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Conyza sumatrensis

Conyza sumatrensis (synonyme : Erigeron sumatrensis[2]), ou Vergerette de Sumatra ou Vergerette blanchùtre[3], est une espÚce de plantes dicotylédones de la famille des Asteraceae, originaire d'Amérique du Sud.

La vergerette de Sumatra est une plante herbacĂ©e annuelle ou bisannuelle, introduite dans beaucoup de pays du monde qui s'est d’abord rĂ©pandue en Asie du Sud-Est et par la suite en Europe et dans le bassin mĂ©diterranĂ©en. Cette plante rudĂ©rale est connue pour ĂȘtre une mauvaise herbe (adventice) des cultures, que l'on retrouve aussi bien dans les champs cultivĂ©s, que dans les aires perturbĂ©es, les vergers et pĂąturages et sur les bords de route, de voies ferrĂ©es et des rues. Elle est arrivĂ©e plus rĂ©cemment en Europe que la vergerette du Canada mais son extension est plus rapide. De ce fait, elle tend Ă  la supplanter en milieu urbain..

Des populations de vergerette de Sumatra ont été signalées, depuis 1986, comme résistantes à des herbicides dans plusieurs pays[4]. L'une de ces populations a été signalée au Brésil comme résistant à la fois à des herbicides des groupes B/2 (inhibiteurs de l'ALS) et G/9 (inhibiteurs de l'EPSP synthase, comme le glyphosate)[5].

Nomenclature et Ă©tymologie

Selon Tropicos, le nom Conyza sumatrensis (Retz.) E. Walker est valide[6].

L’espĂšce fut d’abord dĂ©crite et nommĂ©e Erigeron sumatrensis par le botaniste suĂ©dois Anders Jahan Retzius (1742-1821) en 1789 [1788] dans Observationes Botanicae 5: 28. Le site POWO considĂšre que ce nom est encore valide[7].

Cependant en 1971, E. Walker (1899-1991) place l’espĂšce dans le genre Conyza, crĂ©Ă© par Lessing en 1832.

Le nom de genre Erigeron est un emprunt au latin, venant du grec ηρÎčÎłÎ”ÏÏ‰Îœ (ThĂ©ophraste, Dioscoride 4, 96) « vieillard au printemps », ainsi nommĂ© parce que les aigrette blanches des fleurs paraissent au printemps (Dioscoride). Erigeron dĂ©signe un SĂ©neçon (Senecio vulgaris L. et autres espĂšces), Pline, 25, 167[8].

Le nom de genre Conyza est empruntĂ© au latin conyza, lui-mĂȘme venant du grec Ï‡ÎżÎœÏ…Î¶Î± konydza (ThĂ©ophraste, Dioscoride), diversement interprĂ©tĂ©, mis en rapport avec Ï‡ÎżÎœÎčς « poussiĂšre » ou avec χΜυω « gratter » par l’intermĂ©diaire d’une forme dialectale χΜυζα. Pline l’utilise pour dĂ©signer diffĂ©rentes espĂšces d’Inule[8]. Les espĂšces du genre Conyza se distinguent des Erigeron par des phyllaires (bractĂ©es de l’involucre) de diffĂ©rentes tailles, et par de 2 Ă  20 fois plus de fleurons pistillĂ©s que de fleurons bisexuĂ©s.

L’épithĂšte spĂ©cifique sumatrensis est un mot dĂ©rivĂ© de latin botanique, par suffixation de l’étymon Sumatra par l’affixe -ensis servant Ă  construire des gentilĂ©s sur la base du toponyme, valant finalement « de Sumatra ». Le nom Conyza sumatrensis de cette espĂšce d’origine sud-amĂ©ricaine vient qu’elle s’est implantĂ©e prĂ©cocement Ă  Sumatra.

Description

Capitules à maturité montrant les aigrettes de soies des akÚnes.

Conyza sumatrensis est une plante herbacĂ©e annuelle, pubescente, formĂ©e d’une tige dressĂ©e, velue Ă  poils hirsutes et Ă©talĂ©s, cannelĂ©e, trĂšs feuillĂ©e, pouvant atteindre de 50 Ă  150 cm de haut[9] - [2].

