Djebba annabienne
La djebba annabienne ou gandoura annabienne est une robe traditionnelle algérienne antique faite en velours épais généralement de couleur rouge originaire de la région de Annaba.
Elle est également appelée gandoura't el fetla ou gandoura't zlabiya en référence à sa broderie typique de la ville.
Description
La gandoura annabia ressemble fortement à la Djebba Fergani constantinoise, puisque celle-ci a inspirée la famille Fergani dans sa modernisation au XIXe siècle, reprenant ainsi sa forme.
Toutefois, elle peut être confectionnée soit en satin blanc (portée avec Dlala sous le caftan), soit en velours rouge contrairement à sa jumelle constantinoise. Elle est souvent composée de deux éléments une robe et une veste tous deux brodés de fils d’or, la distinctions entre elles sont les motifs brodés, sur la constantinoise la broderie du Medjboud (rappelle de la nature), sur la bônoise, broderie typique de la ville, appelée la fetla annabienne qui reprend des formes ressemblant à des ornements architecturaux. Le buste est aussi en forme de trapèze et les manches jouent également la transparence. Elle se porte avec une meskia, skhab, une ceinture dorée, des bracelets. Elle peut également être accompagné d’une chéchia comme pour la Chedda, ou d’une couronne, taj el fetla comme pour la Djebba constantinoise[1].
Dans la Leffa annabienne, portée avec la gandoura au troisième jour du mariage, on retrouve la chéchia (calotte conique recouverte de louis d'or qui tend sur un coté), mharmet leftoul, jbin (bijou frontal), chouchnat (boucles d'oreilles algériennes accrochées au jbin), khit errouh, medbeh (collier aux louis d'or algérien), skhab (sautoir à la pâte parfumée), mkayess (bracelets algériens)[2].
Histoire
La robe en velours brodée que portent les femmes d’Annaba ou Bône ou Hippone, comme celles de Constantine a probablement une origine punique. En effet, cette robe de fête en velours rouge ou noire a une parure brodée en or au niveau de la poitrine. Ce style, qui a été transmis par la mode carthaginoise, demeure la plus fastueuse car la capitale punique possède des ateliers de tissage, de teinture, de broderie et d’orfèvrerie d’exception à l’échelle de la Méditerranée occidentale.
Alors qu’une certaine exubérance s’est emparée de la mode en Méditerranée orientale comme à Rome, les aristocrates de Cirta et de Hippone ont, eux, continué à se distinguer par l’élégance et la sobriété de leurs toilettes, sans tomber dans les excès qui passionnent leurs contemporaines romaines[3].
Notes et références
- karimbelkacembenzema, « Tasdira : l’Algérie et ses robes traditionnelles, de Béjaia à Annaba », sur Karim Belkacem Benzema, (consulté le )
- « Festival de l'habit Traditionnel -Robe de Annaba » (consulté le )
- « La robe traditionnelle d'Annaba appelée Qatifa - Orientale.fr », sur www.orientale.fr (consulté le )