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SĂ©sostris Ier

Sésostris Ier ou Senousert Ier (-1962 / -1928) est le fils aîné du fondateur de la XIIe dynastie, Amenemhat Ier (-1991 / -1962). Son règne se situe pendant la période d'apogée du Moyen Empire.

SĂ©sostris Ier
Image illustrative de l’article Sésostris Ier
Statue de Sésostris Ier, Musée égyptien de Berlin.
PĂ©riode Moyen Empire
Dynastie XIIe dynastie
Fonction roi
Prédécesseur Amenemhat Ier
Dates de fonction -1962 / -1928
Successeur Amenemhat II
Famille
Grand-père paternel Sésostris
Grand-mère paternelle Néféret Ire
Père Amenemhat Ier
Mère Néféritatjenen
Conjoint Néférou III
Enfant(s) ♂ Amenemhat II
♀ Sébat
Enfants avec le 2e conjoint ♀ Itakait Ire
♀ Néférouptah Ire
♀ Néférousobek
♀ Nensed...
Fratrie ♀ Néférou III
♀ Néférousherit
♀ Kait
SĂ©pulture
Nom Pyramide de SĂ©sostris Ier
Type Pyramide Ă  faces lisses
Emplacement Licht

Pris comme co-régent de son père en l'an XX du règne de celui-ci, Sésostris se voit confier la conduite des opérations militaires contre les turbulents voisins de l'Égypte pendant que son père continue à administrer le pays. En l'an XXX, le pharaon est victime d'un attentat, qui lui coûte (ou non) la vie. Sésostris monte alors sur le trône.

Famille

Sésostris Ier est le fils de son prédécesseur Amenemhat Ier et de la reine Néféritatjenen, cette dernière porte le titre de « Mère du roi » (mwt-niswt), inscrit sur une statue de son fils[1] - [2]. Il a pour sœur les princesses Néférousherit et Kait ainsi que la reine Néférou III qui est sa seule épouse connue[1] - [2]. Cette dernière porte les titres de « Fille du roi » (sȝ.t-nỉsw.t), de « Épouse du roi » (ḥm.t-nỉsw.t) et de « Mère du roi » (mwt-nỉsw.t), faisant également d'elle la mère du successeur de Sésostris Ier, Ameny le futur Amenemhat II[1] - [2]. Sésostris Ier a eu également plusieurs filles : Sébat (« Fille du roi de son corps ») avec Néférou III[3], ainsi que Itakait Ire, Néférouptah Ire, Néférousobek et Nensed...[1] - [2], toutes de mère inconnue.

Règne

Accession au trĂ´ne

Stela CG 20516 doublement datée aux noms d'Amenemhat Ier et de Sésostris Ier.

Afin de consolider son pouvoir et d'assurer la continuité dynastique, Amenemhat Ier prend son fils Sésostris Ier comme corégent en l'an 20 de son règne[4]. En effet, une stèle, trouvée à Abydos et actuellement conservée au Musée du Caire (CG 20516), est datée de l'an 30 d'Amenemhat Ier et de l'an 10 de Sésostris Ier. Il inaugure par là une tradition qui sera suivie jusqu'aux derniers temps de la royauté de l'Égypte antique. Amenemhat Ier étant décédé au cours de sa 30e année de règne, Sésostris Ier a donc commencé son règne personnel à partir de l'an 10.

Monuments

Relief représentant Sésotris Ier assis sur son trône à l'entrée de la cour du Moyen Empire du temple d'Amon-Rê de Karnak.

Dès la IIIe année de son règne, il refonde notamment le temple de Rê-Horakhty à Héliopolis et, pour orner un de ses sanctuaires, érige une paire d'obélisques en granit d'Assouan dont un des monolithes est toujours en place et reste le seul vestige monumental encore visible sur le site dans l'actuelle banlieue du Caire.

Un texte recopié sous Thoutmôsis III sur un rouleau de cuir conservé au musée de Berlin comprend le discours fondateur du roi qui indique qu'il se fit construire dans l'enceinte du temple solaire, un temple à son nom afin que la postérité se souvienne de son œuvre pieuse[5].

À Thèbes, l'Héliopolis du Sud, à l'occasion de sa XXXe année de règne et de la fête du heb sed qui sanctionnait alors le jubilé royal, Sésostris embellit et agrandit le temple d'Amon-Rê de Karnak en lui adjoignant probablement pour la première fois un axe nord-sud. Il y fait construire un grand kiosque en calcaire fin pour la barque du dieu. Le monument au décor raffiné et comportant une liste exhaustive des régions administratives du pays a été retrouvé entièrement démonté en remploi dans des monuments ultérieurs. Reconstitué il peut être désormais admiré dans le musée en plein air du site[6].

La Chapelle blanche, kiosque reposoir de Sésostris Ier au Musée en plein air de Karnak.

Sésostris consacra également au dieu de Thèbes un grand naos en granit qui reçut l'image cultuelle divine et était encore utilisé au Nouvel Empire puisqu'il subit les martelages de l'image d'Amon lors de l'épisode amarnien puis fut restauré sous les Ramessides. Ce naos est actuellement conservé au Musée égyptien du Caire[7].