Les feuilles basales et infĂ©rieures sont disposĂ©es en rosette, entiĂšres, pĂ©tiolĂ©es, Ă  limbe ovale elliptique dentĂ©, qui une fois flĂ©tries restent persistantes Ă  l'anthĂšse. Les feuilles caulinaires infĂ©rieures et moyennes sont oblancĂ©olĂ©es Ă  lancĂ©olĂ©es, de 4–10 cm de long, 0,5–1,5 cm de large, Ă  apex aigu et base attĂ©nuĂ©e, bords gĂ©nĂ©ralement dentĂ©s en scie (serretĂ©) . Les feuilles supĂ©rieures sont plus petites, linĂ©aires Ă  lancĂ©olĂ©es, subentiĂšres, pubescentes sur les deux faces[10].

Les capitules de 5–8 mm de diamĂštre sont disposĂ©s en larges panicules. Chaque capitule pĂ©donculĂ© est sous-tendu par un involucre, comportant 3 rangĂ©es de bractĂ©es, linĂ©aires lancĂ©olĂ©es, lĂ©gĂšrement hirsutes, Ă  apex acuminĂ©, les externes les plus courtes, les internes d’environ mm de long. Le capitule comporte de nombreux fleurons ligulĂ©s pĂ©riphĂ©riques, pistillĂ©s, de 3–4 mm de long, et 5 Ă  10 fleuron, du disque Ă©troitement tubulaires, bisexuĂ©s, Ă  5 lobes, jaunĂątres.

Le fruit est un akĂšne oblong-oblancĂ©olĂ©, de 0,7–1,5 mm de long, pourvu d’un pappus (aigrette) fauve, persistant.

Cette espÚce fleurit continûment du printemps à l'hiver .

  • Feuilles sup. linĂ©aires, entiĂšres
    Feuilles sup. linéaires, entiÚres
  • Feuilles inf. serretĂ©es, sup. entiĂšres, plus petites
    Feuilles inf. serretées,
    sup. entiĂšres, plus petites
  • Capitule avec bractĂ©es linĂ©aires
    Capitule avec bractées linéaires
  • Fleuron
    Fleuron
  • Capitule avec ses fruits
    Capitule avec ses fruits
  • AkĂšne avec pappus
    AkĂšne avec pappus

Distribution

La vergerette de Sumatra est originaire d’AmĂ©rique du Sud et d’AmĂ©rique centrale, plus prĂ©cisĂ©ment selon POWO[11] de: Argentine, Belize, Bolivie, BrĂ©sil, Colombie, Costa Rica, Équateur, El Salvador, Guatemala, Guyane, Honduras, Mexique Sud-Est, Nicaragua, Panama, Paraguay, PĂ©rou, Uruguay, Venezuela.

Elle a Ă©tĂ© introduite dans beaucoup de pays d’Asie, d’Europe et d’Afrique[11]. À TaĂŻwan, elle est trĂšs commune dans les terrains vagues et les chantiers de construction, des basses terres jusqu’à 2 000 m. Elle s’est implantĂ©e comme adventice prĂ©cocement Ă  Sumatra.

Pilosité de feuille de Conyza sumatrensis

C’est une adventice pionniĂšre en extension dans les cultures en France, dans les vignobles, dans les vergers mĂ©diterranĂ©ens, et les cultures maraĂźchĂšres[2] ainsi qu’ en ville et en milieu pĂ©riurbain, dans les friches industrielles, sur les bords de route et de voies ferrĂ©es. Elle est arrivĂ©e plus rĂ©cemment en Europe que la vergerette du Canada mais son extension est plus rapide. De ce fait, elle tend Ă  la supplanter en milieu urbain.

Les vergerettes de Sumatra et du Canada sont difficiles à distinguer. La vergerette du Canada a sur ses feuilles des poils longs et épars, alors que la vergerette de Sumatra a une pilosité nettement plus dense à la base des feuilles, formées de deux rangées de poils courts et longs[12].

