David Fritz Goeppinger
David Fritz Goeppinger est un auteur et un photographe franco-chilien né le 14 février 1992 à Pucón, dans le sud du Chili. Il a fait partie des spectateurs pris en otage par des terroristes ayant semé la mort au Bataclan le 13 novembre 2015.
Naissance | |
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Nationalités |
française (depuis le ) chilienne |
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Biographie
Jeunesse
À 4 ans, en octobre 1996, David Fritz Goeppinger s’envole au-dessus de l’Atlantique avec sa mère Ximena pour rejoindre son père, parti un peu plus tôt travailler en France[1]. La famille pose ses valises chez les grands-parents de David, installés dans une cité HLM d’Athis-Mons, dans l’Essonne. Trois ans seront nécessaires pour régulariser leur situation administrative.
Carrière professionnelle
En classe de 3e, David Fritz Goeppinger commence à se passionner pour la photographie grâce à "28 millimètres. Portrait d’une génération" et "Face 2 Face", des séries de clichés réalisées par l’artiste JR. Après obtention d’un BEP électrotechnique, il intègre en septembre 2010 le CAP photographie du lycée Brassaï, dans le XVe arrondissement de Paris. Le cadre scolaire ne lui convenant pas, il quitte cette formation l’année suivante, mais parvient à intégrer en tant que stagiaire l’Agence France-Presse (AFP), qui publie ses premières photos. L’expérience avec une autre agence de presse tournera court.
David Fritz Goeppinger enchaîne ensuite les petits boulots alimentaires. En 2014, il devient barman dans un établissement du 5e arrondissement de Paris, situé à deux pas du Panthéon. Il y fait la connaissance de Doris, qui deviendra plus tard sa femme.
Attentats de novembre 2015: otage au Bataclan
Invité par un ami, David Fritz Goeppinger se rend le 13 novembre 2015 au concert du groupe de rock américain Eagles of Death Metal, programmé ce soir-là au Bataclan. À 21h47, tout bascule quand la salle de concert est investie par trois terroristes, missionnés dans le cadre d’attaques coordonnées à Saint-Denis et à Paris. Avec leurs fusils d’assaut type Kalachnikov, ils tuent 90 spectateurs, en blessent plusieurs centaines d’autres.
Lors de cette attaque meurtrière, revendiquée plus tard par l’organisation terroriste État islamique, David Fritz Goeppinger fait partie de la dizaine d’otages réunis par deux des trois djihadistes dans un étroit couloir à l’étage du Bataclan. Au bout de 2h30, peu après minuit, les deux assaillants équipés de ceintures explosives trouvent la mort durant l’intervention menée par des hommes de la BRI et du Raid. David Fritz Goeppinger s’en sort sans dommages physiques notables, mais présente vite des signes de stress post-traumatique. Il bénéficie d’un suivi psychologique dans le cadre de la cellule de crise déployée à la suite des attentats et continuera ce travail par la suite. Pendant ce temps, lui et les autres anciens otages se retrouvent et nouent amitié. L’une de ces victimes leur trouve un nom: les «Potages»[2], à la fois «potes» et ex-«otages»[3].
TĂ©moignages
Certains de ces derniers, et parmi eux David Fritz Goeppinger, apportent leur témoignage par le biais du documentaire en trois volets chronologiques 13 novembre: Fluctuat nec mergitur. Réalisé par Jules et Gédéon Naudet, il est diffusé dès juin 2018 sur la plateforme Netflix.
Dans son livre Un jour dans notre vie, publié fin 2020 chez Pygmalion, David Fritz Goeppinger raconte plus en détails son expérience traumatique. Il évoque aussi l’avant et l’après 13 novembre 2015, comme son accession à la citoyenneté française lors d’une cérémonie organisée le 6 juillet 2017 au Panthéon[1] - [4], ou son mariage avec Doris le 23 juin 2018. L’auteur et ex-otage, qui se confie alors à la presse[5], co-réalise également avec Frédéric Tonolli Pris au piège: Le Bataclan[6], un documentaire diffusé le 13 novembre 2020 sur la chaîne RMC Story.
Près d’une année passe et David Fritz Goeppinger participe activement au procès des attaques du 13 novembre 2015, qui débute le 8 septembre 2021 devant la cour d’assises spéciale de Paris. Jusqu’au verdict, prononcé le 29 juin 2022 au terme de 148 jours d’audience, il s’y rend très régulièrement en tant que partie civile[7], mais aussi comme chroniqueur pour le site internet de France info. Son journal de bord du procès[8] est illustré de photos réalisées aux abords et à l’intérieur même du tribunal.
David Fritz Goeppinger poursuit encore aujourd’hui son activité de photographe.
Distinction
Distingué de la médaille de reconnaissance aux victimes du terrorisme le 4 novembre 2018[9] .
Publications
- Un jour dans notre vie, Paris, Pygmalion, 14 octobre 2020, 272 p. (ISBN 978-2-756-43300-4)
- France Info - Procès du 13-Novembre : le journal de bord d'un ex-otage du Bataclan[10].
- Lettre pour Le Monde - Attentats du 13-Novembre : six parties civiles racontent « leur » procès : “Le 35e Jour”[11].
- Préface de Forces spéciales et unités d'élite, Éditions Editis, 2022, 288 p.
- Lettre pour Rock’N’Folk - Édition de novembre 2021 :“Aux salles de concerts”
- Lettre pour le Huffington Post - Survivant du Bataclan, voici comment j'ai vécu le (dé)confinement[12].
Références
- « Rescapé du Bataclan, David a été naturalisé Français au Panthéon », sur L'Express, (consulté le ).
- Charlotte Piret, « Les "potages", ces amitiés nées du 13 novembre », sur France Inter, (consulté le )
- Julie Brafman et Willy Le Devin, « Procès du 13 Novembre : deux heures trente dans un huis clos «surréaliste» avec les terroristes », sur Libération (consulté le )
- « Attentat du Bataclan : un Chilien retenu en otage va obtenir la nationalité française », sur Le Nouvel Obs,
- Alison Terrien, « David Fritz Goeppinger : survivre au Bataclan », sur Causette, (consulté le )
- « Pris au piège : Le Bataclan, Hikari Media, 2020 »
- « « Ici, on est des victimes. » Entretien avec David Fritz-Goeppinger », sur Politika (consulté le )
- « Procès du 13-Novembre : le journal de bord d'un ex-otage du Bataclan, semaine 1 », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Décret du 30 octobre 2018 portant attribution de la médaille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme », sur www.legifrance.gouv.fr/ (consulté le )
- « Procès du 13-Novembre : le journal de bord d'un ex-otage du Bataclan, semaine 1 », sur Franceinfo, (consulté le )
- « Attentats du 13-Novembre : six parties civiles racontent « leur » procès », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « BLOG - Survivant du Bataclan, voici comment j'ai vécu le (dé)confinement », sur Le HuffPost, (consulté le )