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Ingénieur des télécommunications

En France, un ingénieur des télécommunications est soit un membre du Corps des ingénieurs des télécommunications (aujourd’hui fusionné avec le Corps des mines), soit un ingénieur civil des télécommunications.

Les ingénieurs du Corps des télécommunications (ou ingénieur des télécommunications tout court) étaient des fonctionnaires formant un des grands corps techniques d’encadrement supérieur de la fonction publique d’État, à vocation interministérielle. Leur activité dépassait le domaine des télécommunications et touchait toutes les technologies de l'information et de la communication. En 2005 on comptait 185 emplois budgétaires d'ingénieur des télécommunications au sein des ministères.

Les membres de ce corps étaient en majorité d'anciens élèves de l’École polytechnique, d’autres étant anciens élèves de l’École normale supérieure (ENS), voire des ingénieurs provenant de promotions internes. En outre, ils avaient généralement été élèves (élèves-ingénieurs ou ingénieurs-élèves[a]) dans l'École nationale supérieure des télécommunications (désormais rebaptisée « Télécom Paris »), voire l’École nationale supérieure des mines de Paris (parfois appelée « Mines ParisTech »).

Par décret 2009-63 du , portant statut particulier des ingénieurs des mines, le Corps des télécommunications a été fusionné avec le Corps des mines, dont les missions ont été étendues aux technologies de l’information, et dont les membres occupent des emplois de la fonction publique concernant le numérique et les télécommunications.

Les ingénieurs civils des télécommunications, non membres du corps, sont les ingénieurs diplômés de l’une des écoles d’ingénieurs des télécommunications, notamment de celles regroupées au sein de l'institut Mines-Télécom.

On trouve des ingénieurs civils des télécommunications dans différents domaines de l’économie où ils apportent leur connaissances en matière de technologies de l’information, voire leurs compétences d’ingénieur généraliste.

Historique

Les ingénieurs des télécommunications (IGT) étaient avant 1967 les ingénieurs des télégraphes.

Leur statut est régi par le décret 67-715 du dont la dernière modification a été réalisée par le décret n°2006-96 du . Ils sont compétents pour traiter toute question de nature scientifique, technique, administrative, organisationnelle, économique ou sociale concernant le développement, l'utilisation ou le contrôle des technologies de l'information et de la communication et des services qui leur sont associés. Ils ont vocation à exercer des fonctions d'encadrement, de direction, de contrôle, d'inspection, d'évaluation de politiques publiques, d'étude, d'expertise et de recherche ou d'enseignement.

Les ingénieurs des télécommunications ont contribué au développement des télécommunications et des technologies de l'information en France en particulier :

  • dans les années 1950 avec la mise en place du Centre national d'études des télécommunications (Cnet) qui a initié des travaux aboutissant dix à quinze ans plus tard à l'invention de la commutation électronique et à la création de l'industrie des télécommunications spatiales ;
  • à partir du milieu des années 1970 avec le plan de rattrapage de l'équipement téléphonique en France ;
  • dans les années 1980 avec le lancement des premières études sur la téléphonie mobile numérique, devenue GSM ;
  • dans les années 1990 avec les brevets sur le codage du son et de l'image ayant conduit aux normes MPEG ;
  • ils ont contribué au processus d'ouverture des télécommunications en France à la fois en aidant à transformer la direction générale des Télécommunications en une entreprise, France Télécom, à capitaux aujourd'hui majoritairement privés, et en participant à la création d'une régulation en France avec l'Autorité de régulation des télécommunications (ART) devenue depuis Arcep.

