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Discriminateur de phase

Un discriminateur de phase est un mélangeur de fréquence, un multiplicateur analogique ou un circuit logique qui génÚre un signal de tension représentant la différence de phase entre deux entrées de signal. C'est un élément essentiel de la boucle à phase asservie (ou PLL, de l'anglais phase-locked loop).

DĂ©tecteurs Ă  quatre phases. Le flux du signal va de gauche Ă  droite. En haut Ă  gauche se trouve une cellule de Gilbert, qui fonctionne bien pour les ondes sinusoĂŻdales et carrĂ©es, mais moins bien pour les impulsions. Dans le cas des ondes carrĂ©es, il agit comme une porte XOR, qui peut Ă©galement ĂȘtre fabriquĂ©e Ă  partir de portes NAND. Au milieu Ă  gauche se trouvent deux dĂ©tecteurs de phase : l'ajout de rĂ©troaction et la suppression d'une porte NAND produisent un dĂ©tecteur temps-frĂ©quence. La ligne Ă  retard Ă©vite une bande morte. Sur la droite se trouve une pompe de charge avec un filtre Ă  sa sortie.

La détection de la différence de phase est trÚs importante dans de nombreuses applications telles que la commande de moteur, les systÚmes radar et de télécommunication, les servomécanismes et les démodulateurs.

Types

On peut classer en deux types les dĂ©tecteurs de phase pour circuits Ă  boucle Ă  phase asservie[1]. Le dĂ©tecteur de type I est conçu pour ĂȘtre pilotĂ© par des signaux analogiques ou des signaux numĂ©riques Ă  onde carrĂ©e et produit une impulsion de sortie Ă  la frĂ©quence de diffĂ©rence. Le dĂ©tecteur de type I produit toujours une forme d'onde de sortie, qui doit ĂȘtre filtrĂ©e pour contrĂŽler l'oscillateur commandĂ© en tension (VCO) Ă  boucle Ă  phase asservie. Le dĂ©tecteur de type II est sensible uniquement Ă  la synchronisation relative des fronts des impulsions d'entrĂ©e et de rĂ©fĂ©rence et produit une sortie constante proportionnelle Ă  la diffĂ©rence de phase lorsque les deux signaux sont Ă  la mĂȘme frĂ©quence. Cette sortie aura tendance Ă  ne pas produire d'ondulation dans la tension de commande du VCO.

DĂ©tecteur de phase analogique

Le dĂ©tecteur de phase doit calculer la diffĂ©rence de phase entre ses deux signaux d'entrĂ©e. Posons α la phase de la premiĂšre entrĂ©e et ÎČ la phase de la seconde. Cependant, les signaux d'entrĂ©e rĂ©els du dĂ©tecteur de phase ne sont pas α et ÎČ, mais plutĂŽt des sinusoĂŻdes tels que sin(α) et cos(ÎČ). En gĂ©nĂ©ral, le calcul de la diffĂ©rence de phase impliquerait de calculer l'arc sinus et l'arc cosinus de chaque entrĂ©e normalisĂ©e (dans le but d'obtenir une phase toujours croissante) et de les soustraire. Un tel calcul analogique s'avĂšre difficile. On peut heureusement simplifier le calcul grĂące Ă  certaines approximations.

Supposons que les différences de phase seront faibles (de beaucoup inférieures à un radian, par exemple). L'approximation aux petits angles pour le sinus et la formule d'addition de l'angle sinusoïdal donnent :

Cette expression suggĂšre qu'un dĂ©tecteur de phase en quadrature peut ĂȘtre rĂ©alisĂ© en additionnant les sorties de deux multiplicateurs. Les signaux en quadrature peuvent ĂȘtre formĂ©s grĂące Ă  des rĂ©seaux Ă  dĂ©phasage.

Au lieu d'utiliser deux multiplicateurs, un détecteur de phase plus courant utilise un seul multiplicateur et une autre identité trigonométrique :

Le premier terme fournit la différence de phase souhaitée. Quant au deuxiÚme terme, il représente une sinusoïde de deux fois la fréquence de référence, dans le but de facilement le filtrer. Dans le cas de formes d'onde générales, la sortie du détecteur de phase est décrite à l'aide de la caractéristique du détecteur de phase.

