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Nambu Type 94

Le pistolet Nambu Type 94 (äčć››ćŒæ‹łéŠƒ KyĆ«yon-Shiki KenjĆ«) est un pistolet semi-automatique 8mm dĂ©veloppĂ© par Kijirƍ Nambu et ses associĂ©s de l'ArmĂ©e ImpĂ©riale japonaise. Il fait partie d'une sĂ©rie de pistolets semi-automatiques qui compte cinq variantes : le Type A ModĂšle 1902 (aussi appelĂ© "Grand-PĂšre Nambu"), le Type A ModĂšle 1902 ModifiĂ© ("Papa Nambu"), le Type B ("BĂ©bĂ© Nambu"), le Type 14 (捗郹捁曛ćčŽćŒè‡Șć‹•æ‹łéŠƒ) et enfin le Type 94.

Type A94
Image illustrative de l'article Nambu Type 94
Nambu Type 94
Présentation
Pays Drapeau de l'Empire du Japon Empire du Japon
Type Pistolet
Conflit(s) Seconde Guerre mondiale
Munitions 8x22 mm Nambu
Concepteur Kijirƍ Nambu
Fabricant Nambu Rifle Manufacturing Company
PĂ©riode d'utilisation 1935-1945
Production 71.000
Poids et dimensions
Masse (non chargé) 0,765 kg
Longueur(s) 187 mm
Longueur du canon 96 mm
Caractéristiques techniques
Mode d'action Semi-automatique simple action
Portée pratique 50 m
Cadence de tir 20 coups par minute
Vitesse initiale 305 m/s
Capacité 6 cartouches
Viseur V fixe

Le dĂ©veloppement du Type 94 dĂ©buta en 1929, et aprĂšs plusieurs modifications le prototype final fut testĂ© et adoptĂ© officiellement par l'ArmĂ©e japonaise Ă  la fin de 1934 (calendrier Japonais, 2594). Le Type 94 est entrĂ© en production en 1935 et environ 71 000 pistolets ont Ă©tĂ© fabriquĂ©s jusqu'Ă  l'arrĂȘt de sa production en 1945.

Le Type 94 fut conçu Ă  l’origine pour les tankistes japonais (chez qui cette arme Ă©tait populaire) et les membres d'Ă©quipage d'aĂ©ronefs qui prĂ©fĂ©raient une arme plus lĂ©gĂšre. Les experts en armes japonaises ont par la suite critiquĂ© certains Ă©lĂ©ments de conception du Type 94. Le pistolet pouvait en effet tirer involontairement avant que la culasse ne soit complĂštement verrouillĂ©e si la barre de sĂ»retĂ© situĂ©e sur le cĂŽtĂ© du rĂ©cepteur Ă©tait desserrĂ©e et que le pistolet Ă©tait mal manipulĂ©. De plus, le processus de dĂ©montage du pistolet Ă©tait trĂšs complexe et fastidieux. La qualitĂ© de construction du Type 94 diminua au cours de sa production. Les derniers pistolets fabriquĂ©s en 1945 le furent grossiĂšrement.

Historique

Le Nambu Type 94 fut conçu par Kijirƍ Nambu aprĂšs qu'il eut pris sa retraite de l'ArmĂ©e japonaise et fondit la Nambu Rifle Manufacturing Company[1]. La conception du Type 94 commença en 1929, avec l'objectif de rĂ©duire la masse et le prix du prĂ©cĂ©dent Nambu. L'ArmĂ©e impĂ©riale japonaise estima qu'un pistolet plus petit de conception simple pouvant contenir la cartouche standard Nambu de 8 × 22 mm Ă©tait nĂ©cessaire pour remplacer le plus grand, plus lourd, et seul pistolet militaire officiel, le Nambu type 14. La demande d'une arme de poing pour les officiers augmentait en raison de l'invasion japonaise de la Mandchourie pendant la Seconde Guerre sino-japonaise. L'armĂ©e japonaise souhaitait Ă©galement un nouveau modĂšle de sĂ©curitĂ© afin d'Ă©viter les dĂ©charges involontaires pendant le nettoyage, ce qui Ă©tait courant parmi le personnel japonais. La dĂ©nomination du pistolet type 94 reflĂšte le changement de nomenclature japonais avec le 94, revenant Ă  la fondation mythique du Japon en 660 avant l'annĂ©e 2594 Ă  la place de la pĂ©riode de rĂšgne de l'empereur traditionnellement utilisĂ© comme pour nommer le revolver Type 26 ou le pistolet Nambu Type 14[2] Le prototype final du Type 94 fut officiellement adoptĂ© par l'ArmĂ©e japonaise Ă  la fin de 1934, aprĂšs plusieurs modifications. La production dĂ©buta sous la supervision de l'Arsenal de l'ArmĂ©e de Nagoya Ă  la Nambu Rifle Manufacturing Company et plus tard son successeur, Chuo Kogyo Company, Ltd. Environ 71 000 pistolets furent produites pour l'armĂ©e, mais la quantitĂ© exacte est inconnue en raison de la production de pistolets sans numĂ©ros de sĂ©rie et non datĂ©s. Pendant la Seconde Guerre mondiale, ce pistolet devint une arme de prĂ©dilection pour les Ă©quipages de char et les parachutistes qui avaient besoin d'un pistolet plus petit et plus pratique. Le Type 94 n'a jamais Ă©tĂ© officiellement adoptĂ© par la Marine impĂ©riale japonaise, mais il Ă©tait disponible pour les officiers par l'intermĂ©diaire du syndicat des officiers japonais.

