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Communication durable

La communication durable est l'application des principes du dĂ©veloppement durable Ă  la communication. Sa mise en Ɠuvre revient au service communication de l'organisation, mais elle fait partie intĂ©grante d'une stratĂ©gie globale de l'entreprise ; elle doit donc ĂȘtre pensĂ©e en concertation avec le ou les dirigeant(s) de l'organisation (entreprise privĂ©e, institution publique, association).

DĂ©finitions

DĂ©finitions

La communication durable est un concept relativement nouveau et mal compris. En 2012, l'association Communication et Entreprise a mené une étude auprÚs de communicants (annonceurs et agences) qui révÚle que 38 % des répondants confondaient encore communication responsable et communication sur le développement durable[1]. Un tiers se déclarait "insuffisamment informé" sur la notion de communication responsable.

Si le développement durable a été défini en 1987 comme la "capacité des générations futures à pouvoir subvenir à leurs besoins" dans le rapport Brundtland, la communication durable en retient surtout la notion de résistance au temps et d'adaptation à l'évolution du systÚme. Il s'agit non seulement de créer une communication qui se pense sur le long terme, mais qui crée également un lien durable avec sa ou ses cible(s). Cela implique donc une vraie démarche stratégique pensée également par le ou les dirigeant(s) de l'organisation, plutÎt qu'uniquement par le service communication. Cette coopération sert notamment à communiquer de maniÚre transparente sur les activités de l'organisation.

La notion de durabilitĂ© dans "communication durable" inclut donc Ă  la fois les outils de communication, qui se doivent de ne pas ĂȘtre pensĂ©s sur le court terme mais de respecter les rĂšgles du dĂ©veloppement durable, et Ă  la fois la relation avec la cible, qui doit elle aussi ĂȘtre pensĂ©e sur le long terme.

La responsabilité sociétale des entreprises

La responsabilitĂ© sociĂ©tale des entreprises (RSE) est selon le ministĂšre français de l’Écologie, du DĂ©veloppement durable et de l'Énergie « la contribution des entreprises aux enjeux du dĂ©veloppement durable »[2]. Plus dĂ©veloppĂ©e par la Commission europĂ©enne, la dĂ©finition serait celle d'un « concept dans lequel les entreprises intĂšgrent les prĂ©occupations sociales, environnementales, et Ă©conomiques dans leurs activitĂ©s et dans leurs interactions avec leurs parties prenantes sur une base volontaire. » Toutes les activitĂ©s de l'organisation sont impliquĂ©es dans la RSE, y compris la communication. Il peut s'agir d'une communication sur la dĂ©marche RSE de l'entreprise, ou d'une communication indĂ©pendante qui prendrait Ă©galement en compte les prĂ©occupations sociales, environnementales et Ă©conomiques dans sa mise en Ɠuvre.

L'Ă©co-communication

L'éco-communication est un principe plus proche de l'écologie que du développement durable. L'ADEME (Agence de l'environnement et de la maßtrise de l'énergie) en a réalisé un guide, qui reprend les outils et bons gestes pour une éco-conception de la communication, avec le plus faible impact environnemental possible.

La communication responsable

La communication responsable prend en compte les enjeux du développement durable, mais elle est surtout "responsable" quant à son contenu. La responsabilité de la communication s'étend à l'impact que le message peut avoir sur le public. Les contenus sont donc responsables, vérifiés, clairs et accessibles[3].

Parties prenantes

Tout comme la RSE, la communication durable doit faire partie d'une stratĂ©gie globale dans l'organisation. D'autres parties prenantes que le service communication sont donc amenĂ©es Ă  ĂȘtre concernĂ©es, en interne ou en externe.

Les employés

Ils doivent ĂȘtre tenus au courant non seulement de la stratĂ©gie mise en place dans l'organisation, mais Ă©galement de ses rĂ©sultats. Cela permet Ă  la fois une meilleure transparence, ainsi que d'en faire des ambassadeurs de l'organisation.

Les fournisseurs

Il peut ĂȘtre demandĂ© aux fournisseurs d'adopter une dĂ©marche de dĂ©veloppement durable dans leur propre pratique, sans quoi l'organisation ne travaillera pas avec eux. C'est une maniĂšre d'assurer que les produits ou services proposĂ©s sont durables.

Les consommateurs

Pour le consommateur, les efforts consentis par l'organisation peuvent ĂȘtre un motif d'achat ou de fidĂ©lisation.

Les prestataires

L'implication dans le dĂ©veloppement durable pour une organisation, ainsi que la communication qui l'entoure, est un Ă©lĂ©ment important dans le choix d'un partenaire. 72 % des entreprises affirment prendre en compte la sensibilitĂ© au dĂ©veloppement durable comme critĂšre de sĂ©lection d'un partenaire[4]. Ils doivent ĂȘtre informĂ©s des efforts mis en place ainsi que des rĂ©sultats.

Les institutions

L'organisation devra prendre en compte les politiques environnementales et sociales relatives Ă  son implantation, voire Ă  son secteur. Il pourra lui ĂȘtre demandĂ© de rendre des comptes, par exemple en dĂ©voilant ses rĂ©sultats.

