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Collégiale Saint-Pierre du Dorat

La collégiale Saint-Pierre[2] ou église Saint-Pierre-ès-Liens est une ancienne collégiale située dans la ville du Dorat, en Haute-Vienne, à 12 km au nord de Bellac et 76 km au sud-est de Poitiers.

Collégiale
Saint-Pierre du Dorat
Image illustrative de l’article Collégiale Saint-Pierre du Dorat
Présentation
Culte Catholique romain
DĂ©dicataire Saint Pierre
Type Collégiale
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XVe siècle
Style dominant Roman
Protection Logo monument historique ClassĂ© MH (1846)[1].
Site web Paroisse Saint Martin en Basse Marche
GĂ©ographie
Pays Drapeau de la France France
RĂ©gion Nouvelle-Aquitaine
DĂ©partement Haute-Vienne
Ville Le Dorat
CoordonnĂ©es 46° 12′ 51″ nord, 1° 04′ 55″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Haute-Vienne
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CollégialeSaint-Pierre du Dorat
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CollégialeSaint-Pierre du Dorat
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(Voir situation sur carte : France)
CollégialeSaint-Pierre du Dorat

Imposante église romane (77 mètres de long et 39 mètres au transept), elle est bâtie en granite gris. Son plan est en croix latine. Sa construction a débuté au XIIe siècle. Elle fut fortifiée au XVe siècle, d’où son caractère massif. Elle a été classée monument historique en 1846[1].

Histoire

Collégiale Saint-Pierre du Dorat

En 866 - L'église, le monastère furent saccagés et brûlés par les Normands.

Vers 980 - Boson Ier, dit le Vieux, premier comte de la Marche, installe le chapitre du Dorat avec ses vingt chanoines dont Esther Foucault, doyen du Chapitre du Dorat en 987.

En 1013 - Un nouvel incendie est allumé par les habitants de Magnac-Laval, commandés par Étienne de Muret, baron de Magnac, lors d'une guerre entre Bernard, comte de la Marche et Hugues de Lusignan.

En 1063 - Consécration d'une nouvelle église.

En 1080 - Nouvel incendie

En 1107 - Conflit entre le chapitre du Dorat et la comtesse Almodis.

En 1112 - Les chanoines ouvrent un important chantier.

Le , les corps de saint Israël et saint Théobald sont levés de terre et transportés en procession dans la collégiale. Ces reliques sont exposées sur les autels pour être vénérées par les fidèles. Enfin, elles sont descendues dans la crypte, où les attendent deux tombeaux en granit, travaillés avec soin et piété, par un tailleur de pierre nommé Legros. Le chœur et la crypte sont consacrés.

Jusqu’en 1170, vont se succéder des campagnes de travaux qui ajouteront la nef, la façade, le clocher du transept.

En , le roi Louis XI confirma sa protection royale, en ratifiant les privilèges de l'église par lettres patentes[3].

En 1659, par une ordonnance de Monseigneur de La Fayette, évêque de Limoges, les ostensions dorachonnes furent autorisées dans le cadre des ostensions limousines septennales. Elles n'ont été suspendues qu'une seule fois en 1799.

L'édifice est classé au titre des monuments historiques en 1846[1].

