Parchemin pourpré
Un parchemin pourpré ou un vélin violet est un parchemin teint en pourpre ; codex purpureus fait référence à des manuscrits écrits entièrement ou principalement sur un tel parchemin. Le lettrage peut être en or ou en argent. Plus tard, la pratique a été relancée pour certains manuscrits enluminés particulièrement grandioses produits pour les empereurs dans l'art carolingien et l'art ottonien, en Angleterre anglo-saxonne et ailleurs. Certains utilisent simplement du parchemin pourpré pour des sections du travail ; le Codex Aureus anglo-saxon de Stockholm du VIIIe siècle alterne pages teintes et non teintes.
Il était à un moment donné censé être réservé à l'usage des empereurs romains ou byzantins, bien que dans une lettre de Jérôme de Stridon datée en 384 « il écrit avec mépris au sujet des femmes chrétiennes riches dont les livres sont écrits en or sur du vélin violet et qui sont vêtues de pierres précieuses. »[1].
Exemples
Les onciales pourprées ou les codices pourpres sont un groupe bien connu de ces manuscrits, tous des manuscrits grecs du Nouveau Testament datés du VIe siècle :
- Codex Purpureus Petropolitanus N (022)
- Codex Sinopensis O (023) (enluminé)
- Évangiles de Rossano Σ (042) (enluminés)
- Codex Purpureus Beratinus Φ (043) (illuminé)
- Onciale 080
Deux autres manuscrits grecs violets du Nouveau Testament sont minuscules :
- Minuscule 565 connu sous le nom de Codex de l'impératrice Théodora
- Minuscule 1143 dit Beratinus 2
Il existe un lectionnaire du IXème siècle :
- Codex Neapolitanus, ancien Codex Vindobonensis 2
Six autres manuscrits pourprés du Nouveau Testament sont en latin (avec les sigles correspondants a, b, e, f, i, j ). Outre quelques fragments épars, ils sont conservés principalement à : Brescia, Naples, Sarezzano, Trente et Vienne. Trois d'entre eux utilisent des textes de la Vetus Latina :
- Codex Vercellensis
- Codex Veronensis
- Codex palatinus
- Codex Brixianus
- Codex Purpureus Sarzanensis
- Codex Vindobonensis Lat. 1235
Il existe également un codex violet gothique semi-arien, le Codex Argenteus (enluminé).
On peut aussi trouver un manuscrit pourpré d'une partie de la Septante :
- Genèse de Vienne (enluminée)
Les autres manuscrits enluminés comprennent l'évangéliaire de Godescalc de 781–3, l'Evangéliaire du couronnement de Vienne (début du IXe siècle) et quelques pages de la Bible de La Cava du IXe siècle du royaume des Asturies. Les exemples anglo-saxons incluent un évangile perdu du 7ème siècle commandé par Saint Wilfrid.
Références
- Needham 1979, p. 21.
Voir aussi
Bibliographie
- (en) Paul Needham, Twelve Centuries of Bookbindings 400–1600, Pierpont Morgan Library/Oxford University Press, (ISBN 978-0-192-11580-5)
- Charlotte Denoel, « La pourpre dans les manuscrits de l’école de la cour de Charlemagne » (communication avec Patricia Roger), 10e symposium annuel de la Société internationale des médiévistes sur la couleur, 27-29 juin 2013, [lire en ligne]
- (en) Sophie Rabitsch, Inge Boesken Kanold, Christa Hofmann, « Purple dyeing of parchment », The Vienna Genesis, éd. Böhlau, 2020, pp.71-102 DOI 10.7767/9783205210580.71 [lire en ligne]
Articles connexes
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- (en) Grove Art Online
- « Sea Snails and Purple Parchment », sur Collection Care blog - British Library (consulté le )
- Charlotte Denoël, « La pourpre dans les manuscrits d’apparat du haut Moyen Âge : de la caractérisation physico-chimique des matériaux à leur interprétation symbolique et sémantique », sur La Fabrique de la couleur / Hypothèse (consulté le )
- at the Encyclopedia of Textual Criticism