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Complexe funéraire de Sekhemkhet

Le complexe funĂ©raire de Sekhemkhet, aussi nommĂ©e Pyramide enfouie, est un ensemble de monuments funĂ©raires datant de l'Égypte antique, identifiĂ© en 1951 et peu Ă  peu mis au jour par Zakaria Goneim puis par Jean-Philippe Lauer. Il est situĂ© Ă  Saqqarah au sud-ouest de ceux d’Ounas et de DjĂ©ser. InachevĂ©, on peut nĂ©anmoins reconnaĂźtre une grande enceinte rectangulaire qui devait initialement ĂȘtre prĂ©vue Ă  l’instar de celle de DjĂ©ser mais qui fut inachevĂ©e, ainsi que les vestiges d’une pyramide dont l’architecture est caractĂ©ristique des pyramides Ă©gyptiennes Ă  degrĂ©s, ces caractĂ©ristiques rattachent indubitablement l'ensemble Ă  la IIIe dynastie.

Pyramide de Sekhemkhet
Pyramides d'Égypte et de Nubie
Commanditaire
Construction
début vers -2600
Type
Hauteur
70 m
Base
120 m
Pente
84° (pente des gradins)
Coordonnées
29° 51â€Č 56″ N, 31° 12â€Č 48″ E
Carte

Histoire de la recherche

La pyramide Ă©tait une structure inconnue jusqu'Ă  ce que, en 1951, l'Ă©gyptologue Zakaria Goneim remarque une forme rectangulaire Ă©trange dans le dĂ©sert alors qu'il fouillait le complexe funĂ©raire d'Ounas situĂ© Ă  proximitĂ©. Un mur d'enceinte en trois parties, recouvert de gravats, a Ă©tĂ© dĂ©couvert en premier lieu. En creusant jusqu'Ă  sa base, il a dĂ©couvert qu'il mesurait 5,2 m de haut et 18 m d'Ă©paisseur. Il a ensuite dĂ©couvert que le mur s'Ă©tendait encore des deux cĂŽtĂ©s pour atteindre des dimensions de 546 m dans l'axe nord-sud et de 185 m dans l'axe est-ouest, et qu'il Ă©tait plein de fausses portes et de niches[1].

La pyramide elle-mĂȘme Ă©tait situĂ©e au centre du complexe, avec une longueur de base de 120 m, elle n'avait qu'un seul degrĂ© et Ă©tait inachevĂ©e. Lors de l'Ă©tape suivante des fouilles, Goneim a dĂ©couvert vers le cĂŽtĂ© nord un passage descendant qui conduisait Ă  une galerie bloquĂ©e par des gravats et de la maçonnerie. Un certain nombre d'objets ont Ă©tĂ© dĂ©couverts lors de la fouille de cette galerie, notamment des os d'animaux, des papyrus dĂ©motiques et des rĂ©cipients en pierre de la IIIe dynastie. Dans un cercueil en bois — dĂ©labrĂ© —, des objets sont dĂ©couverts, dont des bracelets en or, des boĂźtes Ă  cosmĂ©tiques, des perles et des jarres portant le nom d'Horus Sekhemkhet[2].

Lorsque le mur scellĂ© est brisĂ©, le 31 mai 1954, une chambre funĂ©raire inachevĂ©e et non dĂ©corĂ©e est dĂ©couverte. À l'intĂ©rieur, se trouvait un sarcophage en albĂątre dĂ©coupĂ© dans un seul bloc avec un couvercle vertical qui semblait encore scellĂ©. Cependant, le 26 juin 1954, aprĂšs de grandes difficultĂ©s pour dĂ©bloquer et soulever le couvercle, le sarcophage est ouvert et Ă  la dĂ©ception de tous, il Ă©tait vide[3]? Il continue les fouilles et dĂ©couvre, en 1955, une Ă©tiquette en ivoire portant le nom Djeseret-Ânkh-Nebty (ᾎsr.t-ˁnáž«-Nb.tj).

