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Djaffar Benmesbah

Djaffar Benmesbah est artiste-peintre et journaliste algérien. Ses parents sont de Ouacifs (Grande Kabylie). Il est l’auteur de plusieurs nouvelles et d'un livre sur l’affaire Matoub Lounes intitulé Assassinat de Matoub, vérités, anathèmes et dérives. Journaliste à Alger républicain puis rédacteur en chef de l'Indépendant. Il avait collaboré auparavant aux journaux Algérie-Actualité, Horizons, et plus tard, à La Tribune, L'Hebdo-Libéré, L'Opinion et Le Quotidien d'Algérie.

Djaffar Benmesbah
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Biographie
Naissance
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Biographie

Il est né d’un père instituteur devenu tailleur à la Casbah d'Alger puis comptable à la SONATIBA.

Après le lycée El Idrissy, Djaffar Benmesbah est admis sur concours à l’École supérieure des beaux-arts d'Alger. Il s'inscrit à l’école des Beaux-Arts de Madrid en 1979 sans pouvoir y étudier longtemps, il sera emprisonné pendant deux mois au centre pénitentiaire de Jovenes près de Madrid pour avoir participé à une manifestation d’anarchistes. Il est renvoyé en Algérie en février 1980 après deux mois d’incarcération.

En 1980, il prend conscience de la dimension berbère. Arrêté pour distribution de tracts, il passera deux jours dans les cachots du commissariat central d’Alger. Il sera appelé sous les drapeaux sur ordre de mise en route. En , en permission, il est arrêté à la fac centrale d'Alger avec d'autres militants (berbéristes et trotskystes). Détenu pendant trois jours dans les locaux de la gendarmerie Ali Khodja de Bab Djedid, (Alger), puis présenté devant le tribunal militaire de Blida, il sera muté dans l'extrême sud par mesure disciplinaire.

En 1982, il expose à la salle El Mouggar d'Alger. Au bout de deux jours le directeur de la salle lui demande de retirer ses toiles jugées subversives. Il rejoint le groupe Debza, troupe de théâtre appuyée par Kateb Yacine. Il est décorateur à la Société des Galeries algériennes (SNNGA).

Nommé responsable du centre culturel Théâtre et Culture d’Alger (ancien Théâtre Les trois baudets) à partir de , il permettra l’émergence de tous les groupes contestataires en particulier, le groupe Debza, la troupe Amzal de H’mida Ayachi et le groupe Tarwa. La même année, il crée avec le collectif Imedyazen de l’université de Bab Ezzouar, Samir Bouakouir (plus tard, membre de l’exécutif du FFS) et quelques militants du Pags (Parti communiste, interdit) la première troupe de théâtre d’expression berbère. Les divergences au sein de la troupe et l'animosité du Pags envers la culture berbère démettront l’initiative.

Animateur de la journée de l'étudiant, à la coupole du stade olympique de Cherraga, sous l'égide de l'UNJA,en , il programme uniquement les troupes kabyles ainsi que le groupe Ideflawen déclaré interdit de scène. Il est limogé pour activités subversives puis renvoyé du centre Théâtre et Culture.

La veille du , à la salle ONAMO, il participe à la fois en tant que peintre et poète à une manifestation culturelle inimitée par les groupes de l’opposition à laquelle étaient conviés, le colonel Ouamran (adjoint de Krim Belkacem), Ali Zamoum (rédacteur de la déclaration de 1er novembre), l’écrivain Kateb Yacine, le peintre Issiakhem, la troupe DEBZA, les chanteurs Ferhat, Menad et Tagrawla, les poètes Mohamed Benhanafi, Benmohamed, Dawia Haouati, Abderahmane Lounès et Hadjira Ould Bachir.

, alors qu'il déjeunait au restaurant "Le Café Anglais", il est enlevé par le zélé commissaire Rafik, patron de la police politique d'Alger et détenu arbitrairement dans les locaux du sinistre commissariat "Cavaignac" pendant 48 heures. La police politique - avertie des contacts de Saïd Sadi en vue de la création de la Ligue des droits de l’Homme - voulait, par l'usage de la torture, obtenir de lui les noms des militants dans l'Algérois acquis à l'idée de la création d'une ligue des droits de l'homme.

