Accueil🇫🇷Chercher

Colline parlementaire de Québec

La colline parlementaire de Québec est un secteur du quartier du Vieux-Québec—Cap-Blanc—colline Parlementaire[1], de l'arrondissement La Cité–Limoilou, à Québec.

Colline parlementaire de Québec
Colline parlementaire de Québec
Administration
Pays Drapeau du Canada Canada
Province Drapeau du Québec Québec
Municipalité Québec
Quartiers Vieux-Québec—Cap-Blanc—colline Parlementaire
Arrondissement La Cité-Limoilou
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 46° 48′ 30″ nord, 71° 13′ 00″ ouest

    Regroupant les sièges de différents organismes de l'administration publique au Québec, le secteur abrite entre autres l'hôtel du Parlement du Québec ainsi que de nombreux édifices gouvernementaux et places d'affaires. On y retrouve également quelques rues commerçantes et résidentielles, dont la Grande Allée, ainsi que plusieurs parcs dont les plaines d'Abraham[2].

    Histoire

    Le faubourg Saint-Louis

    Le quartier est d'abord nommé « Faubourg Saint-Louis ». Il est situé au sud du faubourg Saint-Jean et à l'ouest des murs du Vieux-Québec. Ce petit faubourg, bâti de maisons en bois, abrite essentiellement une population ouvrière d'origine irlandaise[3]. Arrivés à Québec dans les années 1830, ces immigrants s'installent dans les rues Scott, O’Connell (nommée en l'honneur du patriote irlandais Daniel O'Connel[4]), Saint-Patrick et adjacentes[5]. Enserré par les propriétés militaires, il se développe presque en vase clos.

    À la suite de l'entrée du Québec dans la Confédération en 1867, la capitale est transférée à Ottawa, et Québec perd son importance au plan militaire. Le départ de la garnison en 1871 permet d'amorcer l'urbanisation du quartier, en laissant libre les terrains militaires[3]. Un incendie détruit le quartier en 1876, ruinant 411 maisons et faisant 3000 sinistrés. Seul le couvent Bon-Pasteur échappe au brasier[5]. En 1876, le nouvel hôtel du Parlement est installé sur l'ancien champ de cricket de la garnison, près de la porte Saint-Louis, à l'est de la rue Saint-Augustin[6]. Les terrains du faubourg Saint-Louis prennent de la valeur, et le nouveau boulevard Saint-Cyrille permet d'aller du Parlement à l'avenue de Salaberry à partir de 1898. La population ouvrière cède graduellement la place aux commis et employés de bureaux rattachés à l'administration provinciale[3].

    D'autres édifices sont construits autour du Parlement et forment le premier noyau de la Cité parlementaire : les édifices Pamphile-Lemay (1910-1916), Honoré-Mercier (1922-24), André-Laurendeau (1931-32), et de la Voirie (1934-37)[3].

    La rénovation urbaine

    Au tournant des années 1960, le gouvernement du Québec décide de réaménager complètement les alentours de l'hôtel du Parlement pour en faire un quartier administratif. Les urbanistes Jacques Gréber et Édouard Fiset proposent un plan dans lequel on retrouve notamment le prolongement du boulevard Saint-Cyrille, devenu depuis le Boulevard René-Lévesque) jusqu'à la Place D'Youville.

    Il faudra attendre le remplacement du gouvernement de l'Union nationale par celui de Jean Lesage en 1960 pour que soient amorcés les projets d’embellissement de ce secteur. Après l'élection de Daniel Johnson et son équipe en 1966, les idées de Fiset, qui souhaitait faire de l'hôtel du Parlement le point culminant de la colline à l’instar de celle d'Ottawa, sont toutefois éclipsées au profit de celles de Jean-Claude La Haye, pour qui quelques édifices en hauteurs dans les environs mettraient aussi bien le Parlement en valeur[7]. Au début des années 1970, les rues et les maisons en rangées du faubourg sont rasées pour faire place à d'imposants complexes comme l'édifice Marie-Guyart ou bien le Grand Théâtre de Québec[8].

