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Couvent des Bernardines de La Roche-sur-Foron

Le couvent des Bernardines est un couvent situé à La Roche-sur-Foron, en France[1]. Il devient un collège, puis le petit séminaire-collège Sainte-Marie.

Couvent des Bernardins de La Roche-sur-Foron
Chapelle du collège Sainte-Marie
Présentation
Type
Propriétaire
Propriété privée
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
86 faubourg Saint-Bernard
Coordonnées
46° 03′ 59″ N, 6° 18′ 35″ E
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Localisation sur la carte de la Haute-Savoie
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Localisation

Le couvent est situé dans le département français de la Haute-Savoie, sur la commune de La Roche-sur-Foron.

Historique

Louise de Ballon prononce ses vœux le à l'abbaye Sainte-Catherine du Mont (au Semnoz)[2] prenant Thérèse pour nom de religion[3]. Partageant avec son cousin et directeur spirituel François de Sales la volonté de réformer les usages mondains qui s’étaient instaurés au Semnoz, elle y milite sans succès pour le retour à la stricte clôture. Après quinze années de conflits elle finit par s'établir avec quelques sœurs qui la suivent dans sa démarche à Rumilly[4] - [5] en 1622. De là le mouvement éssaime à La Roche-sur-Foron dès 1626 puis à Seyssel (1627) et Annecy (1639)[6].

Elle achète en 1626 le château du Saix à La Roche pour y établir sa sœur cadette Anne-Gasparde[7]. Dès la fin des années 1660 les Bernardines, à l'étroit dans le château, font construire un monastère dans le faubourg Saint-Bernard où elles se déplacent le [7]. Elles sont au nombre de trente-six[7]. Les Bernardines recevaient un subside du roi ; mais malgré quelques bien immobiliers, elles connaissent des difficultés de gestion et les deux occupations de la Savoie par les troupes de Louis XIV (1690 et 1703-1714) aggravent leur situation alors qu’il faut rebâtir une grande partie du couvent et son église qui menacent ruine[8]. L'historien et prêtre Jean-François Gonthier (1847-1913) indique qu'« Une quête générale dans les diocèses de France leur fournit de quoi réparer le couvent et bâtir l'église dorique qui sert aujourd'hui de chapelle aux collégiens de cette ville », toutefois plusieurs Bernardines sont obligées de solliciter des aides dans la région[8]. Il indique d'ailleurs que deux d'entre-elles — Jeanne-Antoinette de Loche, fille de Gaspard de Loche, bailli de Faucigny, et sœur Claire-Françoise —, d'origine notable, parcourent pendant deux ans la France, la Suisse et le Piémont[8].

Vers 1640, un incendie consume le toit du couvent puis un autre leur maison de Vallières. En dehors des exercices religieux qui occupaient une partie de leur journée, elles étaient chargées de l'instruction et l'éducation des demoiselles des familles nobles et notables du Faucigny et des environs qu'elles logeaient et nourrissaient[9]. Gonthier indique dans son étude que « Le taux de la pension, communément de huit livres en 1737, montait à dix, douze et quatorze livres à la fin du siècle »[9]. Le Livre de Comptes nous apprend qu'en 1774 et 1775, leur revenu provient également de la sériciculture[9].

La clôture du monastère des Bernardines d'Annecy n’étant assurée que par de simples haies et « leur chapelle menaçait de s'écrouler », l'évêque du diocèse, Mgr de Chaumont, propose de les déplacer à Rumilly et à La Roche avec l’approbation du roi Charles-Emmanuel[10]. Le , elles quittent le faubourg du Pâquier alors que leurs bâtiments sont revendus aux Cisterciennes non réformées de Bonlieu, qui résidaient au faubourg de Bœuf[10]. Le produit est partagé entre les deux couvents de La Roche et de Rumilly[10]. Dès lors, la situation financière semble redevenir correcte, mais le couvent se laisse aller à une certaine facilité, vendant une partie de ses biens pour assurer son confort[10].

Le duché de Savoie est unis à la République française en 1792. Le , le monastère et ses biens deviennent des biens nationaux et sont revendus[11]. L'abbé Gonthier raconte que ceux-ci sont « Soustraits à la rapacité des Jacobins par le zèle de quelques braves gens de La Roche »[11]. Ils sont cédés ensuite par Napoléon Ier à l'institution de la Légion d'honneur[11]. Le , l'abbé de Thiollaz, vicaire général du diocèse de Genève, en fait l'acquisition et ouvre le Petit-Séminaire de Sainte-Marie de La Roche[11].

Architecture et description

Situés au sein de l'agglomération au 86 faubourg Saint-Bernard les bâtiments de l'ancien couvent des Bernardines abritent aujourd’hui le collège Sainte-Marie. La chapelle, qui possède un exceptionnel retable baroque daté de 1726[12] et les façades du XVIIIe siècle de la cour est sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du 21 décembre 1984[1].