Les détecteurs de phase en quadrature et simple multiplicateur ont une sortie qui dépend des amplitudes d'entrée ainsi que de la différence de phase. En pratique, les amplitudes d'entrée des signaux d'entrée sont normalisées avant l'entrée dans le détecteur dans le but de supprimer la dépendance d'amplitude.

Détecteur de phase numérique

Un exemple de détecteur de fréquence de phase numérique CMOS. Les entrées sont R et V alors que les sorties Up et Dn alimentent une pompe de charge.

On peut fabriquer un détecteur de phase adapté aux signaux carrés à partir d'une porte logique OU exclusif (XOR). Lorsque les deux signaux comparés sont complÚtement en phase, la sortie de la porte XOR aura un niveau constant de zéro. Lorsque les deux signaux diffÚrent en phase de 1°, la sortie de la porte XOR sera élevée pendant 1/180e de chaque cycle, la fraction d'un cycle durant laquelle les deux signaux diffÚrent en valeur. Lorsque les signaux diffÚrent de 180°, c'est-à-dire qu'un signal est élevé alors que l'autre est bas, et vice versa, la sortie de la porte XOR reste élevée tout au long de chaque cycle.

Le dĂ©tecteur XOR se compare bien au mĂ©langeur analogique dans la mesure oĂč il se verrouille Ă  une diffĂ©rence de phase de prĂšs de 90° et a une sortie d'onde carrĂ©e Ă  deux fois la frĂ©quence de rĂ©fĂ©rence. L'onde carrĂ©e change de rapport cyclique proportionnellement Ă  la diffĂ©rence de phase qui en rĂ©sulte. L'application de la sortie de la porte XOR Ă  un filtre passe-bas produit une tension analogique proportionnelle Ă  la diffĂ©rence de phase entre les deux signaux. Il nĂ©cessite des entrĂ©es qui sont des ondes carrĂ©es symĂ©triques, ou presque. Ses autres caractĂ©ristiques sont trĂšs similaires Ă  celles du mĂ©langeur analogique en ce qui a trait aux exigences de plage de capture, de temps de verrouillage, de rĂ©fĂ©rence parasite et de filtre passe-bas.

Les dĂ©tecteurs de phase numĂ©riques peuvent Ă©galement ĂȘtre basĂ©s sur un circuit d'Ă©chantillonnage et de maintien, une pompe de charge ou un circuit logique constituĂ© de bascules. Lorsqu'un dĂ©tecteur de phase basĂ© sur des portes logiques est utilisĂ© dans une PLL, il peut rapidement forcer le VCO Ă  se synchroniser avec un signal d'entrĂ©e, mĂȘme lorsque la frĂ©quence du signal d'entrĂ©e diffĂšre sensiblement de la frĂ©quence initiale du VCO. De tels dĂ©tecteurs de phase ont Ă©galement d'autres propriĂ©tĂ©s souhaitables, telles qu'une meilleure prĂ©cision lors de petites diffĂ©rences de phase entre les deux signaux comparĂ©s. Ceci rĂ©sulte de la plage de tirage du dĂ©tecteur de phase numĂ©rique, presque infinie par rapport Ă  un dĂ©tecteur XOR.

Comparateur de phase

Un comparateur de phase, ou dĂ©tecteur de frĂ©quence de phase (ou PFD, de l'anglais phase frequency detector) est un circuit asynchrone composĂ© Ă  l'origine de quatre bascules. La logique dĂ©termine lequel des deux signaux a un passage par zĂ©ro plus tĂŽt ou plus souvent. Lorsqu'on l'utilise dans une application PLL, le verrouillage peut ĂȘtre obtenu mĂȘme hors frĂ©quence.

