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Clitoridectomie

La clitoridectomie est une mutilation génitale consistant en l'ablation partielle ou totale du capuchon ou du gland du clitoris[1] ou, exceptionnellement, un acte médical. Sa pratique est traditionnelle dans certaines cultures, dans lesquelles elle est souvent associée, à tort ou à raison, à la religion. Elle est généralement pratiquée dans le but de contrôler la sexualité féminine.

Pratique rituelle de mutilation sexuelle

La pratique de l'excision clitoridienne, plus communément désignée simplement par excision, est le plus souvent rituelle. L'excision clitoridienne s'accompagne souvent d'une ablation des petites lèvres et parfois de toute la partie externe de l'organe génital féminin, à l'exception des grandes lèvres selon le classement de l'UNICEF[2].

Pratique historique par des médecins

Historiquement, l'ablation chirurgicale du clitoris a Ă©tĂ© pratiquĂ©e dès le IIe siècle Ă  des fins de contrĂ´le de la sexualitĂ© fĂ©minine et de normalisation de l'appareil gĂ©nital fĂ©minin par Soranos d'Éphèse. Au XVIIe siècle, Pierre Dionis et AndrĂ© Levret la prĂ©conisent pour lutter contre la « nymphomanie Â»[3]. Au XVIIIe siècle de nombreux mĂ©decins en font la promotion ou y ont recours dans les mĂŞmes objectifs de contrĂ´le et de normalisation. Un clitoris trop grand ou trop long est considĂ©rĂ© comme une maladie comme l'attestent les nosographies d'Anthelme Richerand ou d'Alexis Boyer[3]. Richerand, après avoir dĂ©crit la maladie et un cas de clitoridectomie, note que « les occasions de pratiquer cette opĂ©ration sont infiniment rares ; et les femmes qui abusent de leur clitoris, ne s'y soumettent pas volontiers »[4]. Pour Pierre Jean Corneille Debreyne, il est aussi licite de retirer cet « organe de pure voluptĂ© non nĂ©cessaire Ă  la conception » que d'amputer un membre malade[3]. Ă€ leur suite, ThĂ©sĂ©e Pouillet, Pierre Garnier ou Paul Broca l'utilisent en prĂ©tendant lutter contre l'onanisme[5]. Dans les annĂ©es 1950, le phimosis clitoridien est suspectĂ© d'ĂŞtre Ă  l'origine de frigiditĂ©, et plusieurs mĂ©decins amĂ©ricains recommandent l'ablation du capuchon clitoridien.

Pratique à visée esthétique

Elle peut être pratiquée au nom de l'esthétique bien qu'elle corresponde à la définition des mutilations génitales, l'exclusion de cette qualification étant justifiée par le confort mental qu'elle serait susceptible d'apporter[6], argument qu'une sociologue suisse analyse comme la pratique d'un double discours selon la couleur de peau des femmes concernées[7].

Reconstruction

En 2006, les médecins Pierre Foldes et Christine Louis-Sylvestre proposent une opération de chirurgie reconstructrice[3].

Références

  1. « Clitoridectomie », sur universalis.fr
  2. « Les mutilations sexuelles féminines », sur who.int.
  3. M. Erlich, « La chirurgie sexuelle en France : aspects historiques », Sexologies, no 16,‎ (DOI 10.1016/j.sexol.2007.05.005, lire en ligne).
  4. Nosographie chirurgicale, vol. 4, (lire en ligne), p. 335-336 (335b : Longueur excessive du clitoris - De son amputation)
  5. « L'excision des fillettes », sur droitsenfant.fr
  6. D. Veale et J. Daniels, « Cosmetic clitoridectomy in a 33-year-old woman. », Archives of Sexual Behavior,‎
  7. Dina Bader, « Nationalisme sexuel : le cas de l’excision et de la chirurgie esthétique génitale dans les discours d’experts en Suisse », Swiss Journal of Sociology, vol. 42, no 3,‎ (DOI 10.1515/sjs-2016-0025)
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