Coutre (agriculture)
Le coutre est un élément de charrue ou plus rarement d'araire. Les dents ouvreuses d'éléments enfouisseurs de semoir, planteuse, incorporateurs d'engrais et lisier sont aussi appelées coutres ou socs, le soc étant une pièce d'usure facilement remplaçable.
4. Coutre.
Le couteau ou le coutre tranche une bande de terre non labourée le long du sillon immédiatement avant qu'elle ne soit renversée sur le guéret par le soc et le versoir ; il ouvre le passage à ces éléments qui constituent la partie principale de la charrue ; il contribue à compenser la poussée latérale entraînée par le retournement de la terre[1]. Le coutre est optionnel sur les charrues modernes, mais reste très employé.
Étymologie et symbolique
Du latin culter : coutre de charrue, couteau[2]. Le mot est lié à cultio : culture, agriculture ; culture. Le coutre est donc l'un des symboles de l'agriculture et à ce titre figure sur les blasons de certaines villes.
Description
On donne au coutre des formes très variées; quelquefois on le fait parfaitement droit, souvent on lui donne la forme d'une faucille ou même on le courbe dans le sens opposé en lui donnant une sorte de ventre. On croit faciliter son entrée dans le sol par le moyen de ces diverses formes mais comme la ligne courbe est plus longue que la ligne droite, il semble au contraire que la résistance en est augmentée et qu'un coutre droit est préférable[1]. On utilise aussi des coutres ciculaires (disques remplaçables).
Le coutre est en acier forgé d'une seule pièce et trempé au moins sur la partie travaillante pour limiter l'usure. À la différence de la rasette, il ne comporte pas de soc amovible. Lorsque la charrue comporte plusieurs corps de travail, on n'équipe parfois que le premier corps d'un coutre. Lorsque la charrue est équipée de rasettes, on peut rajouter ou non un coutre si la longueur de l'age le permet. Si la charrue ne comporte pas de coutre, on peut parfois utiliser des socs comportant une extension verticale faisant office de coutre.
Variante historique
La reille utilisée au Moyen-Âge remplaçait à la fois le coutre et le soc et était souvent la seule pièce en fer, le reste de la charrue, y compris le versoir, étant en bois ; ensuite la charrue lourde comporte idéalement un coutre en fer[3].
Notes et références
- Cet article est partiellement ou en totalité issu de l'article intitulé « Coutre » (voir la liste des auteurs).
- Albrecht Daniel Thaër, Crud. Principes raisonnés d'agriculture. A. Cherbuliez, 1831. Consulter en ligne
- Gaffiot
- Pascal Reigniez, L'outil agricole en France au Moyen âge, Errance, (ISBN 2-87772-227-9 et 978-2-87772-227-8, OCLC 689957512, lire en ligne)