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Confiteor (roman)

Confiteor (Jo confesso), publié en 2011, est un roman de l'écrivain catalan Jaume Cabré.

Confiteor
Auteur Jaume Cabré
Pays Espagne
Genre Roman
Version originale
Langue Catalan
Titre Jo confesso
Éditeur Proa
Lieu de parution Barcelone
Date de parution 2011
Version française
Traducteur Edmond Raillard
Éditeur Actes Sud
Lieu de parution Paris
Date de parution 2013
Type de média papier
Nombre de pages 780
ISBN 978-2-3300-2226-6

Résumé

Le livre se présente comme une longue confession du personnage principal, Adrià, à une personne définitivement absente. La longue confidence entrecroise principalement les vies d'Adrià et de son père Félix. La culpabilité du fils hérite de la culpabilité du père.

Félix, élève très doué, est envoyé du séminaire de Vic à la Gregoriana (Rome), mais la rencontre avec Carolina lui fait abandonner la religion, et se convertir par ses talents de collectionneur au commerce d'œuvres d'art.

Adrià, élève surdoué, est amené à devenir un érudit (pour le père) et un violoniste (pour la mère), avec tous les cours particuliers nécessaires, et à souffrir de carences affectives cumulées. Il se lie d'amitié avec un autre enfant unique, Bernat, également violoniste.

L'érudition se développe à partir de l'observation puis l'étude de manuscrits médiévaux et de violons anciens de Crémone. Le premier manuscrit est l'acte de fondation du monastère de Sant Pere del Burgal (ca) (859). L'enquête et le récit portent ainsi surtout sur le premier violon de Lorenzo Storioni (en) (1764), que le père détient dans son coffre-fort : origine du bois (plantation, sélection, abattage), facture, premier acheteur (Vial), possesseurs successifs, dont les derniers sont Elisaveta Meireva, Rudolf Höss, Aribert Voigt. Les acquisitions paternelles relèvent de l'achat, de la mainmise, de l'extorsion. La perfection de ce violon relève d'une forme de malédiction, s'accompagne de meurtres.

Au début du chapitre IV, à la manière d'un palimpseste, le récit télescope les violences du grand inquisiteur Nicolau Eimeric (1320-1399) contre Xarom Meir et les discussions de Rudolf Höss et Aribert Voigt, en partie au sujet du violon d'Elisaveta Meireva à Auschwitz. Et la bénédiction supposée de la médaille de Santa maria daï Ciüf (de Pardac) serait peut-être aussi une exécration, puisqu'elle semble suivre l'itinéraire du violon.

L'année 1975 multiplie les événements : mort de la mère d'Adria (et mort de Franco), thèse sur Vico, fin des quatre années d'études à Tübingen, mariage de Bernat et Técla, poste à l'université de Barcelone, début de la transition démocratique espagnole et de la conversion d'Adria à la bibliophilie, avec achat compulsif de manuscrits improbables. Puis ce grain de sable inoffensif mène à la reprise en mains puis à la vente du magasin d’intangibles, et à la réorganisation de la bibliothèque et de la vie d'Adria dans le même appartement de Barcelone-Eixample.

Une partie du récit, en différents chapitres, raconte la dernière partie de la vie d'Adria, hospitalisé Maladie d'Alzheimer, désormais bien incapable de se référer aux ouvrages de Vico, Isaiah Berlin, Raymond Lulle, Mignon, Modest Urgell, aux personnes aimées, Kornelia, Laura Baylina, Sara, ou à ses infirmiers Jonathan ou Wilson. Mais le processus dégénératif du cerveau est progressif, et l'universitaire érudit, auteur d'une Histoire de la pensée européenne, qui projetait une Histoire du Mal n'est peut-être pas le seul auteur de ce récit.

Personnages

Ă€ Barcelone

  • AdriĂ  Ardèvol (i Guiteres) (1946-), narrateur, enfant unique, violoniste, très douĂ© en langues, Ă©rudit, collectionneur ;
    • Aigle-Noir et ShĂ©rif Carson, hĂ©ros de bandes dessinĂ©es, amis imaginaires ;
    • Sara Voltes-Epstein (1950-1996), rencontrĂ©e le , dessinatrice, illustratrice, un temps rĂ©fugiĂ©e Ă  Paris, issue d'une famille dĂ©cimĂ©e (silence ancestral, l'oncle HaĂŻm) ;
  • Bernat Plensa (i Punsoda) (1945-), ami d'enfance d'AdriĂ , violoniste, Ă©crivain, autre enfant unique ;
    • Tecla, Ă©pouse de Bernat ;
    • Llorenç, fils de Bernat et Tecla ;
    • XĂ©nia, nouvelle amie de Bernat ;
  • Fèlix Ardèvol, nĂ© vers 1900, Ă©tudes religieuses Ă  Vic, puis Ă  Rome en 1914-1918, devenu ensuite collectionneur et marchand d'art ;
    • Mr Berenguer, gĂ©rant du magasin de meubles, antiquitĂ©s, et instruments de musique anciens ;
    • Cecilia, première employĂ©e du magasin ;
  • Carme Bosch, mère d'Adria, fille d'AdriĂ  Bosch ;
    • Lola Xica (1910-1982), employĂ©e de la famille, « seconde mère » d'AdriĂ  ;
    • Caterina, employĂ©e de la famille ;
  • Laura, collègue et amante d'AdriĂ  ;
  • Max, frère de Sara.

