Commanderie de Vaillampont
La commanderie de Vaillampont est une ancienne commanderie templière fondée au XIIe siècle dévolue par la suite en commanderie hospitalière. Elle est située à Thines sur l'actuelle commune belge de Nivelles (Province du Brabant wallon).
Commanderie de Vaillampont | ||
Présentation | ||
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Fondation | Templiers avant 1191 | |
Reprise | Hospitaliers 1312 | |
Géographie | ||
Pays | Belgique | |
Région | Région wallonne | |
Province | Province du Brabant wallon | |
Ville | Nivelles | |
Géolocalisation | ||
Coordonnées | 50° 35′ 35″ nord, 4° 22′ 19″ est[1] | |
Géolocalisation sur la carte : Belgique
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Histoire
La date de fondation de la commanderie de Vaillampont n'est pas connue mais une charte de Nivelles datée de 1174 mentionne la donation d'un domaine situé près la porte de Namur (à l'Est de Nivelles) aux Templiers[2]. Ce domaine prend alors le nom de Temple et les échevins du Temple se qualifient d’échevins dou Temple dou Tremeit en la Noeve rue à Nivelles[3]. La commanderie n'avait à cette époque pas le pouvoir de haute justice sur ses terres, droit qui appartint aux ducs de Brabant jusqu'en 1561[3]. La seigneurie de Thines, possession de la commanderie, devient haute-justicière au XVIIe siècle[4].
En 1209, la commanderie s'agrandit à la suite de la cession de son fief de Thines par le chevalier Franco d'Arquennes en faveur des Templiers[2] - [5]. Les Templiers achètent ensuite des terres faisant partie du fief de Rognon à Nivelles[2].
En 1213, la commanderie bénéficie de la générosité du châtelain de Bruxelles, de Godefroid et Othon III de Trazegnies qui possédaient des intérêts considérables à Thines[5].
En 1284, frère Georges, unique commandeur templier connu de Vaillampont, arbitre un litige qui opposait l'abbaye de Ninove au chanoine de Meerbeke[6]. Puis en 1286, ce même commandeur se retrouve en conflit pour un prétendu commerce de vin avec l'abbesse de Nivelles et le chapitre de cette ville nécessitant l'intervention du commandeur templier de la baillie du Brabant[7]. Il était encore commandeur de cette maison en 1293[8].
En 1290, la commanderie acquiert 112 bonniers de terres sises dans le bois de Nivelles.
Au début du XIVe siècle la commanderie passe dans les mains des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[9] à la suite de la dissolution de l'ordre du Temple en 1312. Les biens fonciers de l'ancien domaine templier cumulaient alors 490 Bonniers de terres et 25 de prés qui faisaient partie de la commanderie et de sa ferme de Vieux-court ainsi que 3 étangs, 4 « bovelettes » et 2 moulins plus un certain nombre de dépendances à Nivelles. Il y avait également une ferme à Géraucourt (Buzet) avec 99 bonniers de terres cultivées, 3,5 de prés et 2 de bois[10]. La commanderie dépend à partir de ce moment-là de la commanderie de Chantraine (Jodoigne)[5]. Elle était alors formée d'un château et de 3 censes sur une étendue de ± 540 hectares[2].
En 1331, Frère Jean de Villers est commandeur de Vaillampont. Une empreinte de son sceau est conservée aux archives générales du Royaume[11].
En 1373-74, l'enquête sur les possessions des hospitaliers demandée par le pape Grégoire XI mentionne que Vaillampont (Valiompont) possédait 220 Bonniers de terres cultivées et 14 Bonniers de prés, le tout baillé à un laïc (séculier)[12].
En 1773, la commanderie de Chantraine, dont les revenus paraissent excessifs[13], est divisée en trois parties : Vaillampont, Chantraine et Tirlemont[14]. Vaillampont est alors érigée en commanderie des Hospitaliers de l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem[5]. La même année, la commanderie possédait encore à Thines le bois de Sartiau (51 bonniers) et le bois de la Bruyère (65 bonniers)[15]
Le Frère Pons François de Rosset de Roccossel de Fleury décède à 46 ans le . Il était chevalier de Malte au grand prieuré de Saint-Gilles en 1731, garde-marine, enseigne et lieutenant des vaissaux du roi, général des galères de l'Ordre en 1751, commandeur des commanderies de Vaillampont, Chantraine et Tirlemont, ambassadeur extraordinaire de la Religion près du roi des deux Siciles en 1755[16] - [17].
La commanderie fut confisquée, aliénée et revendue par l'État lors de la Révolution française[9], son dernier commandeur était Charles-François de Preud'homme d’Hailly, vicomte de Nieuport[18] - [19], membre de l'Académie des sciences et belles lettres de Bruxelles[13].
Description
« Cette commanderie forme un ensemble de constructions qui occupe un coteau à l'est de la Thines et qui se divise en trois parties : au sud, le château ; au nord, la Basse-Cour, qui se compose de vieux bâtiments très vastes ; et entre les deux, un pavillon, avec l'ancienne chapelle. »[13].