Conception

Un pistolet Type 94 au Hong Kong Museum of History

Le Type 94 pistolet est actionnĂ© par un mĂ©canisme diffĂ©rent des prĂ©cĂ©dentes armes de poing japonaises[3]. Contrairement aux pistolets Nambu conçus prĂ©cĂ©demment, le Type 94 fonctionne avec un marteau dissimulĂ© et un percuteur. Selon les auteurs, Harry L. Derby et James D. Brown, ce percuteur est intrinsĂšquement faible et susceptible de se briser Ă  cause d'un renfoncement de coupe prĂ©vu pour la traverse qui est sujette Ă  la rupture. Le mĂ©canisme de mise Ă  feu par marteau plus solide fut dĂ©veloppĂ© et inclus dans le Type 94 pour remplacer le mauvais systĂšme du Nambu Type 14. Le systĂšme de verrouillage est du type Ă  bloc montant flottant indĂ©pendamment entre les pattes situĂ©es sous l'extrĂ©mitĂ© de la chambre du canon. L'unique ressort hĂ©licoĂŻdal est disposĂ© autour du cylindre au lieu de l'arriĂšre du canon que l'on trouve sur les autres pistolets Nambu. La poignĂ©e est plus petite que les autres pistolets japonais avec des plaquettes en bois lisse[4] mais selon l'auteur Jeff Kinard, elle est plus confortable Ă  l'usage pour des hommes avec des petites mains[5]. Le magasin contient un maximum de six cartouches en raison de la petite poignĂ©e et il est difficile de recharger l'arme, la pression du boulon le retenant Ă  l'intĂ©rieur du pistolet. Le loquet du chargeur dĂ©passe suffisamment pour se dĂ©sengager occasionnellement lorsque le pistolet est placĂ© sur son cĂŽtĂ© gauche et sur une surface dure. Le chargeur pouvait Ă©galement se dĂ©sengager s'il Ă©tait pressĂ© dans son Ă©tui. Le levier de sĂ©curitĂ© manuel est situĂ© Ă  l'arriĂšre gauche du cadre et porte le kanji "Feu et SĂ©curitĂ©" estampĂ© sur le cadre. Le viseur avant sur le canon et le V fixe arriĂšre Ă©taient parfois mal alignĂ©s, ce qui les rendait inutilisables. La visĂ©e arriĂšre fut rĂ©duite Ă  une simple encoche en 1944 (la partie avant restant inchangĂ©e), et moins d'attention furent accordĂ©s aux dĂ©tails pendant la Seconde Guerre mondiale[6].

La production finale

Vue de gauche: la gùchette est la tige encastrée au-dessus de la gùchette

La qualitĂ© du Nambu Type 94 diminua vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, les Japonais Ă©tant confrontĂ©s aux bombardements des forces alliĂ©es et la pĂ©nurie de matĂ©riaux augmentant[7]. Un changement radical au niveau de la qualitĂ© arriva Ă  partir de la fin , tous les standards de qualitĂ© semblant disparaĂźtre vers la fin du mois de [8]. La poignĂ©e lisse en bois fut remplacĂ©e par un damier en bakĂ©lite. De nombreux pistolets n'Ă©taient plus numĂ©rotĂ©s et aucun pistolet ne porte la date de fabrication de . Seuls quatre pistolets sans numĂ©ros de sĂ©rie et non datĂ©s sont connus et fabriquĂ©s Ă  partir de piĂšces dĂ©pareillĂ©es sans marques d'inspection, boucles de longe et extracteurs[9]. Un petit nombre de pistolets fabriquĂ©s au cours de la fin de la production comprennent des dates de production antĂ©rieures et semblent avoir Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©s Ă  partir de pistolets prĂ©cĂ©demment mis au rebut qui prĂ©sentaient des dĂ©fauts mineurs ou esthĂ©tiques.