    Édifices

    La Colline parlementaire vue en direction nord et sud

    Les édifices suivants sont localisés dans ce secteur :

    Édifices parlementaires et gouvernementaux

    Édifice Jean-Talon, dit le « Bunker », abrite le Conseil exécutif du Québec et le Conseil du trésor du Québec
    • Édifice Jean-Talon : le complexe comprend les Ă©difices H et J, complĂ©tĂ©s en 1972[9]. Ils abritèrent alors les bureaux du premier ministre et la salle du Conseil exĂ©cutif (surnommĂ©e, la soucoupe volante) jusqu'en 2002, annĂ©e pendant laquelle les installations furent dĂ©mĂ©nagĂ©es dans l'Ă©difice HonorĂ©-Mercier de l'hĂ´tel du Parlement. Le complexe est reliĂ© au palais lĂ©gislatif, situĂ© au nord, par un tunnel qui passe sous la Grande AllĂ©e, et muni d'un hĂ©liport sur son toit qui facilite l'Ă©vacuation. Il est familièrement connu sous les appellations de « Calorifère » ou « Bunker », de par son architecture qui prĂ©sente des fenĂŞtres en meurtrières ;
    • Édifice Lomer-Gouin : construit en 1990 ;
    • Édifice Marie-Fitzbach ;
    • Édifice Marie-Guyart : construit Ă  la fin des annĂ©es 1960 et dĂ©but 1970 ;
      • Observatoire de la Capitale ;
    • Grand Théâtre de QuĂ©bec ;
    • HĂ´tel Le Concorde ;
    • HĂ´tel Delta QuĂ©bec ;
    • HĂ´tel Hilton ;

    Édifices commerçants et résidentiels

    • Chapelle des SĹ“urs-du-Bon-Pasteur[10] ;
    • Club Renaissance : d'inspiration mĂ©diĂ©vale, ce bâtiment abrita le club privĂ© de l'Union nationale ;
    • Couvent des Franciscaines de Marie ;
    • Église de Saint-CĹ“ur-de-Marie ;
    • RĂ©sidence de Louis-Alexandre Taschereau ;
    • Tour Martello, numĂ©ro 2.

    Parcs et monuments

    Ornements

    La Colline parlementaire est ornée de plusieurs monuments.

    • Fontaine de Tourny : offert en cadeau par le directeur gĂ©nĂ©ral de La Maison Simons, Peter Simons, pour le 400e anniversaire de la ville de QuĂ©bec. La fontaine provenait, Ă  son origine, de la ville de Bordeaux en France ;
    • l'Inuksuk : fait de pierres empilĂ©es les unes sur les autres, ce monument reprĂ©sente le symbole de l'orientation des Inuits dans le vaste territoire du nord du QuĂ©bec ;
    • monument dĂ©diĂ© aux arpenteurs-gĂ©omètres canadiens ;
    • monument aux Acadiens ;
    • plaque commĂ©morative du 125e anniversaire de la Tribune de la presse ;
    • la sculpture 1+1=1 ;
    • totem du centenaire de l'entrĂ©e de la Colombie-Britannique dans la ConfĂ©dĂ©ration.

    Monuments de bronze

    Tout comme les sculptures de bronze de la façade de l'hôtel du Parlement, ces monuments furent réalisés en taille réelle, à la différence qu'ils sont montés sur des socles et dispersés dans les jardins de la colline parlementaire.

