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Colonnes de Locmeltro

Les colonnes de Locmeltro, dites parfois bornes milliaires, sont des monolithes installées dans l'enclos paroissial de la chapelle Saint-Meldéoc, sur la commune de Guern, dans le Morbihan (France).

Bornes milliaires de Locmeltro
La grande colonne.
Présentation
Destination initiale
Milliaires ou stèles ?
Destination actuelle
bénitier et stèles christianisés
Construction
Propriétaire
Commune
Patrimonialité
Localisation
Pays
RĂ©gion
DĂ©partement
Commune
Adresse
Locmeltro
Coordonnées
48° 02′ 50″ N, 3° 08′ 44″ O
Localisation sur la carte de France
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Localisation sur la carte de Bretagne
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Localisation sur la carte du Morbihan
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Ces trois pierres, dont deux formeraient une même colonne, sont considérées sans certitude par les archéologues comme un remploi de milliaires romains ou de stèles protohistoriques. Elles ont été christianisées, au plus tard au milieu du XIXe siècle, mais peut-être beaucoup plus tôt pour la plus petite transformée en bénitier.

Localisation

Les deux fragments, à droite de l'image, devant l'entrée de la chapelle Saint-Meldéoc.

Les pierres sont dressées dans l'enclos paroissial de la chapelle Saint-Meldéoc de Locmeltro, ou du lieu-dit « Loc Meltro » selon l'IGN.

Description

Fragment supérieur de la colonne tronquée.

La plus grande des colonnes cylindriques, en granit, mesure environ 2,50 m de haut[1] pour 0,60 m de diamètre, selon Louis Rosenzweig. Une partie plus Ă©paisse, semble-t-il moins dĂ©grossie et partiellement parallĂ©lĂ©pipĂ©dique, est visible Ă  sa base. Cette colonne est situĂ©e Ă  l'angle Nord-Ouest de l'enclos.

Une deuxième colonne est, en tout cas, tronquĂ©e et en deux fragments. Le plus petit fragment, qui serait sa base, a Ă©tĂ© creusĂ© en son sommet pour ĂŞtre rĂ©employĂ© en bĂ©nitier [2], installĂ© devant la porte d'entrĂ©e de la chapelle[3]. La hauteur "hors sol" de ce qui Ă©tait probablement son fragment supĂ©rieur est environ de 1,60 m, pour un diamètre Ă©quivalent Ă  la colonne prĂ©cĂ©dente, toujours selon Rosenzweig. Il est plantĂ© dans le sol, Ă  proximitĂ© du fragment prĂ©cĂ©dent.

Aucune inscription ni aucun décor n'a jamais été signalé à la surface de ces pierres.

Quelques éléments historiques et archéologiques

Le répertoire de Rosenzweig

Louis Rosenzweig, dès 1860[4], n'hésitait pas à réserver sont opinion, notant dans la section sur le Moyen Âge que le bénitier « peut avoir été une borne milliaire ». Quant aux deux autres pierres bien décrites, elles aussi déjà aux abords de la chapelle (qu'il plaçait « dans le cimetière »), il les qualifiait simplement de « colonne » dans la section sur l'époque romaine.

La lettre de Moigno

En 1867, M. Moigno (le frère de l'abbĂ© Moigno[5]) signale que, alors nommĂ©es en breton « testaon » (soit « tĂ©moins » ou « près du chemin », selon les savants du XIXe siècle), « deux bornes milliaires, dont l'une est des plus remarquables par son parfait Ă©tat de conservation » ont Ă©tĂ© dĂ©placĂ©es de 400 m Ă  la demande du prĂŞtre de la paroisse dans le cadre de leur christianisation, depuis la route allant de Vannes Ă  Carhaix (au nord-est ?).

Sans plus de précisions quant à la date du transport, il n'évoque pas non plus de remploi en bénitier, ni de fragments.

Le répertoire de Ricci

Seymour de Ricci qualifie[6] de « milliaire illisible » la pierre qu'il croit être du vingt-troisième lieue depuis Vannes (probablement la plus grande), sans mentionner d'autres fragments dans les annexes de son répertoire de 1897[7]. Il considérait certainement ces derniers comme des « lechs carolingiens ou des colonnes romaines ordinaires[8] ».

La voie romaine Dariotitum-Vorgium

Les savants du XIXe siècle envisageaient une voie romaine passant au Nord de Locmeltro, sur le parcours de l'actuelle D 1.

On considère depuis[9] que la voie romaine du territoire des VĂ©nètes, allant de Dariotitum (Vannes) Ă  Vorgium (Carhaix ?) selon la Table de Peutinger[10], ou un chemin plus ancien, passait non loin, mais plutĂ´t au Sud du hameau[11], aux environs de TalhouĂ«t. Ă€ quelques kilomètres Ă  l'Est, la voie serait alors passĂ©e Ă  mi chemin entre le manoir de MĂ©norval (ou ManĂ©-er-Val) et Kergoff, pour se prolonger vers Quistiav, après avoir traversĂ© la Sarre, 100 m au Nord du moulin du Quilio.

