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Consommation collaborative

La consommation collaborative désigne un modèle économique où l'usage prédomine sur la propriété : l'usage d'un bien, service, privilège, peut être augmenté par le partage, l'échange, le troc, la vente ou la location de celui-ci.

Membres d'une association favorisant l'Ă©change de vĂŞtements.

Cette optimisation de l'usage est une réaction à la sous-utilisation classique supposée des : biens, services et privilèges.

La consommation collaborative est principalement permise par l'échange d'information via Internet et à l'essor, dans un cadre légal, sécurisé, dans la transparence, de cette tendance depuis les années 2000 est donc fortement lié à l'essor des échanges en ligne ; des immenses places de marché, publiques, telles qu'eBay, aux secteurs émergents de :

La consommation collaborative bouscule les anciens modèles économiques en changeant non pas ce que les gens consomment mais la manière dont ils le consomment[1].

Types de consommation collaborative

Rachel Botsman propose de distinguer trois systèmes de consommation collaborative :

  • Les product service systems permettent de transformer un produit en service : l’autopartage, les vĂ©los en libre-service ou encore la location (organisĂ©e par un intermĂ©diaire ou entre particuliers) seraient Ă  placer dans cette catĂ©gorie. C'est le principe des plateformes de location de voiture ou bateaux[2] entre particuliers comme Drivy, SamBoat, Click and Boat, Boaterfly. Ces plateformes s’inscrivent dans le cadre plus gĂ©nĂ©ral de l’économie de fonctionnalitĂ©.
  • Les systèmes de redistribution organisent le passage de biens d’une personne les possĂ©dant Ă  une personne les recherchant. C’est le principe du C to C et des plateformes comme PriceMinister, Le Bon Coin, Vinted mais aussi du troc, du don (Freecycle, Recupe.net), de l’échange…
  • Les styles de vie collaboratifs regroupent les formules de partage de ressources immatĂ©rielles entre particuliers : espace, temps, argent, compĂ©tences. couchsurfing, colunching, coworking, cohabitat, prĂŞt entre particuliers, achat groupĂ©, repas chez l'habitant feraient ainsi partie de cette catĂ©gorie.

Théoriciens et promoteurs

Rachel Botsman et Roo Rogers ont publié, en 2010, What's Mine Is Yours : The Rise of Collaborative Consumption (en français, Ce qui est à moi est à vous : la montée de la consommation collaborative)[3]. On trouve également une conférence TED de Rachel Botsman[4]. Elle a aussi réalisé une vidéo[5].

Ce titre dans sa version originale Ă©tait un jeu de mots. En effet, la typographie change de couleur entre « What's mine is Y Â» et « Ours Â». Dès lors, le titre peut se comprendre : « ce qui est Ă  moi et Ă  toi Â» mais aussi « ce qui est Ă  moi est Ă  nous Â» renforçant l'aspect communautaire de la propriĂ©tĂ© dĂ©veloppĂ© dans le livre.

La même année, Lisa Gansky (en) publie The Mesh: Why the Future of Business is Sharing. En juillet 2010, elle lance « Global Mesh Directory », un site pour soutenir la croissance de la communauté de la consommation collaborative.

En France, en 2005, le portail consoGlobe a crĂ©Ă© son premier service collaboratif : une bourse d'Ă©change basĂ© sur un système de points : digitroc.com. En 2006, 2007, 2009 et 2010 sont apparus les autres services de don, de location et d'entraide, offrant « sous un mĂŞme toit Â» toutes les formes de services collaboratifs en complĂ©ment d'un pĂ´le Ă©ditorial faisant la pĂ©dagogie d'une consommation collaborative, et de transactions non monĂ©taire entre particuliers. En 2005, ces services comptaient soixante mille membres contre deux millions fin 2011. Dès 2005, la modĂ©lisation d'un service de troc sur internet a Ă©tĂ© faite pour dĂ©montrer la puissance d'un service fondĂ© sur un système de points par opposition au système classique du troc (ou d'un SEL) dans lequel un Ă©change devait ĂŞtre bilatĂ©ral, instantanĂ© et basĂ© sur deux objets de mĂŞme valeur.