    • AdĂ©lard-Godbout (premier ministre en 1936 et de 1939 Ă  1944) : rĂ©alisĂ©e par le sculpteur Michel Binette, cette Ĺ“uvre a Ă©tĂ© inaugurĂ©e Ă  l’automne 2000 afin de souligner le 60e anniversaire de l’obtention du droit de vote par les QuĂ©bĂ©coises[11] ;
    • Charles-De Gaulle (prĂ©sident de la RĂ©publique française de 1959 Ă  1969) : afin de reconnaĂ®tre l'apport de l'instigateur des relations entre la France et le QuĂ©bec, la sculpture a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 1997 par Fabien PagĂ©[12] ;
    • Daniel-Johnson (premier ministre de 1966 Ă  1968, il accueille le gĂ©nĂ©ral De Gaulle lors de l'Expo 1967 Ă  MontrĂ©al) : le buste fut rĂ©alisĂ© par le sculpteur Paul Lancz et inaugurĂ© en 1999[13] ;
    • François-Xavier-Garneau (Ă©crivain, il fut le premier Ă  Ă©crire l'Histoire du Canada, 1809-1866) : cette Ĺ“uvre de Paul ChevrĂ© a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©e en 1912[14] ;
    • HonorĂ©-Mercier (ardent dĂ©fenseur de l'autonomie du QuĂ©bec et premier ministre de 1887 Ă  1891) : une Ĺ“uvre de Paul ChevrĂ© datant de 1912[15] ;
    • Jean-Lesage (premier ministre de 1961 Ă  1966 et père de la RĂ©volution tranquille) : une Ĺ“uvre d’Annick Bourgeau rĂ©alisĂ©e en 2000[16] ;
    • Louis-Hippolyte-La Fontaine (chef rĂ©formiste et premier ministre du Canada-Uni pour le Canada-Est de 1848 Ă  1851 au sein du premier gouvernement responsable) : la sculpture est l'Ĺ“uvre du sculpteur Henri HĂ©bert[17] et fut dĂ©voilĂ©e en 2003 sur la place de l'AssemblĂ©e-Nationale, bien qu'elle fĂ»t placĂ©e sur la façade de l'hĂ´tel en 1921 ;
    • Louis-Joseph-Papineau (chef du parti patriote Ă  partir de 1826, il prend la tĂŞte du mouvement de contestation des Patriotes en 1837) : dĂ©voilĂ©e en 2002, la sculpture est l'Ĺ“uvre de Suzanne Gravel et Yvon Milliard[18] ;
    • Maurice-Duplessis (premier ministre de 1944 Ă  1959, pĂ©riode de la Grande Noirceur) : une Ĺ“uvre du sculpteur Émile Brunet rĂ©alisĂ©e en 1960[19], mais dĂ©voilĂ©e en 1977 ;
    • Montcalm (lieutenant-gĂ©nĂ©ral des troupes militaires françaises lors de la bataille des plaines d'Abraham en 1760) : rĂ©alisĂ©e en 1911, l’œuvre est du sculpteur LĂ©opold Morice et de l’architecte Paul Chabert[20] ;
    • RenĂ©-LĂ©vesque (premier ministre de 1976 Ă  1985 au sein du premier gouvernement souverainiste) : une Ĺ“uvre de Fabien PagĂ© rĂ©alisĂ©e en 2001[21] ;
    • Monument Robert Bourassa (premier ministre de 1970 Ă  1976 et de 1985 Ă  1994, il dĂ©veloppa le potentiel hydroĂ©lectrique du nord du QuĂ©bec) : dĂ©voilĂ©e en 2006, l'Ĺ“uvre est du sculpteur-mouleur Jules Lasalle[22] ;
    • Short-Wallick (les militaires Short et Wallick sont les deux hĂ©ros ayant sauvĂ©s les habitants de l'incendie du quartier Saint-Sauveur de la basse-ville de QuĂ©bec en 1889) : le monument fut crĂ©Ă© par le sculpteur Louis-Philippe HĂ©bert et Ă©rigĂ© dans le parc face au manège militaire en 1891 ;
    • Marie-Claire Kirkland-Casgrain.

    Parcs, places et promenades

    Place George-V
    • Parc de l'AmĂ©rique-Française : ce parc est dĂ©diĂ© aux communautĂ©s francophones d’AmĂ©rique du Nord fondĂ©es par des QuĂ©bĂ©cois et des Acadiens[23] ;
    • Parc de la Francophonie : ce parc rappelle le 25e anniversaire de l’Agence de coopĂ©ration culturelle et technique des pays ayant le français en partage[24] ;
    • Place de l'AssemblĂ©e-Nationale : espace public situĂ© directement en face de l'hĂ´tel du Parlement ;
    • Place Berthelot ;
    • Place George-V ;
    • Promenade des Acadiens : la promenade et le monument furent crĂ©Ă©s en hommage Ă  ce peuple pour son apport remarquable Ă  la nation quĂ©bĂ©coise[25] ;
    • Promenade des Premiers-Ministres : situĂ©e le long du complexe du Parlement, la promenade rend honneur aux 26 premiers ministres du QuĂ©bec depuis le dĂ©but de la ConfĂ©dĂ©ration jusqu'en 1996[26].

    Circulation

    Ce secteur comprend Ă©galement les voies suivantes :