DĂ©montage

Le démontage du Type 94 est considéré comme difficile et peut conduire à des dommages de l'arme s'il n'est pas effectué correctement. AprÚs avoir vidé le pistolet, l'opérateur doit tirer la glissiÚre contre le suiveur de chargeur pour maintenir le verrou à l'arriÚre du pistolet. Cela permet de libérer la traverse aprÚs l'enfoncement du percuteur. L'enlÚvement de la traverse sans enfoncer le percuteur endommagerai à la fois le percuteur et la traverse[10]. L'enlÚvement de la traverse est encore plus compliqué car les mains de l'opérateur maintiennent le pistolet et enfoncent le percuteur.

Diagramme montrant l'emplacement de la barre de coupe qui peut ĂȘtre dĂ©tachĂ©e et provoquer un ratĂ©

Étui

Les Ă©tuis pour le pistolet Type 94 Ă©taient gĂ©nĂ©ralement fabriquĂ©s Ă  partir de peau de porc ou de vache de couleur, allant du beige au brun rougeĂątre foncĂ©[11]. Les Ă©tuis subirent la mĂȘme dĂ©gradation de qualitĂ© que le pistolet. Comme les approvisionnements en cuir Ă©taient Ă©puisĂ©s au Japon, les Ă©tuis fabriquĂ©s Ă  partir de 1944 furent fabriquĂ©s Ă  partir de tissu vert olive. L'Ă©tui Ă  pistolet type 94 se distingue des autres Ă©tuis japonais par un rabat de fermeture pointu et une poche de chargeur positionnĂ©e verticalement[12]. Le cĂąble de la poche a une extension Ă©troite pour accueillir une tige de nettoyage. La majoritĂ© des Ă©tuis Ă©taient fabriquĂ©s dans des tanneries appartenant Ă  des civils, avec de l'encre tamponnĂ©e Ă  l'arsenal et des marquages d'inspection[13]. Une boucle de ceinture et deux anneaux en «D» de sangle d'Ă©paule Ă©taient placĂ©s sur l'arriĂšre de l'Ă©tui et faits Ă  partir du laiton, d'acier galvanisĂ©, ou plaquĂ© au nickel

Tir involontaire

La mauvaise conception de la culasse permet au Type 94 d'ĂȘtre tirĂ© involontairement. La barre de saisie convertit la traction vers l'avant de la gĂąchette en un mouvement latĂ©ral qui libĂšre le marteau[14]. La barre de saisie Ă©tant Ă  l'extĂ©rieur du pistolet, elle peut subir des secousses lors de l'engagement si le pistolet est armĂ© et manipulĂ© avec nĂ©gligence. L'extrĂ©mitĂ© avant de la barre de saisie doit ĂȘtre enfoncĂ©e d'environ 2 mm pour que l'arme tire. Cette capacitĂ© du type 94 Ă  tirer sans appuyer sur la dĂ©tente a donnĂ© lieu Ă  des histoires de guerre de soldats japonais se rendant et tirant involontairement en dĂ©chargeant leur arme, gagnant les surnoms de « suicide spĂ©cial » ou de « pistolet de reddition ». Ces histoires sont largement discrĂ©ditĂ©es en raison de la difficultĂ© Ă  tirer en serrant la barre de dĂ©tection. Si la sĂ©curitĂ© est engagĂ©e sur le Type 94, il est impossible que l'arme se dĂ©charge involontairement

Références

  1. Derby, Harry L. Japanese Military Cartridge Handguns 1893–1945 (2003), p. 189
  2. Hogg, Ian, Pistols of the World, 4th Edition, (2004) p. 234
  3. Skennerton, Ian, Japanese Service Pistols Handbook (2008) p. 22
  4. Skennerton, Ian, Japanese Service Pistols Handbook (2008) p. 16
  5. Kinard, Jeff. Pistols: An Illustrated History of Their Impact (2003), p. 247
  6. Derby, Harry L. Japanese Military Cartridge Handguns 1893–1945 (2003), p. 207
  7. Derby, Harry L. Japanese Military Cartridge Handguns 1893–1945 (2003), p. 219
  8. Derby, Harry L. Japanese Military Cartridge Handguns 1893–1945 (2003), p. 220
  9. Derby, Harry L. Japanese Military Cartridge Handguns 1893–1945 (2003), p. 221
  10. Derby, Harry L. Japanese Military Cartridge Handguns 1893–1945 (2003), p. 194
  11. Derby, Harry L. Japanese Military Cartridge Handguns 1893–1945 (2003), p. 225
  12. Derby, Harry L. Japanese Military Cartridge Handguns 1893–1945 (2003), p. 224
  13. Derby, Harry L. Japanese Military Cartridge Handguns 1893–1945 (2003), p. 226
  14. Skennerton, Ian, Japanese Service Pistols Handbook (2008) p. 23

Bibliographie

  • Martin J. Dougherty, Armes Ă  feu : encyclopĂ©die visuelle, Elcy Ă©ditions, 304 p. (ISBN 9782753205215), p. 86.
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