Filiations et dépendances

La Roche-sur-Foron est fille du couvent des bernardines de Rumilly et elle est à l’origine de ceux de Toulon en 1637, Annecy en 1639, Cuers en 1640 et plus tard de Fréjus. Elle possède quelques dépendances[13] :

  • Ă  La Roche outre l’abbaye elle-mĂŞme celle-ci possède des chenevières, des champs, des vergers et une maison de ville
  • Ă  Amancy : Ă©tang, grange, verger, bois et un moulin
  • Ă  Etaux : champs et broussailles
  • Ă  Ayse : vignes et maison aux Perrières.

Abbesses de La Roche

Selon l'article de Jean-François Gonthier (1847-1913), les abbesses du couvent sont :

  • 1626 — 1630 : Anne-Gasparde de Ballon, première supĂ©rieure ;
  • .... — .... : Claude-Catherine Dunoyer de Minjod, fondatrice du monastère Ă  Toulon en 1637 ;
  • 1637 — 1653 : Jeanne-Claude de Limojon, rĂ©Ă©lue quatre fois, avant de diriger les couvents de Rumilly et de Seyssel. Elle envoie en 1639 huit religieuses fonder le couvent d'Annecy dans le faubourg du Pâquier-Mossière puis l'annĂ©e suivante, quatre autres pour fonder le couvent de Cuers en Provence, dont la sĹ“ur ThĂ©rèse-Constance de Pers est la première supĂ©rieure ;
  • 1653 — 1659 : Marie-Louise de Montfalcon ;
  • 1659 — 1662 : Marie-Josephte de La Forest, de Rumilly-sous-Cornillon ;
  • .... — .... : Marie-CĂ©cile de Roget, rĂ©Ă©lue trois fois ;
  • 1668 — 1671 : Louise CĂ©cile de Faverge, fondatrice ensuite de la maison de FrĂ©jus ;
  • 1674 — 1677 : Marie-Gabrielle Mollard ;
  • 1680 — 1683 : Louise-Catherine de Thoire ;
  • 1683 — 1695 : Marie-Barbe de Gingins, de Divonne ;
  • .... — .... : Anne Françoise Dumonal, morte supĂ©rieure en 1713, après avoir dirigĂ© la maison pendant quinze ans ;
  • 1704 — 1742 : Marie-Bonaventure Michely, rĂ©Ă©lue 8 fois pendant une pĂ©riode particulièrement difficile et qui fit achever l'Ă©glise en 1728 ;
  • 1734 — 58 : Anne-AngĂ©lique de Thoire, Ă©lue 7 fois, accueille la communautĂ© d’Annecy ;
  • 1737 — 1776 : Marie-Agathe Dufrenoy, de Cluses, supĂ©rieure en 1746 ;
  • 1758 — 1779 : Geneviève de Foras, grand-tante du comte AmĂ©dĂ©e de Foras ;
  • 1779 — 1788 : Marie-Suzanne Orsier de La Roche, qui exerce la charge pendant neuf ans ;
  • 1788 — 1793 : Anne-Jaqueline Cartier, supĂ©rieure Ă  la RĂ©volution.

Annexes

Bibliographie

Article connexe

Notes et références

  1. « Couvent des Bernardins (ancien) », notice no PA00118425, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Barrière et Montulet-Henneau 2001, L'entrée dans l'ordre de Cîteaux : stratégie familiale et vocation — Louise Perrucard de Ballon, p. 270.
  3. « Louise de Ballon (1591-1668) », sur Bibliothèque nationale de France (consulté le ).
  4. Barrière et Montulet-Henneau 2001, L'entrée dans l'ordre de Cîteaux : stratégie familiale et vocation — Louise Perrucard de Ballon, p. 273.
  5. Alain Guerrier 1994, Rappel historique, p. 249.
  6. J.F. Gonthier, Les Bernardines de La Roche, Congrès des sociĂ©tĂ©s savantes savoisiennes, (lire en ligne), p. 172-174, « II- Leur Ă©tablissement Ă  La Roche (1626) Â».
  7. J.F. Gonthier, Les Bernardines de La Roche, Congrès des sociĂ©tĂ©s savantes savoisiennes, (lire en ligne), p. 174-177, « III- Revenus et Charles Â»
  8. J.F. Gonthier, Les Bernardines de La Roche, Congrès des sociĂ©tĂ©s savantes savoisiennes, (lire en ligne), p. 181-184, « V- Occupations des religieuses Etat moral du Couvent Â»
  9. J.F. Gonthier, Les Bernardines de La Roche, Congrès des sociĂ©tĂ©s savantes savoisiennes, (lire en ligne), p. 177-180, « IV- ArrivĂ©e des soeurs Bernardines d'Annecy Â»
  10. J.F. Gonthier, Les Bernardines de La Roche, Congrès des sociĂ©tĂ©s savantes savoisiennes, (lire en ligne), p. 184-185, « VI- Suppression du Couvent Â»
  11. Paul Guichonnet, « Les sculpteurs de retables à Bonneville au XVIIe siècle », Mémoires et documents publiés par l'Académie du Faucigny, t. 15,‎ , p. 53 (lire en ligne).
  12. J.F. Gonthier, Les Bernardines de La Roche, Congrès des sociétés savantes savoisiennes, (lire en ligne), p. 186-187
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