La critique de Goneim et son suicide ultĂ©rieur, le 12 janvier 1959, ont refroidi l'intĂ©rĂȘt pour la pyramide et la fouille est restĂ©e incomplĂšte.

En 1963, Jean-Philippe Lauer reprend les fouilles en raison de la possibilitĂ© d'un tombeau au sud et de son dĂ©sir de retrouver la momie disparue. Lauer a en effet trouvĂ© en 1967 une tombe partiellement dĂ©truite du cĂŽtĂ© sud de l'enceinte qui, Ă  un moment donnĂ©, avait Ă©tĂ© pillĂ©e par des voleurs. Il a trouvĂ© un cercueil en bois avec les restes d'un enfant de deux ans non identifiĂ© et des fragments de feuilles d'or[2]. Le chercheur arrĂȘte les fouilles en 1973. Depuis, plus aucune fouille n'a Ă©tĂ© entreprise dans le complexe funĂ©raire.

Attribution

Étiquette en ivoire trouvĂ©e en 1955 par Z. Goneim sur le sol des appartements funĂ©raires, dans le hall entre le mur scellĂ© et la chambre funĂ©raire elle-mĂȘme, et portant le nom Djeseret-Ânkh-Nebty et une liste de tissus de lin.

Peu d'objets inscrits ont Ă©tĂ© dĂ©couverts Ă  l'intĂ©rieur du monument et seuls deux noms sont ressortis : le nom d'Horus Sekhemkhet, trouvĂ© sur des scellements dans la galerie descendante, avant le mur scellant la chambre funĂ©raire ; le nom Djeseret-Ânkh-Nebty, diversement interprĂ©tĂ© par les chercheurs et trouvĂ© sur une Ă©tiquette en ivoire d'un pagne royal masculin, l'Ă©tiquette ayant Ă©tĂ© trouvĂ©e sur le sol des appartements funĂ©raires, dans le hall entre le mur scellĂ© et la chambre funĂ©raire elle-mĂȘme[4].

À la suite de ces dĂ©couvertes, la pyramide a Ă©tĂ© attribuĂ©e au roi Sekhemkhet. Le nom Djeseret-Ânkh-Nebty a Ă©tĂ© quant Ă  lui diversement interprĂ©tĂ©. Ainsi, des chercheurs comme Toby Wilkinson[5] et Zakaria Goneim[6] ont rapprochĂ© ce nom des noms TĂ©ti (Liste d'Abydos, no 17), DjĂ©sertĂ©ti (Table de Saqqarah, no 46) et DjĂ©serti (Canon royal de Turin, no 4.6), qui sont les noms inscrits en tant pour le successeur de DjĂ©ser. Ce nom aurait alors Ă©tĂ© le nom de Nebty DjĂ©ser-Ti du roi Sekhemkhet (Sekhemkhet Ă©tant le nom d'Horus du roi).

D'autres chercheurs, comme Wolfgang Helck[7] et Peter Kaplony[8], ont interprĂ©tĂ© ce nom Djeseret-Ânkh-Nebty comme Ă©tant celui d'une reine, celle de Sekhemkhet en l'occurrence. Par divers scellements trouvĂ©s Ă  ÉlĂ©phantine, le nom de Nebty de Sekhemkhet se trouve ĂȘtre Hetep-Ren[4].

