Codex Argenteus
Le Codex Argenteus est un luxueux évangéliaire pourpré du VIe siècle écrit en langue gotique.
Présentation
188 feuillets sur 336 ont été retrouvés. Il s'agit du plus ancien document complet attestant une langue germanique qui nous soit parvenu (quelques inscriptions en alphabet runique sur des objets quotidiens et des armes sont plus anciennes). Une partie du Codex Argenteus est la copie d'un texte antérieur : la traduction en gotique de la Bible de Wulfila, réalisée par l'évêque Wulfila (ou Ulfila, 311 – 383).
Le codex faisait partie des collections d'art assemblées au château de Prague par Rodolphe II, Empereur du Saint Empire romain. Ces collections furent pillées par l'armée suédoise, commandée par le Prince Carl Gustaf, lors de la Bataille de Prague (1648), dernière action de la guerre de Trente Ans et qui a eu lieu entre le et le . Le codex est depuis lors conservé en Suède, à la bibliothèque de l'Université d'Uppsala. Il est écrit avec des encres d'or et d'argent sur des feuilles de parchemin colorées avec la pourpre du murex[1]. Il a été transmis par des Ostrogoths d'Italie du nord. L'alphabet utilisé a sans doute été inventé par Wulfila, qui s'est basé pour ce faire sur l'alphabet grec. La dernière feuille du Codex Argenteus a été trouvée en 1970 à Spire (Speyer) en Allemagne.
Extrait du texte
Le texte du Notre Père (Matthieu (6: 9-13)) tel qu'il apparaît dans le Codex argenteus :
« Atta unsar þu ïn himina weihnai namo þein qimai þiudi nassus þeins wairþai wilja þeins swe ïn himina jah ana airþai hlaif unsarana þana sin teinan gif uns himma daga jah aflet uns þatei skulans sijai ma swaswe jah weis afletam þai skulam unsaraim jah ni brig gais uns ïn fraistubnjai ak lau sei uns af þamma ubilin unte þeina ïst þiudangardi jah mahs jah wulþus ïn aiwins amen »
Références
- Catherine Virlouvet (dir.) et Claire Sotinel, Rome, la fin d'un empire : De Caracalla à Théodoric 212 apr. J.-C - fin du Ve siècle, Paris, Éditions Belin, coll. « Mondes anciens », , 687 p. (ISBN 978-2-7011-6497-7, présentation en ligne), chap. 7 (« L'empire constantinien (324-361) »), p. 306.