Taxinomie

Noms vernaculaires

  • Vergerette de Sumatra, vergerette blanchĂątre, Ă©rigeron blanc, conyza Ă  nombreuses fleurs[13].
  • Mille-feuille, camomille-sauvage, fausse-camomille, herbe-bougie, zamal-marron (Ă  la RĂ©union)[14].
  • Vergerette de Barcelone, Vergerette de Naudin[15]

Synonymes

Selon Catalogue of Life (27 février 2016)[16] :

  • Baccharis ivifolia Blanco,
  • Conyza albida Willd. ex Spreng.,
  • Conyza bonariensis var. microcephala (Cabrera) Cabrera,
  • Conyza bonariensis f. subleiotheca Cuatrec.,
  • Conyza elata Kunth & BouchĂ©,
  • Conyza flahaultiana Sennen,
  • Conyza floribunda var. laciniata Cabrera,
  • Conyza floribunda var. subleiotheca (Cuatrec.) J.B.Marshall,
  • Conyza myriocephala J.Remy,
  • Conyza naudinii Bonnet,
  • Erigeron albidus (Willd. ex Spreng.) A.Gray,
  • Erigeron bonariensis f. glabrata Speg.,
  • Erigeron bonariensis var. microcephalus Cabrera,
  • Erigeron crispus subsp. naudinii (Bonnet) Bonnier,
  • Erigeron erigeron subsp. naudinii (Bonnet) Bonnier,
  • Erigeron flahaultianus Thell.,
  • Erigeron musashensis Makino,
  • Erigeron naudinii (Bonnet) Bonnier,
  • Erigeron naudinii (Bonnet) Humbert,
  • Erigeron naudinii (Bonnet) P.Fourn.
  • Erigeron sumatrensis (Retz.) (basionyme),

Liste des variétés

Selon Tropicos (27 février 2016)[17] (Attention liste brute contenant possiblement des synonymes) :

  • variĂ©tĂ© Conyza sumatrensis var. floribunda (Kunth) J.B. Marshall
  • variĂ©tĂ© Conyza sumatrensis var. leiotheca (S.F. Blake) Pruski & G. Sancho
  • variĂ©tĂ© Conyza sumatrensis var. sumatrensis

Notes

    Références

    1. The Plant List (2013). Version 1.1. Published on the Internet; http://www.theplantlist.org/, consulté le 27 février 2016
    2. « Conyza sumatrensis », sur www2.dijon.inra.fr (consulté le )
    3. (fr) Référence INPN : Erigeron sumatrensis Retz., 1810 (TAXREF)
    4. (en) « Herbicide Resistant Sumatran Fleabane Globally (Conyza sumatrensis) », International Survey of Herbicide Resistant Weeds (consulté le ).
    5. (en) « Multiple resistant Sumatran Fleabane (Conyza sumatrensis) », International Survey of Herbicide Resistant Weeds (consulté le ).
    6. (en) Référence Tropicos : Conyza sumatrensis (Retz.) E. Walker (+ liste sous-taxons)
    7. (en) Référence Plants of the World online (POWO) : Erigeron sumatrensis Retz.
    8. Jacques André, Les noms des plantes dans la Rome antique, Les Belles Lettres, , 336 p.
    9. (en) Référence EFloras : Conyza sumatrensis (Retz.) Walker
    10. (en) Référence Flora of China : Erigeron sumatrensis Retzius
    11. (en) Référence Plants of the World online (POWO) : Erigeron sumatrensis Retz.
    12. Nathalie Machon (sous la direction de), Sauvage de ma rue, Guide des plantes sauvages des villes de la rĂ©gion parisienne, Diffusion Seuil, MusĂ©um National d’Histoire naturelle, Le Passage Ă©dition, , 256 p.
    13. « Conyza sumatrensis (Retz) E. Walker », sur HYPPA, INRA (consulté le ).
    14. « Conyza sumatrensis (Retz.) E.Walker - Asteraceae - Dicotylédone », sur Malherbologie tropicale - AdvenRun, CIRAD (consulté le ).
    15. « Erigeron sumatrensis Retz », sur botaniste-en-herbe.net (consulté le ).
    16. Catalogue of Life Checklist, consulté le 27 février 2016
    17. Tropicos.org. Missouri Botanical Garden., consulté le 27 février 2016

    Liens externes

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