Jean-Pierre PĂ€tznik a, quant Ă  lui, une tout autre explication : du fait que le nom de Nebty de Sekhemkhet est Hetep-Ren et du fait des lieux de dĂ©couvertes des deux noms dans la pyramide, il propose que le commanditaire de la pyramide soit l'Horus Sanakht[4]. En effet, il pense que le nom Djeseret-Ânkh-Nebty est bien un nom de Nebty d'un roi, et que l'emplacement de sa dĂ©couverte, dans les appartements funĂ©raires aprĂšs le mur scellĂ©, ainsi que l'objet sur lequel le nom a Ă©tĂ© dĂ©couvert, une Ă©tiquette d'ivoire d'un vĂȘtement appartement au mobilier funĂ©raire, indique que ce nom appartenait au commanditaire de la pyramide. De plus, l'emplacement oĂč a Ă©tĂ© trouvĂ© le nom Sekhemkhet, des scellements sur un dĂ©pĂŽt funĂ©raire dans la galerie descendante, avant le mur scellĂ©, indiquerait qu'il s'agirait simplement d'un dĂ©pĂŽt du successeur immĂ©diat du commanditaire. Jean-Pierre PĂ€tznik ajoute Ă©galement que le nom de Sanakht a Ă©tĂ© dĂ©couvert dans un contexte analogue dans le complexe funĂ©raire de DjĂ©ser : dans le temple funĂ©raire du roi ; tandis que jamais le nom de Sekhemkhet n'a Ă©tĂ© dĂ©couvert dans ce mĂȘme complexe[4].

Jean-Pierre PĂ€tznik propose alors la logique suivante : une succession royale DjĂ©ser-Sanakht-Sekhemkhet-Khaba, montrĂ©e par la prĂ©sence de scellements de Sanakht dans le temple funĂ©raire de DjĂ©ser (faisant de Sanakht le successeur immĂ©diat de DjĂ©ser), ainsi que par la prĂ©sence d'un dĂ©pĂŽt funĂ©raire de Sekhemkhet dans la pyramide enfouie que le chercheur attribue alors Ă  Sanakht (faisant de Sekhemkhet le successeur immĂ©diat de Sanakht), dont le nom de Nebty serait alors Djeseret-Ânkh (ou Ânkh-Djeseret). Jean-Pierre PĂ€tznik poursuit en proposant de chercher la vĂ©ritable pyramide de Sekhemkhet ailleurs, il propose la pyramide Ă  tranches situĂ©e Ă  Zaouiet el-Aryan, attribuĂ©e le plus souvent au roi Khaba[4].

Le complexe funéraire

Plan du complexe de Sekhemkhet

L’enceinte orientĂ©e nord-sud[9] forme un grand rectangle de cinq-cent-cinquante mĂštres de longueur sur presque deux-cents de largeur.

RĂ©duit Ă  l’état de ruines le complexe semble avoir Ă©tĂ© remaniĂ© en cours d’édification sans qu’il soit trĂšs clair de comprendre dans quel ordre les diffĂ©rentes modifications se situent.

En effet, les fouilles ont rĂ©vĂ©lĂ© deux murs d’enceinte, un premier encadrant de prĂšs la pyramide et un second plus oblong, similaire au mur d'enceinte de DjĂ©ser. Ce fait signale un changement dans le plan mĂȘme du complexe. Il donne au plan un aspect plus conforme au modĂšle, la pyramide se retrouvant dĂ©saxĂ©e par rapport au centre de l’aire sacrĂ©e, tout comme Imhotep conçu celle de son souverain plus au nord. La partie nord de la premiĂšre enceinte est conservĂ©e sur ses premiĂšres assises et reproduit de maniĂšre analogue des simulacres de portes Ă  deux vantaux verrouillĂ©s indiquant que le vĂ©ritable et unique accĂšs au complexe devait se trouver ailleurs. AppareillĂ©s en assises rĂ©guliĂšres de calcaire fin et comportant des redans et des saillies, ce mur est en tout point semblable Ă  l’enceinte de DjĂ©ser exceptĂ© sur son plan et ses proportions. L'appareillage est ici plus grand avec l'utilisation de blocs de cinquante centimĂštres de hauteur alors que les blocs de l'enceinte de DjĂ©ser en ont vingt-cinq centimĂštres.