Le PFD amĂ©liore la plage de tirage et le temps de verrouillage par rapport Ă  des conceptions de dĂ©tecteur de phase plus simples telles que les multiplicateurs ou les portes XOR. Ces conceptions fonctionnent bien pour deux phases d'entrĂ©e dĂ©jĂ  proches (prĂšs du verrouillage ou en verrouillage), mais fonctionnent mal pour une trop grande diffĂ©rence de phase. Lorsque la diffĂ©rence de phase est trop grande (ce qui se produit pour une grande diffĂ©rence de frĂ©quence instantanĂ©e), le signe du gain de boucle peut s'inverser et commencer Ă  Ă©loigner le VCO du verrouillage pendant de courts intervalles. La conception du PFD Ă©vite ce problĂšme. Le PFD possĂšde l'avantage de produire une sortie mĂȘme lorsque les deux signaux comparĂ©s diffĂšrent non seulement en phase, mais aussi en frĂ©quence. Un comparateur de phase empĂȘche une condition de « faux verrouillage » dans les applications PLL, une condition dans laquelle la PLL se synchronise avec la mauvaise phase du signal d'entrĂ©e ou avec la mauvaise frĂ©quence (par exemple, une harmonique du signal d'entrĂ©e)[2].

Un comparateur de phase de pompe de charge de type bang-bang fournit des impulsions de courant avec une charge totale fixe (positive ou nĂ©gative) au condensateur agissant comme intĂ©grateur. Un comparateur de phase pour une pompe de charge bang-bang doit toujours avoir une bande morte oĂč les phases des entrĂ©es sont suffisamment proches pour que le dĂ©tecteur dĂ©clenche les deux ou aucune des pompes de charge, sans effet total. Les dĂ©tecteurs de phase bang-bang sont simples, mais associĂ©s Ă  une gigue crĂȘte Ă  crĂȘte minimale importante en raison de la dĂ©rive dans la bande morte.

Un comparateur de phase proportionnel utilise une pompe de charge fournissant des quantitĂ©s de charge proportionnelles Ă  l'erreur de phase dĂ©tectĂ©e. Certains ont des bandes mortes et d'autres pas. Plus prĂ©cisĂ©ment, certaines conceptions produisent Ă  la fois des impulsions de commande « vers le haut » et « vers le bas » mĂȘme lorsque la diffĂ©rence de phase est nulle. Ces impulsions sont petites, nominalement de mĂȘme durĂ©e et amĂšnent la pompe de charge Ă  produire des impulsions de courant positives et nĂ©gatives Ă  charge Ă©gale lorsque la phase est parfaitement adaptĂ©e. Les dĂ©tecteurs de phase avec ce type de systĂšme de contrĂŽle ne prĂ©sentent pas de bande morte et ont gĂ©nĂ©ralement une gigue crĂȘte Ă  crĂȘte minimale plus faible lorsqu'ils sont utilisĂ©s dans les PLL.

Dans les applications PLL, il est souvent nécessaire de savoir quand la boucle n'est pas verrouillée. Les détecteurs numériques de phase-fréquence les plus complexes ont généralement une sortie permettant une indication fiable qu'une condition est hors verrouillage.

DĂ©tecteur de phase Ă©lectronique

Certaines techniques de traitement du signal telles que celles utilisées en radar peuvent nécessiter à la fois l'amplitude et la phase d'un signal dans le but de récupérer toutes les informations codées dans ce signal. Une technique consiste à envoyer un signal limité en amplitude dans un port d'un détecteur de produit et un signal de référence dans l'autre port. La sortie du détecteur représentera la différence de phase entre les signaux.

DĂ©tecteurs de phase optiques

Les détecteurs de phase sont également connus en optique sous le nom d'interféromÚtres. Pour la lumiÚre pulsée (modulée en amplitude), on dit qu'il mesure la phase entre les porteuses. Il est également possible de mesurer le retard entre les enveloppes de deux impulsions optiques courtes au moyen d'une corrélation croisée dans un cristal non linéaire. Enfin, il est possible de mesurer la phase entre l'enveloppe et la porteuse d'une impulsion optique en envoyant une impulsion dans un cristal non linéaire. Dans ce cristal, le spectre s'élargit et sur les bords, la forme dépend beaucoup de la phase.

Voir Ă©galement

Références

  1. Paul Horowitz and Winfield Hill, The Art of Electronics 2nd Ed. Cambridge University Press, Cambridge, 1989 (ISBN 0-521-37095-7) pg. 644
  2. Crawford 1994, p. 17-23, 153, et diverses autres pages.

Liens externes

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