Toutefois, aucun de ces deux chemins, passant au Nord ou au Sud de Locmeltro (noté « Locriau »), ne sont indiqués sur la carte de Cassini[12], de la fin du XVIIIe siècle.

Des bornes ou des stèles ?

La Carte archéologique de la Gaule reste prudente, et fait aussi l'hypothèse que ces pierres aient pu être des stèles de l'âge du fer[13], réalisées aux environs du Ier millénaire av. J.-C. L'occupation protohistorique du territoire étant avérée et la forme des colonnes ne permettant pas de trancher avec certitude pour l'une des périodes possibles de fabrication.

On remarquera enfin que ces monolithes bien connus n'ont pas été retenus par le CIL, dans le recueil d'inscriptions concernant les milliaires de Gaule et de Germanie (volume XVII-2 : Miliaria provinciarum Narbonensis Galliarum Germaniarum), alors que plusieurs bornes anépigraphes, dont certaines très douteuses comme la stèle de Croas ar Peulven, y sont mentionnées.

L'inscription par le Conservatoire

Deux pierres (la grande et le bénitier) ont été inscrites en tant que milliaires, en même temps que le calvaire de 1743, au titre des monuments historiques le [14]. La chapelle avait déjà fait l’objet d’une inscription le .

Annexes

Notes

  1. Mais le Conservatoire aurait mesuré m de haut.
  2. Rosenzweig mentionne le bénitier creusé (col. 117). Deux autres remplois de colonnes en bénitiers sont signalés dans les environs : à Saint-Jean et à Guermeur.
  3. Voir une image du bénitier sur t4t35.fr
  4. Cf. Bulletin de la Société polymathique du Morbihan, 1860, Vannes, Société polymathique du Morbihan, 1861, p. 35.
  5. Il n'y est pas qualifié d'abbé, contrairement à d'autres intervenants. Cf. de Closmadeuc, « La Vénus de Quinipily (suite et fin) », dans Annales de Bretagne, 23-1, 1907, part. p. 81-83 (en ligne).
  6. En se fondant sur le recensement de Rosenzweig.
  7. Cf. Seymour de Ricci, « Répertoire épigraphique de la Bretagne occidentale, et en particulier du département des Côtes-du-Nord », dans Société d'émulation des Côtes-du-Nord. Bulletins et mémoires, 35, Saint-Brieuc, 1897, p. 279 (en ligne).
  8. Ibid., p. 278.
  9. Cf. Patrick Galliou 2009, p. 143.
  10. Segm. I, 2, o.
  11. 48° 02′ 27″ N, 3° 08′ 51″ O
  12. Cf. feuille 158, levée vers 1787.
  13. Voir, plus généralement à propos des stèles armoricaines de l'âge du fer : Marie-Yvane Daire et Anne Villard, avec la collab. de Elven Le Goff et Stéphan Hinguant, « Les stèles de l'Âge du Fer à décors géométriques et curvilignes. État de la question dans l'Ouest armoricain », dans Revue archéologique de l'ouest, 13, 1996, p. 123-156 et part. la Fig. 11 Carte de répartition des stèles de l'Âge du Fer(en ligne).
  14. « Calvaire et bornes milliaires de Locmeltro », notice no PA00091248, base Mérimée, ministère français de la Culture

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Patrick Galliou et al., prĂ©face de Jean Leclant, Le Morbihan, Paris, AcadĂ©mie des inscriptions et belles-lettres, 2009, p. 143 (Carte archĂ©ologique de la Gaule : PrĂ©-inventaire archĂ©ologique, 56) (ISBN 978-2-87754-238-8).
  • Revue morbihannaise, 11, Vannes, Lafolye, 1907, p. 371.
  • « 173e sĂ©ance. [Lecture de la lettre de M. Moigno (de GuĂ©menĂ© sur Scorff)] », dans Bulletin de la SociĂ©tĂ© polymathique du Morbihan, Vannes, SociĂ©tĂ© polymathique du Morbihan, 1868, p. LXIX-LXX (en ligne). Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • Louis Rosenzweig, RĂ©pertoire archĂ©ologique du dĂ©partement du Morbihan [publ. prĂ©cĂ©demment par parties dans le Bulletin de la SociĂ©tĂ© polymathique du Morbihan], Paris, Imprimerie impĂ©riale, 1863, col. 116 (Guern : Époque romaine) et 117 (Moyen Ă‚ge) (RĂ©pertoire archĂ©ologique de la France, 56) (en ligne).Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Articles connexes

Liens externes

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