Costume de danseuse de flamenco
Robe Gitane ou costume de danseuse de flamenco est la tenue traditionnelle dont est revêtue la bailaora (danseuse de flamenco) à l'origine. Cependant des variantes peuvent lui être apportées.
Présentation
La tenue traditionnelle se compose de chaussures Ă talons hauts (pour le taconeo) et d'une robe colorĂ©e (gĂ©nĂ©ralement rouge, blanche ou noire, et souvent Ă gros pois), longue jusqu'Ă la cheville et parĂ©e de volants (sur la jupe, ainsi que parfois sur les manches)[1] - [2]. Parfois ces volants, au bas de la robe, s'allongent et s'Ă©largissent et peuvent se transformer en une sorte de traĂ®ne impressionnante (notamment pour les costumes d'apparat, ou les explorations des crĂ©ateurs de la mode en Andalousie). Cette traĂ®ne pourrait sembler un obstacle Ă la fluiditĂ© de la danse flamenca, mais elle devient en fait, par l'habiletĂ© des bailaoras, l'occasion de crĂ©er des variantes dans la gestuelle de la danse, ramenant d'un brusque mouvement tournant et dĂ©cidĂ© du talon leur traĂ®ne dans le sens souhaitĂ©, ou la ramassant gracieusement dans une de leurs mains (voir par exemple le jeu de la cantaora et bailaora Estrella Morente avec sa longue traĂ®ne dans cette interprĂ©tation de "BulerĂas de los muelles"[3]).
Les épaules sont souvent recouvertes d'un grand châle de soie à franges (châle mantille). Les cheveux sont traditionnellement attachés en chignon.
Mais aujourd’hui, de nombreuses danseuses gardent les cheveux lâchés (pelo suelto) et utilisent les mouvements de leur chevelure flottante, là encore, comme un élément de leur chorégraphie (voir les films de Carlos Saura, et notamment dans l'extrait proposé en référence du film Flamenco, Flamenco en 2010[4]).
Origines
Le costume couramment porté dans le passé par les gitanes a été par la suite généralisé et popularisé comme costume typique de l'Andalousie dans de nombreuses fêtes folkloriques locales.
L'origine de cette toilette remonte à la fin du XIXe siècle, quand les vendeuses, accompagnant les maquignons, se rendaient à la foire aux bestiaux seulement vêtues de modestes blouses de percale qu'elles ornaient de volants pour cette occasion festive. Par la suite, les classes possédantes et les citadins copièrent le vêtement de ces paysannes.
De même pour le costume flamenco des hommes, popularisé sous le nom de costume court andalou "campero" (rustique). À partir de la Feria de Abril célébrée à Séville en 1929, ces costumes se virent consacrés comme vêtements officiels pour participer à l'événement, tradition qui se poursuit encore aujourd'hui.
Variantes
Des variantes sont observées dans le passé et dans la modernité. Ainsi certaines danseuses, comme Carmen Amaya par exemple, préfèrent adopter le costume masculin et se produisent en pantalon.
De nos jours, on observe certaines variantes du costume de la danseuse de flamenco qui vont soit dans le sens d'une sobriĂ©tĂ© accrue (voir par exemple certaines chorĂ©graphies de la bailaora Sara Baras ou du bailaor Antonio Gades, notamment dans les films de Carlos Saura consacrĂ©s au flamenco), soit dans le sens de l’excès et de la fantaisie: exagĂ©ration des volants infĂ©rieurs en traĂ®ne de plus en plus longue dĂ©jĂ Ă©voquĂ©e ici (voir par exemple certains costumes de la bailaora MarĂa PagĂ©s), ou dissymĂ©trie dans le "tombĂ©" de la jupe, longue fente, jupons de dessous de plus en plus complexes, manches diffĂ©rentes (voir les vidĂ©os dĂ©jĂ proposĂ©es) ; tous Ă©lĂ©ments qui deviennent alors les supports de la crĂ©ativitĂ© chorĂ©graphique.
De même, au-delà de sa dimension folklorique, voire d'attraction touristique typique de l'histoire de l'Andalousie et de l'exotisme andalou, en lien avec l'idée que le flamenco est non seulement un art ou mais aussi un mode de vie intimement lié à l'"être ensemble" des communautés gitanes, de nombreux témoignages cinématographiques donnent à voir que le flamenco peut aussi se danser en vêtements quotidiens d'aujourd'hui ou même en Blue Jeans, lors des fêtes et des rassemblements rythmant la vie des gitans, comme dans plusieurs scènes du film Vengo de Tony Gatlif (2000)[5] ou de Carmen de Carlos Saura (1983).
Influences
Les créateurs de mode et stylistes se sont inspirés de ces modèles pour créer des robes de style flamenco, comme Giorgio Armani, John Galliano[6], de même que Christian Lacroix ou Balenciaga[7].
En 1987, Madonna porte une robe andalouse typique dans le clip de sa chanson La Isla Bonita.
Certains dessins et peintures de Pablo Picasso et de Sonia Delaunay présentent également les traits caractéristiques des tenues de danseuses de flamenco.
Accessoires
De nombreux accessoires accompagnent la tenue de la danseuse :
- le châle
- les chaussures
- les peignes[8]
- les boucles d'oreilles
- les castagnettes
- l'Ă©ventail
- la fleur flamenca.
Notes et références
- (es) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en espagnol intitulé « Traje de flamenca » (voir la liste des auteurs).
- « costumes », sur laetitia.perono.free.fr (consulté le )
- « Flamenco: Le vêtement des danseuses de flamenco | don Quijote France », sur donQuijote (consulté le )
- « Estrella Morente - BulerĂas de los muelles » [vidĂ©o], sur YouTube (consultĂ© le ).
- « Estrella Morente "Tangos" (www.iberiarecords.com) » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
- « Vengo flamenco gypsies dancing spain spanish music latin HD » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
- « http://www.luxos.com/across-spain/things-to-do/6205-flamenco-fashion-a-guide »
- « PHOTOS - Christian Lacroix, un voyageur immobile : Christian Lacroix, l'enfant couturier », Premiere.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
- « Accessoires de coiffure, peigne à cheveux, épingles, barrettes, tiares, couronnes, harkamm, peineta, pettini | Creative-museum », sur www.creative-museum.com (consulté le )
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- (en) [vidéo] Clip officiel de La Isla Bonita sur YouTube