    • Grande AllĂ©e : chemin bordant le sud de l'hĂ´tel du Parlement et populaire pour ses bistros et terrasses. Le style architectural de certains des bâtiments le bordant fut inspirĂ© par le style Second Empire de l'hĂ´tel ;
    • Avenue Galipeault ;
    • Avenue George-VI ;
    • Avenue HonorĂ©-Mercier ;
    • Avenue TachĂ©
    • Avenue Turnbull ;
    • Avenue Wilfrid-Laurier ;
    • Boulevard RenĂ©-LĂ©vesque Est ;
    • CĂ´te d'Abraham ;
    • CĂ´te de la Potasse ;
    • Cours du GĂ©nĂ©ral-De Montcalm ;
    • Place Berthelot ;
    • Place George-V ;
    • Rue de l'AmĂ©rique-Française ;
    • Rue Antonio-Barette;
    • Rue d'Artigny ;
    • Rue du Bon-Pasteur ;
    • Rue de la Chevrotière ;
    • Rue de Claire-Fontaine ;
    • Rue Dauphine ;
    • Rue Jean-Jacques-Bertrand ;
    • Rue de Joly-De Lotbinière ;
    • Rue Louis-Alexandre-Taschereau ;
    • Rue des Parlementaires ;
    • Rue PrĂ©vost ;
    • Rue RenĂ©-Jalbert ;
    • Rue Richelieu ;
    • Rue Jacques-Parizeau (ancienne rue Saint-Amable) ;
    • Rue Saint-Gabriel ;
    • Rue Saint-Joachim ;
    • Rue Saint-Louis ;
    • Rue Saint-Patrick ;
    • Rue de Senezergues.

    Notes et références

    1. Le secteur au nord du boulevard René-Lévesque et à l'ouest de la rue Claire-Fontaine fait partie du quartier Saint-Jean-Baptiste.
    2. http://www.capitale.gouv.qc.ca/medias/document/10_21_carte-territoire-colline-parlementaire.pdf carte de la colline parlementaire de la Capitale nationale du Québec
    3. Louise Forget, « Victime du « progrès » », Cap-aux-Diamants : la revue d'histoire du Québec, vol. 3, no 1,‎ , p. 9–12 (ISSN 0829-7983 et 1923-0923, lire en ligne, consulté le )
    4. Société historique de Québec, « Cap-aux-Diamants. », Cap-aux-Diamants.,‎ (ISSN 0829-7983, lire en ligne, consulté le )
    5. « Métamorphose du faubourg Saint-Louis », sur www.ville.quebec.qc.ca (consulté le )
    6. Anne-Marie Bussières, Martin Dubois et Anne-Marie Dufour, « Partie sud du quartier Saint-Jean-Baptiste de Québec : idéaux et réalités », Continuité, no 77,‎ , p. 39–42 (ISSN 0714-9476 et 1923-2543, lire en ligne, consulté le )
    7. Luc Noppen et Lucie K. Morisset, Québec de roc et de pierres : la capitale en architecture, Éditions MultiMondes, (lire en ligne), p. 124.
    8. L. Noppen (1998), p. 127
    9. Alexandra Perron, « Édifice H: la paternité d'un mal-aimé », Le Soleil,‎ (lire en ligne, consulté le )
    10. Chapelle des Sœurs-du-Bon-Pasteur sur le Répertoire du patrimoine culturel du Québec.
    11. 38- Le monument Adélard-Godbout - Commission de la capitale nationale, aménagement ville de Québec
    12. 29- Le monument Charles-De Gaulle - Commission de la capitale nationale, aménagement ville de Québec
    13. Le monument de Daniel Johnson (père) - Commission de la capitale nationale, parc, fresques, ville de Québec
    14. 1- Le monument François-Xavier-Garneau - Commission de la capitale nationale, aménagement ville de Québec
    15. 2- Le monument Honoré-Mercier - Commission de la capitale nationale, aménagement ville de Québec
    16. 6- Le monument Jean-Lesage - Commission de la capitale nationale, aménagement ville de Québec
    17. Le monument Louis-Hippolyte-La Fontaine - Commission de la capitale nationale, parc, fresques, ville de Québec
    18. Le monument Louis-Joseph-Papineau - Commission de la capitale nationale, parc, fresques, ville de Québec
    19. Le monument Maurice-Duplessis - Commission de la capitale nationale, parc, fresques, ville de Québec
    20. 30- Le monument Montcalm - Commission de la capitale nationale, aménagement ville de Québec
    21. 11- Le monument René-Lévesque - Commission de la capitale nationale, aménagement ville de Québec
    22. Le monument Robert-Bourassa - Commission de la capitale nationale, parc, fresques, ville de Québec
    23. 20- Le parc de l’Amérique-Française - Commission de la capitale nationale, aménagement ville de Québec
    24. 35- Le parc de la Francophonie - Commission de la capitale nationale, aménagement ville de Québec
    25. 23- La promenade des Acadiens - Commission de la capitale nationale, aménagement ville de Québec
    26. 10- La promenade des Premiers-Ministres - Commission de la capitale nationale, aménagement ville de Québec
    Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.