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Couvent des CĂ©lestins de Paris

Le couvent des Célestins de Paris était un ancien couvent de l'ordre des Célestins[1] aujourd'hui disparu. Fondé au XIVe siècle dans l'actuel 4e arrondissement de Paris, en France, il était situé à proximité de la place de la Bastille, dans le quartier de l'Arsenal. C'était la deuxième plus importante nécropole royale, après la basilique Saint-Denis, puisque nombre de princes y furent inhumés.

Couvent des CĂ©lestins
Présentation
Culte Catholique romain
Rattachement Archidiocèse de Paris
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion ĂŽle-de-France
DĂ©partement Paris
Ville Paris
CoordonnĂ©es 48° 51′ 03″ nord, 2° 21′ 53″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : 4e arrondissement de Paris
(Voir situation sur carte : 4e arrondissement de Paris)
Couvent des CĂ©lestins
GĂ©olocalisation sur la carte : ĂŽle-de-France
(Voir situation sur carte : ĂŽle-de-France)
Couvent des CĂ©lestins
GĂ©olocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Couvent des CĂ©lestins

Situation

Le couvent était situé dans le Marais, entre la rue du Petit-Musc à l'ouest, la rue de l'Arsenal à l'est, la rue de la Cerisaie au nord, le quai des Célestins et la rue de Sully au sud, à proximité de l'enceinte édifiée dès 1365 par Charles V, du grand arsenal du Roi et de l'hôtel Saint-Pol, que ce dernier affectionnait particulièrement[2] - [3].


Le couvent sur le plan de Turgot.

Historique

Sous l'ancien régime

En 1259, Saint Louis logea Ă  cet endroit les six carmes qu'il avait amenĂ©s avec lui de Terre-Sainte. Les lieux Ă©taient assez rĂ©duits : ils comportaient une petite Ă©glise, un cimetière, quelques bâtiments, avec un petit jardin. Les Carmes y demeurèrent durant cinquante-huit ans et, trop Ă©loignĂ©s de l'universitĂ©, dĂ©mĂ©nagent sur la rive gauche de la Seine, près de l'actuelle place Maubert après avoir obtenu de Philippe le Bel et de Philippe V le Long quelques maisons dans la rue de la Montagne Sainte-Geneviève. Ils s'y Ă©tablissent en 1318 et vendent leur premier monastère en 1319 Ă  Jacques Marcel, pour la somme de 500 livres parisis.

Jacques Marcel fait bâtir deux chapelles, y met deux chapelains perpétuels pour les desservir, puis meurt en 1320. Garnier Marcel, son fils, bourgeois et échevin de Paris en jouit pendant trente-deux ans et en fait don aux célestins en 1352[2] - [4] avec l'accord de l'archevêque de Sens, Guillaume II de Melun, et de l'évêque de Paris, Jean de Meulan. Ce don avait été sollicité par Robert de Jussi, chanoine de Saint-Germain-l'Auxerrois et secrétaire du roi, ancien novice du couvent des Carmes de Châtres près de Compiègne[5].

Le couvent est reconstruit en 1730[4].

Après la révolution

Le couvent est profané sous la Révolution française[6] et transformé en dépôt de bois[7]. Supprimé en 1790[4], il est converti en caserne sous le consulat[7]. Après cette période, quelques-unes des pierres tombales sont retrouvées par Alexandre Lenoir, en particulier, celle du roi latin Léon V d'Arménie, qui est déposée au musée des monuments français à la basilique Saint-Denis. D'autres sculptures se retrouvent transférées au musée du Louvre, ainsi que dans une chapelle de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais, toute proche.

En 1866, le percement du boulevard Henri-IV a fait perdre au couvent un tiers de sa superficie[7].

Entre 1895 et 1901, les derniers éléments du cloître sont démolis lors de la construction de la nouvelle caserne des Célestins[7] - [4], siège de l'état-major de la garde républicaine.

  • La caserne des CĂ©lestins, dans les bâtiments conventuels du XVIIIe siècle, avant leur dĂ©molition au XIXe siècle
    La caserne des Célestins, dans les bâtiments conventuels du XVIIIe siècle, avant leur démolition au XIXe siècle
  • Le percement du boulevard Henri-IV avec (Ă  droite) des vestiges du couvent. Photographie attribuĂ©e Ă  Charles Marville.
    Le percement du boulevard Henri-IV avec (à droite) des vestiges du couvent. Photographie attribuée à Charles Marville.

Description

D'apparence fort vu de l'extérieur, ce couvent renfermait d'importantes richesses. Le portail d'entrée présentait sur le pilier central une statue de Pierre de Moron, le fondateur de l'ordre, élu pape sous le nom de Célestin V, tandis que les deux piliers latéraux figuraient Charles V et son épouse Jeanne de Bourbon[2], le roi tenant dans la main le modèle de l'église qu'il venait de faire construire.

