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Conservatoire national supérieur d'art dramatique

Le Conservatoire national supérieur d'art dramatique (CNSAD) est un établissement public à caractère administratif, établissement-composante de l'université Paris sciences et lettres (PSL)[2], placé sous la tutelle du ministère de la Culture. Il est né le de la scission avec le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, avec qui il formait jusqu'alors le Conservatoire national de musique et d'art dramatique.

Conservatoire national supérieur d'art dramatique
Le théâtre du Conservatoire au 2 bis rue du Conservatoire.
Histoire
Fondation
Dates-clés
1784 origine à l'École royale de chant et déclamation, puis en 1786 dramatique[1]
Statut
Type
Forme juridique
Autre Ă©tablissement public national d'enseignement (d)
Présidente
Directrice
Membre de
Site web
Localisation
Pays
Campus
Localisation
Carte

Historique

Avant 1946

Le Conservatoire fait d'abord partie du Conservatoire de musique et de déclamation, anciennement École royale de chant et de déclamation[3] fondée en 1784, puis en 1786 École royale de art dramatique[1]. La déclamation était vue, aux débuts du conservatoire en 1795, comme une partie de la formation musicale.

C'est le décret du qui met en place un enseignement indépendant pour l'art dramatique. Par la suite, la déclamation ne connaît pas d'emblée une autonomie complète dans l'enseignement du conservatoire. Les élèves comédiens figuraient aux côtés de leurs homologues musiciens lors des séances de remises de prix ou des exercices publics, qui avaient lieu occasionnellement sous la Restauration et beaucoup plus régulièrement à partir de 1841.

En 1943, il fait l'objet d'une décoration murale de trois panneaux peints par Maurice Brianchon et son épouse Margueritte Louppe.

Depuis 1946

Le , le Conservatoire de musique et d'art dramatique est divisé en deux : la musique d’une part et l'art dramatique de l'autre, dans un nouvel établissement : le Conservatoire national d'art dramatique. La musique et la danse restent rue de Madrid et l'art dramatique revient à l'hôtel des Menus-Plaisirs, qui avait abrité l'établissement jusqu'en 1911. Le conservatoire devient ensuite Conservatoire national supérieur d'art dramatique en 1968 avec Antoine Vitez.

Organisation

Statut

Le décret no 2011-557 du 20 mai 2011 prévoit que le Conservatoire national supérieur d'art dramatique est un établissement public à caractère administratif placé sous la tutelle du ministère de la Culture[4], exercée par la direction générale de la Création artistique.

L'établissement est administré par un conseil d'administration dont le président est nommé par décret pour un mandat de trois ans renouvelable[5].

Il est dirigé par un directeur, nommé pour une durée de trois ans par arrêté du ministre chargé de la culture et assisté par un conseil des études[6].

Présidence

Anne Loiret est présidente du conseil d'administration depuis 2021[7].

Direction

Enseignement

Le concours d'entrée

Au premier tour, le jury choisit d'auditionner une à trois des quatre propositions du candidat. L'audition des candidats n'excède pas 10 minutes. Les jurys sont composés de cinq membres, professeurs du Conservatoire et professionnels du théâtre et des autres arts du spectacle proposés par la directrice du Conservatoire et agréés par le ministre chargé de la culture. Ils sont présidés par la directrice du CNSAD, Claire Lasne-Darcueil, l'un des directeurs des études ou un professeur de l'établissement.

Au deuxième tour, les candidats doivent présenter deux des quatre scènes qu’ils ont préparées, une scène par séance. Seule une peut être un monologue. L'audition n'excède pas 3 minutes. À l'issue du passage de la première scène, le jury conduit un entretien avec le candidat dont la durée n'excède pas dix minutes. Le jury unique du deuxième comprend 10 membres au minimum.