Le collectif OuiShare s'est formĂ© en 2011 autour du blog consocollaborative.com. et constituĂ© en Association d'intĂ©rĂŞt gĂ©nĂ©ral en janvier 2012 Ă  Paris. Il rassemble une communautĂ© d'entrepreneurs, de journalistes, blogueurs, activistes du logiciel libre et d'autres professionnels du secteur[6]. En juillet 2012, le site OuiShare.net[7], mĂ©dia collaboratif, est consacrĂ© aux tendances de l'Ă©conomie collaborative. En 2016, il regroupe plus de 2000 membres et 80 connectors (en Europe, Afrique du Nord, États-Unis et AmĂ©rique Latine). Depuis 2013, le OuiShare Fest est un Ă©vĂ©nement mondial sur l'Ă©conomie collaborative, qui a en 2014 rĂ©uni plus de 1 000 acteurs de cette nouvelle Ă©conomie pour trois jours de confĂ©rences, de co-crĂ©ation et de rencontres.
En juin 2013, l'Ă©conomiste Anne Sophie Novel a publiĂ© en partenariat avec Ouishare « La vie share », un guide complet la consommation collaborative en France. Avec son collaborateur StĂ©phane Riot elle a publiĂ© un livre Vive la co-rĂ©volution! Pour une sociĂ©tĂ© collaborative, identifiant quatre grands cas de figure basĂ©s sur le mode de propriĂ©tĂ© ; la co-utilisation, la coĂ©laboration, le troc et la cohabitation, les quatre formes selon eux de la consommation collaborative. La première catĂ©gorie reposent « sur le partage d’un usage et (...) l’économie de la fonctionnalitĂ© et de l’économie de l’échange. Dans ce cas, il ne s’agit plus d’acheter des biens mais de louer leur utilisation dans une approche servicielle. Les bailleurs, qu’il s’agisse d’organisations privĂ©es ou publiques, ou de particuliers, restent propriĂ©taires et rentabilisent l’accès Ă  leur possession : ils deviennent des fournisseurs d’accès. ». La coĂ©laboration concerne « toutes les pratiques d’achats groupĂ©s ou de financement collaboratif qui rendent possible la rĂ©alisation d’un projet. Des Amap (Association pour le maintien d’une agriculture paysanne) aux fablabs, en passant par le financement participatif et l’économie coopĂ©rative, la coĂ©laboration repose sur le partage de la propriĂ©tĂ© entre les diffĂ©rents contributeurs. L’accès est alors copossĂ©dĂ© ». Le troc (ou don contre don) dans une approche non-marchande repose sur une logique d’échange de valeurs d’égal Ă  Ă©gal. On Ă©change une propriĂ©tĂ© ou un savoir contre un autre. La cohabitation cherche Ă  privilĂ©gier l’être sur l’avoir, c’est donc le plaisir de faire ensemble qui est mis en avant.

Aux États-Unis, le site Shareable.net est également un média de référence sur le sujet.

Dans le monde hispanophone, c'est le site consumocolaborativo.com qui sert de porte-parole à la consommation collaborative. Il a été créé par Albert Cañigüeral, coordinateur du réseau OuiShare pour l’Espagne et l’Amérique latine.

Notes et références

  1. consocollaborative, La Consommation Collaborative en 10 Infographies, 5 janvier 2012.
  2. La location de bateau entre particuliers est en plein essor, 25/05/2015, reportage de francetvinfo.
  3. (en) Rachel Botsman et Roo Rogers, What's Mine Is Yours : The Rise of Collaborative Consumption, New York (N.Y.), Simon & Schuster, , 279 p. (ISBN 978-0-06-196354-4, lire en ligne).
  4. (en)/(fr) [vidéo] Rachel Botsman, « À propos de la consommation collaborative », , Conférence TED à Sydney.
  5. (en) [vidéo] Rachel Botsman, « Collaborative Consumption Groundswell Video », sur Vimeo, .
  6. Consommer en garde partagée, Libération, 10 décembre 2012.
  7. OuiShare, le média qui partage plus que l'utopie.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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