Hors de Barcelone

  • FĂ©lix Morlin, Ă©tudiant avec Felix Ardevol Ă  la Gregoriana (Rome), plus tard père Morli, fournisseur d'informations Ă  Adria ;
  • Carolina Amato, Ă  Rome, et la mĂ©daille offerte Ă  Felix ;
  • Daniela Amato (de Carbonell), fille de Carolina et de Felix, venant Ă  Barcelone rĂ©clamer sa part de l'hĂ©ritage de Felix, propriĂ©taire de la ferme de Tona, morte Ă  71 ans ;
  • Tito Carbonell, fils de Daniela, cherchant (aidĂ© par Berenguer) Ă  conserver ferme et violon ;
  • Eugen MĂĽss, antiquaire, anciennement Dr Konrad Budden, collaborateur d'expĂ©rimentation mĂ©dicale nazie, puis frère Arnold, puis Dr MĂĽss Ă  Bebenbeleke pendant 40 ans ;
  • JuliĂ  de Sau, ou Fra Miquel de Susqueda, collaborateur repentant du grand inquisiteur Nicolau Eimeric (1320-1399), rĂ©fugiĂ© au monastère de Sant Pere del Burgal (ca) (La Guingueta d'Ă€neu) ;
  • Jachiam Mureda, « Jacham des Mureda de Pardac », bĂ»cheron-charpentier de Predazzo (rĂ©gion de Trente), spĂ©cialiste de bois d'Ă©bĂ©nisterie et de lutherie, assassin de l'incendiaire Bulchanij de Moena, porteur de la mĂ©daille qu'un Brocia lui vole ;
  • Guillaume-Franços Vial, premier propriĂ©taire du violon, meurtrier de son oncle Jean-Marie Leclair (1697-1764) ;
  • Aribert Voigt, officiel nazi, voleur du violon ;
  • Matthias Alpaerts, civil juif, dont la famille est exterminĂ©e durant l'Holocauste ;
  • Ă  Tona : oncle Cinto, tante Leo, cousins Quilo, Xevi et Rosa.

Chapitrage

  1. A capite
  2. De pueritia
  3. Et in Arcadia ego
  4. Palimpsestus
  5. Vita condita
  6. Stabat Mater
  7. … usque ad calcem

Accueil

L'accueil francophone de ce livre « exigeant »[1] - [2] est très favorable : « un monument »[1] - [3], « un chef-d’œuvre absolu »[4], « l’art de la fugue »[5], « une expérience en matière de lecture (laquelle devient vite jubilatoire pour peu qu’on se laisse aspirer), ainsi qu’un tour de force romanesque »[6], « l’empreinte antédiluvienne du mal »[7].

RĂ©compenses et distinctions

  • Premi de la CrĂ­tica Catalana 2012 (AssociaciĂł d'Escriptors en Llengua Catalana (AELC), Fira del Llibre de Sòria), meilleur ouvrage narratif en catalan pour 2011
  • Premi Crexells del mateix 2011
  • Premi de Narrativa Ă€ngels Anglada 2012
  • Premio « La tormenta en un vaso » 2012
  • Prix de la critique Serra d'Or, 2012
  • Prix Courrier international du meilleur roman Ă©tranger 2013[8]
  • Prix Jean Morer 2014 des Vendanges LittĂ©raires de Rivesaltes[9]

Liens externes

Notes et références

  1. « Confiteor - Jaume Cabré », sur litterature-a-blog.blogspot.com (consulté le ).
  2. https://www.onlalu.com/livres/poches/confiteor-jaume-cabre-livre-3778/
  3. « Confiteor, Jaume Cabré », sur lacauselitteraire.fr (consulté le ).
  4. « Le chef-d’œuvre de Jaume Cabré : Confiteor, par Gregory Mion », sur juanasensio.com (consulté le ).
  5. Laurent Mauvignier, « L'art de la fugue. "Confiteor", de Jaume Cabré », Le Monde,‎ (lire en ligne Accès payant, consulté le ).
  6. « Le Matricule des Anges », sur lmda.net (consulté le ).
  7. Thierry Guinhut, « L’empreinte antédiluvienne du mal. Jaume Cabré : Confiteor, Quand arrive la pénombre ; Ricardo Menéndez Salmon... », sur thierry-guinhut-litteratures.com, (consulté le ).
  8. « Il y a des choses que l'histoire ne peut transmettre Â» sur courrierinternational.com.
  9. Site du prix Vendanges Littéraires de Rivesaltes
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