Au troisième tour, les candidats déclarés admissibles à l’issue du deuxième tour sont convoqués par voie d'affichage et par courriel à l’épreuve du troisième tour pour laquelle ils doivent présenter une scène de leur choix parmi les quatre scènes qu’ils ont préparées ou une scène nouvelle de leur choix. Cette scène ne peut être la même que celle du deuxième tour. À l’issue du passage de la scène, la directrice, présidente de jury, conduit une courte séance de travail autour de cette même scène. Suit un entretien qui permet au jury d’apprécier la personnalité et les motivations du candidat. L'épreuve ne peut excéder 20 minutes. Le jury du 3e tour est identique à celui du 2e tour.

L'enseignement

Le CNSAD dispense un enseignement spécialisé de l'art dramatique. Cet enseignement comprend les connaissances théoriques et la maîtrise pratique nécessaires à l'exercice du métier de comédien. La durée des études est de trois ans. Chaque promotion compte environ 30 élèves (généralement 15 garçons, 15 filles) et quelques stagiaires étrangers sont invités chaque année. Une formation à la mise en scène a été ouverte en 2001 : l’Unité nomade de formation à la mise en scène.

Alliant tradition et modernité, il combine deux types d'enseignement : la classe et l'atelier. La classe d'interprétation (héritage d'une longue tradition) permet à l'élève de se confronter à l'enseignement d'un maître. La formation y est essentiellement individuelle. Les ateliers d'interprétation initient les élèves à différentes pratiques du jeu. La formation y est avant tout collective.

La 1re année est consacrée à l’acquisition et au renforcement des fondamentaux du métier de l’acteur. Les disciplines enseignées sont des disciplines artistiques à part entière et des composantes du métier de l’acteur : le corps, la voix, la lecture, l’imagination… Chaque élève en fera pas à pas la combinaison pour construire la personne qu’il est et l’acteur qu’il devient.

La 2e année se poursuit dans l’esprit de la précédente. Se combinent aux cours hebdomadaires des master classes consacrées à un objet ou une recherche précise qui laissent la place à de nouvelles rencontres. Le travail des master classes, ramassé dans le temps et le plus souvent dirigé par un artiste extérieur au Conservatoire, permet aux élèves de concentrer leur attention sur un objet artistique précis, et de se rapprocher de la pratique professionnelle. Les cours de 2e année se concluent par les présentations publiques des Journées de juin.

La 3e année est consacrée essentiellement à des ateliers de création artistique. Il s’agit de travaux dirigés par des artistes invités et qui sont réalisés dans les conditions d’une production professionnelle. Certains de ces ateliers se déroulent « hors les murs », notamment hors de Paris, en partenariat avec un théâtre de région. Cette immersion dans la vie d’une structure de création et de diffusion permet une mise en relation avec toutes les composantes du théâtre (administratives, techniques, relation au public).

Deux ateliers dans l’année sont l’émanation et l’aboutissement d’enseignements internes au Conservatoire (théâtre dansé, chant, clown, masque…).

Ces ateliers permettent aux élèves de s’engager dans des aventures artistiques fortes et d’aller à la rencontre, au cours de l’année, d’univers singuliers et nouveaux. Les élèves s’adaptent ainsi à des esthétiques et des pédagogies variées, dans le temps d’un projet qui est porté par l’énergie finale d’une relation au public. Ils permettent de mettre en pratique et de développer les acquis des deux premières années d’apprentissage, d’acquérir autonomie et liberté dans la création, et d’éprouver la pratique professionnelle en ayant le temps et les interlocuteurs nécessaires à son questionnement.

L’année est ponctuée de stages courts qui permettent aux élèves de se familiariser avec différentes activités liées à leur futur métier : doublage, enregistrement radio, droit du spectacle…

La 3e année se conclut naturellement par deux ateliers dirigés par des élèves, illustration de l’invention de leur propre théâtre, de leur chemin vers la sortie de l’école et vers la vie professionnelle.