, pigiste dans la presse, il signe une pièce de théâtre, Mon fils, interprétée au centre culturel d’Alger par le comédien Aziz Boukerrouni dans laquelle est posée la question identitaire ainsi que la condition de la femme. La pièce sera interdite à la suite d'un rapport du directeur de centre, Makhlouf Boukrouh promu plus tard directeur du théâtre national d'Alger. Aït Abderahim, le Wali d’Alger lui interdit l’accès à tous les centres culturels de la wilaya d'Alger.

Aout 1985, les membres fondateurs de la ligue des droits de l’homme arrêtés, il s’investit dans la rédaction de pétitions en faveur des détenus.

Le , alors que débutait le procès des fondateurs de la ligue des droits de l'homme devant la cour de sureté de l'état, il est arrêté et isolé dans une cellule du commissariat « Cavaignac » pendant 8 jours.

1986, taxé de berbèriste athée, il est renvoyé du centre culturel de la ville de M'sila 3 mois après son installation en tant que directeur.

l'écrivain Kateb Yacine lui demande la réalisation d'une toile sur l'Afrique du Sud comme maquette de son livre en chantier sur Nelson Mandela.

Avec Mustapha Benkhemou (ancien détenu), le Dr Salah Belmekki (actuellement élu RCD à l'apc d'Alger centre) et la militante Nassima Leffad, il organise en le premier comité des quartiers populaires d’Alger. Le comité ne recevra jamais d'agrément.

Des éléments de L'U.C.L.A, une organisation paramilitaire panarabiste qui avait condamné Saïd Sadi et Arezki Aït Larbi à mort, l'agressent physiquement.

Arrêté le , la veille du déclenchement des émeutes qui ont ébranlé le pouvoir algérien, il est relâché 2 jours après avec l'interdiction de quitter son quartier.

En , Saïd Sadi le charge de préparer les militants démocrates d’Alger aux assises du MCB (mouvement culturel berbère). Les assises du MCB auront lieu le 8 et et donneront naissance au RCD (Rassemblement pour la culture et la démocratie, parti laïc). Djaffar Benmesbah y figurera en tant que membre du conseil de direction.

Il retrouve son indépendance politique et rejoint le journal Alger républicain (d'obédience communiste)où il animera, plus tard, la rubrique politique.

Refusant de se mêler à l'arrêt du processus électoral et de participer à la création du CNSA (comité national pour la sauvegarde de l'Algérie, il sera par contre parmi les premiers signataires de « l’appel à la résistance ».

Invité par le parti UDL (union pour la démocratie et les libertés) dont il est aussi membre fondateur, à siéger en son nom au CNT, conseil national de transition,(assemblée cooptée), il refuse.

1995, Djaffar Benmesbah et sa femme Ă©chappent Ă  un attentat terroriste.

1996, il est rédacteur en chef du journal L'INDÉPENDANT. À sa recherche, des terroristes investissent le siège journal le lendemain de sa démission. Ils assassinent le documentaliste B.Khaled et blessent grièvement le directeur du journal Noredine Guitoun. Le journal cessera de paraitre.

Invité en 1996 à participer aux commissions mixtes initiées par le président Liamine Zéroual, il est membre de la commission chargée de la rédaction de la constitution. Il défend corps et âme l’officialisation de la langue Tamazight. Il s'opposera farouchement aux arabistes, Belayat (député et ministre FLN), Lakhdari, député et représentant de la centrale syndicale pro gouvernementale et à Mohamed Haroun ancien ministre et représentant de l'Alliance Nationale des Républicains, parti de Réda Malek

, il dénonce la fraude et la complicité de la commission nationale de la surveillance des élections communales dont il était membre.

Il se lance en 2000 dans la réalisation d'un long métrage cinématographique sur le mouvement berbère depuis Massinissa. Les luttes intestines entre politiques kabyles et les défauts de financements auront raison de son projet après 4 mois de tournage.

En 2001, le professeur Mohand Issad l’invite à participer à la commission chargée de faire la lumière sur les événements de Kabylie. Il sera l’un des rares enquêteurs dans la région kabyle et participera à la rédaction du rapport de la commission. C’est d’ailleurs lui qui l’avait rendu public alors que le Président Bouteflika le voulait secret.

Le , il est séquestré chez lui et torturé par des éléments du DRS.

, il publie « Assassinat de Matoub, vĂ©ritĂ©, anathèmes et dĂ©rives ». Un livre dont Nordine AĂŻt Hamouda, le fils du colonel Amirouche est cosignataire.

En 2004, il s'exile en France, où il vit actuellement en qualité de réfugié politique.


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