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Conférence de Doha de 2012 sur les changements climatiques

La Conférence de Doha sur les changements climatiques est une conférence ayant eu lieu du 26 novembre au 7 décembre 2012 à Doha, la capitale du Qatar. Elle est à la fois la 18e Conférence des Parties (COP 18) à la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques et la 8e Conférence des Parties siégeant en tant que Réunion des Parties au Protocole de Kyoto (CMP 8)[1].

COP 18
CMP 8
Type Conférence des parties
Édition 18e
Pays Drapeau du Qatar Qatar
Organisateur Organisation des Nations unies
Date au
Participant(s) Pays membres de la CCNUCC

Conférence de Doha sur les changements climatiques, photographié le 3 décembre 2012.

C'est Ă©galement, et surtout, la première Ă  avoir lieu depuis l’établissement de la « Plateforme de Durban pour une action renforcĂ©e ». Cette Plateforme de Durban a, au terme de la ConfĂ©rence de Durban sur les changements climatiques (COP-17) mis en place le Groupe de travail sur la Plateforme de Durban pour une action renforcĂ©e (GTPD) chargĂ© d’élaborer le « rĂ©gime climatique post-2020 Â». Ce nouveau rĂ©gime pourrait prendre la forme d’un protocole, d’un instrument juridique ou d’un rĂ©sultat concertĂ© ayant force de loi. Il inclura toutes les parties, devra ĂŞtre achevĂ© au plus tard en 2015 et entrer en vigueur en 2020[2].

Enjeu

À quelques jours de la fin de la première période d'engagements du Protocole de Kyoto (arrivant à échéance le 31 janvier 2012), elle s'est vue relever trois défis de taille, à savoir :

  • reconduire le Protocole de Kyoto pour une 2e pĂ©riode d’engagement ;
  • lancer les nĂ©gociations de la « Plateforme de Durban » sur des bases solides ; et
  • clore les travaux du Groupe de travail sur l’action concertĂ©e Ă  long terme (GTACLT)[3].

Son principal enjeu est l’adoption d’un accord permettant d’éviter un vide juridique entre les deux périodes d’engagement, mais ses résultats seront déterminants pour la poursuite des travaux du Groupe de travail sur la Plateforme de Durban pour une action renforcée (GTPD). À ce titre, la reconduction du Protocole de Kyoto créerait un climat de confiance entre pays développés et en développement, tout comme son report à une date ultérieure saperait les négociations du prochain régime climatique et la disposition des économies émergentes à faire des concessions.

Pourparlers préparatoires

En amont de la Conférence, les délégués se sont réunis à deux reprises pour préparer ses travaux.

Les sessions suivantes des organes de la CCNUCC ont eu lieu à Bonn (Allemagne) du 14 au 25 mai 2012 : 1re session du Groupe de travail sur la Plateforme de Durban pour une action renforcée (GTPD-1) ; 15e session du Groupe de travail spécial sur l’action concertée à long terme au titre de la Convention (GTACLT-15) ; 17e session du Groupe de travail spécial des nouveaux engagements des parties visées à l’annexe I au titre du Protocole de Kyoto (GTPK-17) ; et 36e sessions des organes subsidiaires de la CCNUCC[4]. Des sessions informelles des trois groupes de travail de la CCNUCC (GTPD, GTACLT et GTPK) ont eu lieu à Bangkok (Thaïlande) du 30 août au 5 septembre 2012[3]

Déroulement de la conférence

La confĂ©rence a rassemblĂ© sous un mĂŞme nom plusieurs confĂ©rences(en) du 26 novembre au 8 dĂ©cembre 2012. La prĂ©sence de plusieurs pays Ă©mergents et de certains groupes a Ă©tĂ© notĂ©e : par exemple, le « (m)ardi 27 novembre 2012, Ă  cĂ´tĂ© des petits Etats insulaires qui se sont fait entendre, certains reprĂ©sentants des peuples de la forĂŞt amazonienne ont fait le dĂ©placement. Parmi eux, Manari Oushiwa, du peuple Sapara. Â»[5]

Bilan

À l'issue de la conférence le 8 décembre, le Protocole de Kyoto est prolongé de justesse jusqu'en 2020 à Doha[6].