Ces deux exemples symbolisent l'œuvre architecturale du roi et son empreinte durable sur ses descendants et au-delà ses lointains successeurs qui se réclameront de son héritage en veillant soigneusement à la préservation des monuments malgré les réformes religieuse ou encore les remaniements architecturaux de ses principales fondations religieuses.

Activités hors d'Égypte

Sésostris organise plusieurs expéditions hors d'Égypte[8] :

De l'an 1 à l'an 18, il organise plusieurs expéditions militaire en Nubie pour soumettre le pays et fonde plusieurs forteresses, dont la Forteresse de Qouban[8].

Succession

Vers la fin de sa vie, il a nommé son fils Amenemhat II comme son corégent. La stèle de Ouepouaouet est datée de la 44e année de Sésostris et de la 2e année d'Amenemhat, il l'aurait donc nommé pendant sa 43e année de règne[10]. On pense que Sésostris est mort au cours de sa 46e année sur le trône puisque le Canon royal de Turin lui attribue un règne de 45 ans[11].

SĂ©pulture

Il Ă©rige comme son père une pyramide Ă  Licht. Cette pyramide a une base de 105 m de cĂ´tĂ© et une hauteur de 61,3 m. C'est de ce site que proviennent une sĂ©rie de statues en calcaire du roi, plus grandes que nature, le reprĂ©sentant les traits jeune, les pupilles encore peinte en noir, assis sur son trĂ´ne, coiffĂ© du nĂ©mès ornĂ© d'un uræus, confĂ©rant au portrait du roi la majestĂ© et la vitalitĂ© d'un Ă©ternel souverain. Ces statues avaient Ă©tĂ© enfouies Ă  la suite de l'inhumation du roi ce qui les a prĂ©servĂ©es des alĂ©as du temps et notamment des chaufourniers. Elles sont exposĂ©es au MusĂ©e Ă©gyptien du Caire[12]

Postérité culturelle

Remplacé dans l'esprit du grand public par des figures comme Ramsès II, Toutânkhamon ou Cléopâtre VII pour représenter l’Égypte pharaonique, il semble encore connu dans le monde lettré du XVIIIe siècle, puisque Jean-Jacques Rousseau dans le Discours sur les sciences et les arts, à la culture encore très autodidacte, choisit de l'utiliser lui plutôt qu'un autre comme pour personnifier en son seul nom l'esprit de l’Égypte antique tout entière : « Voyez l’Égypte, cette première école de l'univers, ce climat si fertile sous un ciel d'airain, cette contrée célèbre, d'où Sésostris partit autrefois pour conquérir le monde [...]. »[13].

Titulature

Notes et références

  1. Aidan Mark Dodson et Dyan Hilton, The Complete Royal Families of Ancient Egypt, Thames & Hudson, , 320 p. (ISBN 978-0-500-05128-3)
  2. Wolfram Grajetzki, Ancient Egyptian Queens : A hieroglyphic Dictionary, Golden House Publications, , 120 p. (ISBN 978-0-9547218-9-3)
  3. Biri Fay, The Louvre Sphinx and Royal Sculpture from the Reign of Amenemhat II, von Zabern, Mainz 1996, (ISBN 3-8053-1760-3), p. 46-47.
  4. William Joseph Murnane, Ancient Egyptian Coregencies, Studies in Ancient Oriental Civilization. No. 40., p. 2, The Oriental Institute of the University of Chicago, 1977.
  5. Cf. D. Wildung, chap. IV, p. 127-128, fig. 112.
  6. Cf. J. Pirenne, p. 95 et fig. 24.
  7. Cf. D. Wildung, chap. II, p. 64 et fig. 55 & 56.
  8. Michel Dessoudeix, Chronique de l'Égypte ancienne : Les pharaons, leur règne, leurs contemporains, Arles, Actes Sud, , 786 p. (ISBN 978-2-7427-7612-2), page 142
  9. Pierre Tallet, « Ayn Sukhna and Wadi el-Jarf: Two newly discovered pharaonic harbours on the Suez Gulf » dans : British Museum Studies in Ancient Egypt and Sudan (BMSAES). Band 18, 2012, p. 149, (Online).
  10. William J. Murnane, Ancient Egyptian Coregencies, Studies in Ancient Oriental Civilization, no 40, p. 5, The Oriental Institute of the University of Chicago, 1977.
  11. William J. Murnane, Ancient Egyptian Coregencies, Studies in Ancient Oriental Civilization, no 40, p. 6, The Oriental Institute of the University of Chicago, 1977.
  12. Cf. K. Michalowski, p. 119.
  13. « Page:Rousseau - Collection complète des œuvres t7.djvu/43 - Wikisource », sur fr.wikisource.org (consulté le )

Bibliographie

  • Jacques Pirenne, Histoire de la civilisation de l'Égypte ancienne : Deuxième cycle : de la fin de l'Ancien Empire Ă  la fin du Nouvel Empire, Neuchâtel, Éd. de la Baconnière, ;
  • Kazimierz Michalowski, Histoire Mondiale de la Sculpture : Égypte, Paris, Hachette, ;
  • Dietrich Wildung, L'Ă‚ge d'Or de l'Égypte : Le Moyen Empire, Fribourg, Office du Livre S.A.,

Lien externe

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