Architecture

Le portail de l'Ă©glise
  • La tour date de la fortification de l’église au XVe siècle, rĂ©alisĂ©e en mĂŞme temps que les remparts de la ville. Elles subirent beaucoup de dĂ©gâts en 1507. Il ne reste que la tour de dĂ©fense (Tour Notre Dame), dressĂ©e sur la chapelle axiale du chevet, et dotĂ©e d'archères et d'Ă©chauguettes qui sont supportĂ©es par des masques sculptĂ©s appartenant primitivement Ă  la tour romane.
  • Le clocher du transept apparaĂ®t entièrement conique au premier coup d'Ĺ“il, pourtant plus de la moitiĂ© de sa hauteur est constituĂ©e par trois Ă©tages verticaux Ă  peine en retrait. Les proportions respectives et surtout leurs dĂ©cors prolongent jusqu'au toit de l'Ă©glise la dynamique des obliques supĂ©rieures. Ă€ la base, les fenĂŞtres en plein cintre forment une puissante colonnade portante, implantĂ©e sur la ligne de crĂŞte des toits, comme sur un horizon. Le deuxième Ă©tage aveugle correspond Ă  la coupole intĂ©rieure. Le troisième Ă©tage s'Ă©tire vers le ciel. Ses baies en plein cintre sont refendues par des colonnettes mĂ©dianes qui imposent leur verticalitĂ© et font pressentir le gothique. Ă€ 60 mètres au-dessus du sol, veille le grand ange en cuivre dorĂ© datant du XIIIe siècle, haut de 1,30 m reposant sur une boule de 36 cm de haut, encastrĂ© sur la pierre du sommet de la flèche.
  • Le portail Ouest est polylobĂ©, tĂ©moignant d'une influence mozarabe, cela apporte une note gaie Ă  la sĂ©vĂ©ritĂ© de la façade.
  • L'escalier monumental de douze marches, allusion au nombre des apĂ´tres, permet de dĂ©couvrir d'un seul coup d'Ĺ“il la nef et le chĹ“ur. On remarque que l'axe du chĹ“ur s'inflĂ©chit un peu sur la droite, ce qui rĂ©sulte des lĂ©gères dĂ©viations que l'on constate dans les murs des bas cĂ´tĂ©s dans la 4e travĂ©e et qui marquent une reprise des travaux.
  • La nef s'Ă©lève Ă  17 mètres et compte 5 travĂ©es voĂ»tĂ©es en berceau brisĂ©. Elle est percĂ©e de baies d'aĂ©ration donnant sur les combles. Les bas-cĂ´tĂ©s anormalement larges pour cette rĂ©gion 2,50 m Ă  3 m, sont aussi très Ă©levĂ©s. Les grandes arcades qui sĂ©parent la nef des bas-cĂ´tĂ©s, ont une partie de 6 m, cela a Ă©tĂ© rendu possible par la grande rĂ©sistance du granit.
  • La croisĂ©e est situĂ©e sous une coupole Ă  tambours ajourĂ©e de huit fenĂŞtres. La tour-lanterne, est voĂ»tĂ©e d'une coupole octogonale qui culmine Ă  26,60 m. Un oculus Ă  8 pĂ©tales en occupe le centre. La lumière pĂ©nètre par les baies de plein cintre que relie par une arcade continue une triple moulure limousine. La chapelle du transept nord est le baptistère, sa cuve est monolithe, cĂ´telĂ©e et dominĂ©e par une statue de saint Jean Baptiste. La chapelle du transept sud est appelĂ©e "Chapelle des Saints". Les deux sarcophages en granit qui ont recouvert les reliques des Saints IsraĂ«l et ThĂ©obald y sont placĂ©s.