Des inscriptions en hiĂ©roglyphes cursifs Ă  l'encre rouge ont Ă©tĂ© relevĂ©es sur des blocs de l'enceinte nord bordant la pyramide. Ces inscriptions ont rĂ©vĂ©lĂ© le nom du cĂ©lĂšbre Imhotep. Bien que ce soit lĂ  la seule mention de l'architecte, il n'est pas impossible que ce dernier soit le concepteur de ce complexe funĂ©raire[10]. La pyramide de SĂ©khemkhet est l'une des rares Ă  avoir conservĂ© les vestiges d'une rampe de construction[11]. Cette rampe est composĂ©e de pierrailles mĂȘlĂ©e Ă  de la terre argileuse. Sa hauteur dĂ©passe de deux mĂštres les vestiges actuels de la pyramide, ce qui implique que la sĂ©pulture devait ĂȘtre plus haute lorsque le chantier s'est arrĂȘtĂ©. L’accĂšs Ă  la galerie principale qui s’enfonce dans le plateau rocheux se trouve au fond d’une excavation creusĂ©e Ă  quelques mĂštres du mur nord. Il mettait en communication avec les appartements funĂ©raires de Sekhemkhet par une descenderie s’enfonçant sur quatre-vingts mĂštres de longueur et un dĂ©nivelĂ© de trente mĂštres.

Au sud et toujours compris dans cette mĂȘme enceinte a Ă©tĂ© amĂ©nagĂ© un second dispositif souterrain que l’on qualifie de « Tombe Sud » par analogie avec le complexe de DjĂ©ser qui en possĂšde une Ă©galement[12]. Accessible par l’ouest une courte galerie traversant une premiĂšre chambre menait tout droit Ă  une piĂšce inachevĂ©e creusĂ©e sous le plateau rocheux. Celle-ci contenait un cercueil en bois dans lequel reposait le corps d'un enfant mort Ă  l'Ăąge de deux ans. Des vases en pierre ainsi que des bijoux, tous datant de la IIIe dynastie ont Ă©tĂ© dĂ©couverts Ă  ses cĂŽtĂ©s. Il ne peut cependant pas s'agir de la dĂ©pouille du souverain puisqu'il rĂ©gna six ans[13]. Ces « tombes » secondaires restent diversement interprĂ©tĂ©es, mais leur rĂŽle semble intimement liĂ© Ă  celui de la pyramide. Chez Sekhemkhet la proximitĂ© des deux Ă©lĂ©ments et sa disposition semble prĂ©figurer les petites pyramides satellites des complexes pyramidaux classiques qui seront bĂątis par la suite.

L’état d’inachĂšvement du complexe en plus des pillages et outrages du temps passĂ© rend difficile toute reconnaissance d’autres Ă©lĂ©ments du complexe et toute interprĂ©tation du projet final. En effet, l’interprĂ©tation admise classiquement d’une extension de l’enceinte encadrant un projet pyramidal encore incertain et de modeste proportion peut tout aussi bien ĂȘtre l’hypothĂšse inverse d’une rĂ©duction du projet initial calquĂ© sur celui de DjĂ©ser en un nouveau projet dont le centre serait bien la pyramide devenue l’objet principal du complexe funĂ©raire. La finition de l’enceinte intĂ©rieure semble en effet militer en cette faveur car dans le cas d’un agrandissement du projet, perdant son utilitĂ© premiĂšre le mur n’aurait pas Ă©tĂ© poursuivi et ainsi taillĂ© en façade de palais.

L’enceinte extĂ©rieure en revanche est Ă  peine fondĂ©e sur tout son tracĂ© et semble avoir Ă©tĂ© oubliĂ©e et abandonnĂ©e aux sables de Saqqarah. L’aire qu’elle enferme est vaste et n’a pas encore fait l’objet de nouvelles campagnes de fouilles permettant de complĂ©ter les premiĂšres fouilles initiĂ©es dans la premiĂšre moitiĂ© du XXe siĂšcle.

