Congrégation des Sœurs du Saint-Sacrement
La congrégation des Sœurs du Très-Saint-Sacrement est une congrégation religieuse catholique fondée en France en 1732 à Mâcon par Louis Agut prêtre à Mâcon[1]. Elle est d'abord une congrégation de droit diocésain (en 1755) puis une congrégation de droit pontifical (en 1914). Fusionne avec d'autres congrégation pour donner les sœurs de Jésus Serviteur.
Historique
Le contexte de la création de la congrégation
En 1732, l'abbé Louis Agut fonde un établissement de charité pour les incurables[2]. Le 27 septembre 1733, il achète un terrain aux Pochon, de Charnay, en s'engageant à construire une chapelle et des bâtiments hospitaliers. Louis Agut, dans un mémoire cité par Pierre Blanc précise ainsi les circonstances de la création : « Lorsqu'il fut question de servir les pauvres incurables plusieurs personnes dévotes se consacrèrent à cette bonne œuvre, filles, femmes, veuves[3]... ». La chapelle est édifiée en 1748. En 1770, le nouvel hôpital et avec lui la Congrégation furent approuvés légalement par lettres-patentes du roi[4] - [5].
Une diversification des activités apparaît rapidement : nombre de malades ne souhaite pas aller à l'hôpital des incurables mais préfèrent rester chez eux tout en bénéficiant des services de personnes les visitant. Louis Agut répondit favorablement à cette demande et il y eut alors deux catégories de religieuses « celles de l'intérieur et celles du dehors ». Très rapidement, il fut évident que pour prévenir les difficultés rencontrées par les personnes il était nécessaire de donner aux personnes secourues ou à leurs proches une éducation-formation, à commencer par la lecture et l'écriture. C'est ainsi que les sœurs furent des sœurs hospitalières, des catéchistes, des institutrices. Au XIXe siècle l'activité éducative, avec la création d'écoles qui en est le corollaire, pris plus d'importance que le soin aux malades[6].
Le siège de la congrégation demeure dans l'établissement mâconnais jusqu'en 1836, date de son transfert à Autun. En 1966, le noviciat est installé à Lyon.
Les mères supérieures
La première responsable du groupe de personnes qui se mirent au service de l'hôpital des incurables est Marie-François Vallet, mais elle n'a pas le titre de mère supérieure la congrégation n'étant pas créée officiellement. Elle meurt le 18 août 1748. La première supérieure générale à la tête de la congrégation naissante est sœur Benoîte-Xavier Méziat. Sœur Marie-Stanislas Brunet lui succède. Elle est née à Saint- Laurent-lès-Mâcon en 1736, fait profession de foi en 1762 et meurt en 1810.
La tenue des religieuses
La première édition des règles et constitutions des Sœurs du Très-Saint-Sacrement imprimée en 1755, précise que les « sœurs seront vêtues comme d'honnêtes veuves, d'une étoffe de laine noire, que leurs coiffures seront de toile ou mousseline unie, bandées à deux rangs, sans autre plis que celui du milieu, et qu'elles porteront toujours un capot noir en soie pardessus leurs coiffes.
Le développement de la congrégation
Après Mâcon, le second lieu d'implantation de la congrégation fut à Chalon-sus-Saône : l'évêque de Chalon, Monseigneur de Malot, leur confia la maison de la Charité, construite en 1683 grâce à Louis XIV, et dont l'activité était proche de celui de l'hôpital des incurables de Mâcon.
En 1770, l'effectif de la congrégation est d'une centaine[7] de sœurs. En 1871 l'effectif est de 578 personnes sont 506 sœurs, 26 novices et 46 postulantes.
La congrégation a absorbé en 1938 la congrégation des Sœurs de la présentation de Marie de Saint Laurent d'Olt. En 1968 la congrégation est présente dans le diocèse d'Autun (Autun, Paray-le-Monial, Chalon-sur-Saône, Chagny, Mâcon...), dans les diocèses de Lyon (La Mulatière), de Saint-Claude, de Grenoble, d'Albi, de Rodez, de Perpignan ; à l'étranger, elle est présente à Genève et au Sénégal[8].
Publications de la congrégation
Les Nouveaux principes de lecture a l'usage des Sœurs du Saint-Sacrement, ou la Lecture et l'orthographe rendues faciles[9]. Il s'agit d'un livre de pédagogie destiné aux sœurs qui ont en charge l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.
- Louis Agut, prêtre, fondateur de la congrégation.
- Révérende mère Brunet, deuxième supérieure générale.
- François Joséphine Lacombe, troisième supérieure générale (costume de 1825).
Aujourd'hui
La congrégation du Très Saint-Sacrement, est devenue, depuis le , avec quatre autres congrégations :
- les Filles de Marie de Saint-Marcellin ;
- les Sœurs des Saints-Noms-de-Jésus-et-Marie de Montferrand-le-Château ;
- les Sœurs minimes du Saint-Cœur-de-Marie de Rodez ;
- les Petites Sœurs de Notre-Dame de Grenoble,
la congrégation de Jésus Serviteur.
Le 9 mai 2015 la congrégation des Sœurs de Sainte-Croix a rejoint la congrégation des Sœurs de Jésus Serviteur.
Notes et références
- Autres formes du nom (cf BNF) : congrégation des Sœurs du Très-Saint-Sacrement ; congrégation du Très-Saint-Sacrement ; Congrégation. La Mulatière, Rhône ; Sœurs du Saint-Sacrement, Sœurs du Très-Saint-Sacrement d'Autun, Sœurs du Très-Saint-Sacrement de Lyon.
- Pierre Blanc s.j., Un prêtre social et persécuté, le sieur Louis Agut (1695-1775), préface de son exc. Monseigneur Marty Archevêque de Paris, éd. Prière et Vie, Toulouse, 1968, 306 p.
- Cf. Pierre Blanc, p. 96.
- Cf. Chaumont, p. 220.
- Cf Beaumont, p. 451.
- Cf. Chaumont, p. 176.
- Cf. Chaumont p. 442
- cf. Pierre Blanc p. 297.
- Soeurs du Très-Saint-Sacrement, Nouveaux principes de lecture a l'usage des Soeurs du Saint-Sacrement, ou la Lecture et l'orthographe rendues faciles., Autun, imprimeries de Dejussieu et L. Villedey., , 180 p. (lire en ligne).
Bibliographie
- Chaumont, Louis-M.-J. (Abbé). Histoire de M. Agut, prêtre, chevalier de Saint-Pierre, fondateur de l'hospice de la Providence à Mâcon et de la congrégation des Sœurs du Saint-Sacrement, 1891.