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Correctiv

Correctiv est Ă  la fois une organisation non gouvernementale (ONG), une cellule internationale d'investigation journalistique, un mĂ©dia allemand et une maison d'Ă©dition[1]. Cet organisme Ă  but non lucratif fondĂ© en 2014 a des bureaux Ă  Essen et Berlin. Il se prĂ©sente comme Â« le premier centre d'investigation Ă  but non lucratif dans l'espace germanophone ».

Correctiv
Histoire
Fondation
Organisation
Effectif
40 employés ()
Fondateur
David Schraven (en)
Directeur
David Schraven (en)
Sponsors
RĂ©compense
Prix Grimme en ligne ()
Site web

Objectifs

Correctiv entend répondre à une crise contemporaine des médias et journaux. Le média, qui publie principalement sur internet, se concentre sur l'investigation, transmet gratuitement[2] les résultats de ses enquêtes aux médias partenaires, et réduit drastiquement les frais d'impression et de distribution[3]. Il « se veut le laboratoire d'un nouveau journalisme, à mi-chemin entre l'agence de presse et l'ONG »[2].

Histoire

Correctiv est créé en , sous le statut d'organisme à but non lucratif.

Le financement initial de 3 millions d'euros, pour les trois premières annĂ©es, est couvert par la fondation Brost, d'Essen[4].

Markus Grill est le rĂ©dacteur en chef de Correctiv de Ă  , il est alors remplacĂ© par Oliver Schröm[5].

En 2017 Facebook conclut un partenariat avec Correctiv : le mĂ©dia exerce une activitĂ© de vĂ©rification ou factchecking de contributions identifiĂ©es sur le rĂ©seau social par des utilisateurs comme relevant d'un canular ou de fake news[6].

Un partenariat existe Ă©galement avec le journaliste turc Can DĂĽndar[7] - [8]

Le , Correctiv a publié en coopération avec d'autres médias dans 11 pays les résultats de son enquête portant sur la fraude fiscale dans le cadre des CumEx Files[9].

Le succès de Correctiv inspire le lancement du site de journalisme d'enquête Disclose en France en 2018[10].

Le rédacteur en chef de Correctiv, Oliver Schröm, est poursuivi en justice en 2018 pour avoir enfreint le secret des affaires en révélant ce qui semble être « le plus gros braquage fiscal de l'histoire » dans le monde, à partir des CumEx Files documents qui en 2021 a permis de calculer que les contribuables ont été dans une quinzaine de pays (dont l'Allemagne et la France, principalement) escroqués de 150 milliards d'euros environ en quelques années[11].
Le journal réagit en dénonçant un procès-bâillon et « une attaque à la liberté de la presse »[12] - [13]. Le quotidien Die Welt estime que cette poursuite contre Correctiv « montre à quel point la liberté de la presse est menacée » en Allemagne[14]. Selon les enquêteurs (en 2021), malgré quelques mesures prises dont aux Etats-Unis depuis 2010, puis en Allemagne et en France, ce type de fraude fiscale est encore possible, alors que les autorités nient leur responsabilité quant à la persistance des failles dans le système boursier et les règles cadrant la finance internationale[11].

Organisation

David Schraven dirige le centre d'investigation Correctiv. Un conseil de surveillance contrôle et certifie les comptes. Un conseil d'éthique veille à la qualité du travail journalistique.

La rédaction comporte une dizaine de journalistes à temps plein et trois développeurs web[2].

Financement

En tant qu'organisme Ă  but non lucratif, Correctiv est financĂ© par les contributions de ses membres, des dons privĂ©s et des contributions de fondations. Correctiv compte environ 1 200 membres en [2]. Il ne dĂ©pend pas des ressources publicitaires ou de ses ventes, mais parvient Ă  lever des fonds Ă  hauteur de plus d'un million d'euros par an en 2018[10]. Les principaux soutiens de Correctiv sont la Fondation Brost, la fondation Rudolf Augstein, la  Bundeszentrale fĂĽr politische Bildung (Centre fĂ©dĂ©ral pour l'Ă©ducation politique) et Google (en 2016: 26.884 euros)[15] - [16]. Les dons supĂ©rieurs Ă  1000 euros donnent lieu Ă  publication de l'identitĂ© du donateur sur le site[17].  Correctiv reçoit  en 2017 un don de l'Open Society Foundations[18].

Prix

  • L'Équipe de Correctiv reçoit en 2014 le prix allemand du Journaliste de l'annĂ©e, dans la catĂ©gorie RĂ©vĂ©lation[19].
  • Pour son reportage web MH17 – la recherche de la vĂ©ritĂ©, sur le vol 17 de la Malaysia Airlines, Correctiv reçoit le Grimme Online Award de la catĂ©gorie Information[20] - [21]. Le jury salue un reportage « qui est un exemple de ces contributions de grande qualitĂ©, qui honorent le centre d'investigation d'intĂ©rĂŞt public Correctiv, qui les met Ă  disposition des autres mĂ©dias »[22].
  • Prix allemand du Reportage dans la catĂ©gorie Innovation en 2016[23].
  • Prix allemand du journaliste de l'annĂ©e dans la catĂ©gorie Ă‰quipe de l'annĂ©e[24].
  • Prix franco-allemand du journalisme en 2015 et 2018.