La pyramide

La pyramide est conçue sur un plan carrĂ© de cent vingt mĂštres de cĂŽtĂ©s ce qui aurait portĂ© sa hauteur Ă  prĂšs de soixante-dix, une fois achevĂ©e. Elle aurait alors compris sept degrĂ©s soit un de plus que celle de DjĂ©ser. Il n’en reste aujourd’hui que les premiĂšres assises de gros blocs Ă©quarris dans un calcaire local. DisposĂ©es en lits dĂ©versĂ©s, elles formaient des tranches qui se succĂ©daient, architecture dĂ©jĂ  employĂ©e pour la premiĂšre pyramide de Saqqarah.

Au moment des fouilles au milieu du XXe siĂšcle, les archĂ©ologues dĂ©gagĂšrent ainsi le premier degrĂ© qui depuis est de nouveau enfoui sous les sables. Cette dĂ©couverte confirme que la pyramide avait bien Ă©tĂ© commencĂ©e sans permettre d’affirmer nĂ©anmoins jusqu’à quel stade. La pierre qui constituait la pyramide reprĂ©senta un matĂ©riau de choix pour toutes les Ă©poques et ce depuis l’AntiquitĂ©.

Vue axonométrique des infrastructures de la pyramide de Sekhemkhet

Le caveau funĂ©raire de Sekhemkhet se trouvait Ă  une trentaine de mĂštres Ă  l’aplomb et sous le centre de la pyramide. On y accĂ©dait par une galerie droite s’enfonçant sous la roche depuis l’excavation pratiquĂ©e au nord de la pyramide non loin du mur Ă  redans de l’enceinte du complexe. À mi-parcours, une galerie annexe s’ouvrait vers l’ouest et formant un coude qui repartait vers le nord donnait accĂšs Ă  deux grandes galeries disposĂ©es en « U » et distribuant cent trente-deux magasins creusĂ©s de part et d’autre de ces longs couloirs obscurs et disposĂ©s de maniĂšre qu’aucun ne soit placĂ© face Ă  face. Cette impressionnante galerie de plus de trois cent vingt mĂštres de longueur avait Ă©tĂ© creusĂ©e Ă  plus de dix mĂštres de profondeur.

Un puits avait Ă©tĂ© mĂ©nagĂ© jusqu’à la surface Ă  son commencement afin probablement d’évacuer plus facilement les dĂ©blais lors de son amĂ©nagement, facilitant du mĂȘme coup l’évacuation d’autres dĂ©blais provenant de la galerie principale d’accĂšs au caveau placĂ© une quarantaine de mĂštres plus loin encore plus profondĂ©ment. Ce puits devait en outre permettre une ventilation efficace dans le chantier souterrain. C’est en le dĂ©blayant justement que les fouilleurs trouvĂšrent les restes d’un mobilier funĂ©raire remontant Ă  la IIIe dynastie. Vases en diorite et en albĂątre, une sĂ©rie de bracelets en or ainsi qu’un admirable rĂ©cipient en or travaillĂ© en forme de coquillage bivalve avec couvercle amovible dĂ©montraient qu’une inhumation avait bien eu lieu dans cette pyramide. En revanche, la dĂ©couverte simultanĂ©e au mĂȘme endroit de plusieurs papyri en dĂ©motique annonçait que la sĂ©pulture avait Ă©tĂ© dĂ©rangĂ©e Ă  l’époque tardive.

La chambre funĂ©raire Ă©tait au centre d’un dispositif de couloirs et annexes, le tout sur un plan en forme de trident pointĂ© vers le Sud. Elle est restĂ©e inachevĂ©e, mais contenait encore au moment de sa dĂ©couverte le sarcophage de Sekhemkhet intact, scellĂ©. SculptĂ©e dans un beau bloc d’albĂątre, la cuve monolithique comprenait un systĂšme de fermeture inĂ©dit constituĂ© d’une glissiĂšre verticale sur l’un de ses petits cĂŽtĂ©s. Sur le dessus de cet insolite sarcophage, qui est d’ailleurs le seul sarcophage royal de la IIIe dynastie retrouvĂ© Ă  sa place, on pouvait encore voir quelques offrandes de fleurs dĂ©posĂ©es il y a des millĂ©naires[14].

