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Constitution du Pakistan

La Constitution de la République islamique du Pakistan ou la Constitution de 1973 est l'actuelle Constitution du Pakistan, norme juridique suprême du pays. C'est la troisième constitution adoptée depuis l'indépendance, après celles de 1956 et de 1962.

Constitution de 1973
Présentation
Titre Constitution pakistanaise du 14 août 1973
Pays Drapeau du Pakistan Pakistan
Type Constitution
Branche Droit constitutionnel
Adoption et entrée en vigueur
Adoption 19 avril 1973
Entrée en vigueur 14 août 1973
Version en vigueur 20e amendement promulgué le 28 février 2012

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Version Ă  jour

Cette nouvelle Constitution est adoptée en 1973 sous l'impulsion du président Zulfikar Ali Bhutto, peu après la sécession du Bangladesh. Rédigée par un comité parlementaire, elle est votée par l'Assemblée nationale le 19 avril 1973 et entre en vigueur le 14 août 1973.

La Constitution confirme la forme fédérale de l'État en créant quatre provinces et institue notamment un Parlement bicaméral. À ses origines, elle met en place un régime parlementaire en confiant au Premier ministre le rôle le plus important au sein de l’exécutif, mais du fait des deux coups d’État qu'a connu le pays depuis, l'équilibre des pouvoirs entre le président et le Premier ministre a été plusieurs fois changé.

Contexte

Situation du Pakistan en 1970.

Cette constitution est adoptée peu après la Guerre de libération du Bangladesh, alors que la précédente Constitution avait été abrogée en mars 1969 par la loi martiale. La Constitution de 1962 instituait le fédéralisme en créant deux provinces, le Pakistan occidental (actuel Pakistan) et le Pakistan oriental (futur Bangladesh). Elle était notamment critiquée pour ne pas distinguer d'entité autonome au sein du Pakistan occidental.

Après l'indépendance du Bangladesh, la Constitution de 1962 devenait complètement désuète.

Adoption

Peu après son arrivée au pouvoir, le président Zulfikar Ali Bhutto entame les négociations pour l'adoption d'une nouvelle Constitution. Les consultations sont menées par le Parti du peuple pakistanais, largement majoritaire, et conduisent à l'élection d'une commission parlementaire de 25 membres par l'Assemblée nationale, dont Abdul Hafeez Pirzada, considéré comme le père de la Constitution, pour la rédiger[1]. Le 20 octobre 1972, les dirigeants des partis signent le projet de Constitution. Il est présenté à l'Assemblée nationale le 2 février 1973 et est voté à l'unanimité des votants le 19 avril 1973.

La Constitution entre en vigueur le 14 août 1973, jour de la fête nationale, et Zulfikar Ali Bhutto est investi Premier ministre le même jour. Ce poste devient le poste le plus important au sein de l’exécutif, en vertu de la Constitution. Le président devient Fazal Elahi Chaudhry.

Institutions

La maison du Premier ministre.

Pouvoir exécutif

Le Président de la République est élu pour cinq ans par un collège électoral composé de 702 voix et 1168 élus. Le collège compte les 342 députés de l'Assemblée nationale, les 100 sénateurs ainsi que les 726 députés provinciaux. Chaque Assemblée provinciale doit en fait correspondre à 65 voix, afin de respecter l'égalité entre les provinces sans tenir compte de leur population. Les résultats provinciaux sont ainsi pondérés puisque trois des quatre assemblées provinciales compte plus de 65 sièges. Le président ne peut dissoudre l'Assemblée nationale que dans certaines conditions. Il doit être conseillé en ce sens par le Premier ministre.

Le Premier ministre est investi par l'AssemblĂ©e nationale au cours d'un vote oĂą plusieurs candidats peuvent se prĂ©senter. Il ne peut pas ĂŞtre rĂ©voquĂ© par le prĂ©sident. La dissolution de l'AssemblĂ©e nationale se fait « par le prĂ©sident sur le conseil du Premier ministre », ce qui indique que c'est ce dernier qui dĂ©tient rĂ©ellement ce pouvoir. Le Premier ministre dĂ©tient ainsi un rĂ´le central.

Toutefois, l'équilibre des pouvoirs entre le président et le Premier ministre a souvent été modifié (voir la liste des amendements).

Assemblée nationale

Elle représente le peuple et l'unité de l’État. Elle compte 342 sièges, dont un minimum de 60 sièges réservés pour les femmes et 10 pour les minorités religieuses. Les membres sont élus au suffrage universel direct pour 5 ans, sauf les 70 sièges réservés, qui sont élus par les autres membres élus.

SĂ©nat

Il représente les provinces et leur autonomie. Ses 100 membres sont élus par les assemblées provinciales, pour un mandat de six ans, et qui est renouvelé par moitié tous les trois ans.

Liste des amendements

Les amendements 9, 11 et 15 n'ont jamais été adoptés.

