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Conseil supérieur des programmes

En France, le Conseil supérieur des programmes (CSP) est une instance créée par la Loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École de la République du et placée auprès du ministre français de l’Éducation nationale, qui doit offrir les garanties scientifiques nécessaires pour émettre des avis et formuler des propositions dans ses champs de compétence.

Conseil supérieur des programmes
Histoire
Fondation
Prédécesseur
Cadre
Sigle
CSP
Type
Pays
Organisation
Président

Il est appelé à concevoir ses propositions soit à la demande du ministre de l'Éducation nationale, soit en se saisissant d’une question qui relève de ses compétences. Le CSP réunit des universitaires, des chercheurs, des spécialistes du système éducatif et des représentants élus de la Nation et de la société[1]. Ses avis et propositions sont rendus publics. En outre, il doit respecter le principe de parité entre les hommes et les femmes.

Il succède au Haut Conseil de l'éducation, créé en 2005 pour remplacer le Conseil national des programmes qui datait de 1989.

Historique

Le Conseil supérieur des programmes est créé par la Loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'École de la République. Il est installé le [2].

Il répond à une demande de transparence dans le processus d’élaboration des programmes d’enseignement de l'école, du collège et du lycée, largement exprimée lors de la concertation sur la refondation de l’École menée en 2012 et à un besoin de cohérence entre les contenus dispensés, le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, les évaluations et la formation des enseignants.

Missions

Le Conseil supérieur des programmes, aux termes de la loi, émet des avis et formule des propositions sur :

  • la conception gĂ©nĂ©rale des enseignements dispensĂ©s aux Ă©lèves des Ă©coles, des collèges et des lycĂ©es et l’introduction du numĂ©rique dans les mĂ©thodes pĂ©dagogiques et la construction des savoirs ;
  • le contenu du socle commun de connaissances, de compĂ©tences et de culture et des programmes scolaires, en veillant Ă  leur cohĂ©rence et Ă  leur articulation en cycles, ainsi que les modalitĂ©s de validation de l’acquisition de ce socle ;
  • la nature et le contenu des Ă©preuves des examens conduisant aux diplĂ´mes nationaux de l’enseignement du second degrĂ© et du baccalaurĂ©at ainsi que les possibilitĂ©s d’adaptation et d’amĂ©nagement de ces Ă©preuves pour les Ă©lèves prĂ©sentant un handicap ou un trouble de la santĂ© invalidant ;
  • la nature et le contenu des Ă©preuves des concours de recrutement d’enseignants des premier et second degrĂ©s, les possibilitĂ©s d’adaptation et d’amĂ©nagement de ces Ă©preuves pour les candidats prĂ©sentant un handicap ou un trouble de la santĂ© invalidant ainsi que les objectifs et la conception gĂ©nĂ©rale de la formation initiale et continue des enseignants.

Pour l’exercice des missions qui lui sont confiées, il peut mettre en place des groupes d’experts, appelés les groupes d’élaboration de projets de programme (GEPP), dont il choisit les membres à raison de leurs compétences.

Composition

Le Conseil supérieur des programmes réunit d'une part des personnalités qualifiées qui sont nommées par le ministre de l’Éducation nationale, d'autre part des parlementaires désignés par les commissions de la culture et de l'éducation des deux chambres, et deux membres du conseil économique, social et environnemental (CESE). Le ministre désigne également un président et un vice-président.