Cette dĂ©couverte ajoutĂ©e Ă  celle de la sĂ©rie de bracelets en or retrouvĂ©e peu auparavant dans le puits, fit sensation Ă  l’époque. De plus aucun sarcophage royal de l’Ancien Empire n’avait Ă©tĂ© dĂ©couvert inviolĂ© jusqu’alors. La date choisie pour son ouverture officielle, toute l’antique nĂ©cropole sembla revivre, le temps d’un jour. Une activitĂ© fĂ©brile s’était dĂ©veloppĂ©e autour de la pyramide de Sekhemkhet, dĂ©blayant les ultimes gravats afin de permettre au nouveau maĂźtre de l'Égypte, Gamal Abdel Nasser et Ă  ses proches de venir tĂ©moigner les premiers de l’incroyable dĂ©couverte.

On dressa une tente dans le dĂ©sert afin d’y recevoir toute cette noble assemblĂ©e ainsi que les journalistes venus de toute part pour assister au spectacle de la rĂ©surrection d’un obscur souverain dont tout le monde ignorait l’existence avant mĂȘme ce jour. Il s'agissait de la premiĂšre tombe royale dĂ©couverte scellĂ©e et dont le sarcophage semblait intact depuis la fameuse dĂ©couverte du tombeau de ToutĂąnkhamon en 1922. Mais lorsque l’égyptologue procĂ©da Ă  l’ouverture de la glissiĂšre, le sarcophage Ă©tait vide... Le mystĂšre de la tombe de Sekhemkhet retournait Ă  l’égyptologie. La dĂ©ception Ă©tait sensible dans l'assistance mais la dĂ©couverte de Goneim restituait ainsi Ă  la IIIe dynastie un souverain dont l'existence n'Ă©tait mentionnĂ©e que par des inscriptions dĂ©couvertes dans le SinaĂŻ au dĂ©but du XXe siĂšcle.

Notes et références

  1. Zakaria Goneim, The Lost Pyramid, 1956, p. 40.
  2. « The Mystery of Sekhemkhet », sur www.catchpenny.org (consulté le ).
  3. Mark Lehner, The Complete Pyramids – Solving the Ancient Mysteries, 1997, p. 94.
  4. Jean Pierre PÀtznick, La succession des noms d'Horus de la IIIe dynastie égyptienne revisitée, Toutùnkhamon magazine, no 42.
  5. Toby Wilkinson, Early Dynastic Egypt. Routledge, London/New York 1999, (ISBN 0-415-18633-1), p. 98.
  6. Zakaria Goneim, Horus Sekhemkhet, p. 21 et suivantes
  7. Wolfgang Helck, Untersuchungen zur Thinitenzeit, Harrassowitz, Wiesbaden 1987, (ISBN 3-447-02677-4), p. 108, 117.
  8. Peter Kaplony, Die Inschriften der Ägyptischen FrĂŒhzeit, 1. Band, Harrassowitz, Wiesbaden 1963, p. 538–540.
  9. avec toutefois un décalage de 11,5° vers l'est
  10. Jean-Philippe Lauer, L'histoire monumentale des pyramides d'Égypte, 1962
  11. voir aussi pyramide de SĂ©sostris Ier, pyramide de MeĂŻdoum et pyramide de Sinki
  12. Jean-Philippe Lauer, Découverte du tombeau sud de l'Horus Sekhemkhet dans son complexe funéraire à Saqqarah, RdE 20, 1968
  13. Mark Lehner, The complete pyramids, 1997
  14. Le dépÎt d'offrandes est la version de Zakaria Goneim. Cependant une étude ultérieure semble démontrer qu'il s'agissait de branchages ayant trÚs probablement servi à clore le couvercle du sarcophage. Procédé déjà utilisé dans les sarcophages découverts dans la pyramide de Djéser

Références bibliographiques

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