  • Le transept est profond et porte sur chaque bras une absidiole. Deux marches sĂ©parent la nef du transept.
  • Le chĹ“ur se compose de deux travĂ©es. La première, droite, est voĂ»tĂ©e d'un berceau cantonnĂ© entre deux doubleaux sur colonnes engagĂ©es. La seconde travĂ©e semi-circulaire est voĂ»tĂ©e en cul de four. Les colonnes prolongent leur envolĂ©e par des arcs surĂ©levĂ©s. Leurs espacements irrĂ©guliers sont calculĂ©s pour mettre en valeur l'arcade centrale. Les chapiteaux de ces colonnes sont parmi les plus beaux de la collĂ©giale. Le chĹ“ur, surĂ©levĂ©, comprend un dĂ©ambulatoire ornĂ© de trois chapelles rayonnantes, deux d'entre elles contiennent les châsses de saint IsraĂ«l et saint ThĂ©obald.
  • Les colonnes des chapelles ont de beaux chapiteaux de calcaire blanc dans la partie nord, de granit dans la partie sud (petits lions, beaux masques d'hommes lions adossĂ©s Ă  tĂŞte de tunique). Les sculpteurs ont tirĂ© parti du granit extra dur de la rĂ©gion. On trouve des motifs vĂ©gĂ©taux, des palmettes et rinceaux très fouillĂ©s, des animaux adossĂ©s mordant les jambes d'un homme qui a la tĂŞte renversĂ©e, des masques. Dans la partie nord du dĂ©ambulatoire, les chapiteaux sont en calcaire blanc. Sur le portail, saint Pierre et dans le transept, les chapiteaux sont en serpentine verte (pierre volcanique de la rĂ©gion). Dans la nef, sur les quatrième piliers, des petites colonnes montent Ă  mi-hauteur et portent des chapiteaux de granit.
  • La crypte date du XIe siècle. On y accède par le bras droit du transept. Elle s'Ă©tend sous le chĹ“ur, et marque très probablement le point de dĂ©part de la collĂ©giale. Son plan se superpose avec celui de l'ensemble chĹ“ur, dĂ©ambulatoire qui se trouve Ă  l'Ă©tage supĂ©rieur. DĂ©diĂ©e Ă  Sainte Anne, elle contenait les sarcophages reliquaires de Saint IsraĂ«l et Saint ThĂ©obald que les fidèles pouvaient vĂ©nĂ©rer directement de l'Ă©glise Ă  travers 3 ouvertures maintenant obturĂ©es. La chapelle centrale est renforcĂ©e par 4 colonnettes. Ă€ proximitĂ© de l'autel, une piscine eucharistique, sorte de colonne en granit oĂą l'on versait l'eau des ablutions de la messe. Le dĂ©ambulatoire voĂ»tĂ© en berceau lĂ©gèrement brisĂ©, est sĂ©parĂ© de la nef centrale par un mur de près de 2 mètres d'Ă©paisseur, reposant sur une banquette et percĂ© de 5 baies. Les chapelles sont voĂ»tĂ©es en cul de four. Seule la chapelle du centre prĂ©sente un dallage, le reste du sol est en terre battue. La dĂ©clivitĂ© du sol extĂ©rieur a permis Ă  la crypte, d'accĂ©der au jour par 7 ouvertures en plein centre.
Chœur et autel de la crypte