Le JTN (Jeune théâtre national)

Depuis 1971, le Jeune théâtre national favorise l’entrée dans la vie professionnelle des jeunes artistes issus du Conservatoire national supérieur d'art dramatique et de l'École supérieure d'art dramatique du théâtre national de Strasbourg (TNS). En leur offrant un espace pour rencontrer des metteurs en scène ou expérimenter leur projet, en finançant leur contribution à certains spectacles, le JTN accompagne les débuts des jeunes comédiens. Association loi de 1901, le JTN est subventionné par le ministère de la Culture.

De fait, un élève qui sort du Conservatoire (ou du TNS) bénéficie pendant 3 ans du support du JTN. Pendant cette période, les cachets du comédien sont en partie pris en charge par l'État. Ainsi, les metteurs en scène ou réalisateurs peuvent embaucher de « bons » comédiens issus de ces formations prestigieuses en faisant des économies sur les salaires. On retrouve aussi bien souvent des anciens élèves de ces deux écoles dans le théâtre public : à la Comédie-Française, au théâtre Nanterre-Amandiers, au théâtre national de la Colline, etc.

Campus

L'établissement est installé depuis 1946 à l'hôtel des Menus-Plaisirs, rue Bergère (actuellement rue du Conservatoire) dans le 9e arrondissement de Paris, qui avait abrité le Conservatoire de musique et de déclamation jusqu'en 1911.

Le théâtre du conservatoire accueille aujourd'hui les ateliers d'élèves dans l'ancienne salle du Conservatoire qui, du fait de sa restauration, ne peut plus accueillir de concerts.

Anciens élèves

L'établissement a formé depuis une cinquantaine d'années nombre des éminents comédiens qui ont fait la réputation du théâtre et du cinéma français, dont liste non exhaustive ci-dessous.

Au cinéma

Notes et références

  1. https://francearchives.gouv.fr/fr/findingaid/8a77efe56f363ff63cc72c927c4fe1d2961cb088
  2. Décret no 2019-1130 du 5 novembre 2019 portant création de l'Université Paris sciences et lettres (Université PSL) et approbation de ses statuts, (lire en ligne)
  3. http://www.conservatoiredeparis.fr/lecole/histoire/
  4. art. 1 DĂ©cret no 2011-557 du 20 mai 2011.
  5. art. 8-9 DĂ©cret no 2011-557 du 20 mai 2011.
  6. art. 13-14 DĂ©cret no 2011-557 du 20 mai 2011.
  7. Décret du 9 août 2021.
  8. Décret du 6 décembre 2013.

Annexes

Bibliographie

  • [HondrĂ© 1995] Emmanuel HondrĂ© (dir.) (prĂ©f. Yves GĂ©rard), Le Conservatoire de musique de Paris : Regards sur une institution et son histoire, Paris, Association du bureau des Ă©tudiants du Conservatoire national supĂ©rieur de musique, , 304 p. (ISBN 978-2-9509140-0-2, BNF 35750594)
  • [Pierre 1900] Constant Pierre, Le Conservatoire national de musique et de dĂ©clamation : Documents historiques et administratifs recueillis ou reconstituĂ©s par Constant Pierre, Paris, Imprimerie nationale, , XXVIII-1031 p. (BNF 31108675, lire en ligne)
  • [Sueur 1986] Monique Sueur, Deux siècles au Conservatoire national d'art dramatique, Paris, CNSAD, , 236 p.

Textes officiels

  • France. « DĂ©cret no 2011-557 du 20 mai 2011 portant statut du Conservatoire national supĂ©rieur d'art dramatique » [lire en ligne]
  • France. « DĂ©cret du 6 dĂ©cembre 2013 portant nomination de la directrice du Conservatoire national supĂ©rieur d'art dramatique - Mme LASNE DARCUEIL (Claire) » [lire en ligne]
  • France. « DĂ©cret du 22 aoĂ»t 2018 portant nomination de la prĂ©sidente du conseil d'administration du Conservatoire national supĂ©rieur d'art dramatique - Mme ARCHAMBAULT (Hortense) » [lire en ligne]

Articles connexes

Liens externes

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