  • PrĂ©sidente et vice-prĂ©sidente :
    • Mark Sherringham, prĂ©sident nommĂ© le par arrĂŞtĂ© du ministre de l'Éducation nationale Jean-Michel Blanquer[3]. Il succède Ă  Alain Boissinot (2013-2014, dĂ©missionnaire), Michel Lussault (2014-2017, dĂ©missionnaire) et Souâd Ayada (2017-2022, appelĂ©e Ă  d'autres fonctions)[4].
    • Philippe Raynaud, vice-prĂ©sident nommĂ© par arrĂŞtĂ© du ministre de l'Éducation nationale en date du . Les vice-prĂ©sidentes prĂ©cĂ©dentes ont Ă©tĂ© : Anny Cazenave, puis Sylvie Plane.
  • Trois dĂ©putĂ©s : Fatiha Keloua-Hachi, Christophe Marion, Alexandre Portier
  • Trois sĂ©nateurs : Annick Billon, Sabine Van Heghe et Max Brisson
  • Deux membres du Conseil Ă©conomique, social et environnemental : Élodie Martinie-Cousty
  • Autres personnalitĂ©s qualifiĂ©es :
    • Pascal-RaphaĂ«l Ambrogi (inspecteur gĂ©nĂ©ral de l’éducation, du sport et de la recherche, Haut fonctionnaire chargĂ© de la langue française et de la terminologie, Capitaine de vaisseau (rĂ©serviste) de la Marine nationale, Ă©crivain et lexicographe),
    • Anne Burban, agrĂ©gĂ©e de mathĂ©matique, inspectrice gĂ©nĂ©rale honoraire de l'Éducation nationale, du sport et de la recherche.
    • Alain Cadix (ingĂ©nieur, docteur en sciences de gestion, prĂ©sident honoraire de la ConfĂ©rence des grandes Ă©coles),
    • Denis Gratias (chercheur en physique et membre de l’AcadĂ©mie des sciences. Directeur de recherche Ă©mĂ©rite au CNRS),
    • Jean-Louis Mucchielli (professeur honoraire des universitĂ©s (Paris 1 PanthĂ©on-Sorbonne), agrĂ©gĂ©, docteur d’État de sciences Ă©conomiques et diplĂ´mĂ© de l’IEP de Paris),
    • Sami Mustapha (professeur Ă  l'institut de mathĂ©matiques de Jussieu en 2000. Doyen de la facultĂ© de mathĂ©matiques depuis 2017),
    • Mireille Sacotte (agrĂ©gĂ©e de lettres classiques, docteur en Lettres, et professeur Ă©mĂ©rite Ă  l'universitĂ© Paris III)[5],
    • BĂ©atrice Salviat (directrice adjointe de la fondation de coopĂ©ration scientifique La main Ă  la pâte.

Fonctionnement

Le Conseil se réunit en séance tous les quinze jours sur ordre du jour défini par le président[6]. Les thèmes abordés lors des séances tenues au cours de la période - ont été déterminés par les saisines du ministre dont le Conseil a fait l’objet. Les travaux du Conseil sont accompagnés par une équipe de chargés de mission placée sous la responsabilité du secrétaire général.

Tous les travaux réalisés par le Conseil s’appuient sur la consultation de spécialistes et de professionnels du champ concerné. Le Conseil prend en charge directement l’élaboration de certains travaux ou constitue des groupes pour y contribuer (groupes d’élaboration de projets de programmes (GEPP)).

Chacun de ces groupes a mené des auditions et demandé des contributions aux personnes dont il jugeait l’analyse pertinente. La composition des groupes[7] et les contributions reçues sont en ligne sur la page web du Conseil (hébergée par le ministère).

Les textes des GEPP sont examinés et amendés par le Conseil en séance puis sont adoptés à la majorité des voix exprimées lorsque le quorum est atteint après des échanges destinés à trouver un consensus.

Le projet adopté par le CSP est remis au ministre, et rendu public.

Le ministre consulte le Conseil supérieur de l'éducation, puis donne son visa au texte pour publication au Journal officiel et au Bulletin officiel de l’Éducation nationale.

Polémiques

Indépendance

Selon Denis Paget, le CSP connaît d'importantes difficultés à s'insérer au sein du ministère de l’Éducation nationale, en raison du contraste existant entre « son indépendance inscrite dans la loi et son rôle de prestataire au service du ministre »[8].

Laurent Dandrieu (Valeurs actuelles) estime en 2015 que ses membres sont « généralement très marqués à gauche », représentants typiques des thèses dites pédagogistes dominantes dans l'Éducation nationale depuis les années 1970[9].

En 2018, à l'inverse, les prises de position conservatrices de sa présidente sont critiquées[4].