La confĂ©rence ouvre donc premièrement  « l’ Acte Â» II du protocole de Kyoto La seconde pĂ©riode d’engagement s’étalera du 1er janvier 2013 au 31 dĂ©cembre 2020. Elle concerne l’Union europĂ©enne, la Croatie et l’Islande, et huit autres pays industrialisĂ©s dont l’Australie, la Norvège et la Suisse, soit 15 % des Ă©missions globales de gaz Ă  effet de serre (GES) dans le monde. Chaque pays « rĂ©examinera Â» ses objectifs chiffrĂ©s de rĂ©duction de GES « au plus tard en 2014 Â».
Deuxièmement, la confĂ©rence engage Ă  dĂ©velopper l’aide financière aux pays du Sud pour faire face au changement climatique. Le texte de Doha ”presse” les pays dĂ©veloppĂ©s Ă  annoncer de nouvelles aides financières « quand les circonstances financières le permettront Â» et Ă  soumettre au rendez-vous climat de 2013, Ă  Varsovie, « les informations sur leurs stratĂ©gies pour mobiliser des fonds afin d’arriver Ă  100 milliards de dollars par an d’ici 2020 Â».

Ensuite, la confĂ©rence se prononce en faveur de la rĂ©paration pour les « pertes et dommages Â» causĂ©s aux pays du sud par le rĂ©chauffement. Ă€ Varsovie, des « arrangements institutionnels, comme un mĂ©canisme international, seront dĂ©cidĂ©s au sujet de la question des pertes et dommages liĂ©s aux impacts du changement climatique dans les pays en dĂ©veloppement particulièrement vulnĂ©rables Â». Ce point a Ă©tĂ© très disputĂ© entre les pays du Sud, qui s’estiment victimes des actions du Nord ayant dĂ©rĂ©glĂ© le climat, et les États-Unis, qui craignent qu’un « mĂ©canisme Â» ne mène un jour Ă  des actions en justice et ne veulent pas dĂ©bourser plus que ce qui a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© prĂ©vu dans les divers accords de l’ONU sur le climat.

Enfin, la confĂ©rence prĂ©voit, comme c'Ă©tait le cas lors de la ConfĂ©rence de Durban de 2011 (COP-17), un « accord global et ambitieux Â» en 2015 L’accord de Doha rĂ©affirme l’ambition d’adopter « un protocole, un autre instrument juridique ou un accord ayant force juridique Â» Ă  la confĂ©rence de l’ONU prĂ©vue en 2015 pour une entrĂ©e en vigueur en 2020, et rappelle l’objectif de parvenir Ă  limiter la hausse de la tempĂ©rature Ă  + 2 °C. Contrairement au protocole de Kyoto, cet accord ne concernera pas que les nations industrialisĂ©es mais tous les pays, y compris les grands Ă©mergents et les États-Unis. Un texte devant servir de base pour les nĂ©gociations doit ĂŞtre disponible « avant mai 2015 Â» et l’accord de Doha « accueille favorablement Â» la proposition du secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU Ban Ki-moon de rĂ©unir les dirigeants mondiaux en 2014 sur cette question.

Ratification de l'amendement de Doha

Le 2 octobre 2020, la veille de la date limite, le Nigeria ratifie l'accord à la suite de la Jamaïque, permettant ainsi à l'accord ratifié par les 3/4 des pays d'entrer en vigueur. Le signal envoyé est symbolique[7], Toutefois, l'accord a déjà porté ses fruits car les 38 parties (y compris l'union européenne) l'ayant signé qui avaient une obligation de réduction de leurs émissions étaient tenus à rester capables de le respecter au cas où celui-ci prendrait effet. Ainsi ces parties ont selon l'UNFCC réduit leurs émissions de 25% en 2018 tandis que l'engagement collectif était une réduction de 18%[7].

Notes et références

  1. En profondeur : Conférence de Doha sur les changements climatiques, dans Objectif Terre, le bulletin de liaison du développement durable de l'espace francophone. Consulté le 6 novembre 2012
  2. Compte-rendu de la Conférence de Durban sur les changements climatiques, dans Objectif Terre. Consulté le 6 novembre 2012
  3. Compte-rendu de la Conférence de Bangkok sur les changements climatiques (sessions informelles du GTPD, du GTACLT et du GTPK), dans Objectif Terre. Consulté le 6 novembre 2012
  4. Compte-rendu de la Conférence de Bonn sur les changements climatiques (GTPD-1, GTACLT-15, GTPK-17 et OSAST/OSMO-36), dans Objectif Terre. Consulté le 6 novembre 2012
  5. Article sur le site de RFI
  6. « Le Protocole de Kyoto prolongé de justesse jusqu'en 2020 à Doha », sur reuters.com,
  7. (en) « Nigeria, Jamaica bring closure to the Kyoto Protocol era, in last-minute dash », sur Climate Home News, (consulté le )

Voir aussi

Articles connexes

Lien externe

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