  • 1er amendement, adoptĂ© le 4 mai 1974 : il modifie 17 articles de la Constitution et prend notamment en compte la rĂ©forme des subdivisions administratives[2].
  • 2e amendement, adoptĂ© le 7 septembre 1974 : les Ahmadis sont dĂ©clarĂ©s non-musulmans et deviennent une minoritĂ© religieuse[3].
  • 3e amendement, adoptĂ© le 18 fĂ©vrier 1975 : les dĂ©lais maximums de dĂ©tention avant d'ĂŞtre inculpĂ© sont Ă©tendus[4].
  • 4e amendement, adoptĂ© le 21 novembre 1975 : les minoritĂ©s religieuses bĂ©nĂ©ficient de six sièges de plus rĂ©servĂ©s Ă  l'AssemblĂ©e nationale et la libĂ©ration sous caution est rendue plus difficile[5].
  • 5e amendement, adoptĂ© le 5 septembre 1976 : rend les droits fondamentaux garantis par la Constitution plus difficiles Ă  appliquer pour les Hautes Cours[6].
  • 6e amendement, adoptĂ© le 13 dĂ©cembre 1976 : le prĂ©sident de la Cour suprĂŞme ne peut se retirer que la veille de son 65e anniversaire et les prĂ©sidents des Hautes Cours la veille de leur 62e[7].
  • 7e amendement, adoptĂ© le 17 mai 1977 : en pleine crise politique en raison d'Ă©lections contestĂ©es, le Premier ministre pourra demander au PrĂ©sident la confiance du peuple par le biais d'un rĂ©fĂ©rendum[8].
  • 8e amendement, adoptĂ© le 9 novembre 1985 : après le coup d’État militaire de 1977 et la suspension de la Constitution, elle est rĂ©tablie mais l'Ă©quilibre des pouvoirs au sein de l’exĂ©cutif bascule en faveur du PrĂ©sident : il obtient le pouvoir de dissolution de l'AssemblĂ©e nationale et peut dĂ©mettre son Premier ministre, le rĂ©gime parlementaire devient semi-prĂ©sidentiel[9].
  • 10e amendement, adoptĂ© le 25 dĂ©cembre 1987 : l'AssemblĂ©e nationale doit se rĂ©unir 130 fois par an au lieu de 160 auparavant, de mĂŞme pour le SĂ©nat[10].
  • 12e amendement, adoptĂ© en 1991[11].
  • 13e amendement, adoptĂ© en 1997 : le 8e amendement est annulĂ©, par consĂ©quent le Premier ministre redevient le vĂ©ritable dĂ©tenteur du pouvoir exĂ©cutif[12].
  • 14e amendement, adoptĂ© le 3 juillet 1997 : il soumet les parlementaires Ă  une stricte discipline parlementaire, les chefs des partis politiques peuvent dĂ©mettre leurs Ă©lus votant Ă  l'encontre de la position officielle des partis[13].
  • 16e amendement, adoptĂ© en 1999[14].
  • 17e amendement, adoptĂ© le 31 dĂ©cembre 2003 : après le coup d’État de 1999 et la suspension de la Constitution, l'amendement redonne au prĂ©sident la rĂ©alitĂ© du pouvoir exĂ©cutif (similaire au 8e amendement) et interdit Ă  une personne d'effectuer deux mandats de Premier ministre, mĂŞme non consĂ©cutifs[15].
  • 18e amendement, adoptĂ© le 19 avril 2010 : le prĂ©cĂ©dent amendement est annulĂ©, le Premier ministre rĂ©cupère la rĂ©alitĂ© du pouvoir exĂ©cutif. De plus, le pouvoir du Parlement est renforcĂ©, les juges de la Cour suprĂŞme et des Hautes Cours sont nommĂ©s par une commission judiciaire et un comitĂ© parlementaire et les provinces obtiennent de nouvelles compĂ©tences avec le transfert de 18 ministères[16].
  • 19e amendement, adoptĂ© le 30 dĂ©cembre 2010 : consiste surtout en des prĂ©cisions sur la rĂ©forme juridictionnelle Ă  la suite de la dĂ©cision de la Cour suprĂŞme Ă  propos de l'amendement prĂ©cĂ©dent[17].
  • 20e amendement, adoptĂ© le 20 fĂ©vrier 2012 : il retransfère Ă  l’État 6 des 18 compĂ©tences qui avaient Ă©tĂ© attribuĂ©es aux provinces avec le 18e amendement de 2010 comme la santĂ©, le travail et les minoritĂ©s par exemple[18].
  • 21e amendement, adoptĂ© le 7 janvier 2015 : pour une durĂ©e de 2 ans, il permet des procĂ©dures de jugement d'exception pour les membres de groupes terroristes Ă  motivation religieuse ou sectaire et Ă©tend le champ d'application de l'exemption des garanties de l'article 8 de la Constitution, qui est relatif Ă  la conformitĂ© des lois aux droits fondamentaux[19].
  • 25e amendement, adoptĂ© le 5 juin 2018 ; il abolit de fait le rĂ©gime d'exception juridique du Frontier Crimes Regulation en vigueur depuis 1872 dans les rĂ©gions tribales du Pakistan ; cet amendement permet la fusion des rĂ©gions tribales, en anglais FATA, avec la province voisine du «Khyber Pakhtunkhwa», et donc l'extension des lois nationales et des règlements provinciaux aux zones tribales, intĂ©grĂ©es dĂ©sormais dans un système normalisĂ© d’administration judiciaire et policière[20].

Notes et références

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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