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Crécerelle (oiseau)

Les crécerelles sont des petits rapaces qui, avec les hiérofaucons, les pèlerins et les hobereaux forment le genre Falco. Le terme « crécerelle » est un nom vernaculaire qui ne correspond pas à un taxon biologique exact. Leur nom leur vient de leur cri qui rappelle le son de la crécelle[1].

Crécerelle
Nom vulgaire ou nom vernaculaire ambigu :
l'appellation « Crécerelle » s'applique en français à plusieurs taxons distincts.
Description de cette image, également commentée ci-après
Mâle adulte de Faucon crécerelle

Taxons concernés

* Genre :
    • Falco (dont les crĂ©cerelles)

Liste des oiseaux

Faucons possédant le terme kestrel (crécerelle) dans leur nom en anglais :

Taxonomie et systématique

La majorité des crécerelles a été classifiée au sein du sous-genre Tinnunculus, caractérisée par une forme classique de crécerelle et un plumage roux[2] - [3] tandis que trois espèces au plumage gris, le Faucon ardoisé, le Faucon de Dickison et le Faucon à ventre rayé, toutes trois originaires d'Afrique, ont été placées dans le sous-genre Dissodectes[4] - [5].

Des analyses génétiques montrent que ces quatorze espèces ne sont pas tous étroitement apparentées. Si la plupart descendraient bien d'un ancêtre commun, la Crécerelle d'Amérique serait plus proche du Faucon aplomado et tous deux partageraient un ancêtre avec les faucons à pattes rouges, c'est-à-dire le Faucon kobez et le Faucon de l'Amour[6]. Le Faucon de Dickinson serait quant à lui génétiquement plus proche du Faucon de Nouvelle-Zélande[6]. Selon d'autres études, au contraire, le Faucon de l'Amour et le Faucon kobez appartiendraient au groupe des cérecerelles[7], de même que le Faucon chicquera[8]. Des analyses génétiques plus poussées sont donc nécessaires pour éclaircir l'arbre phylogénétique des crécerelles[8].

Description

Petit rapace roux à tête grise perché sur du fil de fer barbelé
Crécerelle des Seychelles, le plus petit faucon

Il n'existe pas de critère tranché permettant de définir en quoi une crécerelle se distingue des autres petits faucons[9].

Les crécerelles grises ne pratiquent qu'infréquemment le vol stationnaire « en Saint-Esprit », la Crécerelle renard et la Crécerelle de Maurice pas du tout et même les crécerelles typiques s'y adonnent peu à certaines époques de l'année[10].

Sur le plan morphologique, les crĂ©cerelles sont parfois dĂ©crits comme ayant des ailes relativement courtes par rapport aux autres faucons. De fait, les crĂ©cerelles possèdent des tailles variables, allant de 148 mm de longueur d'aile pour le mâle de la CrĂ©cerelle des Seychelles, le plus petit des faucons, jusqu'Ă  280 mm chez les deux sexes pour la CrĂ©cerelle renard[10]. Leur longueur d'aile atteint 60 Ă  70 % de la longueur de la queue, soit un ratio plus faible que la plupart des faucons prĂ©dateurs d'oiseaux[10]. Le faucon le plus proche des crĂ©cerelles en taille et en morphologie est le Faucon chicquera, qui vit en Inde et en Afrique, et qui est parfois prĂ©sentĂ© comme un membre du groupe des crĂ©cerelles[10]. Les crĂ©cerelles prĂ©sentant la plus grande dĂ©viation au standard sont la CrĂ©cerelle renard, de grande taille et aux ailes longues, et la CrĂ©cerelle des Seychelles, de petite taille mais prĂ©sentant la silhouette typique[10]. En revanche, les crĂ©cerelles grises prĂ©sentent une silhouette très similaire aux crĂ©crelles du sous-groupe Tinnunculus[10].

Les crécerelles sont parfois décrites comme possédant des doigts relativement courts. Leur doigt médian atteint 60 à 70 % de la longueur de leur tibiotarse, alors que ce ratio est de 80 à 100 % chez les faucons prédateurs d'oiseaux, mais la séparation n'est pas aussi nette qu'avec le critère précédent[10]. Sur ce plan, les faucons à pattes rouges (Faucon kobez et Faucon de l'Amour) sont bien différents des crécerelles, avec des doigts beaucoup plus longs[10].

La couleur du plumage est un critère assez peu efficace, car elle est assez variable parmi les espèces étroitement apparentées[10]. Le Faucon ardoisé, le Faucon de Dickinson et le Faucon à ventre rayé se distinguent par leur plumage gris des crécerelles du sous-groupe Tinnunculus, au plumage roux, mais ils ne sont étroitement apparentés à aucun autre petit faucon et leur silhouette est plus proche de celle des crécerelles que de celle des hobereaux, des émerillons ou des faucons à pattes rouges[11].