La presse et les relais d'opinion

Comme dans toute stratégie de communication, ces relais sont essentiels. Ils permettent d'atteindre plusieurs sources et de mieux y développer les efforts mis en place.

Enjeux et risques

Enjeux

Plusieurs enjeux sont liĂ©s Ă  la mise en place d’une communication durable.

Tout d’abord, en s’inscrivant dans une dĂ©marche de communication durable, les organisations respectent les rĂ©glementations mises en place.

Des lignes directrices ont Ă©tĂ© Ă©tablies concernant les principes de la RSE. Ces lignes directrices sont dĂ©finies dans la norme ISO 14001, qui rĂ©git le systĂšme de management environnemental. Cette norme concerne plus le social et l’environnemental que la communication, bien qu’elle puisse ĂȘtre appliquĂ©e Ă  des actions de communication.

La loi Nouvelles régulations économiques du 15 mai 2001[5] oblige les entreprises cotées au CAC 40 à indiquer dans leur rapport annuel des informations relatives aux conséquences sociales et environnementales de leur société.

L'ARPP a Ă©tabli en 2009 sa « Recommandation dĂ©veloppement durable »[6] pour encadrer les communications dites “durables” et lutter contre le greenwashing. L'ARPP peut intervenir en amont ou en aval de la diffusion d’une publicitĂ© afin de veiller au respect des rĂšgles Ă©tablies.

Ensuite, en mettant en place une communication durable, l’organisation s’engage Ă  contribuer Ă  une sociĂ©tĂ© durable. Cela implique que toutes les actions ou dĂ©cisions communicationnelles n’aient aucun impact sur l’environnement. Dans cette dynamique, l’organisation ne se laisse pas guider par une rationalitĂ© Ă©conomique qui conduirait Ă  “« dĂ©truire l’environnement pour avoir Ă  le produire ensuite »[7].

L’un des enjeux centraux de la communication durable pour une organisation est d’amĂ©liorer sa rĂ©putation et son image.

Aujourd’hui, la notion de « consommacteur » est ancrĂ©e dans la sociĂ©tĂ© : les consommateurs deviennent acteurs et se sentent de plus en plus concernĂ©s par les problĂ©matiques environnementales. Une marque peut dĂ©cider de mettre en place une communication durable afin de gĂ©nĂ©rer un partage de valeurs avec ses consommateurs.

Certaines entreprises et organisations adaptent donc leur communication classique pour crĂ©er une communication durable. En effet, l’étude Sustainable Future 2009, portant sur les consommateurs, les marques et le dĂ©veloppement durable, indique que cette dĂ©marche contribuerait directement Ă  40 % de la valeur des marques[8].

La mise en place d’une telle communication permet Ă©galement de devenir un acteur Ă©conomique responsable, et ainsi limiter les risques de crise ou de boycott occasionnĂ©s par des pratiques contraires au principe du dĂ©veloppement durable.

Par consĂ©quent, une organisation qui met en place une communication durable fidĂ©lise ses clients et renforce la confiance qu’ils ont pu mettre en elle.

En ce sens, la communication durable permet aux entreprises d’établir des liens durables avec leurs consommateurs.

Pour une organisation ayant une politique de dĂ©veloppement durable, la communication durable est le moyen de concrĂ©tiser son discours, de lui donner du sens et d’apporter une valeur ajoutĂ©e au fait de communiquer.

La mise en place d’une communication durable dans une organisation peut Ă©galement permettre de stimuler l’innovation et la crĂ©ativitĂ© en matiĂšre de communication. En effet, la communication durable pousse Ă  utiliser de nouveaux outils, de nouveaux supports, plus durables. Ceux-ci offrent de nouvelles possibilitĂ©s d'expression. De plus, il ne s'agit plus de communiquer Ă  un moment donnĂ©, mais sur le long terme. Le message est donc lui aussi transformĂ©, puisqu'il cherche Ă  crĂ©er un lien de fidĂ©litĂ©.

Risques

Les risques liĂ©s Ă  la mise en place d’une communication durable existent. Ils se prĂ©sentent lorsque le discours de l’organisation sur le dĂ©veloppement durable et ses actions ne sont pas en phase. Dans ces cas, il est question de greenwashing ou de greenbashing. Il s'agit d'un procĂ©dĂ© de marketing ou de relations publiques utilisĂ© par une organisation dans le but de se donner une image Ă©cologique responsable, sans que des efforts ne soient rĂ©ellement faits. Dans certains cas, des changements Ă©cologiques ont effectivement pu arriver dans l'entreprise, mais pas Ă  la hauteur de la publicitĂ© qui s'est ensuivie.

Applications et outils

Applications

Il existe plusieurs applications aux principes de la communication durable.

En évÚnementiel, une communication durable consistera à choisir des lieux de manifestation selon leur qualité écologique (accessibilité en transports en commun, mise en place du tri sélectif des déchets, diffusion raisonnée des documents imprimés
).