Les ingénieurs des télécoms étaient employés pour la plupart par la direction générale des Télécommunications, qui était partie prenante de l'organisation de l'État et rattachée au ministère des Postes et Télécommunications jusqu'à la création de l'établissement public France Télécom, au début des années 1990. À cette date, un travail a été réalisé par Michel Combes et J.P. Souzy pour déterminer les besoins de l'État en ingénieurs des télécommunications et le nombre qui serait nécessaire. Le recrutement annuel d'IGT a alors progressivement baissé et les IGT ont progressivement vu leur débouché de fin d'études s'orienter vers les services de l'État sur les questions liées aux technologies de l'information et vers les autorités de régulation (Arcep et CSA) ; depuis le début des années 2000, France Télécom ne recrute plus d'IGT en fin de formation sauf ponctuellement dans ses services de recherche et développement.

À la suite d'une étude réalisée en 2007 par M. Combes, ingénieur des télécoms, et M. Mortureux, ingénieur des mines, il a été décidé par le gouvernement que le Corps des télécommunications fusionnerait le avec le Corps des mines, dépendant lui aussi du ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi.

Métiers des ingénieurs de l’ex-Corps des télécommunications

Les mille cent ingénieurs de l’ex-Corps des télécommunications en activité sont employés pour un tiers environ en activité dans les administrations ou les services publics, pour un tiers dans le groupe France Télécom / Orange, et pour un tiers dans les autres entreprises. Ils travaillent avec les entreprises ou services suivants :

Cette liste n'est pas exhaustive. Outre les secteurs des télécommunications et de l'informatique, on retrouve aussi les ingénieurs des télécommunications dans la banque et la finance ainsi que dans les administrations françaises et européennes.

Les ingénieurs, en activité dans le domaine public, sont classés selon les grades administratifs suivants : ingénieur-élève, ingénieur, ingénieur en chef, ingénieur général. Chaque niveau comporte un certain nombre, variable, d'échelons.

Les ex-ingénieurs des télécommunications, désormais devenus ingénieurs du Corps des mines, sont gérés par le Conseil général de l'économie, de l'industrie, de l'énergie et des technologies depuis la fusion avec le Corps des mines (ancien Conseil général des technologies de l'information, le CGTI, créé en 1996).

Les ingénieurs civils des télécommunications

Accès aux formations

Les modes de recrutement des écoles diffèrent selon les filières de formation et selon la longueur de leurs études.

Concernant les écoles membres ou associées à l'Institut Mines-Télécom, les principaux modes de recrutement sont les suivants :

  • sur concours à l’issue des classes préparatoires scientifiques ;
  • sur titres et sélection à partir d’un diplôme universitaire de licence ou master ;
  • sur épreuves et entretien en apprentissage pour les titulaires d’un diplôme universitaire de technologie (DUT) ;
  • sur titres avec un Bachelor ou un Master (ou équivalent) depuis une université européenne et étrangère dans le cadre d’un accord de mobilité inter-établissement ;
  • sur titres avec un diplôme d’ingénieur de l’École polytechnique.

Les élèves-ingénieurs recrutés par le concours commun Mines-Ponts effectuent trois ans d’études.

Les élèves-ingénieurs recrutés sur titres effectuent deux ans d’études s’ils sont titulaires d’un Master 1 ou 2 scientifique ou trois ans s’ils sont titulaires d’une licence scientifique.

Métiers

Le métier le plus répandu chez les diplômés des écoles des télécommunications, à la sortie de leurs écoles, est le conseil (près d’un tiers des diplômés).

Viennent ensuite les études et le développement informatiques avec près d’un quart des diplômés.

à parts à peu près égales, on trouve ensuite les métiers du commercial et du management, la recherche et le développement (« R & D ») et les études ainsi que l’enseignement, enfin les autres métiers au premier rang desquels la finance.

D’une manière générale, l’enseignement généraliste dispensé par les écoles des télécommunications explique la diversité des métiers exercés par les ingénieurs civils des télécommunications.

Notes et références

Notes

  1. La catégorie des ingénieurs-élèves correspond aux anciens polytechniciens ou normaliens qui ont donc déjà un titre d’ingénieur ou équivalent.

Références

Annexes

Articles connexes

Liens externes