Creed (entreprise)
Creed est une entreprise anglaise créée en 1760 par James Henry Creed et basée à Londres et à Paris[1]. À l'origine maison de couture et de confection, elle est connue de nos jours comme une maison de parfum.
Creed | |
Création | 1760 |
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Dates clés | 1854, installation à Paris |
Fondateurs | James Henry Creed |
Personnages clés | Olivier Henry Creed |
Forme juridique | Société à capitaux privés |
Siège social | 5 rue d'Artois, Paris France |
Activité | Parfumerie |
Produits | Parfums de prestige |
Société mère | Kering |
Effectif | 700 employés |
SIREN | 662 048 636 |
Site web | https://www.creedfragrance.fr/ |
Chiffre d'affaires | 250 millions d'euros (2022) |
Historique
The House of Creed, couturier, s'établit à Londres en 1760. La maison ouvre ensuite une succursale à Paris vers 1850[2] - [n 1] et habille le dandy Alfred d'Orsay, lui-même inventeur de parfums et anglophile. La maison fournit également la reine Victoria et l'impératrice Eugénie en vêtements pour l'équitation[4] puis Napoléon III dès 1855[5]. La marque fournit également l'empereur François Joseph d'Autriche, María Cristina d'Espagne ou encore le tsar Nicolas II[6]. A cette époque, l'entreprise est avant tout une maison de couture, la parfumerie ne représentant qu'une petite partie de son activité[6]. En 1854, Creed ouvre sa première boutique parisienne[6].
Vers la fin du siècle, la maison acquiert une réputation pour la qualité de ses costumes-tailleur[7] sur mesure directement issus des tenues de sport[5] - [8]. Il est alors de bon ton pour la femme de s'habiller dans les maisons britanniques comme Creed ou Redfern qui offrent alors un choix large de vêtements au-delà de leur spécialité du tailleur[5].
Au début de la Seconde Guerre mondiale, Charles Creed (en) (1909-1966) quitte la France pour rejoindre l'Angleterre pour s'y installer définitivement[9]. Après la Guerre, Charles Creed, qui a repris la direction de la maison Creed, perpétue la tradition de confection[10].
Une filiale est conservée en France sous le nom Les Créations d'Olivier Creed. Dans les années 1970, Olivier Creed reprend la tête de l'entreprise familiale[1].
Au fil des années, la marque a compté des clients célèbres comme John F. Kennedy, Michelle Obama, Georges Braque, Michael Jackson, Elton John, Diana Spencer, Madonna[11].
Creed est distribué en Angleterre par la société anglaise The Orange Square Company. La marque possède plusieurs boutiques, dont une à New York.
En juin 2023, le groupe de luxe Kering annonce l'acquisition de Creed, pour un montant estimé entre 1 et 2 milliard de dollars[12] - [13].
Notes et références
Notes
- À l'époque, il est « de bon ton, voire recommandé, d'ouvrir une succursale à Londres si l'on est parisien, et inversement[3]. »
Références
- « Parfums: Creed veut sortir de la confidentialité », sur lesechos.fr (consulté le )
- Françoise Tétart-Vittu, « Aux origines de la haute couture », dans Olivier Saillard et Anne Zazzo, Paris Haute Couture, Paris, Skira, , p. 20
« Une des caractéristiques de la fin du siècle est l'implantation de maisons étrangères [à Paris], surtout des tailleurs, qui passent de l'amazone à la robe de ville, et même de bal, comme Busvine, Creed, et surtout Redfern. »
- Didier Grumbach, Histoires de la mode, Paris, Éditions du Regard, (1re éd. 1993 Éditions du Seuil), 452 p. (ISBN 978-2-84105-223-3), « Charles Poynter Redfern », p. 20 à 21
- David James Cole, « Patrimoine et innovation : Charles Frederick Worth, John Redfern ou la naissance de la mode moderne », Mode de recherche, Institut français de la mode, vol. Le luxe, no 16, , p. 6 (lire en ligne, consulté en )
- Olivier Saillard (dir.), Cally Blackman et al., Musée de l'Histoire et des Cultures de l'immigration, Fashion Mix : Mode d'ici. Créateurs d'ailleurs, Paris, Flammarion, , 176 p. (ISBN 978-2-08-134309-2, présentation en ligne), « L'école britannique à Paris », p. 25
- « Creed, de père en fils depuis sept générations », sur lefigaro.fr,
- Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), « 1901 - 1959 », p. 10
- Valerie Mendes et Amy de la Haye (trad. Laurence Delage, et al.), La mode depuis 1900 [« 20th Century Fashion »], Paris, Thames & Hudson, coll. « L'univers de l'art », , 2e éd. (1re éd. 2000), 312 p. (ISBN 978-2-87811-368-6), chap. 1 (« 1900 - 1913 Ondoiements et exotisme »), p. 30 à 31
« [les sports], qu'ils fussent pratiqués assidûment ou à titre de loisir, exigeaient des tenues particulières. Les couturiers anglais tiraient parti de la réputation selon laquelle ils réalisaient des costumes et des vêtements de loisir sur mesure de grande qualité - les meilleurs venaient de chez Creed, Redfern, ou Burberry. »
- Valerie Mendes et Amy de la Haye (trad. de l'anglais par Laurence Delage, et al.), La mode depuis 1900 [« 20th Century Fashion »], Paris, Thames & Hudson, coll. « L'univers de l'art », , 2e éd. (1re éd. 2000), 312 p. (ISBN 978-2-87811-368-6), chap. 5 (« 1946-1956 Féminité et conformité »), p. 145
- Cally Blackman (trad. de l'anglais par Hélène Tordo), 100 ans de mode [« 100 years of fashion »], Paris, La Martinière, , 399 p. (ISBN 978-2-7324-5710-9, présentation en ligne), « 1901 - 1959 », p. 195
- « Creed, la tradition renouvelée », sur www.lefigaro.fr,
- (en) Mimosa Spencer, « Kering snaps up fragrance label Creed for new beauty division » , sur Reuters,
- « Kering annonce l'acquisition de la maison de parfums Creed », sur Boursorama, (consulté le )
Bibliographie
- Annik Le Guérer, Le Parfum : Des Origines à Nos Jours, Odile Jacob, , 406 p.
- Élisabeth de Feydeau, Les Parfums : Histoire, Anthologie, Dictionnaire, Robert Laffont, , 1206 p. (ISBN 978-2-221-11007-2 et 2-221-11007-2)