Le dimorphisme sexuel du plumage est plus fréquent chez les crécerelles que chez les autres faucons[11]. Parmi les crécerelles rousses, le Faucon crécerelle, le Faucon crécerellette et la Crécerelle d'Australie présentent un tel dimorphisme. Chez la Crécerelle des Seychelles et la Crécerelle malgache, le plumage ressemble au type mâle du Faucon crécerelle, tandis que chez la Crécerelle des Moluques, la Crécerelle renard, la Crécerelle aux yeux blancs et la Crécerelle de Maurice, il ressemble au type femelle[11]. Chez six des sept espèces dimorphiques, les juvéniles ressemblent aux femelles[11]. L'exception est la Crécerelle d'Amérique, où les juvéniles de chaque sexe ont un plumage bien distinct[11]. Parmi les espèces non dimorphiques, les jeunes ressemblent aux adultes[11]. En d'autres termes, les jeunes possèdent un plumage de type femelle chez toutes les espèces de crécerelles, sauf une[11].

Histoire fossile

Les données manquent sur l'histoire fossile des rapaces du genre Falco, en raison de la conservation médiocre des restes osseux[12]. Deux paléo-espèces sont proches du Faucon crécerelle : Falco bakalovi, un faucon du Pliocène tardif découvert à Varchets, dans l'ouest de la Bulgarie[13], et Falco bulgaricus, un faucon du Miocène tardif découvert à Khadjidimovo, dans le sud-ouest de la Bulgarie[14], mais ils ne sont connus que par un nombre limité d'ossements isolés[12]. Un squelette à peu près complet et articulé de falconidé fossile a toutefois été découvert dans le bassin de Linxia, au nord-ouest de la Chine[15]. Daté du Miocène tardif, il a été classifié comme Falco hezhengensis. Selon ses découvreurs, il forme un groupe sœur du Faucon crécerelle et de la Crécerelle à yeux blancs et suggère une divergence entre crécerelles et Faucon pèlerin au Miocène tardif[12].

Faucon crécerelle au bois de Vincennes

Notes

  1. Informations lexicographiques et étymologiques de « Crécerelle » dans le Trésor de la langue française informatisé, sur le site du Centre national de ressources textuelles et lexicales
  2. Douglas A. Boyce Jr et Clayton W. White, « Evolutionary aspects of kestrel systematics: a scenario », dans David M. Bird et Reed Bowman, The Ancestral Kestrel, Québec, The Raptor Research Foundation, coll. « Raptor Research Reports » (no 6), (DOI 10.13140/RG.2.2.32441.98401), p. 1-21.
  3. Tom J. Cade et R. David Digby, The Falcons of the World, New York, Cornell University Press, .
  4. David W. Snow, An atlas of speciation in African non-passerine birds, Londres, British Museum of National History, .
  5. Costantini et Dell'Omo 2020, p. 5.
  6. (de) Michael Wink, Hedi Sauer-Gürth, Abdel El-Sayed et Javier Gonzalez, « Ein Blick durch die Lupe der Genetik: Greifvögel aus der DNA-Perspektive », dans Greifvögel und Falknerei 2005/2006, Neumann-Neudamm Verlag, , p. 27-48.
  7. Jérôme Fuchs, Jeff A. Johnson et David P Mindell, « Rapid diversification of falcons (Aves: Falconidae) due to expansion of open habitats in the Late Miocene », Molecular Phylogenetics and Evolution, vol. 82, partie A,‎ , p. 166-182 (DOI 10.1016/j.ympev.2014.08.010)
  8. Sale 2020, p. 17.
  9. Village 1990, p. 33.
  10. Village 1990, p. 36.
  11. Village 1990, p. 37.
  12. Costantini et Dell'Omo 2020, p. 8.
  13. Zlatozar Nikolaev Boev, « Falco bakalovi sp. n. - a Late Pliocene falcon (Falconidae, Aves) from Varshets (W Bulgaria) », Geologica Balcanica, vol. 29, nos 1-2,‎ , p. 131-135.
  14. Zlatozar Nikolaev Boev, « Falco bulgaricus sp. n. (Aves: Falconiformes) from the Late Miocene of Hadzhidimovo (SW Bulgaria) », Acta Zoologica Bulgarica, vol. 63, no 1,‎ , p. 17-36.
  15. Zhiheng Li, Zhonghe Zhou, Tao Deng, Qiang Li, Julia A. Clarke, « A falconid from the Late Miocene of northwestern China yields further evidence of transition in Late Neogene steppe communities », The Auk, vol. 131, no 3,‎ , p. 335–350.

Bibliographie

  • (en) David Costantini et Giacomo Dell'Omo, The Kestrel : Ecology, Behaviour and Conservation of an Open-Land Predator, Cambridge University Press, (ISBN 978-1-108-47062-9)
  • (en) Richard Sale, The Common Kestrel, Snowfinch, (ISBN 978-0-9571732-4-8)
  • (en) Andrew Village, The Kestrel, Londres, T. & A. D. Poyser, (ISBN 0-85661-054-2)
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