Claudius Billon
Claudius Billon | |
Surnom | Buisson Mercier Moreau[1] |
---|---|
Naissance | Lyon (RhĂ´ne) |
Décès | Allemagne |
Origine | France |
Arme | Infanterie, puis aviation |
Grade | capitaine[2] |
Années de service | 1915 – 1943 |
Commandement | Escadrille du Groupe de chasse III/9 (Bron) AS de Combat (Région R1) Armée secrète (Région R1) |
Conflits | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Distinctions | LĂ©gion d'honneur Croix de Guerre 1914-1918 Croix de Guerre 1939-1945 MĂ©daille de la RĂ©sistance avec rosette |
Hommages | Lieutenant-colonel Ă titre posthume |
Biographie
Claudius Billon est né le , à Lyon.
Au début de la Première Guerre mondiale, très marqué par la mort de son frère aîné, tué au combat, il s'engage comme fantassin.
En 1916, à 18 ans, il combat à Verdun, où il est grièvement blessé.
En 1917, il rejoint l'Armée de l'air et devient pilote militaire[3].
En avril 1919, il se marie avec sa marraine de guerre[4].
En 1933, il est nommé sous-lieutenant ; en 1936, lieutenant. En 1939, il est promu au grade de capitaine.
Au début de la Seconde Guerre mondiale, le capitaine Claudius Billon, officier de carrière, aviateur confirmé, est pilote de chasse.
RĂ©sistance
Le , à l'aérodrome de Bron, il est affecté au Groupe régional de chasse numéro 562.
Du au , Ă Bron, il commande une escadrille du Groupe de chasse III/9.
En Région R1[5], très tôt engagé dans la Résistance, le capitaine Billon travaille d'abord avec le groupe du « Coq enchaîné » — qui a établi une liaison avec Londres par le biais du « commodore Alain » — pour sélectionner des terrains de parachutage[6].
Dès , à Lyon, au cœur de la Région R1, il rejoint le mouvement de résistance Combat. Sous la direction de Marcel Peck, chef régional de Combat, il est du nombre des résistants les plus efficaces et les plus appréciés.
Le [6], à Blyes, dans l'Ain, Claudius Billon fait partie des membres organisateurs présents[7] - du Coq enchaîné et de Combat[8] - qui réceptionnent le premier parachutage d'armes dans la Région.
Sous l'autorité de Marcel Peck, le capitaine Billon organise et dirige les groupes paramilitaires de Combat, qui sont dénommés Armée secrète de Combat (Henri Frenay ayant donné le nom d'AS à l'ensemble de cette formation).
Le , à Lyon, première rencontre entre Jean Moulin et le général Charles Delestraint. À l'issue de cet entretien, Jean Moulin fait immédiatement mettre à la disposition du général les trois chefs régionaux des formations paramilitaires des grands mouvements de la zone Sud.
Dans la clandestinité, le choix est simple et rapide : le général Delestraint désigne aussitôt le capitaine Claudius Billon comme chef régional de la nouvelle Armée secrète[9] qui, en Région R1, réunit les formations paramilitaires des trois grands mouvements.
Charles Delestraint est placé par le général de Gaulle à la tête de l'Armée secrète - et, en zone Sud, la nouvelle AS est directement placée sous les ordres du général Delestraint.
Dès septembre 1942, dans la clandestinité la plus complète, le capitaine Billon forme l'état-major de l'Armée secrète de R1 (le capitaine Albert Chambonnet en fait partie). Dès lors, il lui incombe naturellement de choisir les chefs départementaux de l'AS pour R1 ; nommés par Cl. Billon, ceux-ci reçoivent peu après l'investiture du général Delestraint. Parmi eux, un seul est directement nommé par le général Delestraint : R. Fornier, pour le département de l'Ain.
Arrestation
Le , Claudius Billon est arrêté lors d'un rendez-vous avec son adjoint, Pierre Lavergne place Raspail à Lyon. Leur arrestation est opérée par Hugo Geissler, Kommandeur de la Sicherheitspolizei et du SD à Vichy, et ses hommes. Emmené à Vichy, il fait croire qu'il a un rendez-vous place de la Comédie avec un complice, faisant semblant de collaborer avec la police. Une fois sur place le 5 février, il fait mine d'attendre, puis arrive à s'enfuir par les traboules en passant par La Croix-Rousse[10].
Dénoncé, il est à nouveau arrêté le 7 février, rue Garibaldi chez un ami avec un agent de liaison. Renvoyé à Vichy, boulevard des États-Unis, où il est détenu avec Salvatelli, il se suicide le [11]. Selon d’autres sources, il se serait suicidé en prison à Saint-Étienne à la même date[12].