DĂ©missions

En , le président Alain Boissinot démissionne de son poste donnant pour motif que le Conseil supérieur des programmes « n'est pas suffisamment solide pour assurer à bien ses missions qui consistent à définir le socle commun, mais aussi tous les programmes de toutes les disciplines, niveau par niveau »[10] - [11]

En , Jacques Grosperrin démissionne du Conseil critiquant notamment « l'idéologie » et « les dérives communautaires »[12] - [13]. Il décrit le CSP comme « une commission très homogène dans son idéologie, marquée à gauche, et qui soutient la politique menée par le gouvernement. »[14]. Grosperrin considère cette instance, contrairement à sa mission de garantir la transparence du processus d'élaboration de ces programmes comme « le bras armé de la ministre de l'Éducation nationale »[15]. Répondant à cette accusation de « fonctionnement dogmatique, pour ne pas dire idéologique », Michel Lussault a tenu à souligner que « le CSP n'est pas un groupe d'idéologues gauchistes » en affirmant que cette structure était « non partisane »[16].

Le , Michel Lussault annonce sa démission du Conseil supérieur des programmes (CSP), au motif que « Jean-Michel Blanquer [le ministre de l'Éducation nationale] paraît avoir franchi des limites, qui consistent à remettre en cause de façon brutale et unilatérale des évolutions qui avaient longuement été discutées pendant les années précédentes »[17].

En 2015, le Conseil supérieur des programmes se fait également remarquer par ses propositions en matière d'enseignement de l'histoire. Maurice Szafran pointe notamment du doigt la « maladresse » de rendre obligatoire l'enseignement de « l'Islam au VIIe siècle » tandis que « la chrétienté au Moyen-Age » entre dans la catégorie facultative[18]. Par la suite, Michel Lussault assure que le texte a été corrigé « de fond en comble » pour tenir compte des différentes critiques[19].

Le , le magazine Valeurs actuelles notait que sur les dix-huit membres, « un seul a enseigné au collège — autrefois, car il est aujourd’hui retraité ; les autres n’ont qu’une connaissance très lointaine du domaine éducatif, à l’exception du nouveau président, Michel Lussault »[9]

Notes et références

  1. « La composition du Conseil supérieur des programmes », sur www.education.gouv.fr, (consulté le )
  2. « Installation du Conseil supérieur des programmes », Ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. BOEN 10 février 2022.
  4. Amandine Hirou, « Souâd Ayada, la guerrière de Blanquer », sur LExpress.fr, (consulté le )
  5. www.education.gouv.fr, « Les membres du Conseil supérieur des programmes », Ministère de l'Éducation nationale,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. « Page du Conseil supérieur des programmes (CSP) », Ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,‎ (lire en ligne, consulté le )
  7. « Composition des groupes de rédaction », Ministère de l'Éducation nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Recherche,‎ (lire en ligne, consulté le )
  8. Denis Paget, « Le Conseil supérieur des programmes : un OVNI dans le ciel de l’Éducation nationale ? », Revue française de pédagogie, no 201,‎ , p. 19 (lire en ligne)
  9. Délires : les vieilles lunes des pédagogistes, Laurent Dandrieu, valeursactuelles.com, 13 mai 2015
  10. Éducation nationale : Alain Boissinot, les raisons d'une démission, entretien avec Alain Boissinot, lepoint.fr, 11 juin 2014
  11. Denis Peiron, « "La démission d’Alain Boissinot fragilise la réforme des programmes scolaires" », La Croix,‎ (lire en ligne, consulté le )
  12. Élodie Emery, « Le Conseil supérieur des programmes ? Une supercherie ! », Marianne,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. La polémique sur les programmes scolaires refait surface, nouvelobs.com, 28 août 2015
  14. Le Conseil supérieur des programmes ? Une supercherie !, entretien, marianne.net, 23 mai 2015
  15. « Coup de chapeau - Jacques Grosperrin », Le Figaro Magazine, semaine du 29 mai 2015, page 28.
  16. Michel Lussault : « Nous ne sommes pas des idéologues gauchistes », leparisien.fr, 25 juin 2015
  17. « Éducation nationale : le président du Conseil supérieur des programmes démissionne », sur www.francetvinfo.fr,
  18. Enseignement de l'Histoire: la gauche déraille une fois encore..., Maurice Szafran, challenges.fr, 27 avril 2015
  19. Le conseil supérieur des programmes rend sa copie, la-croix.com, 17 septembre 2015

Articles connexes

Liens externes

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