Dans le mĂȘme domaine, la communication durable peut Ă©galement consister Ă  mettre en place des Ă©vĂ©nements sur le thĂšme du dĂ©veloppement durable (par exemple une collecte de dĂ©chets), ou encore des actions allant dans le sens du dĂ©veloppement durable (par exemple le retrait des sacs plastiques, la livraison de commande Ă  vĂ©lo, etc.)

La communication durable permet aussi de crĂ©er de nouvelles formes de communication. Par exemple, certaines actions de communication peuvent impliquer directement les communautĂ©s, qui servent alors de relais. Ainsi, le genre de communication a moins d’impact qu’une communication classique qui utiliserait des supports eux aussi classiques (papier, email etc.).

Ainsi, une communication durable permet une co-construction entre une entreprise et ses consommateurs. Cette co-construction est alors basĂ©e sur la preuve et l’appropriation, plutĂŽt que sur l’affirmation et la promotion.

Certaines entreprises engagĂ©es dans le dĂ©veloppement durable dĂ©cident Ă©galement de mettre en place des actions de mĂ©cĂ©nat ou de crĂ©er d’une fondation d‘entreprise. En mettant en place ces systĂšmes, les organisations peuvent contribuer Ă  des actions en faveur du dĂ©veloppement durable : prĂ©servation de la nature, recherche scientifique, actions solidaires, etc.

L'une des applications de la communication durable consiste à dématérialiser les actions de communication. En utilisant le numérique (appels, visioconférences...), les déplacements sont limités. Ainsi, il n'est plus indispensable d'utiliser un véhicule pour échanger. Cela réduit directement l'impact sur l'environnement. Autrement, certaines organisations mettent en place des plateformes de covoiturage en interne afin d'optimiser les déplacements[9].

Outils

Pour prouver son implication dans le développement durable, une organisation dispose de plusieurs outils.

Il existe un logiciel « Ă©co-publicitĂ© » destinĂ© Ă  calculer de façon quantitative l’impact environnemental des communications dans les mĂ©dias. Sont pris en compte la pollution de l’air, de l’eau, la consommation d’énergie et les dĂ©chets produits par la campagne de communication.

Les organisations peuvent mettre en place des chartes en interne concernant l’environnement. Cet outil permet de transmettre les valeurs du dĂ©veloppement durable Ă  tous les membres d’une entreprise afin que tous entrent dans cette logique de prĂ©servation de l’environnement.

Pour ĂȘtre en adĂ©quation avec une logique de communication durable, il existe des â€œĂ©co-produits de communication”. Ces outils sont proposĂ©s par des imprimeurs certifiĂ©s Forest Stewardship Council (FSC). Cela signifie que les supports utilisĂ©s entrent dans une logique de communication durable : papier provenant de forĂȘts gĂ©rĂ©es de façon responsable ou dont la confection contribue Ă  la gestion responsable des forĂȘts, papier Ă  base de fibres recyclĂ©es ou rĂ©pondant aux exigences d’éco-labels officiels[10]. En plus de cela, il est nĂ©cessaire que l’organisation veille Ă  la gestion de ses ressources et de ses dĂ©chets.

Dans le but de guider les organisations pour la mise en place d'une communication durable, l'Union des annonceurs (UDA) a mis en place une plateforme de partage de bonnes pratiques. Cette plateforme a été développée avec le soutien de l'ADEME et a été rendue publique en 2011. Un guide a également été édité en 2012.

Limite

Les actions de communications dĂ©matĂ©rialisĂ©es peuvent avoir un impact sur l'environnement. Par exemple, surfer sur internet ou envoyer un email n'est pas anodin. L'ADEME a calculĂ© que, en moyenne, 13,6 tonnes d'Ă©quivalent CO2 sont gĂ©nĂ©rĂ©s chaque annĂ©e Ă  cause de l'envoi d'emails. Soit 13 allers-retours Paris-New York[11].

Notes et références

  1. « EnquĂȘte sur la communication responsable en 2012 : Les Communicants au milieu du guĂ© », sur communicationetentreprise.com, (consultĂ© en )
  2. « MinistĂšre de l’Écologie du DĂ©veloppement durable et de l’Énergie - Data.gouv.fr », sur www.data.gouv.fr (consultĂ© le )
  3. (en) « Tendances communication responsable », sur www.communicationetentreprise.com (consulté le )
  4. Assaël Adary, Thierry Libaert, Céline Mas, Marie-HélÚne Westphalen, Communicator : Toutes les clés de la communication, Paris, Dunod,
  5. Loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations économiques (lire en ligne).
  6. « Développement durable », sur arpp.org, (consulté en ).
  7. « Une société durable », sur alternatives-economiques.fr (consulté le ).
  8. Assaël Adary, Thierry Libaert, Céline Mas et Marie-HélÚne Westphalen, Communicator - 7e éd. : Toutes les clés de la communication, Dunod, , 688 p. (ISBN 978-2-10-073982-0, lire en ligne).
  9. « Avez-vous une communication durable? », LEntreprise.com,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  10. Forest Stewardship CouncilÂź – France, « Accueil », sur FSC France (consultĂ© le )
  11. Audrey Garric, « Combien de CO2 pĂšsent un mail, une requĂȘte Web et une clĂ© USB ? », sur Eco(lo) (consultĂ© le )
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