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Corps combattants des citoyens patriotiques

Les corps combattants des citoyens patriotiques (ć›œæ°‘çŸ©ć‹‡æˆŠé—˜éšŠ, Kokumin GiyĆ« Sentƍtai) Ă©taient des unitĂ©s de dĂ©fense civile organisĂ©es en 1945 dans l'empire du Japon comme mesure dĂ©sespĂ©rĂ©e face Ă  une invasion ennemie imminente (opĂ©ration Downfall (Ketsugo Sakusen)) durant les derniers temps de la Seconde Guerre mondiale.

Écoliùres recevant une formation au maniement du fusil à Tokorozawa en 1945.

Équivalent japonais du Volkssturm allemand[1], le commandant en chef Ă©tait l'ancien premier ministre et gĂ©nĂ©ral Kuniaki Koiso[2].

Histoire

Corps de volontaires

En , le cabinet du premier ministre Kuniaki Koiso passa une loi instituant la crĂ©ation d'unitĂ©s de dĂ©fense civiles, les Corps de volontaires (ć›œæ°‘çŸ©ć‹‡éšŠ, Kokumin GiyĆ«tai). Avec l'aide de l'association de soutien Ă  l'autoritĂ© impĂ©riale, des tonarigumi et du parti de la jeunesse du grand Japon, des unitĂ©s furent crĂ©Ă©es en .

Les corps de volontaires n'Ă©taient pas combattants mais Ɠuvraient Ă  la prĂ©vention des incendies, Ă  assurer la production alimentaire et Ă  organiser les Ă©vacuations. Tous les hommes de 12 Ă  65 ans et les femmes de 12 Ă  45 ans en Ă©taient membres. Ils recevaient une formation de lutte contre les incendies et des premiers secours.

Reformation en milice

Étudiants miliciens s'entrainant avec la 52e armĂ©e japonaise sur une plage de la prĂ©fecture de Chiba.

En , le cabinet japonais dĂ©cida de reformer les corps de volontaires en milices civiles. En juin, il passa une loi spĂ©ciale de conscription et nomma les unitĂ©s de milices Corps combattants des citoyens patriotiques (ć›œæ°‘çŸ©ć‹‡æˆŠé—˜éšŠ, Kokumin GiyĆ« Sentƍtai).

Les corps seraient organisĂ©s si des forces ennemies Ă©taient dĂ©barquĂ©es prĂšs du Japon. Les gouverneurs des prĂ©fectures pouvaient recruter tous les hommes de 15 Ă  60 ans et les femmes non mariĂ©es de 17 Ă  40 ans en bonne santĂ©[1]. Les commandants Ă©taient choisis parmi les militaires Ă  la retraite et les civils ayant une expĂ©rience des armes.

Les corps combattants des citoyens patriotiques étaient conçus pour servir de principale réserve du second front des forces japonaises pour engager une guerre de positions contre les troupes ennemies. AprÚs l'invasion alliée, les milices étaient destinées à former la résistance et à organiser des cellules de guérilla dans les villes, les villages ou les montagnes.

28 millions de réservistes

Fin , quelque 28 millions de personnes furent considérées comme aptes au combat. Les armes, les uniformes et l'entraßnement faisaient généralement défaut : certains hommes étaient armés de mousquets, d'arcs ou de lances en bambou ; néanmoins, il était attendu d'eux qu'ils fassent ce qu'ils avaient à faire avec ce qu'ils avaient[3] :

« À une jeune lycĂ©enne mobilisĂ©e, Yukiko Kasai, on donna une alĂȘne : "MĂȘme si vous ne tuez qu'un soldat amĂ©ricain cela fera l'affaire. Il vous suffit de viser l'abdomen"[4]. »

Les corps combattants des citoyens patriotiques ne furent cependant jamais utilisĂ©s au combat au Japon mĂȘme, exceptĂ© dans le sud de Sakhaline (la bataille d'Okinawa eut lieu avant leur crĂ©ation). Des unitĂ©s similaires furent levĂ©es dans les territoires extĂ©rieurs du Japon et utilisĂ©es au combat. Celles de CorĂ©e, du Guandong et du Mandchoukouo subirent de lourdes pertes lors de l'invasion soviĂ©tique de la Mandchourie durant les derniers jours de la guerre[5].

Les corps combattants des citoyens patriotiques furent abolis par les forces alliées aprÚs la défaite japonaise.

Équipement

Les unités étaient théoriquement armées des armes suivantes :

Dans les faits, seules des armes beaucoup moins sophistiquées étaient disponibles :

Voir aussi

Dans d'autres nations:

Références

  1. (en) Tsuyoshi Hasegawa, The end of the Pacific war : Reappraisals, Stanford (Calif.), Stanford University Press, , 331 p. (ISBN 978-0-8047-5427-9 et 0-8047-5427-6, lire en ligne), p. 75–77
  2. (en) Ben-Ami Shillony, Politics and Culture in Wartime Japan, Oxford, Oxford University Press, , 240 p. (ISBN 0-19-820260-1, lire en ligne), p. 82–83
  3. Frank, Downfall, p. 188–9. Bauer and Coox, OLYMPIC VS KETSU-GO.
  4. Frank, Downfall, p. 189.
  5. Frank, Downfall, the End of the Japanese Empire
  • Edward J. Drea, In the Service of the Emperor : Essays on the Imperial Japanese Army, University of Nebraska Press, , 299 p. (ISBN 0-8032-1708-0), « Japanese Preparations for the Defense of the Homeland & Intelligence Forecasting for the Invasion of Japan »
  • (en) Frank Richard B, Downfall : The End of the Imperial Japanese Empire, New York, Random House, , 484 p. (ISBN 978-0-14-100146-3)
  • John Ray Skates, The Invasion of Japan : Alternative to the Bomb Downfall, New York, University of South Carolina Press, , 276 p. (ISBN 0-87249-972-3)
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