Mobilier

  • La grande cuve baptismale carolingienne, qui se trouve au fond de la nef, est en granite rose monolithe, de forme rectangulaire. La face postĂ©rieure est arrondie pour Ă©pouser la forme du mur ou de la niche dans laquelle elle Ă©tait incrustĂ©e. Aucun endroit de la collĂ©giale ne lui convenant, elle est donc antĂ©rieure. Le grand cĂ´tĂ© ouest est sculptĂ© de deux lions opposĂ©s dos Ă  dos, dont les queues se terminent en palmette. Ces queues feuillues sont symbole de fĂ©conditĂ©. La tĂŞte du lion de gauche, placĂ©e dans l'angle, est commune Ă  un lion sculptĂ© sur le cĂ´tĂ© nord. De semblables lions sculptĂ©s se retrouvent dans la chapelle de Charlemagne Ă  Aix-la-Chapelle. Le cĂ´tĂ© sud est percĂ© d'un orifice circulaire pour l'Ă©vacuation de l'eau. Sa hauteur est de 68cm, sa longueur de 167cm, sa largeur de 152cm, et sa profondeur de 40cm. Le trou d'Ă©vacuation des eaux en bas, la feuillure pour un couvercle sur le dessus, les dimensions, tout indique qu'il s'agit d'une cuve qui servait aux baptĂŞmes par immersion.
  • Les orgues : la partie instrumentale de cet orgue de chĹ“ur est un tĂ©moin quasi intact de la facture d'Aristide CavaillĂ©-Coll, facteur d'orgues Ă  Paris. C'est grâce aux libĂ©ralitĂ©s d'une riche famille du Dorat que la collĂ©giale s'est Ă  nouveau trouvĂ©e dotĂ©e d'un instrument, ainsi que l'atteste une plaque au-dessous de la plate-face centrale du buffet : « Cet orgue a Ă©tĂ© donnĂ© l'an 1876 par M. et Mme Robert du Dorat, bienfaiteurs insignes de cette Ă©glise ». Il fut restaurĂ© en 1962 et classĂ© en 1978.
  • L'autel, Ĺ“uvre de Philippe Kaeppelin (1973), est placĂ© sur un dallage comprenant cinquante dalles de granits aux joints Ă  la chaux. Il comprend quatre cadres de bois lattĂ© extrĂŞmement rĂ©sistant, recouverts d'une Ă©paisse feuille de plomb battue sur la pierre. La table d'autel est une Ă©paisse plaque d'ardoise d'Angers de 3 cm. d'Ă©paisseur, soutenue par deux piliers intĂ©rieurs. Il est surmontĂ© d'une croix suspendue, et Ă  proximitĂ© un Christ de chĂŞne couvert d'une feuille de cuivre, rĂ©alisĂ©e par le sculpteur Gubellini (1961).
  • Les châsses des saints du XVIIe siècle sont bois dorĂ©. Elles contiennent les restes des saints protecteurs du Dorat saint IsraĂ«l. et saint ThĂ©obald. Elles reposent sur des stèles de granit avec un entourage en fer forgĂ©, en mĂ©daillon des Ă©maux de Georges Magadoux (1967).
  • Deux vitraux sont installĂ©s dans les chapelles du transept en 1870. Jusqu’alors, les 60 fenĂŞtres Ă©taient fermĂ©es par des murets aveugles ou de simples vitres. De 1881 Ă  1885, 36 autres vitraux sont installĂ©s. Dans cet ensemble, dominent les grisailles, les bordures colorĂ©es et les mĂ©daillons lĂ©gendaires.
  • Une statue de saint Pierre de plâtre avec le pied droit en bronze. Il est sur son trĂ´ne, en train de bĂ©nir les fidèles d'un geste de la main droite.
  • Les quinze stations du chemin de croix en terre cuite sont rĂ©parties sur les murs des nefs latĂ©rales. Ce chemin de croix est l'Ĺ“uvre de FĂ©lix Oudin (1962)

Notes et références

  1. « Collégiale Saint-Pierre », notice no PA00100297, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Jean Maury, Marie-Madeleine S. Gauthier, Jean Porcher - Limousin roman - pp.195-230 - Éditions Zodiaque (collection "la nuit des temps" n°11) - La Pierre-qui-Vire - 1959
  3. Lettres patentes de Louis XI, Thouars, janvier 1482 (1481 avant Pâques) (Ordonnances des rois de France de la troisième race, tome XVIII, p.734 (lire en ligne).

Voir aussi

Bibliographie

  • Éric Sparhubert, Le Dorat, collĂ©giale Saint-Pierre, dans Congrès archĂ©ologique de France, 172e session, Haute-Vienne romane et gothique. L'âge d'or de son architecture. 2014, SociĂ©tĂ© française d'archĂ©ologie, 2016, p. 245-268, (ISBN 978-2-901837-61-9)
  • Guillaume Lavaud, Le dossier hagiographique des saints IsraĂ«l et ThĂ©obald du Dorat, “ Saint IsraĂ«l, chanoine de l’An Mil - Etablissements canoniaux, pouvoir Ă©piscopal et seigneuries laĂŻques au temps des premiers CapĂ©tiens, Limousin et royaume de France ”, colloque international organisĂ© par l'UniversitĂ© de Limoges et le CRIHAM, Nov 2014, Limoges-Le Dorat, France, Ă©d. Lavaud, 2020. hal-02557458

Articles connexes

Liens externes

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