La dotation de la commanderie dont le produit s'élevait à 13 490 florins se composait comme suit à la révolution française :
- Biens sis à Nivelles, Genappe, Chastre, Thines ;
- Château de la commanderie ;
- Ferme de la Basse-Cour : 465 bonniers de terre et 40 bonniers de prairie) ;
- Ferme de la Brassine : 80 bonniers de terre et 11 bonniers de prairie ;
- Ferme de Vieux-Cour : 493 bonniers de terre et 28 bonniers de prairie ;
- Un bois de 416 bonniers ;
- 4 bonniers d'étangs ;
- Une brasserie ;
- Une forge ;
- Droits de haute et moyenne justice ;
- Nomination du maire, échevins & greffier ;
- Droits de chasse, pêche, de congé, cens et rentes[13].
À l'époque des Templiers, il y avait également deux moulins à Vaillampont[10] dont un à eau équipé de trois meules (le neufmolin de Valionpont, cité en 1271)[15].
Notes et références
- Carte de Cassini
- Christophe Staf, La commanderie de Vaillampont, sur le site www.templiers.org.
- Jules Tarlier et Alphonse Wauters, Géographie et Histoire des Communes Belges : Province de Brabant. Ville de Nivelles, Bruxelles, A. Decq, coll. « La Belgique ancienne et moderne, t. 3 », (OCLC 257754125, lire en ligne), p. 75
- Tarlier et Wauters 1862, p. 186.
- Vaillampont, la commanderie oubliée sur le site chateauxofbelgium.be
- (fr + la) Joseph Jean de Smet, Corpus chronicorum Flandriae, t. II, M. Hayez, (lire en ligne), p. 951 (no 261)27 mai 1284: (la): « frater Georgius, praeceptor militiae Templi domus de Valionpont ».
- Chestret de Haneffe, « L'ordre du Temple dans l'ancien diocèse de Liège ou la Belgique orientale », Compte rendu des séances de la commission royale d'histoire, ou recueil de ses bulletins, 5e série, t. IX, , p. 309-310 (lire en ligne)
- Jules Fréson, Histoire du chapitre noble de Nivelles, coll. « Annales de la société archéologique de l'arrondissement de Nivelles, t. 3 », (lire en ligne), p. 426-427 (no 4)Avril 1293: « le dit frère Gorre, commandeur de Valiompont ».
- www.vaillampont.com - site web (commercial) de la commanderie de Vaillampont.
- Chestret de Haneffe 1901, p. 311, 346-347 (doc. no 8), lire sur archive.org
- Site des archives de l'État en Belgique - arch.be.
- (fr + la) Anne-Marie Legras, L'enquête pontificale de 1373 sur les biens de l'ordre des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem : L'enquête dans le prieuré de France, vol. 1, Editions du Centre National de la Recherche Scientifique, , 524 p. (ISBN 978-2-2220-3404-9, présentation en ligne), p. 153, 354(la): « Domus de Valionpont, cum capella, dicti Ordinis, dudum Templi, habet ad se pertinentes" 220 bonnaria vel circiter terre arabilis et 14 bonnaria prati ».
- Tarlier et Wauters 1862, p. 187.
- Mannier 1872, p. 739, 757, 762
- Tarlier et Wauters 1862, p. 185.
- Mercure de France, 1774, p. 269. Lire en ligne.
- Comte de Waroquier de Combles, Tableau généalogique, historique, chronologique, heraldique et geographique de la noblesse, enrichi de gravures, 5e partie, Paris, 1787, p. 340. Lire en ligne.
- Preud'homme d'Hailly de Nieuport (Charles-François, vicomte de), dans Biographie générale des Belges morts ou vivants, 1850, p. 167. Lire en ligne.
- La commanderie de Vaillampont, sur le site www.commanderie-courcelles.be.
Bibliographie
- B. Lefevre, Une visite priorale de la Commanderie des Chevaliers de Malte à Vaillampont en 1682, in Annales de la Société Archéologique et Folklorique de Nivelles et du Brabant Wallon A. S. B. L., tome XII, 1951, pp. 13-83.
- Philippe Farcy, 100 Châteaux de Belgique, connus et méconnus, volume 2, Éditions Aparté, novembre 2003.
- Laurent Dailliez, Les templiers : En Flandre, Hainaut, Brabant, Liège et Luxembourg: avec édition et facsimilé des "Chartes du Temple en Flandre", Nice, Alpes-Méditerranée, , 428 p. (ISBN 978-2-8632-0017-9, présentation en ligne)
- Le patrimoine monumental de la Belgique, Wallonie, tome 2, Brabant - arrondissement de Nivelles, Mardaga, 1974, pp. 514-515.
- Le Folklore brabançon, no 136, décembre 1957.
- Association Chirel BW, « Les Templiers et les Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, dits de Malte, en Brabant wallon. Actes du colloque de 1986 », Cahiers du comité d'histoire religieuse du Brabant wallon, Villers-la-Ville, no 7, (présentation en ligne)
- Eugène Mannier, Ordre de Malte : Les commanderies du grand-prieuré de France d'après les documents inédits conservés aux Archives nationales à Paris, Aubry & Dumoulin, , 808 p. (présentation en ligne), p. 757-761
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- « Vaillampont, la commanderie oubliée », sur www.chateauxofbelgium.be (consulté le )
- Christophe Staf, « La Commanderie de Vaillampont », sur www.templiers.org (projet Baucéant) (consulté le )
- « Commanderie de Vaillampont », sur www.templiers.net (consulté le )