Critiques

Die Tageszeitung critique le manque de précision d'une enquête de Correctiv en 2014[25]. Correctiv publie un droit de réponse[26].

Correctiv a déposé en 2015 un recours auprès du Ministère des affaires étrangères allemand sur le fondement de la loi sur la liberté de l'information[27]. Des critiques ont alors estimé que Correctiv outrepassait les règles du journalisme pour se positionner plutôt en activiste[28] - [29].

Au printemps 2017 Correctiv publie un article sur une candidate de  l'AfD en RhĂ©nanie du nord-Westphalie, et indique qu'elle avait travaillĂ© comme prostituĂ©e. Les auteurs, David Schraven et Georg Kontekakis ont justifiĂ© la publication en indiquant que ce parti Ă©tait opposĂ© Ă  la prostitution. Cet article a Ă©tĂ© frĂ©quemment critiquĂ©, et le tribunal de DĂĽsseldorf a interdit Ă  Correctiv de poursuivre la diffusion de l'article incriminĂ©[30] - [31] - [32] - [33].

Notes et références

  1. Verlagsprogramm Correctiv.org
  2. Prune Antoine, « Correctiv : La rédaction qui bouscule le paysage médiatique allemand », TéléObs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. Klaas-Wilhelm Brandenburg: Raum fĂĽr Notizen mit Markus Grill.
  4. Journalismusprojekt Correct!
  5. Oliver Schröm wird neuer Chefredakteur von CORRECTIV. 22.
  6. Fabian Reinbold: Deutsches RecherchebĂĽro soll Falschmeldungen auf Facebook richtigstellen.
  7. „Wir sind frei“ – Correctiv bringt deutsch-türkisches Medium „Özgürüz“ online. heise online, 24.
  8. Ă–zgĂĽrĂĽz Startseite. ozguruz.org, 24.
  9. tagesschau.de: "Cum-Ex-Files"-Recherche: Angriff auf Europas Steuerzahler.
  10. Hélène Riffaudeau, « Disclose, le premier média d’investigation non lucratif se lance en France », L'Obs,‎ (lire en ligne, consulté le )
  11. (en-US) « CumEx Files 2.0 – The outrageous tax fraud goes on », sur correctiv.org, (consulté le )
  12. Rachel Knaebel, « Secret des affaires : un journaliste allemand poursuivi pour avoir révélé une énorme fraude fiscale », sur Basta (consulté le )
  13. Maxime Vaudano, « La justice allemande enquête sur le journaliste à l’origine des « CumEx Files » pour violation du secret des affaires », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  14. Christian Meier, « Der Fall Correctiv zeigt, wie gefährdet die Pressefreiheit ist », DIE WELT,‎ (lire en ligne, consulté le )
  15. correctiv.org Finanzen und Jahresberichte (abgerufen am 4.
  16. Correctiv soll Fake News auf Facebook richtigstellen.
  17. Jahresberichte auf correctiv.org
  18. (de) Johannes Steger, « Correctiv: Soros spendet für Kampf gegen Fake-News », Handelsblatt,‎ (lire en ligne, consulté le )
  19. BegrĂĽndung der Jury vom 19.
  20. « Grimme Online Award 2015: Ausgezeichnete Infos und Unterhaltung | tagesschau.de », (consulté le )
  21. Grimme Online Award: „Tagesspiegel“-Chef für Newsletter ausgezeichnet.
  22. « Grimme Online Award | Preisträger 2015 », (consulté le )
  23. Reporterpreis 2016 - Das sind die Preisträger In: Spiegel Online, 6.
  24. Das sind die Journalisten des Jahres 2016 – Medium Magazin Beta.
  25. Das Correctiv korrigiert sich.
  26. Kritik der taz - wir antworten.
  27. Recherchen zu Absturz von MH17.
  28. Kommunikation oder Pranger?
  29. Ein Jahr RecherchebĂĽro "Correctiv".
  30. Stefan Winterbauer: Wie das RecherchebĂĽro Correctiv das Sexleben einer AfD-Politikerin enthĂĽllte und sich einen Shitstorm fing, Meedia, 3.
  31. Stefan Winterbauer: Der angebliche AfD-„Sex-Skandal“ hat für Correctiv ein juristisches Nachspiel – Gericht verbietet Verbreitung des Artikels, Meedia, 11.
  32. Stefan Winterbauer: „AfD-Sex-Skandal“-Bericht auch innerhalb von Correctiv umstritten – Ethikrat befasst sich mit dem Fall, Meedia, 12.
  33. Michael Hanfeld: Umgangsformen im Netz: Wer Hass sät, Frankfurter Allgemeine Zeitung, 13.

Liens externes

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