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Dogue de Cuba

Le Dogue de Cuba (Dogo Cubano) est une race éteinte de chien originaire de l'île de Cuba. Elle est de type molossoïde. Cette race a été utilisée pour le combat de chiens.

Dogue de Cuba
Dogue de Cuba
Dogue de Cuba
Caractéristiques
Autre
Utilisation Chien de garde, Chien d'utilité

Cette race a été introduite à Cuba pour capturer les esclaves fugitifs (dits « negmarrons » ou cimarrones). Après l'abolition de la traite négrière par le Congrès de Vienne en 1815, l'élevage de ce type de chiens est moins rentable, et avec le temps la race a donc fini par s'éteindre.

Apparence

Spécimens de dogues de Cuba.

Leur taille était comprise entre le Bulldog anglais et le Mastiff. Le museau est court, large, et brusquement tronqué. La tête était large et plate, et les babines, profondément pendantes. Les oreilles de taille moyenne, étaient aussi en partie pendantes, la queue plutôt courte, cylindrique, et tournée vers le haut et vers l'avant vers la pointe. Ils ont été décrits comme « de couleur loup-tacheté de rouille », avec la tête, les babines et les pattes noires. Ils étaient renommés pour leur chasse aux esclaves.

Selon le militaire et naturaliste britannique, Charles Hamilton Smith, les dogues de Cuba étaient apparentés aux chiens sauvages de Saint-Domingue (Canis Haitensis) qui ont été introduits sur l'île par les conquistadors espagnols quand ils les dressaient comme limiers[1]. Smith les décrit comme « les égaux des plus grands lévriers écossais ou russes... L'apparence et les mouvements de cet animal prouvent instantanément sa supériorité »[1].

Histoire

Le Dogue de Cuba a été développé à partir de plusieurs races de bouledogues, molosses et chiens de bouvier devenant un combattant et un gardien de propriété idéal. Il est possible que certains spécimens de cette race aient été introduits en Amérique pour être utilisés comme chiens de garde. Ils ont également été utilisés comme chien de rapport d'esclaves fugitifs par les Britanniques durant la révolte des esclaves de la Jamaïque de 1796, par les Français durant l'expédition de Saint-Domingue[2] ainsi que par les Américains dans les États du Sud.

Entre 100[2], 400[3] ou 600[4] spécimens, selon les sources, ont notoirement été achetés à Cuba par le vicomte de Noailles pour le compte du général Rochambeau, durant l'expédition de Saint-Domingue dans l'intention de les utiliser contre les insurgés haïtiens. En , le général Touvenot écrit: « Le général en chef fait venir 400 chiens de La Havane, c’est le seul moyen d’atteindre les nègres dans leur fuite et de les traquer dans les bois et dans les mornes. Cette mesure qui paraît d’abord inhumaine est légitimée par les tortures que ces scélérats font éprouver à tous ceux qui ont le malheur de tomber entre leurs mains »[3].

La race est considérée comme éteinte depuis la fin du XIXe siècle, mais il y a eu des rapports qui indiquent que, bien qu'aucun Dogue de Cuba de pure race ne subsiste, les chiens utilisés dans les arènes de combat d'aujourd'hui à Cuba sont des descendants du croisement entre les Pittbull, les bouledogues de Cordoba, les Dogues argentins et les quelques Dogues de Cuba de pure race qui restaient encore au début du XXe siècle. Le descendant moderne de cette rare race de chien est beaucoup plus grand et plus fort que l'original et ressemble à l'American Pit Bull Terrier.

Galerie

Notes et références

  1. Charles Hamilton Smith, The Natural History of Dogs: Canidae Or Genus Canis of Authors ; Including Also the Genera Hyaena and Proteles, Volume 2, 1840, pp.120-123
  2. Philippe R. Girard, « War Unleashed: The Use of War Dogs During the Haitian War of Independence », Napoleonica. La Revue 3/2012 (N° 15), p. 80-105, (Traduction française de l'auteur)
  3. Lettre du général Touvenot, SHD, B/7/23, mars 1803
  4. Les massacres aux temps des Révolutions: Les violences extrêmes entre conflits militaires, guerres civiles et construction des citoyennetés dans l'espace atlantique (1750-1840), Sous la direction de Bruno Hervé et Pierre Serna, Actes de la journée d’études organisée par l’Institut d’Histoire de la Révolution française le 12 mars 2010 en Sorbonne, Article de Bernard Gainot : « Sur fond de cruelle inhumanité » ; les politiques du massacre dans la Révolution de Haïti, Cahiers de l'Institut d'histoire de la Révolution française n°3, 08 janvier 2011

Voir aussi

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