Des sources signalent enfin qu’il fut déporté, en marge de son acte de naissance il est porté qu’il est décédé en Allemagne le 1er septembre 1944, décès enregistré à la mairie du IIIe arr. de Lyon le 23 janvier 1950. Cependant il ne figure pas dans le Livre mémorial élaboré sous l’égide de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.
Il est déclaré « Mort pour la France » à la suite de son décès survenu en Allemagne le [13].
Hommages
- Lyon, 6e arrondissement, 20, rue Vauban. Secrétariat régional du mouvement Combat, dans l'un des appartements de l'immeuble.
- Sur l'imposte vitrée de la porte de l'immeuble, quatre noms sont gravés, dont celui du capitaine Billon.
- Lyon, 6e arrondissement, angle boulevard des Belges - avenue Anatole-France - rue Tronchet, à proximité du Lycée du Parc.
- Square Capitaine Billon.
Notes et références
- Pseudonymes selon la fiche « maitron-en-ligne ».
- François-Yves Guillin, Le Général Delestraint, Premier chef de l'Armée secrète, Plon, 1992.
- Cependant, c'est en 1928 seulement qu'a lieu la création de l'Armée de l'air.
- Dont il a un fils. En 1944, en Aveyron, son fils est tué dans les combats du maquis.
- Jusqu'en , la Région R1 compte onze départements (à partir de cette date, le département de la Haute-Loire passe en Région R6).
- Ruby 1976, p. 6 (préface) et 17.
- Ruby 1976 ne mentionne pas la présence de Claudius Billon lors de ce parachutage. Il précise seulement que ce premier parachutage a été organisé par Marcel Claeys.
- Ruby 1976 ne mentionne pas que ce parachutage ait été fait au profit du mouvement Combat. Peut-être y a-t-il ici confusion avec les activités ultérieures de Claudius Billon au sein de l'Armée secrète ? Le seul lien direct mentionné par Ruby (p. 67) entre Le Coq enchaîné et Combat concerne l'aide apportée à Combat par Henri Chevallier, imprimeur du Coq enchaîné (contact établi avec Demachy, de Combat).
- Claudius Billon est choisi de préférence au deux autres chefs paramilitaires, celui de Libération-Sud, sans véritable formation militaire et bien jeune, et celui de Franc-Tireur, peu connu.
- Curvat et al. Henri Hours, p. 82-83.
- Curvat et al. Henri Hours, p. 83.
- Salvatelli Alfred, Un homme enchaîné s'évade, Bourg, Nouvelles éd. Debresse, 1959, p. 135.
- « Google », sur www.google.com (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Alban Vistel, La nuit sans ombre, Paris, Fayard, 1970, 637 pages.
- Raymond Aubrac, Où la mémoire s'attarde, Paris, Odile Jacob, 1996, 375 pages, p. 70-73, p. 80-83.
- Gérard Chauvy, Histoire secrète de l'Occupation, Paris, Payot, coll. « Documents Payot », , 349 p. (ISBN 2-228-88329-8, OCLC 418541983).
- Marcel Ruby (préf. Louis Pradel), Mémorial du Coq enchaîné, Lyon, CRDP, coll. « Cahiers de la Commission d'histoire de la guerre » (no 5), , 84 p. (OCLC 21774624, SUDOC 045490538).
- Marcel Ruby (préf. Jean-Jacques de Bresson), Résistance et contre-résistance à Lyon et en Rhône-Alpes, Lyon, Éditions Horvath, , 731 p. (ISBN 2-7171-0882-3, OCLC 406808894), p. 141, p. 429 à 432.
- (de) Siegfried Grundmann, Eugène Martres, Hugo Geissler, vom Dresdner SA-Mann zum Kommandeur der Sicherheitspolizei und des SD in Vichy, Berlin, Nora, 2012, p. 406.
- Isabelle von Bueltzingsloewen, Laurent Douzou, Jean-Dominique Durand, Hervé Joly et Jean Solchany (directeurs), Lyon dans la Seconde Guerre mondiale : villes et métropoles à l'épreuve du conflit, Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire » (no 4), , 361 p. (ISBN 978-2-7535-4359-1, OCLC 980931068, présentation en ligne [archive]), p. 279.
- Serge Curvat, Denise Domenach-Lallich, Chantal Duprat-Odet, François-Yves Guillin et Henri Hours, Lieux secrets de la Résistance : Lyon, 1940-1944, Lyon, Éditions Lyonnaises d'Art et d'Histoire, , 2e éd., 232 p. (ISBN 978-2-84147-323-6), p. 82-83.
Liens externes
- Claude Pennetier, Robert Serre et Jean-Pierre Besse, « BILLON Claude [BILLON Claudius] », sur maitron-en-ligne.univ-paris1.fr, (consulté le ).
- Jean-Claude Mathevet (source), « La base aérienne de Bron pendant la Seconde Guerre mondiale », sur www.museemilitairelyon.com, (consulté le ), Les aviateurs dans la Résistance.