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Conraua goliath

Conraua goliath est une espèce d'amphibiens de la famille des Conrauidae[1]. Cette grenouille africaine peut mesurer jusqu’à 300 mm de long et peser plus de kg ; Ă  ce titre, elle est considĂ©rĂ©e comme la plus grande grenouille de la planète. En français, elle est appelĂ©e Grenouille gĂ©ante ou Grenouille goliath[2].

Il ne faut pas confondre cette espèce avec une autre grenouille géante : Litoria infrafrenata.

Description

Conraua goliath au Musée d'histoire naturelle de l'université Harvard.

Conraua goliath est la plus grande grenouille de la planète. En 1889, un spĂ©cimen a Ă©tĂ© capturĂ© dans le fleuve Sanaga (Cameroun) dont le corps mesurait 368 mm dans sa plus grande longueur et atteignait 876 mm pattes Ă©tirĂ©es, pour 3,6 kg[3].

Son dos est granuleux et brun-verdâtre. Son ventre et la face interne de ses membres sont jaune-orangé.

Conraua goliath est cĂ©lèbre pour son incroyable capacitĂ© de saut : elle peut bondir jusqu'Ă  3 mètres de haut[4]. Cependant, elle est Ă©puisĂ©e en gĂ©nĂ©ral après deux ou trois sauts de ce type.

Elle a une espĂ©rance de vie de 15 ans.

Alimentation

Les têtard sont végétariens et se nourrissent d'une seule plante : Dicraeia warmingii. C'est une plante aquatique que l'on trouve uniquement près des chutes d'eau et des courants rapides. Les adultes se nourrissent de vers et d'insectes comme les libellules et les criquets. Ils peuvent aussi manger des petites grenouilles, des crabes, des tortues juvéniles et des jeunes serpents.

RĂ©partition

Distribution

Cette espèce se rencontre en dessous de 1 000 m d'altitude[1] :

Sa présence est incertaine au Gabon.

On la trouve Ă  l'Ă©tat sauvage dans les rivières Ă  courant rapide. En 2007, son aire de rĂ©partition s'Ă©tend au Nord des derniers 200 km du bassin Sanaga au Cameroun jusqu'aux derniers 50 km du bassin de la rivière Mbini en GuinĂ©e Ă©quatoriale au Sud. Les rĂ©seaux hydrologiques dans lesquelles vivent ces grenouilles sont souvent denses, dans des zones extrĂŞmement humides (forĂŞts pluviales) aux tempĂ©ratures Ă©levĂ©es.

Reproduction

Squelette de Grenouille goliath, au Muséum d'histoire naturelle de Genève.

Les mâles Goliath appellent les femelles de façon très diffĂ©rente des autres espèces. Comme ils n'ont pas de sacs vocaux, ils ouvrent lĂ©gèrement la bouche et produisent un son long et sifflant. Les femelles deviennent matures lorsqu’elles atteignent un poids de kg et une taille de 180 mm[5]. Elles pondent des milliers d’œufs qui se collent Ă  la vĂ©gĂ©tation au fond de la rivière. Le dĂ©veloppement des larves dure de 85 Ă  95 jours[6].

Une publication récente (2019)[7] a montré comment cette grenouille forestière prend soin de sa progéniture : elle lui creuse de petites "piscines" de 10 cm de profondeur et pouvant dépasser 1 m de large, qui sont en quelque sorte des nids. Chacune peut contenir jusqu'à 3000 œufs chacun, parfois d'âges différents, ce qui montre qu'un même "nid" peut être utilisé par plusieurs pondeuses. Un de ces nids a été équipé d'une caméra infrarouge time-lapse, montrant un parent en train de surveiller ses petits toute la nuit (jusqu'à l'aube), gardant apparemment les prédateurs à distance. Les plus gros mâles pourraient creuser des mares de plus d'un mètre de large et pour ce faire, ils peuvent déplacer des pierres pesant jusqu'à deux tiers de leur propre poids. Un tel degré de soins parentaux est inhabituel chez les amphibiens, et il pourrait expliquer pourquoi cette espèce a pu devenir si grosse[8].

Relations avec les humains

Conraua goliath est consommée dans certains régions d'Afrique de l'Ouest. Elle est également fortement exportée vers des zoos et des trafiquants d'animaux les vendent comme animal de compagnie. Malheureusement, ces grenouilles ne s'épanouissent pas en captivité et ne s'y reproduisent quasiment jamais. Grâce à sa classification comme espèce en danger, le gouvernement de Guinée équatoriale n'autorise plus que 300 exportations de Conraua goliath au maximum par an. Heureusement pour cette grenouille, les trafiquants d'animaux les plus expérimentés n'en trouvent généralement pas plus d'une douzaine sur une zone donnée.

Publication originale

  • Boulenger, 1906 : Descriptions of new batrachians discovered by Mr. G.L. Bates in South Cameroon. Annals and Magazine of Natural History, sĂ©r. 7, vol. 17, p. 317-323 (texte intĂ©gral).

Liens externes

Notes et références

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