L'Ă©glise abbatiale

Construite dès 1365 et consacrĂ©e en 1370 sous le vocable de Sainte-Marie par l'archevĂŞque de Sens, Guillaume II de Melun, l'Ă©glise d'une architecture simple Ă©tait constituĂ©e d'un vaisseau unique de 48 m de long sur 11 m de large, se terminant par une abside polygonale. Un jubĂ© sĂ©parait la nef des trois travĂ©es du chĹ“ur des moines[2]. Le maĂ®tre-autel Ă©tait surmontĂ© d'une statue de la Vierge Marie et de celle de l'Archange Gabriel par Germain Pilon.

Parmi les autres chapelles se trouvaient :

On y trouvait les tombeaux d'Henri de Chabot, duc de Rohan, par François Anguier[8], et de Philippe Chabot[9], dont des vestiges sont déposés au Louvre.

Le cloître

Le cloître rebâti au XVIe siècle avait cinquante colonnes, des plafonds peints et un dallage en mosaïques.

Abbés ou prieurs

  • 1374-1376 : Pierre Pocquet (vers 1340-1408), prieur.
  • jusqu'en 1537 : Denis Le Fèvre (1498-1738), nĂ© Ă  VendĂ´me, il enseigna Ă  l'universitĂ© de Paris pendant dix ans, puis devint prieur, puis vicaire gĂ©nĂ©ral du Provincial en 1537. Il Ă©crivit plusieurs ouvrages dont certains furent imprimĂ©s.

Moines et personnalités

  • Dom Étienne Carneau (1610-1671), avocat, puis religieux cĂ©lestin, poète, Ă©crivain.
  • Philippe de MĂ©zières, chevalier, chancelier de Chypre, banneret de l'hĂ´tel du roi de France, qui devint cĂ©lestin en 1380, y mourut le .
  • Antonio PĂ©rez, ministre du roi d'Espagne Philippe II en fuite, y mourut en novembre 1611.

Propriétés et revenus

Terres et maisons

Notes et références

  1. Ordre qui est agrégé à l'ordre bénédictin en 1263 par le pape Urbain IV.
  2. Histoire du Marais - Le couvent des CĂ©lestins.
  3. « Plateforme de webmapping ALPAGE », sur Analyse diachronique de l'espace urbain parisien : approche géomatique (ALPAGE) (consulté le ).
  4. Fierro 1998
  5. Jean de Gaulle, Histoire de Paris et ses environs, Paris, P. M. Pourrat, 1839, p. 581 et suivantes.
  6. Mutafian 2001, p. 90
  7. La caserne des CĂ©lestins sur paristoric.com
  8. « Louvre site des collections », sur louvre.fr (consulté le ).
  9. Françoise de la Moureyre : Un monument de la passion conjugale : Le Tombeau d'Henri Chabot, Duc de Rohan (1656-1660) par François Anguier. In: Versalia. Revue de la Société des Amis de Versailles, n°8, 2005. pp. 134-153.
  10. Jean Roland, marchand pâtissier-oublier à Paris, et Thibault Roland son fils renoncent au bail anciennement fait à leurs parents par le couvent des Célestins, d'une maison à Paris, rue du Marché-Palu, en raison des grosses réparations qu'il leur faudrait faire à cette habitation (cf. Claire Béchu, Florence Greffe, Isabelle Pébay, « N° 303 (MC/ET/XIX/1) », in Minutier central des notaires de Paris, Minutes du XVe siècle de l'étude n°XIX, Paris, Archives nationales, 1993.
  11. Jean-Aimar Piganiol de La Force, Description de Paris…, t.4, Paris, Théodore Legras, 1742.

Voir aussi

Sources

  • Jean-Aimar Piganiol de La Force, Description de Paris, Versailles…, t. IV, Paris, ThĂ©odore Legras, 1742.

Bibliographie

  • Alfred Fierro, Dictionnaire du Paris disparu : sites et monuments, Parigramme, , 335 p. (ISBN 2-84096-099-0), p. 78.
  • Claude Mutafian (trad. du grec ancien), Le Royaume ArmĂ©nien de Cilicie, Paris, CNRS Editions, (ISBN 978-2-271-05105-9, LCCN 95181034).
  • (en) Claude Mutafian, Leon V of Lusignan, last king of Armenia ([PDF] en ligne).
  • (en) Pierre-Yves Le Pogram, Tomb of Leon V de Lusignan ([PDF] en ligne).

Articles connexes

Liens externes

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