de la Société anthropologie de Paris, 1880, p. 123 (lire en ligne sur Gallica)
  4. Paul Eychart, Le dolmen de Saint-Étienne-des-Champs (Puy-de-Dôme), 1969, p. 92.
  5. « Dolmen de Pierre-Fade », notice no PA00092531, base Mérimée, ministère français de la Culture
  6. Alain de Goër de Hervé et Frédéric Surmely, « Nouvelles études sur la provenance géographique des blocs utilisés pour la construction de monuments mégalithiques dans le département du Puy-de-Dôme », dans Roger Joussaume, Luc Laporte, Chris Scarre, Origine et développement du mégalithisme de l'ouest de l'Europe : Colloque international du 26 au 30 octobre 2002, vol. 1, Bougon, Musée des Tumulus de Bougon, , 516 p. (ISBN 2911743229), p. 251
  7. Lagasquie 2011
  8. Bénédicte et Jean-Jacques Fénié, Toponymie nord-occitane (Périgord, Limousin, Auvergne, Vivarais, Dauphiné), Bordeaux, Éditions Sud Ouest, coll. « Sud-Ouest université », , 128 p. (ISBN 9782879015071, présentation en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Claire Gautrand-Moser, François Moser et Sylvie Amblard, « Le dolmen de la pierre fade, Commune de Saint-Étienne-des-Champs (Puy-de-DĂ´me) », Bulletin de la SociĂ©tĂ© prĂ©historique française, vol. 81, no 3,‎ , p. 89-96 (lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Sylvie Amblard, Inventaire des mĂ©galithes de la France, 8-Puy-de-DĂ´me, Paris, CNRS, , 104 p. (ISBN 2-222-03207-5), p. 49-51 Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Jean-Pierre Lagasquie, « Auvergne : Le sauvetage du dolmen des fĂ©es », ArchĂ©ologia, no 384,‎ , p. 4-41 (ISSN 0570-6270)
  • FrĂ©dĂ©ric Surmely, Guide des mĂ©galithes secrets d'Auvergne, Éditions De BorĂ©e, 1995, p. 114-115. (ISBN 2-908592-22-3)

Articles connexes

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.